Problèmes au niveau du fuselage, du stabilisateur… Le Boeing 787 a du plomb dans l’aile

Problèmes au niveau du fuselage, du stabilisateur… Le Boeing 787 a du plomb dans l’aile OLIVIER JAMES AÉRONAUTIQUE , AVIATION CIVILE , BOEING PUBLIÉ LE 10/09/2020 À 18H19 Boeing fait face à des problèmes techniques en série avec son 787. De quoi ralentir le calendrier des livraisons alors que l’avionneur voit également les annulations du 737 MAX se multiplier. Problèmes au niveau du fuselage, du stabilisateur… Le Boeing 787 a du plomb dans l’aileLe Boeing 787 cumule les ratés. Dernier en date: des pièces trop serrées au niveau du stabilisateur horizontal.© JOHN D PARKER 2016 SUR LE MÊME SUJET Les moteurs défectueux des Boeing 787, une addition salée pour Rolls-Royce Les moteurs défectueux des Boeing 787, une addition salée pour Rolls-Royce Des problèmes de production sur le Boeing 787 entraînent une enquête du gendarme aérien américain Des problèmes de production sur le Boeing 787 entraînent une enquête du gendarme aérien américain OFFRE ÉQUIPEMENT OU SERVICE TRIBOFILM Industries : Éditeur de logiciels pour l’industrie | TRIBOFILM INDUSTRIES Les cabines de peinture les plus économiques à l’exploitation | EUROPA Laboratoire d’essais | SOPEMEA Publiscopies : aéronautique En partenariat avec L'Expo permanente BESOIN D'AIDE ? Nos experts trouvent pour vous TWITTER FACEBOOK LINKEDIN FLIPBOARD EMAIL Boeing n’avait pas besoin de ça. Alors que l’avionneur fait face à une crise historique du secteur menaçant avant tout le modèle économique des long-courriers et que les annulations et conversions de commandes de son 737 MAX frôlent désormais les 1 000 exemplaires, son 787 Dreamliner lui donne aujourd’hui des sueurs froides. En quelques jours, ont été dévoilés plusieurs problèmes techniques de taille qui obligent le groupe à décaler le calendrier de livraisons de son long-courrier, a-t-il fait savoir mardi 8 septembre. "Nous prenons le temps d'inspecter minutieusement les 787 assemblés pour nous assurer qu'ils ne présentent aucun problème et qu'ils répondent à toutes les spécifications techniques avant livraison, a communiqué le groupe dans un message que L’Usine Nouvelle a pu consulter. Nous prévoyons que ces inspections auront une incidence sur le calendrier des livraisons du 787 à court terme." Alors que l’appareil a été livré à ce jour à 981 exemplaires et a engrangé 1 882 commandes, Boeing avait déjà prévu fin juillet de faire passer les cadences de production de 10 exemplaires – le niveau d’avant la crise du Covid-19 – par mois aujourd’hui à 6 dans le courant de l’année 2021. La sécurité ne serait pas en jeu Boeing a fait état mardi 8 septembre d’un problème de qualité qui concerne les stabilisateurs horizontaux, produits au sein de son usine de Salt Lake City. "Pendant le processus de fabrication, certains composants ont été serrés ensemble avec une force supérieure à celle spécifiée, ce qui pourrait entraîner un vieillissement prématuré de cette partie de l'avion", a fait savoir l’avionneur américain. Alors que le process est en train d’être revu sur les appareils en cours d’assemblage, Boeing assure que la sécurité n’est pas en jeu et qu’il étudie la possibilité d’intervenir sur les quelque 1 000 avions en service. Un problème technique précédé de deux autres, au niveau cette fois-ci des jonctions du fuselage de l’appareil assemblé au sein de l’usine du groupe en Caroline du Sud. Dans le détail, Boeing a constaté d’une part que certaines cales utilisées pour assurer la jonction n’étaient pas de la bonne taille et, d’autre part, que pour quelques avions des zones ne respectent pas les spécifications de planéité. "Pris individuellement, ces problèmes, bien que non conformes aux spécifications, répondent toujours aux conditions de charge limite, soutient l'avionneur. Cependant, lorsqu'ils sont combinés au même endroit, ils entraînent un état qui ne répond pas aux exigences de charge limite." Un programme qui accumule les ratés Si le problème lié aux cales aura été constaté dès 2019, celui lié à la planéité du fuselage daterait de cet été. Pour l’heure, seuls huit appareils – opérés par Singapore Airlines, United Airlines et Air Canada – seraient victimes de la combinaison des deux, ce qui a entraîné leur immobilisation au sol. La Federal Aviation Administration (FAA) a lancé une enquête indépendante. "La flotte en service respecte les critères de capacité et nous inspectons les avions en production pour nous assurer que tout problème sera résolu avant la livraison", a indiqué Boeing. Le coup est rude pour la division en charge des avions commerciaux de Boeing, qui n’a sans doute jamais eu à faire face à une telle concomitance de difficultés. En outre, le programme 787 avait déjà connu de nombreux problèmes, notamment la défaillance dans la conception des batteries lithium-ion, une usure prématurée de certaines pièces du moteur et de nombreux problèmes de qualité révélés en avril 2019 par le New York Times au niveau de la production de son usine en Caroline du Sud. Chez Boeing, on se raccroche désormais à une branche : l’annonce, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines, de la remise en service du 737 MAX. RÉAGIR À CET ARTICLE