Immence poète exécuté par Franco, l'immonde dictateur espagnol, (Ali GADARI)
La femme adultère traduction de Jean PREVOST Extrait de "El Romancero Gitano"
A Lydia Cabrera y a su negrit
Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
Traduction Jean Prévost Extrait de "El Romancero Gitano" |
Immence poète exécuté par Franco, l'immonde dictateur espagnol, (Ali GADARI)
La femme adultère traduction de Jean PREVOST Extrait de "El Romancero Gitano"
A Lydia Cabrera y a su negrit
Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
Traduction Jean Prévost Extrait de "El Romancero Gitano" | La casada infiel A Lydia Cabrera y a su negrit
Y yo que me la lleve al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toque sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos. Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido y un horizonte de perros ladra muy lejos del río.
Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quito el vestido. Yo, el cinturón con revólver. Ella, sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos.
No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena, yo me la llevé del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios. Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. Le regalé un costurero grande, de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando la llevaba al río. |
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