HCP. L'économie marocaine a enregistré une croissance de 4,8% au 2e trimestre 2017
HCP. L'économie marocaine a enregistré une croissance de 4,8% au 2e trimestre 2017
(Proposé par ALI)
La croissance économique nationale s'est accélérée au 2e trimestre pour s’établir à +4,8%, contre +3,8% au 1er trimestre. Cette performance a été dopée par la progression de 17,4% de la valeur ajoutée agricole. La valeur ajoutée des activités hors agriculture a enregistré une hausse de 3,3%.
Selon la note de conjoncture du Haut commissariat au plan, les exportations de biens ont enregistré une hausse 2% contre +7,6% réalisée un trimestre auparavant. Cette tendance a profité de la demande extérieure adressée au secteur automobile et dans une moindre mesure, pour le secteur aéronautique et pharmaceutique. Les expéditions des engrais naturels et chimiques ont poursuivi leur hausse, bénéficiant d’une augmentation des prix à l'export et d'une demande extérieure soutenue.
Les importations ont, pour leur part, augmenté moins rapidement au 2e trimestre, après trois trimestres successifs de fortes hausses, affichant un accroissement de 3,6%, au lieu de +12,2% un trimestre plus tôt. Elles ont été impactées par le ralentissement des importations hors énergie (biens de consommation, des demi-produits et des produits bruts). La facture énergétique a, par ailleurs, continué à grever la balance commerciale, contribuant pour près de 4 points à la hausse des importations.
Le creusement du déficit commercial s'est atténué au deuxième trimestre (+5,6%, au lieu de +19,3% un trimestre auparavant), en raison d'une progression moins vigoureuse des importations par rapport au trimestre précédent et le taux de couverture s'est situé à 53,2%.
La demande intérieure, principal moteur
Pour le HCP, et au 2e trimestre, la consommation finale a contribué pour environ 2,4 points à la croissance globale du PIB, au lieu de +1,6 point un an plus tôt. Les dépenses de consommation des ménages, en volume, se sont accrues de 4,2%, en variation annuelle, dans un contexte de reprise de l’emploi rural et de décélération des prix à la consommation (+0,3%).
Cette progression de la consommation domestique a été alimentée, entre autres, par un accroissement de 4,8% de l’encours des crédits à la consommation et un redressement de 4,4% des recettes des MRE. Elle a profité aux produits locaux, notamment agricoles. La croissance des importations de biens finis de consommation s’étant limitée à +1,2%, à fin mai 2017.
La croissance de l’investissement est restée soutenue au deuxième trimestre, bien qu’en ralentissement par rapport à la même période de 2016l. En rythme annuel, elle a atteint +5,5%, ramenant ainsi la contribution de l’investissement à +1,7 point à la croissance globale du PIB, au lieu de +2,4 points l’année passée. Cette évolution a été, particulièrement, attribuable à la décélération des investissements dans le secteur de la construction.
L'investissement en produits industriels a, pour sa part, poursuivi sa dynamique, favorisant une hausse de 8,1% des importations de biens d’équipement.
Raffermissement de l’activité agricole
La valeur ajoutée agricole a progressé de 17,4%, au deuxième trimestre, en variation annuelle, relevant, ainsi, sa contribution à la croissance économique globale à 1,9 point, au lieu de 1,6 point le trimestre passé. En dépit d’une réduction des apports pluviométriques des mois d’avril et mai et d’une augmentation sensible des températures saisonnières, la production agricole a poursuivi son affermissement pour le deuxième trimestre consécutif. Elle a été, particulièrement, dopée par le redressement de la production des céréales et des légumineuses et par la reprise notable de la production animale.
Activités hors agriculture: une progression plus soutenue
Toujours selon le HCP, la valeur ajoutée hors agriculture s'est accrue de 3,3%, au 2e trimestre (contre +1,7% en 2016). Contribuant pour près de 1,3 point, le secteur tertiaire a continué de soutenir l’activité économique, grâce à la bonne orientation des activités du commerce et du transport et de la poursuite de la dynamique des activités touristiques. La valeur ajoutée de ces dernières se sont accrue de 9,6%, en variation annuelle, au lieu de -2% une année auparavant. Cette performance a été favorisée par une hausse de 4,3% des recettes de voyages et de 21,7% des nuitées touristiques.
La valeur ajoutée du secteur secondaire s'est améliorée de 3,8% durant la même période en variation annuelle, portée par les mines et les industries de transformation. La valeur ajoutée minière a été plus dynamique au deuxième trimestre 2017, affichant une croissance de 23,7%, en variation annuelle, après s’être affermi de 6,1% le trimestre passé.
La demande des industries chimiques locales a été plus solide. Le soutien apporté par la demande étrangère adressée aux produits bruts a été, également, plus important qu’au cours des trois dernières années (en raison du retrait de l’offre chinois). Les quantités exportées de phosphate brut ont donc enregistré une hausse de 29,4%, au deuxième trimestre, en variation annuelle, portées par la vigueur des importations de l’Amérique Latine et du sud-est de l’Asie.
Par ailleurs, les industries manufacturières ont poursuivi leur redressement pour le troisième trimestre successif, affichant un accroissement de 2,5%, au deuxième trimestre 2017, au lieu de -0,2%, la même période en 2016. Le rythme de croissance des industries "textile et cuir" a légèrement décéléré, marquant une hausse de 2%, au lieu de 4,1%, une année plus tôt, tandis que la branche des "autres industries", est restée atone (-1,8%), subissant le relâchement des industries des matériaux de construction.
En revanche, et après avoir régressé de 0,4% au premier trimestre 2017, le secteur de la construction a accusé une baisse de 0,6%, au deuxième trimestre, en variation annuelle. Cette contre-performance a été confirmée par les résultats de la dernière enquête de conjoncture du HCP: les anticipations des professionnels de la construction ont révélé une poursuite de la tendance baissière des carnets de commandes dans le bâtiment, en ligne avec la baisse des prix des actifs immobiliers et le recul des transactions immobilières enregistrés au début de l’année.
Conclusion: la croissance économique nationale s'est établie à 4,8%, au deuxième trimestre, au lieu de +1%, l’année précédente.
Expansion des crédits à l’économie
Les créances sur l’économie ont continué d’évoluer sur un sentier de croissance ascendant, au deuxième trimestre. Les crédits bancaires ont poursuivi leur amélioration, portés notamment par la hausse de 5,8% des crédits à l’équipement et de 4,8% des crédits à la consommation des ménages. Dans ce sillage, les taux d’intérêt interbancaires et ceux des adjudications des bons du Trésor ont augmenté, par rapport à l’année précédente, mais sans pour autant s’écarter du taux directeur. Le taux moyen interbancaire s'est élevé de 17 points de base et celui des adjudications des bons du Trésor à deux et à cinq ans auraient bondi de 36 et 46 points, respectivement.
Le besoin de liquidité des banques se serait remarquablement creusé au deuxième trimestre 2017, sous l’effet du repli des réserves internationales nettes. Le rythme de croissance de la masse monétaire a, ainsi, ralenti, par rapport à celui de l’année précédente, se situant à 5,6% en glissement annuel. Cette croissance a été atténuée par la baisse inattendue des avoirs extérieurs sous l’effet notamment des achats massifs des devises sur le marché de change, sous forme d’opérations spéculatives à la veille de la migration vers la flexibilité du régime de change, prévue au troisième trimestre 2017.
Poursuite de l’amélioration de l’activité économique au 3e trimestre
La croissance économique nationale devra se poursuivre à un rythme toujours soutenu au troisième trimestre 2017, sous l’effet d’un accroissement de 14,9% dela valeur ajoutée agricole. La dynamique de la production végétale se poursuivra, tandis que la hausse de la production animale enregistrée au 2e trimestre, s’amortira progressivement au 3e, avec la dissipation des effets de la crise aviaire et le retour du secteur avicole à son rythme tendanciel de moyen terme.
Par ailleurs, la demande mondiale adressée au Maroc devra continuer à être bien orientée, en progressant de 5,7%, en glissement annuel. Toutefois, la dépréciation anticipée du dirham par rapport aux autres devises pourra jouer en faveur de la compétitivité-prix de nos exportations, d’une part, et renchérir les importations de produits bruts, d’autre part, dans le sillage d’une progression anticipée des cours mondiaux des matières premières énergétiques et industrielles.
Dans ce contexte, la valeur ajoutée industrielle réalisera un accroissement de 2,7%, au 3e trimestre 2017, en variation annuelle et les activités minières affichera une hausse de 11,8%, en variation annuelle. Cette performance sera principalement le fait du raffermissement de la demande des industries chimiques locales, en ligne avec le relèvement de la capacité productive des unités de transformation de JorfLasfar. Quant au secteur tertiaire, sa valeur ajoutée croîtra de 2,8%, contribuant pour environ +1,3 point à la croissance globale du PIB.
Dans l’ensemble, la valeur ajoutée hors agriculture devra s’améliorer de 2,7%, au troisième trimestre, en variation annuelle, favorisant, ainsi, une hausse du PIB global de 4,1%, au cours de la même période, au lieu de +1,3% une année auparavant.
Média 24
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