Rif : après huit mois de contestation, la police marocaine se retire progressivement à Al-Hoceïma
Rif : après huit mois de contestation, la police marocaine se retire progressivement à Al-Hoceïma
(Proposé par ALI)
Les forces de l'ordre ont entamé un retrait "progressif" de lieux publics symboliques d'Al-Hoceïma et d'Imzouren. La région du Rif est en proie depuis huit mois à un mouvement de contestation populaire dont les principaux leaders ont été arrêtés.
Au Maroc, les policiers déployés depuis des semaines dans le centre des villes d'Al-Hoceïma et d'Imzouren, épicentres du mouvement revendiquant le développement de la région du Rif, ont entamé un retrait progressif lundi 3 juillet, a annoncé le nouveau gouverneur de la province, Fouad Chourak. Ce dernier a précisé que ce retrait avait été décidé sur les "directives" du roi Mohammed VI pour "garantir les libertés".
Selon un habitant, la place centrale d'Al-Hoceïma a retrouvé son visage des jours ordinaires, sans les escouades de policiers déployées en masse ces dernières semaines dans cette ville d'environ 60 000 habitants.
Les principaux meneurs de la contestation dans le Rif, dont son leader Nasser Zefzafi, ont été arrêtés fin mai, accusés pour certains de lourdes charges. Mais les manifestations quasi-quotidiennes ont continué depuis, avec des heurts fréquents avec les forces de l'ordre, et de violents affrontements le 26 juin.
"Mauvais traitements"
Outre un développement de leur région enclavée, les manifestants réclament désormais en priorité la "libération des détenus". Une centaine de personnes a été placée en détention préventive. Des condamnations allant jusqu'à dix-huit mois de prison ont été prononcées envers 40 détenus, et 18 autres sont poursuivis, et en liberté provisoire, selon les derniers chiffres officiels.
La presse marocaine a par ailleurs diffusé de premiers extraits d'un rapport très attendu du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), un organisme officiel, sur les évènements d'Al-Hoceïma.
Ces notes, établies par deux médecins experts et que l'AFP a pu consulter, rapportent des "mauvais traitements" décrits par les prisonniers et concluent à des "suspicions légitimes sur la violation" de leurs droits et un possible recours à "des faits de torture".
La mort d'un vendeur de poissons fin octobre, broyé par une benne à ordures en voulant récupérer sa marchandise saisie, est à l'origine de cette vague d'indignation et de ces nombreuses manifestations.
Avec AFP
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