LES 24 HEURES DU MANS
LES 24 HEURES DU MANS
Proposé par Ali GADARI
24 Heures du Mans
Sport | Compétition automobile |
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Création | 1923 |
Organisateur(s) | Automobile Club de l'Ouest |
Éditions | 85 |
Catégorie | Endurance |
Périodicité | Annuelle |
Lieu(x) | Circuit des 24 Heures |
Nations | Mondiale |
Site web officiel |
Tenant du titre | Porsche |
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Plus titré(s) | Pilote : Tom Kristensen (9 titres) Constructeur : Porsche (19 titres) |
Meilleure nation | Pilote : France (42 titres) Constructeur : Allemagne (35 titres) |
Les 24 Heures du Mans sont une course automobile d'une durée de 24 heures, se déroulant en juin (généralement la vingt-quatrième semaine de l'année) sur un circuit routier, au sud de la ville du Mans, dans le département de la Sarthe en France. Cette épreuve, existant depuis 1923, est l'une des trois courses les plus prestigieuses au monde avec le Grand Prix de Monaco et les 500 miles d'Indianapolis.
Depuis 2012, l'épreuve fait partie du championnat du monde d'endurance FIA, et selon la National Geographic Society américaine, elle st l'événement sportif numéro 1 mondial.
La course a, au fil des ans, inspiré des courses similaires partout dans le monde et popularisé le
format de 24 heures notamment à Daytona, au Nürburgring, et à Spa-Francorchamps. Les championnats série American Le Mans et Le Mans Series ont été essaimés du règlement des 24 Heures du Mans.
Historique[modifier | modifier le code]
En 1920, l'Automobile Club de l'Ouest, en particulier par son secrétaire général Georges Durand, œuvre à la réalisation d'une compétition dont le caractère devait contribuer à l'évolution du progrès technique et favoriser l'essor de l'automobile. En 1922, le club annonce la création d'un nouveau type de compétition dans la Sarthe, une épreuve d'endurance, alors que le Bol d'or automobile vient tout juste d'être créé. Pendant l'épreuve, des équipages de deux pilotes par voiture se relaieraient jour et nuit.
La première édition, avec trente-trois équipages, se déroule les 26 et 27 mai 1923 sur un circuit près de la ville du Mans. Elle fut remportée par André Lagache et René Léonard sur une Chenard & Walcker. Ils couvrirent 128 tours à la moyenne de 92,064 km/h. Aujourd'hui, les « 24 Heures du Mans » ont lieu chaque année en juin. C'est la plus ancienne et la plus prestigieuse des courses d'endurance pour automobile de sport et Sport-prototypes.
Logotype[modifier | modifier le code]
Organisation de la course[modifier | modifier le code]
Lorsque Le Mans se met à l'heure de la course, c'est plus d'une semaine d'événements. Cela commence vingt jours avant l'épreuve avec l'élection de Miss 24 Heures du Mans puis la journée test et les deux journées de vérifications administratives et techniques dont le traditionnel pesage des véhicules, sur la place de la République2. Une séance d'autographes des pilotes est organisée devant les stands le mardi alors que les concurrents finissent les préparations des voitures qui sont exposées au public. Les essais libres et les qualifications suivent le mercredi et le jeudi. Le vendredi, s'ensuivent la découverte des stands et la concentration du Classic British Welcome3, qui présente des véhicules classiques ou de prestige à Saint-Saturnin, une commune voisine, et en fin de journée, se déroule la parade des pilotes, qui présente en centre ville l'ensemble des équipages engagés pour la course et embarqués à bord de véhicules historiques accompagnés par des véhicules de prestige et clubs automobiles, suivi de l'inauguration d'une nouvelle plaque de bronze avec les Empreintes des vainqueurs de l'année précédente.
Le samedi commence avec le warm up et depuis 2016 avec une course d'ouverture GT3 et LMP3 comptant pour la Michelin Le Mans Cup. Tout au long du week-end de la compétition, les animations sont nombreuses, tels les concentrations d'Arnage et de Mulsanne, la fête foraine, les concerts, démonstrations, défilés, séances d'autographes, le village et ses boutiques, les expositions, baptêmes de piste, survol en hélicoptère, karting et simulateurs, soirées VIP... et bien sûr la course.
Directeurs de course[modifier | modifier le code]
- Charles Faroux : de 1923 à 1956
- Jacques Loste : de 1957 à 1968
- Charles Deutsch : de 1969 à 1980
- Marcel Martin : de 1981 à 2000
- Daniel Poissenot : de 2001 à 2014
- Eduardo Freitas : depuis 2015
Le circuit[modifier | modifier le code]
La piste, mesurant 13,626 km4, emprunte une partie du circuit Bugatti et comporte une grande partie de route nationale. Les passages les plus célèbres sont les virages du Tertre Rouge, Mulsanne, Arnage et la ligne droite des Hunaudières, longue de presque 6 km où les prototypes maintenaient auparavant une vitesse de près de 400 km/h pendant une minute. Cette portion du circuit a été divisée en trois lignes droites par l'installation de deux chicanes en 1990. Ces chicanes ont pour but de limiter la recherche de la vitesse maximale par des réductions d'appuis aérodynamiques trop importantes et de limiter par conséquent les différences de vitesse entre concurrents. L'envol de certains véhicules était dû à la géométrie de la piste avec un changement de plan qui pouvait créer un décrochage aérodynamique suivant leurs configurations et réglages aérodynamiques. La bosse a été aplanie pour l'édition 2001.
Le record absolu du tour le plus court est au crédit de Jackie Oliver avec une Porsche 917 en 1971, sur l'ancien tracé, bien avant la création des chicanes, avec un temps de 3 min 13 s 6 et une moyenne de 250,07 km/h5. Le record homologué de vitesse maximum atteinte sur le circuit est de 405 km/h dans la ligne droite des Hunaudières et appartient à Roger Dorchy sur WM P88 à moteur Peugeot lors des 24 Heures du Mans 1988Note 1.
Le record du meilleur tour en course appartient à André Lotterer sur Audi R18 e-tron quattro avec un temps de 3 min 17 s 475, soit 248,459 km/h de moyenne, réalisé lors de l'édition 2015.
Le tour le plus rapide de toute l'histoire des 24 Heures du Mans est au crédit de Kamui Kobayashi avec Toyota, lors des essais qualificatifs de l'édition 2017, avec un temps de 3 min 14 s 791 et une moyenne de 251,882 km/h, tour le plus court depuis l'existence des deux chicanes dans la ligne droite des Hunaudières6.
Innovations techniques
La course a servi d'expérimentation à de nombreux projets. Depuis le début, les équipes concurrentes ont innové. Différents types de moteurs ont été testés pour gagner autant en vitesse qu'en consommation. La suralimentation commença dès 1929, longtemps avant la turbocompression, en 1974. En 1963, une auto expérimenta une turbine à gaz, alors qu'en 1970 était présenté le moteur rotatif. Les freins ont fait l'objet de nombreux essais, et les phares antibrouillards furent inventés pour la course.
En 1932, la ligne droite des Hunaudières est décrétée « laboratoire national » par les Ponts et chaussées et en 1933, la ligne médiane de nos routes est testée sur cette ligne droite mythique.
La jante, l'aérodynamisme, le pneu à carcasse radiale, le phare à LEDs, puis au laser, font partie des innovations testées au Mans.
Différents styles de départ
- Départ arrêté en ligne : 1923 à 1924
- Départ arrêté en épi dit « Le Mans » : 1925 à 1969
- Départ arrêté en épi avec pilote à bord : 1970
- Départ lancé : depuis 1971
Le départ des voitures dans le style « Le Mans », bien que le plus spectaculaire, les pilotes s'élançant en courant vers leurs voitures placées en épi sur le côté opposé, fut remis en cause en 1968 à la suite de l'accident de Willy Mairesse dû probablement à une portière mal fermée de sa Ford GT40. En effet, pour gagner du temps, les pilotes s'élancent et rognent sur les règles de sécurité, ce qui fait que le premier pilote du relais n'attache pas toujours son harnais. L'année suivante, pour marquer son opposition à ce type de départ, Jacky Ickx traverse la piste en marchant et s'élance en dernier. Cela ne l'empêchera pas de finir premier. En 1970, le départ est légèrement amélioré avec les pilotes déjà à bord des voitures. L'année suivante, le départ voiture arrêtée est définitivement abandonné.
En hommage au départ « Le Mans » des voitures, le départ avec traversée de la piste en courant demeure dans les disciplines sans portes ni ceintures de sécurité : les 24 Heures Moto véloet rollers.
Depuis 1949, le départ est donné par une personnalité, différente chaque année, et non plus par un membre de l'ACO. On peut nommer entre autres trois présidents de la République française : en 1949, Vincent Auriol, en 1972, Georges Pompidou et en 2015, François Hollande ; des personnalités du monde du cinéma : en 1971, Steve McQueen, en 1996, Alain Delon, en 2003, Luc Besson et en 2016, Brad Pitt ou dans le monde sportif : en 1978, Raymond Poulidor, en 1982, Luigi Chinetti, en 2000, Jacky Ickx, en 2009, par le président de Ferrari Luca di Montezemolo, en 2011, par le président de la FIA Jean Todt et en 2014 par Fernando Alonso. En 2008, le départ a même été donné depuis la station spatiale internationale.
Accidents
Liste des accidents mortels aux 24 Heures du Mans.
Avec les vitesses élevées qui sont associées au Mans, la piste a vu un certain nombre d'accidents. Certains ont été mortels pour les pilotes, mais aussi pour les spectateurs.
Le pire moment de l'histoire du Mans est le grave accident survenu durant l'édition du 11 juin 1955 au cours de laquelle 82 spectateurs, ainsi que le pilote Pierre Levegh, furent tués par l'envol de sa Mercedes-Benz 300 SLR. Cependant, malgré l'accident, les organisateurs décidèrent de laisser la course continuer pour éviter que le public venu très nombreux (environ 250 000 personnes) ne s’en aille et ne bloque les routes d'accès au circuit ce qui aurait aussi bloqué les ambulances évacuant les blessés. L'équipe Mercedes retira ses deux autres voitures durant la nuit et repartit discrètement vers l'Allemagne. Ce carnage provoqua un choc dans le monde des sports automobiles, qui conduisit à la suppression de beaucoup de courses principales et mineures en 1955, telles que les Grands Prix de France, d'Allemagne et de Suisse, ce dernier pays bannissant jusqu'en 2007, toute compétition motorisée sur circuit sur son territoire. Cet accident entraîna de nouvelles règlementations sur la sécurité des pilotes et des spectateurs dans toutes les catégories de sports motorisés.
En 1986, Jo Gartner se tua au volant d’une Porsche 962C, brisée sur les barrières dans la ligne droite des Hunaudières. Il y eut un autre décès en 1997, celui de Sébastien Enjolras sur WR lors des essais préliminaires, suite à l'envol de sa voiture, retombée sur le rail de sécurité. Le dernier accident mortel en date eut lieu le 22 juin 2013, après seulement dix minutes de course. Allan Simonsen décéda à la suite de la perte de contrôle de son Aston Martin dans le virage rapide du Tertre Rouge. Inconscient après le choc, il mourut dans l'hélicoptère le menant à l'hôpital.
Au cours de l'édition 1999, les Mercedes-Benz ont été victimes d'une série d'accidents qui auraient pu avoir des suites plus graves. La CLR Mercedes-Benz de 1999 souffrait d’une instabilité aérodynamique qui en provoquait l'envol sous certaines conditions. Après une première alerte le jour des qualifications, où la CLR no 4 conduite par Mark Webber décolla de l'avant et s'immobilisa le long des rails, Mercedes déclara avoir résolu le problème. Cependant, lors du « warm up » quelques heures avant la course, la même voiture, réparée avec le même pilote, s'envola et se retrouva sur le toit. Un nouvel accident se produisit en course. La CLR no 5 de Peter Dumbreck s’envola à plusieurs mètres de hauteur en tournoyant, passa au-dessus des rails de sécurité, et atterrit dans les bois. Aucun conducteur ne fut sérieusement blessé dans ces trois accidents, mais Mercedes-Benz retira rapidement la voiture restante en course et, par la suite, arrêta son programme de développement de voitures de type sport-prototype.
Catégories
Les voitures qui participent à cette épreuve sont réparties en plusieurs catégories (« LM » signifie « Le Mans » ; « LM P » « Le Mans Prototype » ; « GTE » « Grand tourisme Endurance » ; « Pro » « professionnel » ; et « Am » « amateur ») :
- Prototypes
- LM P
- LM P1 (anciennement LMP900)
- LM P2 (anciennement LMP675)
- Grand Tourisme
- LM GTE (anciennement GT2) divisée en deux classes :
- GTE Pro
- GTE Am
Palmarès
Autres récompenses et classements
La Coupe Rudge-Whitworth est décernée à 26 reprise entre 1925 et 1960 (sauf en 1956 et 1957 faute de constructeur candidat, Aston Martin l'ayant remportée trois fois avant-guerre et le moteur Panhard huit fois entre 1950 et 1960). Cette Coupe, basée sur le classement de trois années successives (cumul des distances parcourues lors des 24h) est donc triennale pour la première édition en 1925. La réglementation est simplifiée pour une Coupe Rudge-Whitworth devenue biennale dès 1925. Le constructeur français Chenard et Walcker remporte alors pour ses résultats en 1923/1924/1925, et la coupe triennale, et la coupe biennale). Après Officine Meccaniche, constructeur italien en 1926, c'est Salmson constructeur français de renom qui remporte successivement en 1927 et 1928, les troisième et quatrième coupes Rudge-Witworth.
Un classement à l'indice de performance (plus grande distance parcourue selon la cylindrée) est établi à 37 reprises lors de chaque course entre 1926 et 1971. Le moteur Panhard est récompensé dix fois entre 1950 et 1962, Porsche six fois
Un Prix de Saint-Didier (du propriétaire d'un garage manceau) de 50 000 FRF est décerné une seule fois en 1927, à André de Victor et Jean Hasley sur Salmson GS (No 25), d'après une formule handicap.
Salmson est le seul constructeur à avoir remporté, en 1927, ces trois dernières récompenses et repart alors victorieux avec 110 000 FRF, alors que Bentley pour la plus grande distance parcourue, remporte 1 200 FRF.
L'indice de rendement énergétique (où sont pris en compte la vitesse moyenne, la consommation de carburant, et le poids du véhicule) est attribué de 1959 à 1975 : Porsche l'obtient quatre fois, Alpine-Renault et Ferrari trois fois. De 1977 à 1988 existe le classement général à l’efficacité énergétique, remporté quatre fois consécutivement par une Porsche 956 de 1982 à 1985, qui devient le classement Écoénergie de 1989 à 1991 (vainqueur la Spice Ford SE les deux premières fois).
Après le Michelin Energy Endurance Challenge (MEEC) en 2007 et 2008, apparait le Michelin Green X Challenge en 2009, également annuel mais désormais basé sur les European Le Mans Series et American Le Mans Series pour une qualification mancelle.
Records et statistiques
Numéros vainqueurs
- Les numéros le plus souvent premier sont le « 1 », dix fois victorieux en 82 éditions, le « 2 » dix fois gagnant, le « 3 » le « 4 » et le « 7 », tous six fois victorieux.
- Les numéros « 7 » et « 1 » ont gagné deux années de suite. À chaque fois le numéro était attribué au même concurrent, voire à la même voiture (même châssis) Porsche 956 no 7 en 1984 et 1985, et TWR Porsche no 7 en 1996 et 1997 avec le Joest Racing, Audi no 1 en 2001 et 2002.
- En 2010, le numéro « 9 » est devenu le troisième numéro à gagner deux années de suite. Cependant, ce numéro n'a pas été porté par la même voiture (Peugeot 908 HDi FAP en 2009 et Audi R15+ en 2010).
- En 2014, le numéro « 2 » est devenu le quatrième numéro à gagner deux années de suite. Ce numéro était porté par la même marque Audi R18 e-tron quattro mais par deux voitures différentes à la suite de la mise en place du nouveau règlement des LMP1-Hybrides cette année-là.
- Les numéros furent longtemps attribués par ordre décroissant de la cylindrée des voitures, mais ce n'est plus le cas, des « tranches de numérotation » sont réservées aux catégories : 1 à 24 pour les LM P1, 25 à 49 pour les LM P2 et 50 à 99 pour les LM GTE. Il est donc de moins en moins probable que les « gros » numéros sortent.
- Depuis 2006, des Aston Martin GT1 portent les numéros « 007 », « 008 » ou « 009 » en référence à l'agent « 007 » très attaché à cette marque, malgré l'existence des numéros 7, 8 ou 9 en LMP1
- Le plus gros numéro porté au Mans est le 203 de 1987 à 1990
- Le numéro « 13 » fut au départ en 1923 et 1925 puis absent jusqu'à ce que le constructeur manceau Yves Courage (et lui seul) le reprenne treize fois de 1983 à 2007. Il réapparaît cependant en 2009 sur la Lola-Aston Martin du Speedy Racing Team Sebah et depuis les 24 Heures du Mans 2010 sur la Lola B10/60-Rebellion de la même équipe devenue le team Rebellion Racing.
Galerie
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Faits marquants
- Dès la deuxième édition, il fut décidé que l'épreuve se déroulerait lors du deuxième week-end de juin, en raison des performances des phares de l'époque. Cette organisation du deuxième week-end de juin a subi des modifications ultérieures, dues davantage à des circonstances extérieures. En 1968, l'épreuve s'est tenue en septembre en raison des événements de mai. En 1998, l'épreuve a eu lieu le premier week-end de juin afin de ne pas se superposer à la Coupe du monde de football organisée en France. Depuis 1998, l'organisation a été assouplie, la course a lieu soit le deuxième, soit le troisième week-end de juin.
- De 1924 à 1928, les véhicules devaient effectuer un certain nombre de tours (20 en 1924) avec la capote fermée.
- En 1926, trois La Lorraine B3-6 aux trois premières places des 24 Heures du Mans avec pour chacune une moyenne supérieure à 100 km/h. Ce fut la première fois que cette moyenne fut franchie.
- En 1927, expérimentation de la première voiture à traction avant en compétition, la Tracta type Gephi. Si Bentley remporte l'épreuve avec sa 3 Litres, Salmson domine la compétition grâce au double arbre à came de ses moteurs : victoire dans la catégories 1 100 cm3, 2e et 3e au général, Prix de la performance, Coupe Biennale Rudge-Whitworth et Prix de Saint-Didier, soit un cumul de records jamais égalé.
- En 1931, l'Alfa Romeo 8C des Anglais Lord Earl Howe et Sir Henry Birkin parcourut pour la première fois plus de 3 000 km en 24 heures.
- Lors de sa victoire en 1950, Louis Rosier disputa pratiquement toute la course en solitaire, ne laissant son fils piloter que durant deux tours. En 1952, Levegh disputant seul la course sur une Talbot-Lago, faillit battre les Mercedes d'usine, abandonnant lors de la dernière heure sur une casse mécanique provoquée par un rétrogradage raté alors qu'il occupait la tête de la course. C'est à la suite de cet exploit que l'écurie Mercedes lui avait proposé un volant d'usine lors de la tragique édition de 1955, l'associant à des pilotes aussi prestigieux que Juan Manuel Fangio, Stirling Moss et Karl Kling.
- En 1953, c'est la limite des 4 000 km en 24 heures qui fut franchie par quatre voitures dont trois Jaguar XK120 C.
- L'édition 1955 fut endeuillée par un grave accident ayant causé 92 morts : 83 sur le site (dont un gendarme sur la piste) et neuf autres dans les jours qui suivirent. Des débris (moteur, train avant et capot) de la Mercedes 300 SLR de Pierre Levegh furent catapultés dans les tribunes de la ligne droite des stands à la suite d'une collision avec l'Austin-Healey de Lance Macklin. La course se poursuivit normalement (à l'exception du retrait volontaire de l'écurie Mercedes). Toutefois cet accident provoqua un important émoi médiatique et eut des conséquences notables sur l'histoire du sport automobile, entraînant l'interdiction des courses automobiles sur circuit sur le territoire suisse pendant plus de cinquante ans, et incitant la firme Mercedes-Benz (dont le retour sportif avait été mal accepté en France, le succès des flèches d'argent d'avant-guerre étant encore associé à la période hitlérienne) à ne plus participer à des compétitions automobiles de haut niveau pendant une trentaine d'années. La course fut par ailleurs remportée par Mike Hawthorn, dont la responsabilité semblait engagée dans l'accident, ce qui déclencha une polémique médiatique contre le pilote britannique. La question des responsabilités de Macklin ou de Hawthorn ne fut jamais clairement élucidée.
- En 1966, la moyenne de 200 km/h pendant 24 heures fut battue par deux Ford GT40 Mk.II. Les deux machines franchirent la ligne d'arrivée en même temps, selon les ordres de l'équipe qui souhaitait avoir une double-victoire au Mans pour le constructeur américain. Mais le règlement de l'épreuve stipulant que la première place revenait à l'équipage et à la voiture ayant parcouru la plus grande distance durant 24 heures, la victoire fut attribuée à la voiture no 2 car elle s'était qualifiée en 4e position, soit deux rangs plus loin que sa consœur, et avait donc parcouru une distance légèrement plus importante pendant ces 24 heures.
- L'année suivante, c'est la limite des 5 000 km en 24 heures qui fut franchie par trois voitures : une Ford Mk IV et deux Ferrari 330 P4.
- Jusqu'en 1970, la procédure de départ (reproduite dans de nombreuses autres épreuves d'endurance et baptisée « départ Le Mans »25) imposait aux pilotes de traverser la piste en courant pour rejoindre leur voiture, stationnées en épi sur la ligne de départ. Cette tradition rendait spectaculaire le départ des courses automobiles, mais fut la cause de nombreux accidents, certains pilotes préférant ne pas boucler leur harnais de sécurité afin de figurer parmi les mieux placés à l'issue des premiers tours.
- Lors de l'édition 1969, Jacky Ickx boycotta cette procédure25 en traversant la piste en marchant, cela afin de s'élancer délibérément dernier. Cela ne l'empêcha pas de remporter (avec Jackie Oliver) à l'arraché la course, devant la Porsche 908 de Hans Herrmann et Gérard Larrousse. Ce geste de protestation fut concomitant à un changement du règlement technique de la FIA, qui permettait aux constructeurs d'aligner des prototypes de cinq litres de cylindrée, surpuissants (leurs performances étaient supérieures à celles des F1 de la même époque), mais dont l'engagement exigeait une réflexion approfondie et commune à l'ensemble des sports mécaniques, sur le degré de professionnalisme avec lequel la sécurité des pilotes et des spectateurs était prise en compte. L'impact du geste de Ickx fut d'autant plus légitime que, cette même année, le départ de la course fut précisément le théâtre d'un accident coûtant la vie au pilote britannique John Woolfe, qui pilotait la toute nouvelle Porsche 917, voiture emblématique de cette époque.
- L'édition 1970 a servi de sujet et de cadre au tournage du film Le Mans avec Steve McQueen. Cette même année marque aussi la première apparition d'un moteur japonais au Mans (un birotor Mazda monté sur la Chevron B16 no 48).
- Le record absolu de l'épreuve (en termes de distance parcourue) fut longtemps celui réalisé au cours de l'édition 1971 par Helmut Marko et Gijs van Lennep, avec 5 335,313 km (soit 222,304 km/h de moyenne) sur une Porsche 917. Il demeura difficile à battre du fait de la modification du tracé l'année suivante (contournement de la section de Maison-Blanche) et l'installation de chicanes (pour des raisons de sécurité) dans la ligne des droites des Hunaudières en 1990.
- Record battu en 2010 par l'Audi R15 Plus TDi no 9 qui parcourt 5 410,71 km en accomplissant 397 tours soit exactement le même nombre de tours que la Porsche 917 en 1971.
- Graham Hill, vainqueur sur Matra en 1972, est à ce jour le seul pilote à avoir remporté les trois compétitions automobiles considérées comme les plus prestigieuses (triple couronne) : le Grand Prix automobile de Monaco de Formule 1, le Mans et les 500 miles d'Indianapolis. Mario Andretti, détenteur d'un titre de champion du monde de Formule 1, et également vainqueur à Indianapolis, a lui aussi disputé le Mans à plusieurs reprises, mais n'a pas pu se classer mieux que troisième (avec son fils Michael sur Porsche 956 en 1983) et deuxième (sur Courage-Porsche en 1995). En 2007 et 2008Jacques Villeneuve tenta, sans succès, de rejoindre Graham Hill (à noter cependant que si Villeneuve fut champion du monde de F1, il ne gagna jamais à Monaco) au volant d'une Peugeot 908 HDi FAP.
- Le premier pilote à remporter une officieuse « triple couronne » d'endurance (pour le monde anglo-saxon26 les 24 Heures du Mans, les 12 Heures de Sebring (naissance en 1952), et les 24 Heures de Daytona (naissance en 1962 sous forme de 3 Heures, deux étant américaines) est l'Allemand Hans Herrmann en 1970. L'Américain Hurley Haywood a réussi à remporter dix courses lors de ces trois compétitions, suivent Jacky Ickx et l'autre Américain Al Holbert, avec neuf réussites chacun. D'autres grands noms du sport automobile se sont imposés dans les trois après 1964 (date des premiers 2 000 kilomètres de Daytona), tel A. J. Foyt.
- L'édition 1979 a vu l'acteur Paul Newman se classer deuxième avec une Porsche 935 du Dick Barbour Racing.
- Jean Rondeau est le seul pilote à s'être à ce jour imposé au Mans (victoire en 1980, associé à Jean-Pierre Jaussaud) sur une voiture de sa conception (Groupe VI : Distance parcourue : 4 608 km à la moyenne de 192 km/h).
- En 1985, l'écurie privée Joest alignant une Porsche 956 « client » réussit l'exploit de devancer, à « la régulière », les voitures engagées par l'usine.
- En 1985 toujours Hans-Joachim Stuck est l'auteur du tour de circuit le plus rapide jamais effectué (jusqu'en 2017), avec 251,815 km/h de moyenne, remportant la pole lors des essais27. Avec dix-neuf courses, il est le pilote allemand le plus présent lors de l'épreuve (Jürgen Lässig ayant participé à seize reprises).
- En 1988, Roger Dorchy réalise la vitesse record de 405 km/h en course sur la ligne droite des Hunaudières avec une WM P88 à moteur Peugeot.
- Mazda, avec un moteur rotatif (moteur Wankel), devient le premier constructeur japonais victorieux en 1991.
- Michael Schumacher participe à l'édition 1991, peu de temps avant le début de sa carrière en F1. Il signe à cette occasion une prestation très convaincante : cinquième sur Sauber-Mercedes (avec Karl Wendlinger et Fritz Kreutzpointer), et détenteur du meilleur tour en course sur le circuit de l'époque.
- En 1992 et 1993, Peugeot remporte l'épreuve avec sa 905 au terme d'une lutte avec Toyota. Première et troisième en 1992, la marque réalise un triplé historique en 1993, ce fut la dernière victoire d'une écurie française avant que Peugeot réalise un doublé avec ses 908 en 2009.
- 1992 : l'épreuve mancelle est alors la seule à avoir été comptabilisée lors du premier (1953) et du dernier (1992) Championnat du monde des voitures de sport, n'y étant pas incorporée à huit reprises en quarante éditions, en 1956, 1975 à 1979, 1989 et 1990.
- L'édition 1999 fut marquée par l'envol des deux Mercedes CLR de l'écurie AMG, au niveau de la courbe rapide précédant le virage d'Indianapolis et de la ligne droite des Hunaudières à la suite d'un manque de stabilisateurs pour la première et d'une perte de l'un des stabilisateurs lors d'une touchette avec une Porsche 911 GT2 (ancienne appellation) pour la deuxième.
- Parmi les pilotes les plus malchanceux ayant participé à l'épreuve figure certainement le Français Bob Wollek (disparu en 2001) : quadruple vainqueur des 24 Heures de Daytona, vainqueur des 12 Heures de Sebring, il est monté sept fois sur le podium sans jamais figurer parmi les vainqueurs de l'épreuve mancelle. Également pour les Français sont à citer Jean-Louis Schlesser, double Champion du monde des voitures de sport 1989 et 1990, vice-champion 1988, ainsi que quintuple vainqueur de la Coupe du monde des rallyes tout-terrain (2e en 1981, et 5e en 1989), Emmanuel Collard, double vainqueur de l'ISRS-SRWC 1998 et 1999 et triple lauréat des Le Mans Series 2005, 2006 et 2011 (2e en 2005, et 3e en 2007), Jean-Christophe Boullion, aussi vainqueur des Le Mans Series en 2005 et 2006 (et 2e en 2005 puis 3e en 2007, toujours avec Collard), ainsi que Sébastien Bourdais vainqueur en Intercontinental Le Mans Cup en 2011, à Daytona en 2014 et à Sebring en 2015 (2e en 2007, 2009 et 2011) et Stéphane Sarrazin deuxième à quatre reprises. Avant-guerre, Henri Stoffel est monté à cinq reprises sur le podium, et Édouard Brisson quatre fois. Le belge Jean Blaton est aussi à citer pour l'après-guerre (5 podiums).
- L'édition 2002 a servi en partie de sujet et de cadre au tournage du film Michel Vaillant avec Sagamore Stévenin.
- Le 13 décembre 2005, Audi présente l'Audi R10, équipée d'un moteur Diesel TDI, qui effectue ses débuts au Mans à l'occasion de l'édition 2006. Aidée par sa faible consommation et son couple énorme, c'est une vitrine pour introduire en masse la technologie Diesel sur le premier marché automobile au monde, les États-Unis, au moment où la norme imposera une faible teneur en soufre.
- La coutume veut que la piste soit envahie par les spectateurs lors du podium final. Les écuries automobiles retirent alors tout ce qui peut être pris par les fans comme souvenirs (panneaux indiquant le numéro et le nom de la voiture, etc.).
- L'édition 2005 fut particulièrement chaude, un mécanicien d'une Aston Martin DBR-9 dut utiliser un extincteur pour refroidir l'habitacle de la voiture. En 2004, année également chaude, les thermomètres installés dans les Chevrolet Corvette affichaient 62 °C au moment du départ. En 2005, les ingénieurs américains ont utilisé des feuilles d'aluminium pour protéger les deux véhicules des rayons du soleil. Depuis l'édition 2009, la climatisation est obligatoire dans les voitures fermées.
- Audi place pour la première fois un moteur Diesel sur le podium des 24 Heures avec ses deux R10 TDI qui finissent en première et troisième positions de l'édition 2006.
- Quinze éditions consécutives (1994 à 2008) ont été remportées par une voiture disposant d'un moteur allemand (neuf fois Audi, quatre fois Porsche et deux fois BMW) ; la Bentley anglaise victorieuse en 2003 avait un moteur dérivé du moteur Audi de la R8 et la Mclaren de 1995 un moteur BMW.
- Fin juin 2011, Porsche annonce son retour aux 24 Heures du Mans pour 2014, tandis que Peugeot se retire.
- Le samedi 14 juin 2014, Matt McMurry prend le départ des 24 Heures au volant d'une Zytek LMP2, il est alors âgé de 16 ans et demi, faisant de lui le plus jeune coureur qu'ait connu cette épreuve.
- Record de victoires détenu aux 24 Heures du Mans par un manufacturier de pneumatiques, en l'occurrence le Britannique Dunlop.
- Record de 22 victoires du manufacturier de pneus français Michelin aux 24 Heures du Mans, dont seize consécutives depuis 1998.
- En 2016, Frédéric Sausset est le premier quadri-amputé à finir les 24 Heures du Mans, en se classant 36e à bord d'une LMP2.
Nombre de spectateurs par année
année | spectateurs | année | spectateurs | année | spectateurs | année | spectateurs | année | spectateurs |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1955 | 300 000 | 1974 | 200 000 | 1987 | 180 000 | 2000 | 210 000 | 2013 | 245 00029 |
1962 | 300 000 | 1975 | 120 000 | 1988 | 280 000 | 2001 | 190 000 | 2014 | 263 30030 |
1963 | 300 000 | 1976 | 150 000 | 1989 | 231 000 | 2002 | 200 000 | 2015 | 263 50031 |
1964 | 350 000 | 1977 | 170 000 | 1990 | 240 000 | 2003 | 220 000 | 2016 | 263 50032 |
1965 | 280 000 | 1978 | 180 000 | 1991 | 250 000 | 2004 | 200 000 | 2017 | 258 50033 |
1966 | 350 000 | 1979 | 140 000 | 1992 | 180 000 | 2005 | 230 000 | 2018 | |
1967 | 310 000 | 1980 | 160 000 | 1993 | 110 000 | 2006 | 240 000 | 2019 | |
1968 | 300 000 | 1981 | 170 000 | 1994 | 140 000 | 2007 | 250 000 | 2020 | |
1969 | 400 000 | 1982 | 250 000 | 1995 | 170 000 | 2008 | 258 500 | 2021 | |
1970 | 300 000 | 1983 | 100 000 | 1996 | 170 000 | 2009 | 239 000 | 2022 | |
1971 | 290 000 | 1984 | 150 000 | 1997 | 170 000 | 2010 | 238 150 | 2023 | |
1972 | 280 000 | 1985 | 150 000 | 1998 | 190 000 | 2011 | 249 500 | 2024 | |
1973 | 250 000 | 1986 | 150 000 | 1999 | 200 000 | 2012 | 240 000 | 2025 |
Art
Le peintre Roger Lersy est l'auteur d'une toile intitulée Les 24 Heures du Mans qui fut présentée au Salon des peintres témoins de leur temps au musée galliera à Paris en 195734. Au fil des ans, de nombreuses autos, appelées « Art cars »35, portèrent sur elles les œuvres d'artistes et de stylistes d'horizons divers.
Autour de la course
Il existe une parodie, les 24 Hours of LeMons (en) (« 24 Heures des citrons »), déclinée aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un « lemon (en) » étant une voiture pleine de défauts en langage populaire anglophone
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