OUM KALSOUM







                         OUM KALSOUM
Proposé par Ali GADARI





Oum Kalthoum ou Oum Kalsoum (en arabe أم كلثوم), de son nom complet Oum Kalthoum Ibrahim al-Sayyid al-Beltagui, est une chanteusemusicienne et actriceégyptienne, née à Tmaïe El Zahayira (Égypte) le  et morte le  au Caire. Surnommée l'« Astre d'Orient », elle est considérée, quarante ans après sa mort, comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Son engagement dans des œuvres caritatives lui valut le surnom de « cantatrice du peuple » .

Biographie

Jeunesse

Oum Kalthoum nait le 30 décembre 1898 à Tmaïe El Zahayira en Égypte, dans une famille pauvre de trois enfants. Sa sœur aînée Sayyida est alors âgée de dix ans et son frère Khalid d'un an. Sa mère, Fatma al-Malījī, est femme au foyer et son père, al-Shaykh Ibrāhīim al-Sayyid al-Baltājī, est imam. Afin d'augmenter les revenus de la famille, il interprète régulièrement des chants religieux lors de mariages ou de diverses cérémonies dans son village et aux alentours. La famille vit dans la petite ville d'al-Sinbillawayn, dans le delta du Nil.
C'est en écoutant son père enseigner le chant à son frère aîné qu'Oum Kalthoum apprit à chanter certaines chansons par cœur. Lorsque son père se rendit compte de la puissance de sa voix, il lui demanda de se joindre aux leçons. Très jeune, la petite fille montra des talents de chanteuse exceptionnels, au point qu'à dix ans, son père la fit entrer — déguisée en garçon — dans la petite troupe de cheikhs qu'il dirige pour y chanter durant les Mawlid et d'autres fêtes religieuses. À seize ans, elle fut remarquée par un chanteur alors très célèbre, Cheikh Abou El Ala Mohamed, et par un joueur de luthZakaria Ahmed, tous deux l'invitant à les accompagner au Caire. Elle attendra d'avoir atteint l'âge de seize ans pour répondre à l'invitation, et pour se produire — toujours habillée en garçon — dans de petits théâtres, fuyant soigneusement toute mondanité.

Succès

Très vite, deux rencontres déterminent sa vie. Celle de Ahmed Rami tout d'abord, un poète qui lui écrira 137 chansons et l'initiera à la littérature française, qu'il a étudiée à la SorbonneMohamed El Qasabji, ensuite - virtuose du luth, lui ouvre le Palais du théâtre arabe, l'occasion pour Oum Kalsoum de premiers grands succès (L'amoureux est trahi par ses yeux). En 1932, sa notoriété est telle qu'elle entame sa première tournée orientale : DamasBagdadBeyrouthTripoliTunis, etc. Cette célébrité lui permet également, en 1948, de rencontrer Nasser, qui ne cache rien de son admiration. Il officialise en quelque sorte l'amour de l'Égypte pour la chanteuse, amour réciproque puisque Oum Kalsoum donnera de nombreuses preuves de son patriotisme.
1965
Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle s'essaie au cinéma (Weddad1936 ; Le chant de l'espoir1937 ; Dananir1940 ; Aïda1942 ; Sallama1945 et Fatma1947) mais délaisse assez vite le septième art, le face-à-face émotif avec le public lui faisant cruellement défaut. En 1953, elle épouse un homme qu'elle respecte et admire, son médecin depuis de nombreuses années, Hassen El Hafnaoui, en prenant soin d'inclure tout de même la clause du pouvoir à la dame qui lui permettrait de prendre elle-même la décision du divorce le cas échéant.
Au mois de mai 1967, avant la guerre des 6 jours, elle chante une chanson "Egorge, égorge, égorge et sois sans pitié..." à l'encontre des Juifs Israéliens. Une autre source parle de la création d'une chanson guerrière Elle sera suivie par une autre en 1969 "Asbaha al-Ana 'indi Bunduqiyyah" (Donne moi un fusil)
Multipliant les concerts internationaux, elle effectue sa première prestation dans un pays occidental en France à l'Olympia pour deux prestations devenues mythiques les 13 et 15 novembre 1967. Elle exige de Bruno Coquatrix d'être l'artiste la mieux payée à jouer à l'Olympia, mais fera don de son cachet au gouvernement égyptien
Avec sa voix puissante et claire (Maria Callas aurait dit qu'Oum Kalthoum avait une voix incomparable — 14 000 vibrations par seconde) Oum Kalthoum chante la religion, l'amour et la nation égyptienne. Amie du président Nasser, elle constitue avec l'homme politique l'un des symboles les plus forts de l'unité nationale égyptienne. Peu après la guerre de 1967 avec Israël, elle donne une série de concerts nationaux et internationaux, dont elle reverse les bénéfices au gouvernement égyptien.
La diva reste également dans les cœurs comme la « Cantatrice du peuple », s'investissant dans des œuvres caritatives en faveur des plus déshérités, et donnant elle-même de l'argent aux plus pauvres. L'une de ses biographies note qu'elle aurait aidé plus de deux cents familles de paysans au cours de sa vie. Revendiquant ses propres origines paysannes, la chanteuse a toujours vécu sans ostentation, souhaitant rester proche de la majorité de ses compatriotes.

Mort et funérailles

À partir de 1967, Oum Kalthoum souffre de néphrite aiguë. En janvier 1973, elle donne son dernier concert au Palais du Nil et les examens qu'elle subit à Londres révèlent qu'elle est inopérable. Aux États-Unis, où son mari la conduit, elle bénéficie un temps des avancées pharmaceutiques, mais en 1975, rentrée au pays, une crise très importante la contraint à l'hospitalisation. La population de son petit village natal du Delta psalmodie lit toute la journée le Coran. Oum Kalthoum meurt le  à l'aube.
Ses funérailles se déroulent à la mosquée Omar Makram du Caire où sont célébrés les plus grands musulmans. Le corps devait initialement être porté jusqu'à un véhicule qui l'aurait amené à sa dernière demeure, mais face à l'afflux de personnes venues pleurer la chanteuse, et contrairement à la tradition musulmane, les autorités ont repoussé les obsèques de deux jours. Les funérailles d'Oum Kalthoum ont déclenché des scènes de détresse collective et la foule venue saluer le corps a dépassé le nombre attendu. Des stars du cinéma, des poètes, des hommes d'affaires, des ambassadeurs, des ministres ainsi que de nombreux anonymes ont formé un cortège de plus d'1,5 km (pour environ trois millions de personnes), formant le deuxième plus grand rassemblement d'Égypte, après les funérailles de Nasser. Les Cairotes se sont emparés du cercueil et l'ont promené pendant trois heures dans les rues du Caire avant de le conduire à la mosquée al-Sayyid Husayn, une des favorites d'Oum Kalthoum. Là, le cheïkh de la mosquée a répété les prières funéraires et a prié les porteurs d'amener le cercueil à sa tombe, arguant qu'Oum Kalthoum était une femme pieuse et qu'elle aurait voulu être enterrée rapidement comme le recommande la religion musulmane. Elle a été enterrée auprès de ses parents et de son frère, au Caire.

Voix et technique de chant

Dotée d'un registre de contralto, elle est connue pour sa voix puissante et ses chants consacrés à la religion, l'amour et la nation égyptienne. Il est difficile de mesurer correctement l'étendue de sa voix car nombre de ses chansons ont été enregistrées en direct et elle prenait soin de ne pas forcer sa voix à cause de la durée de ses performances.
Oum Kalthoum a acquis sa technique de chant durant son enfance lorsqu'elle récitait des versets du Coran, ce qui lui a permis de développer sa voix car ces récitations requièrent une sensibilité musicale de l'oreille et des techniques proches des méthodes utilisées pour entraîner les chanteurs d'opéra ou de chœurs.

Influence et héritage

Charles de Gaulle l'appelait « La Dame » et Maria Callas « La Voix Incomparable ». En Égypte et au Moyen-Orient, Oum Kalthoum est considérée comme la plus grande chanteuse et musicienne. Aujourd'hui encore, elle jouit d'un statut presque mythique parmi les jeunes Égyptiens.
En 2001, le gouvernement égyptien a inauguré le musée Kawkab al-Sharq (« Planète de l'Orient ») en mémoire de la chanteuse. Le musée abrite une série d'effets personnels ayant appartenu à Oum Kalthoum, dont ses célèbres lunettes de soleil et écharpes, mais également des photos, des enregistrements et d'autres objets d'archives.

Discographie choisie

  • Ya Karawan, 1926
  • Othkorene (« Souviens-toi de moi »), 1939
  • Raq il Habib, 1941
  • Kull al-ahabbah, ( "Tous les amoureux" ) 1941
  • Ghulubt asalih, 1946
  • Yali Kan Yashqiq Anini, 1949
  • Rubaiyat Al-Khayyam ("Quatrains d'Omar Khayyám"), 1950 - en maqam rast
  • Ya Zalemny, 1954
  • Dhikrayatun (Qessat Hobbi), 1955
  • Dalili Ehtar, 1955 - en maqam kurd
  • Gharib' Ala Bab erraja, 1955
  • 'Awwidt 'ayni, 1958 - en maqam kurd
  • Arouh li Min, 1958 - en maqam rast
  • Hagartek ou Hajartak (« Je t'ai abandonné »), EMI, 1959
  • Hobb Eih (« Quel amour »), 1960 - en maqam bayyati
  • Howwa Sahih El-Hawa Ghallab, 1960
  • Lessa Faker, 1960 - en maqam ajam
  • Ansak Ya Salam, 1961 - en maqam rast
  • Hayart Albi Ma'ak (« Tu as troublé mon cœur »), 1961 - en maqam nahwand
  • Hasibak lil-zaman, 1962
  • Zalamna El Hob (« Nous avons péché contre l'amour »), 1962
  • Touf we Chouf, 1963
  • Betfaker fi Meen (« À qui penses-tu ? »), 1963 - en maqam bayati
  • Sirat el Houb, 1964 - en maqam sikah
  • Enta Omri (« Tu es ma vie »), 1964 - en maqam kurd
  • Araka asiya al-dam, 1964
  • Lel Sabr Hedod (« La patience a ses limites »), 1964 - en maqam sikah
  • Enta el Hobb (« Tu es l'amour »), 1965 - en maqam nahwand
  • Baïd Anak (« Loin de toi »), 1965 - en maqam bayyati
  • Amal Hayati (« Espoir de ma vie »), 1965
  • Fakarouni, 1966 - en maqam rast
  • Al Atlal (« Les Ruines »), 1966 - en maqam huzam
  • Hadeeth el Rouh, 1967 - en maqam kurd
  • Fit al-ma' ad (« Il est trop tard »), 1967 - en maqam sikah
  • Hathehe Laylati (« Ceci est ma nuit »), 1968 - en maqam bayyati
  • Alif Leila wa Leila (« Les Mille et Une Nuits »), 1969 - en maqam nahawand
  • Aqbal al-layl, 1969
  • Wi-darit il-ayyam (« Et les jours passèrent »), 1970 - en maqam nahwand
  • Es'al Rouhak (« Demande à ton âme »), 1970 - en maqam hugaz kar
  • Aghadan alqak, 1971 - en maqam ajam
  • El Hobb Kolloh (« Tout l'amour »), 1971 - en maqam rast
  • Ya Msaharny (« Tu me tiens éveillée la nuit »), 1972
  • Men Agl Aynayk, 1972
  • Rihab al-huda (al-Thulathiyah al-Muqaddisah), 1972
  • Hakam 'alayna al-haw'a, 1973
  • Leilet Hobb (« Nuit d'amour »), 1973

Filmographie

Hommage[

Le trompettiste Ibrahim Maalouf lui consacre un album en 2015 intitulé kalthoum.

Bibliographie


wikipédia






Source; gettymag......




Source; rkkcom.com



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