LA GOMME EST AU PARFUM par Ali GADARI
C
Avertissement :
J’informe mes lecteurs que ce récit
est une fiction, il n’y a jamais eu depuis la guerre des sables, Dieu merci, de
combats entre les troupes royales marocaines et le Front Polisario.
Synopsis :
Zohra est appelée à enquêter sur les
agissements du Front Polisario à Madrid, curieusement cela l’amène jusqu’à un
établissement de plaisir, La Roseraie où la prostituée Léila est la cheville
ouvrière du réseau ouvrant sur l’ambassade d’Algérie. Elle découvre petit à
petit toutes les ramifications du réseau qu’elle détruit avec l’aide
d’Abdéramane et d’Amine ses deux collaborateurs.
Après cette enquête, elle est amenée
à supprimer un groupe terroriste appelé Groupement de libération du Sahel.
LA GOMME EST AU PARFUM
La Boutique avait bien fait les
choses, un tout petit drone à propulsion électrique avait quelques jours avant
photographié en silence le bâtiment sous toutes les coutures. Une seule
ouverture avec une porte ouvrante sur rail. Zohra était là depuis une heure
tapie dans le fourré face à la grande porte. Elle scrutait longuement les lieux
à l’aide de jumelles mises au point par les techniciens de la Boutique avec
possibilité de filmer toute activité. Elle était indécelable pour autrui. Les
gardiens du bâtiment étaient des professionnels, invisibles, tout de noirs vêtus.
Leurs armes avaient été rénovées avec des matériaux composites, les métaux
noircis chimiquement de façon à ne pas être repérés la nuit. Zohra les avait
repérés avec ses jumelles infrarouges. Ils s’étaient coincés aux murs d’angles
de la porte. A l’intérieur, une vingtaine d’individus en partance pour le
djihad.
Il fallait intervenir, Zohra n’avait
pas d’armes automatiques, juste une nouvelle trouvaille de la Boutique, des
explosifs gros comme des châtaignes pesant une vingtaine de grammes. Zohra
s’approcha de la clôture, elle lança par deux fois ses châtaignes de chaque
côté de la porte. L’explosion fut terrible, les murs et le toit en béton
s’étaient volatilisés. Elle attendit quelques minutes encore et pour être sûre
que tout était détruit, elle lança encore deux explosifs à l’intérieur du
bâtiment, ou du moins ce qui en restait. Des flammes gigantesques montèrent si
haut que tout le Maroc les aperçut!
Sa douche prise, habillée, elle fit
sa prière demandant à Allah de lui pardonner ses méfaits. Arrivée devant le
colonel Abdou Mélik, elle le salua et s’assit à son commandement. Capitaine,
lui dit- il, je vais vous confier une mission difficile, pénible, vous êtes la
seule sur qui je peux compter dans ce genre d’affaires ! Je vous suis
depuis votre entrée à l’école militaire de Méknes, votre succès au concours
d’ingénieur en électronique et votre brevet de parachutiste avec vingt et un
sauts à trois mille mètres m’ont conforté dans mon appréciation. Je vous ai
suivi également sur le front en Irak et en Afrique Noire, c’est la raison pour
laquelle je vous ai recruté à la Boutique, dans mon service, vous êtes mon
meilleur agent, mais une question, pourquoi les journalistes vous
surnomment-ils La Gomme ?
-C’est le
journaliste vedette du Matin mon colonel qui s’est laissé aller dans son
article, assimilant mes actions anonymes à des actions militaires, discrétion,
actions, disparitions, qu’il comparait à une gomme effaçant le coup de crayon !
-Ah, je
ne voyais pas cela comme ça, bien, cela peut se défendre, en effet ! Vous avez vu capitaine, Les journaux
espagnols commentent l’exploit de la police anti- terroriste qui avait mis la
main sur l’une des plus dangereuses terroristes, des journaux espagnols
commentaient l’exploit de la police anti terroriste d’Espagne Albiztur
ELISSIRY, membre de l’ETA, (Euskadi Askatasuna) elle avait refusé l’auto-dissolution
de l’ETA et continuait la lutte à la tête de quelques irréductibles ! La
police espagnole avait même des soupçons sur son accointance avec des
terroristes africains. Le coup de filet était le résultat d’une longue traque,
après l’assassinat d’un ex -membre de l’ETA revenu en Espagne pour bénéficier
de l’amnistie.
Elle fut incarcérée à la prison d’Ocana,
capitaine, isolée durant dix mois. Son procès fit grand bruit au tribunal de Tolède.
La salle d’audience avait été réservée aux journalistes et aux policiers qui
l’avaient arrêtée. Mademoiselle Albiztar Elissiry vous êtes accusée d’appartenir
à un groupe terroriste, d’assassinat sur la personne de Amiano Arrighuri,
ancien membre de l’ETA ayant déposé les armes et bénéficiant de l’amnistie et
de blesser deux policiers lors de votre interpellation. Elle ne répondit pas,
restant muette, refusant de répondre à ses agresseurs comme elle aimait le
déclamer en prison. Albiztar Elissiry avait des accointances avec beaucoup
d’organisations terroristes. Elle fut condamnée à vingt ans d’emprisonnement. Le
Front Polisario n’était pas exclu d’un pacte avec Albitzar, d’où la
participation de Zohra à la recherche des éléments extrémistes frontistes qui
menaçaient le royaume. Je vous charge capitaine de cette nouvelle mission.
De
mèche avec les gardiens en accord avec le directeur de la prison d’Ocana et du
ministre de la justice espagnol, il fut notifié et enregistrées toutes les
visites qu’elle recevrait cela arrangeait également la justice espagnole. Plusieurs
mois s’écoulèrent sans élément déterminant puis en fin d’année, un membre de
l’ambassade d’Algérie vint la visiter. C’était un geste important, mais il
était intouchable, protégé par son mandat à l’ambassade. Après renseignements
des autorités espagnoles, il s’agissait de Mohamed Malbrouk, deuxième
secrétaire de monsieur l’ambassadeur d’Algérie en Espagne. La connivence entre
eux se précisait, mais sans aucune précision, sans aucun élément justificatif
qui permettrait d’intervenir. La police espagnole fit suivre Mohamed Malbrouk
dès ses sorties de l’ambassade devenues de plus en plus nombreuses. Monsieur le
secrétaire d’ambassade s’évaporait dans un endroit propice à la rencontre avec de
nombreuses dames de compagnie, **La Roseraie** maison de tolérance de bonne
tenue de la capitale, fréquentée par les notables de la région. Cette maison
close faisait également restaurant et bar, de quoi rehausser son prestige. Ce
fut l’occasion pour Zohra accompagnée d’Abdéramane de s’installer à une table
pour déguster un poulet au fenouil. Monsieur le secrétaire d’ambassade était là
assis avec une dame de compagnie d’une grande beauté, la discussion entre eux
avait l’air sérieuse, rien d’équivoque. Abdéramane l’air de rien s’était
renseigné sur le nom de la dame, Leila, mais elle ne recevait que sur rendez-
vous ! Le poulet au fenouil avalé, ils partirent convaincus que ces deux
larrons ne faisaient pas du tricot ensemble.
L’Algérie cherchait querelle au
Maroc, les journalistes craignaient un conflit entre les deux nations sœurs, le
Front Polisario n’en serait que plus heureux. Dans l’optique d’un conflit armé,
le Maroc s’était doté tout récemment d’une petite flotte de navires de guerre,
d’avions américains dernier cri, de drones construits en Israel, en Turquie et
en Chine ainsi que des chars derniers modèles provenant des Etats-Unis pour
répondre à l’agressivité de l’Algérie. Ainsi, la visite de monsieur le
secrétaire d’ambassade à Albiztar Elissiry ne serait pas fortuite mais serait dans
la continuité de la querelle Algéro- Maroco- Front Polisario entretenue et
attisée par les généraux d’Alger.
Le travail de Zohra sera, tout ce
qui touche les personnels d’ambassade était tabou. Il faudra dénicher une
faille concernant monsieur Malbrouk pour obtenir des renseignements, soit
directement, soit par recoupements. Mademoiselle Leila ne semblait pas facile à
manipuler, toutes fois il faudra qu’Abdéramane essaie d’en savoir plus. Il prit
rendez-vous avec elle pour une heure de galanteries. Il essaya d’en savoir plus
sur ses rapports avec Mohamed, mais sans résultats qualitatifs en dehors que
c’était un client habituel ! C’était prévu, il fallait changer de
programme. Il se rendait à la Roseraie avec son automobile particulière qu’il
conduisait seul. C’était l’opportunité attendue. Le mercredi suivant il sortit
de l’ambassade au volant de sa Séat Arona. Zohra et Abdesalam les suivaient sur
la Kawasaki 500 louée au concessionnaire à une distance respectable. Il entra
bientôt dans une forêt de chênes, où chemins pédestres et pistes cyclables se
perdaient à l’intérieur de la forêt et des anciens villages abandonnés. Il
s’arrêta bientôt à l’orée d’un village abandonné, San José De Dios. Les
locataires de la Boutique dissimulés attendirent le moment propice. Une Dacia
rouge se gara à côté de la Séat Arona, Leila en descendit. Tout se recoupait,
ils discutèrent plus d’une demi-heure, puis Leila quitta les lieux. C’était le
moment, Zohra et Abdesalam prirent le sieur Malbrouk par surprise. Il était
devenu tout blanc, il transpirait, sa respiration était devenue difficile.
Alors monsieur Malbrouk a des rendez- vous galants dans la forêt, qu’en pense
monsieur l’ambassadeur ?
- Monsieur
le secrétaire d’ambassade, nous voudrions savoir la teneur du dialogue que vous
avez eu avec Leila prostituée de haut vol.
-Ce
n’était rien, Leila m’intéresse et j’essaie d’avoir des relations hors la
Roseraie.
-Vous
vous foutez de nous, monsieur Malbrouk
-Non,
répétait-il à l’envie
L’heure
était au dialogue non à la brutalité.
-Ecoutez
monsieur Malbrouk, nous voulons bien vous écoutez, mais il faut que vous
arrêtiez de nous mentir et de nous raconter des fables, car notre patience à
des limites.
-Je vous
dis la vérité, je vous le jure
-Abdesalam
lui jeta une gifle à renverser un sapin, sa tête voltigea de droite à gauche.
C’est terminé de vous cajoler, nous voulons la vérité, que foutez-vous avec
Leila ? Il saignait du nez et des lèvres.
-Je ne
comprends pas ce que vous voulez, je vous ai tout dit !
-Bon, je
recommence, vos rapports avec Leila ne sont pas libidineux, vous trafiquez
grave.
-Non, je
vous ai tout dit
A peine
terminé, il recevait une deuxième baffe aussi violente que la première,
amplifiant les saignements de son nez et de ses lèvres avec un œil qui
noircissait à vue d’œil.
C’était
au tour de Zhora d’intervenir, bien monsieur Malbrouk, c’est à mon tour, j’ai
horreur de faire souffrir les autres, mais dans votre cas je me sens obligée de
passer par là. Nous savons qu’il y a un lien entre vous et les groupes
terroristes, Leila est un maillon de la chaîne. Qui a-t-il entre vous à
l’ambassade d’Algérie, Leila et les groupes extrémistes ?
-Il
répétait inlassablement qu’il n’y avait rien que c’était une erreur.
Il
fallait employer les grands moyens.
Abdelassam
sortit son Berretta et l’agita devant les yeux du secrétaire d’ambassade. Zohra
lui dit :
-Vous
voyez monsieur Malbrouk nous n’hésiterons pas à nous en servir si vous ne vous
décidez pas à parler.
-Je n’ai
rien fait, je viens voir Leila par amour
-Par
amour, répéta Zohra et la préparation du conflit armé avec le Maroc, c’est du
pipeau ? Il y a une liaison évidente entre vous et les groupes
terroristes, je veux savoir ce que vous manigancez.
Pour
appuyer la demande d'Abdésalam, il lui envoya une balle de son Berretta dans la
main droite, il hurla de douleur.
-Arrêtez de
crier lui dit Zohra vous allez faire peur aux écureuils et aux oiseaux de la
forêt. Bon continuons quel est le lien entre vous et les extrémistes ?
-Je n’ai
rien à dire, je ne sais rien.
C’est
dommage Malbrouk tu vas souffrir pour rien, nous allons continuer, fahimt, tu
as compris ?
Abdessalam
tira à nouveau une balle dans la même main, il hurla à nouveau de douleur, des
larmes coulaient de ses yeux. La prochaine ce sera dans les genoux, clama
Abdessalam.
-Attendez
dit Malbrouk vert de peur et de douleurs, je vais tout vous dire
-Bravo, rajul
saghir, petit homme, Allah te récompensera.
-Leila
collecte des fonds dans son bordel auprès des autres prostituées pour le
Polisario, je suis chargé par l’ambassadeur de récolter ces fonds et de les
remettre à l’entremetteur saharoui.
-Comment
s’appelle-t-il ?
-Ajar
Skharji
Il faut
continuer de te tirer les vers du nez, parle, dis-nous tout.
Ses mains
tremblaient, ce n’était pas un héros, un combattant, seulement un intermédiaire
sans panache.
-Je lui
remets les fonds après l’avoir contacté, ici dans le Parque Régional Del Curso Médio
Del, à cet endroit même.
-donne- nous
son numéro de téléphone
-34 91 89
25 009, il ne répondra pas si vous ne faites pas le numéro deux fois de
suite.
Le
deuxième secrétaire s’écroula dans l’herbe, fauché par une balle du Berretta de
Abdessalam, il ne parlera plus jamais.
. Les
services secrets ne s’embarrassent pas de préjugés, ils sont au-dessus des
lois, les intérêts de leur pays passent avant tout ! Ils enfourchèrent la
Kawasaki et disparurent du panorama.
Ils rendirent compte de leur mission
auprès du colonel. Celui-ci spécialiste du renseignement les félicita. Cette
action va créer des problèmes diplomatiques à l’Espagne, un secrétaire
d’ambassade assassiné. L’ambassadeur d’Algérie Icham djerkaoui fera la relation
avec le rôle que jouait Malbrouk dans l’histoire. C’était une sale histoire
avec des ramifications géopolitiques obligées. L’ambassadeur du Maroc s’était
préoccupé de l’adresse du téléphone donné par Malbrouk, mais en étant persuadé
que l’individu avait déjà disparu. Le quidam au téléphone gîtait au 2 Calle
Atocha. Il restait deux pistes, Leila et Ajar Skharji. Leila ne sortait plus du
bordel après l’assassinat de Malbrouk, il sera difficile de la faire parler. Quant
à Ajar, il ne répond plus au téléphone. Une surveillance au 2 Calle Atocha
n’avait rien donné, l’oiseau s’était envolé !
A la Roseraie Leila recevait Abdessalam
qui avait pris un nouveau rendez-vous. Elle commença à se déshabiller
-Arrêtez-vous
là Leila, je suis venu pour parler
-Que
dites-vous, parlez ?
-Oui,
j’entre de suite dans le vif du sujet. Je sais que vous travaillez pour le
Front Polisario, ne niez pas, le secrétaire d’ambassade m’a tout dit !
-Puisqu’il
vous l’a dit, finissons-en.
-Comment
avez-vous fait pour obliger les autres pensionnaires de la Roseraie à donner
50% de leur gain pour le Polisario, via Ajar Skharji.
-Vous
êtes bien renseigné, mais encore ?
-Répondez
à ma question, comment avez-vous réussi à organiser cette collecte auprès de
vos amies de la Roseraie ?
-Leila
avait des lettres, elle répondit tranquillement avec assurance : La
manipulation mentale mon cher monsieur ! Elle devait sortir de
l’université, que faisait- elle dans un bordel de luxe !
-Elle continua**Une manipulation mentale ou manipulation
psychologique est — en psychologie — une méthode
délibérément mise en œuvre dans le but de contrôler ou influencer la pensée,
les choix, les actions d'une personne, via un rapport de pouvoir ou d'influence
(suggestions, contraintes). Les méthodes utilisées faussent ou orientent
la perception de la réalité de
l'interlocuteur en usant notamment d'un rapport de séduction, de suggestion, de
persuasion, de soumission non volontaire ou consentie*
Terminé, il n’y avait plus rien à dire. Abdessalam en était
tombé sur le cul. Il fallait pourtant continuer. Leila, j’ai besoin de
renseignements concernant la filière que vous avez organisé pour alimenter le
Polisario. Elle hurla de rire.
-Non, mais vous me voyez donnant des détails sur l’organisation
de mes frères et sœurs.
-Il me faut ses renseignements, vous êtes dangereux pour mon
pays. Nous avons eu un bon dialogue tous les deux, je voudrais éviter tous les conflits
et que nos rapports restent harmonieux.
Ne m’obligez pas à devenir méchant en employant la force. De toute façon nous
saurons ce que nous voulons savoir tôt ou tard. Il ne pensait pas obtenir des
renseignements par la force, Leila était d’un autre calibre, il prit congé et
régla les honoraires de Leila, trois mille dirhams.
Il rendit compte de sa démarche à
l’ambassadeur du Maroc et Leila. Il n’en était pas fier, honteux même de ne pas
avoir réussi. Ce n’était qu'un soldat, un homme d’action, pas un parlementaire.
Zhora comprenait très bien la frustation de son homme de confiance. Elle prit
une décision, faire surveiller sans cesse la Roseraie et Leila dès demain
matin. Onze jours plus tard, la Dacia
rouge sortit de la Roseraie, mais Leila n’était pas au volant, aussitôt la filature se mit en route, une moto, puis deux automobiles différentes, la
Dacia fit tout le tour de Madrid en prenant son temps et rentra à la Roseraie.
Leila les avait encore possédés, pendant qu’ils suivaient la Dacia, Leila avait
toute latitude pour régler ses problèmes. Elle était extrêmement intelligente,
elle agissait suivant un processus réfléchi. C’était loupé, il fallait attendre
la prochaine fois, mais que va-t-elle inventer pour se soustraire à la
filature. Toujours onze jours plus tard, la Dacia rouge sortit de la Roseraie
avec Leila au volant. Qu’allait-elle inventer ? Elle ne se cachait pas,
elle savait qu’elle était suivie. Elle s’arrêta au grand café Del Sol avenue
Ventura Rodriguès. Elle entra, s’assit, commanda un cortado avec un nuage de
lait. Zohra observa attentivement Leila, rien n’était opaque dans son
comportement. Etait-ce encore une fable, un brouillage de pistes ? Leila
se leva et alla aux toilettes, Zohra attendit son retour. Revenue à sa table,
elle reprit un cortado puis s’éclipsa. Il n’y avait rien à signaler, curieux,
curieux, tout ce chemin pour boire un cortado. Zohra se perdait en conjectures,
cette femme avait un esprit supérieur. Ajar Skharji avait disparu, mais il
devait toujours être en relation avec Leila ou le remplaçant du sieur Malbrouk.
Elle n’était pas descendue aux toilettes pour rien, et si c’était là le nœud du
problème ? Elle n’avait pas voulu se faire remarquer, surtout pas. Zohra pensa
que sa visite au grand café Del Sol, pouvait être un signal pour un compère,
dans ce cas elle se trouvait dans l’obscurité la plus totale. Des dizaines de
clients étaient attablés, lequel, laquelle cibler ? Elle était dans le
noir absolu, il fallait pourtant que l’horizon s’éclaircisse, qu’elle ait du
grain à moudre. Le renseignement était un métier délicat, difficile, subtil, long,
à prendre avec des pincettes, tout contrôler, recontrôler, c’était le crédo des
agents des services spéciaux. Leila était la seule piste de Zohra, elle ne
pouvait pas la lâcher. Prendre Leila de
front au bordel n’était pas possible, en plus les renseignements obtenus sur la
Roseraie étaient intéressants, Leila était co-propriétaire de la maison close.
Les maisons closes étaient déclarées en Espagne et bénéficiaient de nombreuses ristournes
de la part du gouvernement. L’autre co-propriétaire de la Roseraie était Juan
Garido, mafioso repenti, ayant purgé dix années de prison à Carabanchel, pour
attaque de banque, il s’était amandé et associé à Leila. Juan devait être au courant
des activités de Leila, essayons de le faire parler. L’ambassade du Maroc à
Madrid dépêcha deux agents de l’ambassade pour connaître l’adresse de Juan
Garido et ses activités. Juan habitait tout près de la Roseraie, Alcalà de
Henares. Il s’était effectivement calmé, il ne s’occupait plus de la Roseraie,
laissant Leila s’en occuper toute seule. Il passait son temps au Café de Espana
à boire du **cava Lola de Paco**. Zohra et Abdessalam décidèrent de rendre
visite à Juan, assis au Café Lola de Paco, ils attendaient que Juan monte dans
son appartement. Deux heures du matin, il se décida à quitter les lieux, d’un
pas hésitant, le vin ayant fait son effet ! Les deux membres de la
Boutique lui emboitèrent le pas, il trébucha dans les escaliers, Abdessalam le
soutint, gracias marmonna-t-il d’une voix grasse. Il ouvrit la porte de son
appartement et ne s’étonna point que Zohra et Abdessalam entrèrent avec lui.
-Ola dit,
il voulez-vous un verre de vin ?
-Non,
c’est gentil Juan mais nous avons à parler avec vous.
-Avec
moi, mais je ne vous connais pas dit-il dans un accès de lucidité.
-Nous,
nous vous connaissons.
-Ah bon,
alors je vous écoute en s’asseyant bruyamment sur le fauteuil.
-Nous
voulons savoir ce que fabrique Leila, elle fait de la politique ?
-Bof,
elle trafique un peu avec les Arabes.
-Quels Arabes ?
-Des
arabes, je n’en sais pas plus, cela ne m’intéresse pas.
-Vous
devez en savoir beaucoup plus que cela Juan.
-Donnez-nous
des détails et nous vous laisserons en paix.
-Ecoutez,
Leila est une chic fille, je ne veux pas lui causer du tort dit-il en
commençant à récupérer.
-Nous ne
lui causerons aucun tort, donnez-nous des détails.
-Je ne
sais rien, il avait réagi en se dessoulant, il comprenait la manœuvre. Sortez
de chez moi, vous n’avez rien à y faire.
-Nous ne
sortirons de chez vous que lorsque vous nous aurez donné les renseignements.
-Làrgate
de mi, sortez de chez moi.
-Bon
puisqu’il n’y a rien à faire nous allons vous faire danser.
Abdessalam
commença par lui envoyer deux gifles magistrales, puis lui écrasa le pied
droit, il se plaignit, il ne fallait pas qu’il réveille les voisins. Zohra le
baillonna. Si tu veux parler, l’on t’enlève le baillon, compris ! Nous
voulons savoir avec qui Leila travaille, quel est l’intermédiaire avec le Front
Polisario ? Abdessalam lui enleva ses chaussures. Pied droit et pied
gauche subirent un écrasement progressif, Juan cria, mais le baillon
l’empêchait de réveiller l’étage. Bien lui dit Abdessalam c’est au tour de tes
mains, Juan hurla dans son baillon.
-Tu ne
veux toujours pas parler ?
-Je n’ai
rien à dire !
-Zohra
sortti son pistolet pneumatique de son sac et tira deux aiguilles dans la main
droite de Juan, il se trémoussait dans tous les sens par la douleur endurée. Il
ne parlait toujours pas, Zohra récidiva dans la main gauche, les larmes
coulaient de ses yeux, mais il restait muet. Il fallait obtenir ces
renseignements, c’était capital pour le Maroc. Elle planta une aiguille dans son
genou droit, il se démena tellement qu’il tomba de son fauteuil. Abdelassam le
redressa d’un coup de pied, pas de pitié dans le monde du renseignement.
-Juan, tu
vas souffrir pour rien, nous ne te lâcherons pas, has comprendido !
-Bastardos,
répondit-il !
-Zohra planta
à nouveau une aiguille dans son genou.
Il hurla
sous le coup de la douleur, Abdessalam, multiplia le degré de la douleur par un
violent coup de pied dans le genou. C’était de trop, il vomit et éructa, hablaré,
je vais parler, complètement dessoulé.
-Enfin
dit Zohra, il aura fallu que nous te fassions mal pour obtenir ton accord.
-Elle m’a
dit qu’elle était née à Smara, petite ville du nord-est du Sahara occidental
évacué par les Espagnols actuellement tenu par le Polisario. Elle défend
d’arrache-pied ce territoire contre les ambitions territoriales du Maroc. Elle
est l’un des pions du Polisario à l’étranger, c’est une fille très
intelligente, docteur en philosophie et en histoire, elle a été un temps
professeur à l’université des lettres de Madrid. Propriétaire avec moi du
bordel La Roseraie et putain lui permettait de rester dans la clandestinité,
d’organiser la filière pour aider le Polisario, de ramasser des fonds et de les
faire parvenir sans coup férir.
- ce qui
nous intéresse dit Zohra c’est de connaître la filière complète. Je ne connais
pas tout, mais après avoir récolté les fonds, elle se rend dans différents
endroits pour rencontrer Ajar Skharji, lui donner le signal.
-Cela
nous intéresse, as-tu la nouvelle
adresse de Ajar ?
-Non, je
ne l’ai pas, notre relation ne va pas jusque-là !
-Faut-il
que je te fasse mal à nouveau ?
-Non, je
vous assure je ne la connais pas.
-Nous
voulons bien te croire, as-tu une idée de sa planque ?
-Comment
est-il ce Ajar Skharji ?
-C’est un
noir, grand et mince, elle le rencontre au Grand Café Del Sol suivant un code
précis.
-Ah, cela
se précise, tu ne connais pas son adresse, mais tu connais très bien le lieu de
rendez-vous.
-C’est
parce qu’une fois je l’ai accompagné, elle craignait d’être démasquée.
Très bien
Juan, tu as fait un bon boulot, Zohra lui perça la tête d’une aiguille de son
pistolet pneumatique. Pas de témoin, place nette ! Maintenant il fallait
chasser Ajar, le dernier élément avant Leila croyait-elle.
Les renseignements généraux
espagnols, coopéraient avec le Maroc sur les activités terroristes, après de
minutieuses recherches ils eurent l’adresse d’Ajar avec sa photo. C’était
effectivement un grand type, un mètre quatre- vingt, quatre-vingt-cinq, type africain
bien balancé, baraqué, il va falloir se le faire, pensa Zohra. Zohra et
Abdessalam se postèrent nuit et jour devant la crèche de Ajar aidé par Amine
qui était venu en renfort. Ils logeaient dans un petit hôtel tout à côté du
logement d’Ajar, l’Hidalgo, leur permettant de se reposer après leur tour de
veille. Celui-ci, allait au bar prendre un café avec un petit verre d’Everclear
à 70°, puis se promenait dans le quartier, s’asseyait sur un banc et lisait le
journal As en feuilletant doucement les pages. Il s’arrêtait au restaurant El
Destino, le destin, pour dîner. Les trois amis de la Boutique l’ont également
accompagné pour se restaurer, il était onze heures du soir, en Espagne l’on se
couche tard. Ajar une fois assis est rejoint par un individu aussi petit
qu’Ajar était grand. Ils commandèrent un Cocido madrilèno, un plat typiquement
madrilène composé de pois chiches, de légumes, de porc, de lard et de
saucisses. Il fallait avoir faim, les locataires de la Boutique se suffirent de
la Tortillas de Patatas. La discussion allait bon train à la table d’à côté,
malheureusement trop loin pour que Zhora entende et comprenne la discussion. Au
milieu du repas, le petit bonhomme se leva et sortit du restaurant. Amine se
leva à son tour pour suivre l’individu. Il marchait vite, il tourna subitement
à droite, Amine fit de même et se trouva devant un tueur, pas du genre
troubadour, le pistolet à la main, prêt à faire feu. Amine leva la jambe
désarma le type et le secoua vivement pour qu’il parle. Le lieu n’était pas
propice à ce genre de jeux, le trottoir était passager. Il amena le petit drôle
dans un immeuble, il l’assomma, pris ses papiers. Il se nommait Rachid Malek,
marocain de Dakhla. Il ne pouvait pas l’interroger dans cette cour d’immeuble,
il fallait le supprimer, le Berretta avec silencieux mit fin à son supplice. Il
attendit ses complices à la porte du restaurant, mis au courant, ils rentrèrent
tous à l’hôtel Hidalgo. Amine mit le porte-feuille du petit homme sur la table.
Zohra détailla chaque poche minutieusement, le nom du quidam l’interpellait,
Rachid Malek habitant Dakhla. L’ambassade avisée fera des recherches. Rejoignant
sa chambre, après avoir pris une douche, elle fit sa prière et s’endormit.
L’ambassade marocaine lui donna des
nouvelles du sieur Malek. Il était fiché au grand banditisme pour attaque de
banques et de fourgons postaux. Il s’était radicalisé auprès de personnalisées du
Sahara occidental et suivi par la police. Quel rôle tenait Rachid dans la
filière du Polisario ? Il fallait absolument s’en prendre à Ajar Skharji,
ce sera difficile, il se méfiera et se tiendra sur ses gardes. Après une petite
conférence avec les deux soldats de la Boutique, Zohra prit la décision de
l’attaquer de front. Assis au restaurant, ils commandèrent un gaspacho, Ajar
avala une paella aux poissons avec du vin rouge de la Mancha. Deux heures du
matin, notre homme alluma un cigarillo, se leva et monta dans son appartement.
Les trois membres de la Boutique attendirent une demi-heure pour rejoindre
l’appartement d’Ajar. Zohra frappa à la porte en se mettant sur le côté pour ne
pas être fusillée. Effectivement Ajar ne faisait pas dans la tendresse, il
avait vidé son chargeur à travers de sa porte. Amine poussa violemment la porte
avec son pied, celle-ci s’ouvrit sur Ajar qui avait réarmé son pistolet, Amine
fut blessé, une éraflure, mais cela le faisait souffrir.
-Ecoute
bien basura, ordure, tu vas nous donner les renseignements que nous voulons.
Quel est ton rôle dans l’organisation de Leila ?
-Je ne
sais pas de quoi vous voulez parler.
-Bien
sûr, tu fais joujou avec ton pistolet et tu ne réponds pas à nos questions. Je
répète que fabriques-tu avec Leila ?
-Rien,
rien de rien, vous m’emmerdez à la fin avec vos questions.
Amine
saignait beaucoup, il fallait arrêter l’hémorragie. Zohra fouilla dans
l’armoire d’Ajar déchira une chemise et fit un garrot sur le bras d’Amine en
attendant d’être revenu à l’hôtel. Nous ne prendrons pas de gants avec toi
Ajar. Tu es mouillé avec Leila, il faut que nous sachions ce que tu fous avec
elle ?
-Vous
perdez votre temps avec moi, je ne sais rien.
A chaque
fois c’était la même chose, il fallait user de violence pour arracher des
renseignements.
-Pour la
dernière fois vas-tu parler ?
-Pudrète,
allez vous faire foutre, employant des mots orduriers !
-Ce n’est
pas gentil Ajar, pas du tout gentil, dans le même temps Abdessalam lui décocha
un direct magistral qui lui fendit la lèvre en laissant un coup sur le menton.
On continue, tu ne veux pas répondre, Amine prit le relais, son poing cogna l’œil
droit qui noirçit rapidement, la paupière enflait à vue d’œil. C’était le tour
de Zohra qui lui envoya son pied dans le ventre, lui coupant la respiration. Il
hoquetait des insultes sans suite. Mon pauvre petit, lui dit Zohra, le monde
est méchant, hein ?
-Basura,
ordures, je vous dis que je ne sais rien !
Mon Dieu
qu’il est têtu, hein, les copains. Zohra joua de la chaussure en lui envoyant
son pied dans les genoux, endroits sensibles par excellence. Il cria, Amine le
fit taire par un coup de poing qui l’endormit. Il fallait qu’il parle, elle ne
voulait pas le supprimer sans rien connaître de ses activités terroristes. Ils
attendirent qu’il se réveille pour l’interroger à nouveau.
-Dis-nous
ce que tu fous avec Leila lui demanda Abdessalam, quel rôle as-tu dans
l’organisation ?
-Nada,
nada !
Il était
plutôt du genre coriace le Ajar.
Bien dit
Zohra, il va falloir employer les grands moyens, elle sortit le petit pistolet
pneumatique de son sac, elle approcha le canon de la cuisse de Ajar, appuya sur
le ressort, une aiguille de trois millimètres de diamètre et de trois
centimètres de long se ficha profondément dans la chair. Il cria, ramollit par
un coup de poing d’Amine.
-Qu’en
penses-tu Ajar, ça chatouille, hein ? Je vais cribler toutes les parties
de ton corps, tu seras percé de toutes parts. A toi de choisir, tu parles où tu
souffres !
-Bastardos,
podridos
-Et en
plus tu nous dis des choses pas gentilles, hein les gas ? Dieu est témoin
que tu n’es pas coopératif.
-Je vous
l’ai dit, je n’ai rien à dire
Et cela
continue, tu préfères souffrir que de nous livrer ta version des faits.
-Zohra
perça l’autre cuisse, il hurla de nouveau, Amine appuya sa main sur
l’emplacement de l’aiguille, il cria très fort sans succès. C’était un sacré
lascar, résistant à la douleur et la langue clouée pour l’honneur au Polisario.
Il va falloir l’abattre sans connaître son rôle dans l’organisation. Zohra
choisit de mettre une aiguille dans sa joue, il hurla de douleur, des pleurs
inondaient ses joues. Parle ou je te remets une aiguille dans l’autre joue. Il
ne parlera pas, c’était une évidence, Amine l’abattit de son Berretta. C’était
un échec, ils avaient fait choux blancs ! Zohra n’était pas contente, la
piste s’arrêtait là ! Il restait Leila, mais là aussi cela s’avérait
difficile. La Roseraie fut surveillée par le trio de la Boutique nuit et jour,
rien ne bougeait, un mois sans que cela bouge, Leila était invisible. Zohra ne
voulait pas la liquider sans avoir de résultats. Après les meurtres des deux
loustics, Leila se méfiait et restait cloitrée à la Roseraie, beaucoup de
difficultés pour l’approcher. Pour la liquider, c’était facile, un rendez-vous
avec Amine et le tour était joué, mais pour la faire parler c’était une tout autre
histoire. Cela faisait deux mois qu’elle n’était pas sortie de la Roseraie. Le
trio de la Boutique s’impatientait. Il vint un moment où un homme rencontra
Leila, chic, bien habillé, la classe, Zohra avait réussi à le prendre en photo.
L’ambassade du Maroc répliqua par un petit communiqué, l’homme était le premier
secrétaire de l’ambassade d’Algérie, Ahmed Zouti, enfin dit Zohra, la piste
s’ouvre à nouveau. Le contacte était à nouveau établi avec Leila et son réseau,
au trio à régler le problème. Il était évident que l’ambassade d’Algérie jouait
un rôle primordial dans le réseau de Leila, il fallait la jouer serrée. La
diplomatie oblige à des précautions, sinon les relations diplomatiques
s’enveniment. Ce n’était pas le moment où les tensions existaient entre
l’Algérie et le Maroc. Ahmed Zouti vint plusieurs fois visiter Leila, mais
toujours accompagné de son garde du corps, l’histoire de Malbrouk demandait de
la prudence.
A première vue Ahmed Zouti reprenait
le rôle du sieur Malbrouk, mais seule Leila pourrait confirmer cette vision des
choses. Il fut décidé d’attendre le moment pour s’emparer de Ahmed Zouti et le
faire parler. Cela demandait de la réflexion, de l’organisation pour atteindre
cet objectif. Ahmed Zouti était suivi à
la trace par le trio. Dès sa sortie de la Roseraie, il se dirigea vers le
Parque Del Retiro, là une femme l’attendait, ils discutèrent pendant trente
minutes, puis il se retira pour se rendre à l’ambassade. Il fallait éviter à
tout prix de focaliser leur action, éviter que la presse s’empare du sujet, il
fallait se faire tout petit. Zohra et ses deux soldats tinrent un conseil de
guerre. Ils arriveraient au Parque très en avance de façon à s’emparer de la
femme qu’avait vue Zouti, la menotter dans la voiture pour éviter qu’elle se
débatte et la bâillonner. Lorsque la voiture à Ahmed Zouti arrivera, s’occuper
d’abord du garde du corps en premier, le liquider, ensuite s’emparer de Zouti
et filer rapidement dans un local aménagé par l’ambassade du Maroc, en espérant
que le premier secrétaire ne soit pas armé. Cela paraissait crédible. Ils
allèrent voir une première fois l’arrivée de la femme avant de passer à
l’action, le garde du corps descendait de l’automobile en premier, la main dans
l’intérieur de son veston.
Quatorze heures trente Parque Del
Retiro, la femme était là à attendre Ahmed Zouti. Amine s’était placé à
quelques mètres derrière elle, Abdessalame et Zohra s’avancèrent vers elle
l’air de rien. Elle ne put rien faire, Amine l’entoura fortement de ses bras,
elle cria, il déplaça un bras pour lui clouer le bec en la poussant rapidement
dans la voiture, Zohra la menotta, elle ne pouvait plus bouger, elle lui plaça
également un bâillon. L’automobile de Zouti arriva dix minutes plus tard. Le
trio était assis sur le banc. Le garde du corps descendit de la voiture, il
s’écroula le nez par terre touché par une balle du Glock de Zohra. Les trois
bougres de la Boutique ouvrirent la portière et sortirent un peu violemment
Ahmed Zouti et le poussèrent dans leur automobile, le plan avait fonctionné. Le
premier secrétaire était blanc comme neige, il avait peur.
Dans le local loué par l’ambassade
Zouti assis sur une chaise n’en menait pas large, la sueur coulait sur son
front, un tremblement visible de se mains marquait sa préoccupation. La dame se
recroquevillait sur sa chaise, elle s’appelait Amina Loubna Gouiri.
-Monsieur
Ahmed Zouti, vous voilà avec nous pour quelques instants. Nous avons besoin aussi
de mademoiselle Loubna pour des renseignements sur sa participation au réseau
de Leila. Nous savons qu’elle travaille pour le Front Polisario, nous verrons cela
après vous, monsieur Zouti.
-Je ne
peux pas vous dire grand-chose, je suis un tout petit élément de son
organisation.
-Bien,
dites-nous-en peu plus.
La peur le
faisait parler.
-Leila me
donne les fonds récoltés, je remets ensuite ces fonds à Loubna. Elle est
chargée d’envoyer ces fonds à un dirigeant du Polisario.
-Bien,
nous vous remercions, monsieur Zouti.
-Loubna,
à qui remettez-vous ces fonds récoltés par Leila ? Vous ne pouvez plus
nier, mademoiselle, qu’en dites-vous ?
-Zouti
vous a tout dit, je n’ai rien à ajouter
-Oh que
si mademoiselle, à qui remettez-vous la cagnotte ?
-Je
l’envoie à un certain Driss par Wafa casch, je n’en sais pas plus.
-Nous
sommes sûrs que vous en savez plus que cela
-Non, je
vous assure que ça s’arrête là !
-Ne nous
obligez pas à être désobligeants et méchants avec vous.
-Je n’en
sais pas plus je vous le jure
-Zohra
sortit son pistolet pneumatique et l’agita devant le nez de la dame
-Vous
allez-vous en servir demanda-t-elle toute tremblante ?
-Oui,
puisque vous ne voulez pas nous renseigner correctement.
-Attendez,
Attendez dit-elle, je vais vous renseignez. Driss s’appelle Skreff, il habite
Rabat, 4 avenue Hadj Ahmed Cherkaoui, je lui envoie l’argent par Wafa Casch,
après je ne sais pas ce qu’il fait. Je sais que c’est un ponte du Polisario,
c’est tout ! C’était réglé, tout était au point. Elle appela le colonel Abdou
Mélik chef de la Boutique pour lui rendre compte du succès de sa mission.
-Rentrez
rapidement à la Boutique que nous finissions le travail lui dit-il.
Ce
n’était pas terminé pour autant à Madrid. Il fallait se débarrasser de beaucoup
de monde. Il restait le cas Leila qui sera résolu en dernier.
-Que
savez-vous de plus Loubna, Zohra envoya Ahmed Zouti en enfer, son Glock pour
l’exemple cracha le feu deux fois, il s’écroula dans un mot sur le plancher ?
-Loubna,
pleurait, les mains sur la tête, verte de peur.
-Je ne
peux plus vous en dire plus, j’ai tout dit ce que je savais.
Zohra
l’expédia rejoindre Abdou en enfer avec une aiguille qui lui traversa l’os
temporal et se logea dans le cerveau, que Shaiitane vous reçoive dit-elle pour
oraison funèbre. Amine prit un rendez-vous avec Leila, celle-ci commença à se
déshabiller, elle n’eut pas le temps de finir qu’elle s’écroula sur le lit
fauché par un projectile du Berretta d’Amine. Il attendit le temps nécessaire pour
faire croire à la consommation de la chair et sortit de la Roseraie.
Le colonel était satisfait de la
réussite de cette enquête, les médias de Madrid n’avaient pas eu accès aux
informations, la diplomatie exigeait le silence.
-Maintenant
il fallait retrouver Skreff et l’éliminer également. Ils sortirent en saluant
le colonel. Avenue Hadj Ahmed Cherkaoui se trouvait dans le quartier chic
d’Agdal, les trois membres de la Boutique pistèrent Skreff chaque jour pour
connaître ses habitudes. Driss Skreff était un homme discret, un monsieur tout
le monde en sorte, sa seule sortie était le soir au restaurant du Temple pour
dîner. Les trois compagnons entrèrent également au restaurant. Un endroit
sympathique, peu de tables, mais une bonne gastronomie marocaine. Ils
demandèrent une soupe marocaine et du poulet rôti avec des frites. Driss était
trop loin d’eux pour apercevoir son menu. Ils attendaient sa sortie du
restaurant pour intervenir. Il marchait vite, monta les escaliers presque en
courant jusqu’au premier étage et entra rapidement chez lui, la porte au centre
du palier. Comme d’habitude, Zohra frappa à la porte en se tenant sur le côté
de la porte pour éviter une salve au cas où l’olibrius serait armé. Driss vint
ouvrir l’air étonné. Zohra lui envoya une aiguille dans le cœur, il s’abattit
sur le plancher. Elle fouilla dans ses poches, elle ne trouva rien d’essentiel.
Toute la maison fut fouillée, tiroirs et placards. Driss était un malin, il n’y
avait rien dans la maison qui puisse aider à retrouver celui ou celle qui
recevait les fonds au Sahara Occidental côté Polisario. Toute la filière était
démantelée, c’était la seule victoire.
Au retour à la Boutique, le colonel Mélik
était déçu. J’ai une communication importante à vous faire, le Front Polisario
amasse des troupes à la frontière, l’on parle de dix mille soldats et de quatre
blindés russes ancienne génération. Le gouvernement envisage d’entrer dans la
zone du Polisario et de réduire au silence ces dissidents. Nous enverrons vingt
blindés américains nouvelle génération et deux cents commandos de marine. En ce
qui concerne les chars, c’est un nouveau blindé tactique Abraham M1. Le canon
Rheinmetall de 120 millimètres de fabrication allemande. Le canon ne sera pas
seul, une mitrailleuse de 7,62 millimètres avec une de 12,7 millimètres qui
sera commandée de l’intérieur du blindé. Le char possédera un système de
protection NBC avec un télémètre au laser, d’un gyro-stabilisation du canon et un
système de tir, viseur thermique rotatif. Un ordinateur dernier cri et une
vitesse de 72 kilomètres/heure sur quatre cent soixante-cinq kilomètres-heure,
bien au-dessus des anciens blindés russes ! Nous attendons l’ordre du
gouvernement. Capitaine, vous aurez la responsabilité de cent commandos de
marines qui resteront derrière les blindés. fahimt alqubtan, vous avez compris
capitaine ?
-Oui mon
colonel
Vendredi 28
janvier l’ordre était donné, il fallait obéir pour sa patrie. Les chars
s’avancèrent dans les sables avec l’ordre de détruire avant tout, les deux
silos de missiles. La position des missiles était connue par les satellites
Pleiade, les blindés prirent position avec le relais de l’ordinateur de bord,
les missiles furent détruits tout au début de l’invasion des troupes royales.
Les quatre blindés russes prirent également position, ils furent détruits par
les canons Rheinmetall de 120 millimètres dès leur engagement. Les dix mille
hommes du Polisario prirent la fuite et entrèrent en Algérie se joindre aux
troupes algériennes après avoir subi de lourdes pertes. Le territoire du
Polisario était conquis, mais les troupes royales reçurent l’ordre de rentrer
au Maroc, déception des militaires marocains, mais il fallait obéir. C’était la
diplomatie qui prenait le relais. Le Maroc s’était défendu et revenait à la
maison après leur victoire. L’Algérie n’avait pas bougé, elle n’était plus sûre
de liquider le Maroc. Les blindés restèrent à la frontière pour répondre à une
attaque avec les deux cents commandos de marine.
Sept mois après le retrait des
troupes royales du Sahara occidental, le colonel interpella Zohra :
-Capitaine
nous avons à nouveau des problèmes avec un groupuscule terroriste qui se fait
appeler Groupement de Libération du Sahel, les renseignements que j’ai obtenus montre
qu’ils sont peu nombreux, mais lourdement armés. Ils projettent des attentats
contre des bâtiments civils et militaires, je vous donnerai tous les
renseignements pour anéantir ces assassins, prenez Amine et Abdéramane avec
vous.
Dakhla, les trois membres de la
Boutique sirotaient un jus de fruits en observant discrètement à l’autre bout de
la terrasse Sofiane Berrada, qui serait le chef de ce groupuscule, Zohra avait
eu sa photo par le colonel. Il ne se cachait pas sûr de son anonymat, beau
garçon, il avait du succès auprès des étrangères en vacances. Suffisant, il les abordait sans complexe. Il
était voyant, mais où étaient ses complices ? Il se rendait tous les jours
dans une maison du centre-ville entourée de murs de deux mètres de haut,
serait-ce leur repaire ? Abdéramane se porta volontaire pour escalader le
mur de nuit et voir ce qui se passait à l’intérieur. Zohra et Amine resteraient
à l’extérieur. Deux jours plus tard, attablés au café Bel Sahel ils dînèrent
d’un casse-croûte aux saucisses avec du soda en attendant qu’il n’y ait plus
personne dans les environs. Deux heures du matin, il y avait toujours des
touristes qui se baladaient, ils se reposèrent dans leur voiture attendant le
calme plat. Quatre heures, c’était le
moment, Abdéramane sauta sur le mur, à peine en haut, deux chiens aboyaient dans
le jardin en essayant d’atteindre Abdéramane. Quatre hommes sortirent de la
maison, le pistolet mitrailleur HK MP5 de marque allemande à la main, reconnaissable
à son profil, ils commencèrent à asperger le mur de mitrailles, heureusement
Abdéramane avait déjà sauté de l’autre côté. Bien dit Zohra, nous ne nous
étions pas trompés, les assassins sont bien là ! Je me demande comment ils
vont réagir avec Sofiane Berrada ? Si nous attaquons les loulous de
Sofiane avant, il va se tirer, nous ne le verrons plus, il faut de débarrasser
avant de Sofiane et j’ai mon idée.
Zohra était une très jolie jeune
femme, dans une guérite sur la plage, elle se déshabilla, elle apparut
splendide vêtue d’un maillot de bain la couvrant jusqu’à la poitrine. Elle
s’avança vers Sofiane sans avoir l’air d’y toucher.
-Où
allez-vous comme ça mademoiselle dit Sofiane pompeux, je peux faire un bout de
chemin avec vous ?
-Pourquoi
pas répondit Zohra, je suis toute seule et je recherche un peu de compagnies.
-Je suis
là répondit Sofiane emballé par cette délicieuse poupée, je vous accompagne.
-Allongeons-nous
sur le sable et parlons un peu si cela ne vous dérange pas.
-Pas du
tout au contraire sur le sable chaud, c’est l’idéal.
Sofiane
était tout sauf un beau diseur. Il se faisait entreprenant, Zohra laissait
faire. Elle fit semblant de l’embrasser, elle mit la main dans son sac et logea
une aiguille dans la tête du crétin. Allongé sur le dos, il semblait dormir. Cela
avait été plus facile que prévu ! Zohra retourna dans la guérite
s’habiller, elle ne voulait pas apparaître comme cela devant ses soldats. Sofiane
mort, ses loustics voudront disparaître, c’était au trio de la Boutique à
veiller à la casse, ils devront être là pour régler les comptes. Le soir, Zohra,
Abdéramane et Amine avaient pris position devant et derrière la maison, mais Il
était déjà trop tard, ils avaient disparu. C’était un coup dur, où retrouver
ces lascars ? Il ne pouvait pas être bien loin, mais où ? Abdéramane
en remettant le courrier avait vu l’un des hommes, ce pouvait être le pion
déterminant, une partie d’échecs commençait.
Ils avaient eu un renseignement de
première importance, des touristes avaient aperçu une grande tente avec des hommes
qui n’étaient pas des nomades dans les sables à une vingtaine de kilomètres de
Dakhla et un 4/4. C’est sûrement notre bande de malfrats, dit-elle. Elle
prépara une expédition punitive. Ils avaient l’habitude de monter sur les
dromadaires avec l’aide des Touaregs, pas de bruit de moteur, l’avancée se
ferait dans le silence. Il leur a fallu deux jours pour convaincre le chamelier
de les conduire au campement des assassins. Ils avancèrent doucement sous la conduite
du Bédouin. Ils aperçurent la grande tente plantée dans les sables, ils
stoppèrent leur avancement pour attendre la nuit, le chamelier resterait à
l’écart avec les dromadaires. Zohra observa attentivement le groupement, ils
étaient armés, c’était bien eux, elle changea de stratégie, elle attendrait
leur départ pour les attaquer. Le 4/4
Dacia était rangé à côté du campement, ils se faisaient discrets, pas de feu,
ils mangeaient des conserves. Deux jours après, il y avait de l’agitation dans
le campement, ils démontèrent la grande tente, et rangèrent leurs affaires dans
le Dacia. Zohra décida de l’opération, Amine avec son fusil à longue portée
abattit l’un des terroristes mettant la panique dans le groupe qui démarra
péniblement dans les sables. Zohra avait ce qu’elle voulait, elle avait semé la
peur dans le groupe de terroristes, ils n’étaient plus que huit. La nuit, était
étoilée, des bruits étranges venant des sables inquiétaient les loustics. Les
cris des chiens du désert déchiraient la nuit. Le chamelier s’était pris au jeu
avec la promesse d’une forte prime. Ses dromadaires suivaient le 4/4 de loin,
mais sans les perdre de vue. Le dromadaire va toujours d’un pas tranquille,
mais quand il est lancé il peut atteindre la vitesse de soixante-dix kilomètres
à l’heure. Ses pieds n’ont pas de sabots, ils ont une élasticité remarquable,
certains les comparent à un véhicule à quatre roues. Lors de l’arrêt du 4/4, Zohra
voulait mettre la pression sur les loustics à Sofiane. Amine sortit son fusil,
ajusta un terroriste, pressa sur la détente, l’individu chuta lourdement à
terre mortellement blessé. Sept, déclara Abdessalam, bientôt deux contre
un ! Ils remontèrent dans le véhicule et essayèrent de prendre le large la
trouille au ventre. Ils ne savaient pas d’où venaient les coups, toutes les
suppositions étaient envisagées. Ils roulèrent une partie de la nuit avant
d’arriver à un village **wahat alraayat**, Oasis du Bruant. Ils se garèrent
près d’un palmier dattier, descendirent en courant du véhicule pour se mettre à
l’abri. Le trio de la Boutique arriva avec le chamelier une heure plus tard
bien après le 4/4, la tête enrobée d’un foulard bleu cher aux nomades, visages indécelables
pour les sept nervis nerveux, anxieux de cette arrivée des nomades. Une oasis,
c’est la plaque tournante des voyageurs du désert. Ils furent invités à se
joindre au repas des bédoins, une chèvre grillée ointe d’huile d’olive et de
poudres odorifères avec du thé bouillant. Après le repas, ils entrèrent dans la
guitoune dépliée en arrivant et s’endormirent après avoir fait leur prière. Ce
sera une longue traque, pas d’attaque dans l’oasis, cela pourrait blesser des
nomades. Les fuyards rangeaient leurs affaires et leur guitoune dans le Dacia
et prirent leur route suivie de loin par le groupe de Zohra, ils bifurquèrent
au sud vers la Mauritanie, le Mali où ils espéraient être tranquilles et aidés
par Boko Haram. A l’approche de la Mauritanie, ils s’arrêtèrent à Bir Gandouz
petite ville de trois mille habitants dans la région de Dakhla, juste avant la
zone tenue par le Polisario. Ils se croyaient à l’abri. Ils déplièrent leur
guitoune à l’extérieur de la ville avec les Bédouins. Le groupe de la Boutique,
logeait à l’hôtel Barabas, relativement moderne avec Wi-fi, quatre langues
parlées, l’anglais, l’espagnol, le français, l’arabe. Ils agiraient la nuit.
Trois heures du matin, ils sortirent de leur chambre en catimini, le fusil sous
la djellaba. Les chambres étaient directement sur le jardin. Hors des lieux de
l’hôtel, ils se dirigèrent vers la grande tente des terroristes fichée dans les
sables à l’entrée de la ville, eux-mêmes terrorisés par la mitraille sortie des
fusils du trio de la Boutique. Les projectiles trouaient la guitoune de part en
part. Ils sortirent en envoyant également de la mitraille de leur fusil mitrailleur
allemand HK MP5. Ne vous faites pas blesser, dit Zohra. Cela pétait de chaque
côté, les Bédouins s’étaient enfuis, laissant le champ libre aux belligérants. Le
trio s’était mis à l’abri derrière une petite dune, ils tiraient à coup sûr
pour ne pas gaspiller les munitions. Deux de leurs hommes avaient été tués, il
restait cinq pourris du Groupement de Libération du Sahel ! Zohra chercha
dans sa poche, les petites billes explosives, elle les manipula avec
précaution. Il y avait deux cents mètres entre eux, trop loin pour les lancer.
Amine prit deux billes explosives et s’avança dans les sables furtivement en
rampant comme un lézard des Sables, invisible. Avec l’arrêt des coups de feu,
les bruits des sables étaient revenus. Les étoiles brillaient, c’était fantastique,
pourquoi mourir par une nuit pareille ? Amine avait estimé pouvoir lancer
une bille explosive jusqu’au repaire des loustics de Sofiane. Il observa
minutieusement son environnement, il avait l’impression d’être très près d’eux.
Il se redressa et lança la bille explosive sur les voyous, un bruit terrible
s’entendit jusqu’à Dakhla avec des flammes de cinq mètres de hauteur, visibles
jusqu’en Mauritanie. Plus rien ne bougeait, par sécurité, il jeta une deuxième
bille explosive, c’était le désert parmi le désert, affaire conclue ! Ils
revinrent tranquillement à l’hôtel où les attendaient les gendarmes armés. Zohra
sortie un document de sa poche, les gendarmes la saluèrent et disparurent,
affaire terminée. Le personnel de l’hôtel les regardait avec peur et curiosité.
Entrée dans sa chambre, elle prit une douche, se sécha vigoureusement, déplia
son petit tapis et fit sa prière, duea' allayl lilmuslimin, la prière de la
nuit. Elle n’oublia pas d’aviser le colonel de la réussite de l’opération et
s’endormit.
Le chamelier était heureux, il
touchera au retour, une forte somme d’argent. Deux jours après, ils étaient à
Dakhla, après le coup de fil de Zohra, elle reçut de quoi réjouir le chamelier,
cinq cent mille dirhams que Zohra alla prendre à la banque de Dakhla. Le
chamelier était récompensé. Il était prêt à recommencer. L’avion de la Royale
Air Maroc s’envola, traversa tout le pays et atterri à Rabat-Salé. Une
automobile de la Boutique les attendait.
A leur arrivée à la Boutique, ils saluèrent
le colonel Abdou Mélik, qui les regarda longuement, les remercia de leur
travail. Les agents spéciaux sont aussi des mercenaires, ils recherchent et
balayent les ordures sans états d’âme. Le trio était content d’être revenu à la
maison. Ils auront certainement l’occasion de revenir sur la restitution de
territoires volés et appartenant au Maroc.
**L'historien Bernard Lugan juge que le rattachement des régions
du Touat, du Gourara, du Tidikelt et d'Igli au Sahara algérien s'est fait au détriment du Maroc puisque cette partie de la vallée de la
Saoura dépendait du Maroc. Lugan rapporte aussi que, au moment de leur
conquête, « Londres accordait même toute liberté à Paris d'occuper les
régions marocaines du Touat, du Gourara, du Tidikelt et d'Igli dans la vallée
de la Saoura** .
Dont
acte !
Traductions :
Google
Correction
Antidote
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