La région la plus menacée par la montée des eaux est l'Asie




  La région la plus menacée par la montée                       des eaux est l'Asie


D'ici 2050, des zones côtières abritant 300 millions de personnes seront menacées par la montée des océans liée au changement climatique.
La région la plus menacée par la montée des eaux est l'Asie, révèle l'étude qui vient de paraître dans Nature Communications. Plus des deux tiers des populations concernées se trouveront en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande.
Utilisant une forme d'intelligence artificielle, les chercheurs ont corrigé des données existantes concernant l'altitude des terres dans les zones côtières, qui pouvait être erronée, conduisant à largement sous-estimer l'étendue des zones touchées lors des marées hautes ou de fortes tempêtes.
« Les projections de l'élévation du niveau des océans n'ont pas changé, a expliqué à l'AFP Benjamin Strauss, coauteur de l'étude et président-directeur de Climate Central, un institut de recherches aux États-Unis. Mais lorsque nous utilisons nos nouvelles données concernant le relief, nous trouvons beaucoup plus de gens vivant dans des régions vulnérables que ce que nous estimions jusqu'à présent », poursuit-il.
Les données gratuites fournies par la Nasa, avec son programme SRTM qui a permis de cartographier 95 % de la surface de la Terre, peuvent comporter une marge d'erreur. Mais il y a environ cinq ans, Ben Strauss et Scott Kulp ont réalisé, en comparant ces éléments à des données plus fines, que le système SRTM surestimait systématiquement l'altitude des bords de mer, confondant des toits et des arbres avec le niveau du sol. « Pour la majorité des zones côtières à travers le Globe, nous ne connaissions pas la hauteur du sol sous nos pieds », a souligné Ben Strauss.
Les régions du monde les plus menacées par les inondations côtières. © Dario Ingiusto, AFP

Le changement climatique va remodeler les régions côtières

La population mondiale, aujourd'hui estimée à 7,7 milliards d'individus, pourrait s'accroître de deux milliards d'ici 2050 et d'un milliard supplémentaires d'ici la fin du siècle, dont une grande partie résidant dans des mégalopoles en bord de mer.
Actuellement, environ 100 millions de personnes habitent dans des zones situées sous le niveau de la mer, selon cette étude. Certains sont protégés par des digues mais la plupart ne bénéficient d'aucune protection. « Le changement climatique a le potentiel de remodeler des villes, des économies, des rivages et des régions entières du Globe », avertit Scott Kulp, auteur principal de l'étude et scientifique chez Climate Central, soulevant la question de savoir « dans quelle mesure et combien de temps les protections côtières peuvent les préserver ».

Océan : jusqu’à un mètre d’élévation d'ici 2100

Plusieurs menaces pèsent sur les populations des littoraux : l'une d'elles est l'élévation du niveau des océans causée par la dilatation de l'eau sous l'effet du réchauffement climatique et la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique.
Depuis 2006, les océans montent d'environ quatre millimètres par an, un rythme qui pourrait être multiplié par 100 si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées, a averti le mois dernier le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dans un rapport sur les océans.
Si le réchauffement climatique est limité sous 2 °C, comme prévu par l'Accord de Paris, la hausse des océans devrait atteindre environ 50 centimètres d'ici 2100. Si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à leur rythme actuel, l'élévation pourrait être presque deux fois plus importante.
Le village de Kayakuchi dans la province d'Assam en Inde, le 16 juillet 2019. © David Talukdar, AFP

L’autre menace : les tempêtes et les ouragans

Une autre menace est constituée par les typhons, cyclones et ouragans violents qui vont devenir plus fréquents. « Il n'est pas nécessaire d'avoir une augmentation importante du niveau des mers pour causer des problèmes catastrophiques », commente Bruce Glavovic, professeur à l'université Massey en Nouvelle-Zélande, qui n'a pas pris part à l'étude.
Le nouveau système mis au point par les chercheurs, nommé CoastalDEM, et présenté dans des revues scientifiques, constitue « un progrès significatif pour comprendre les risques pour des centaines de millions de personnes, inhérents à l'élévation des océans liée au changement climatique, d'ici la fin du siècle », estime le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du Giec.
POUR EN SAVOIR PLUS

La montée des eaux menacerait certaines grandes villes du monde

Article d'Andréa Haug publié le 21 septembre 2015
Brûler les stocks de combustibles fossiles de la Terre réchaufferait, à terme, suffisamment l'atmosphère pour engendrer la fonte totale de la glace de l'Antarctique, au pôle Sud, et engendrer une importante montée des eaux. L'élévation du niveau de la mer qui en découlerait aurait de lourdes répercussions sur les zones littorales du monde entier où vivent de nombreuses personnes.
Le réchauffement climatique accélérerait la fonde glaciaire, provoquant une hausse du niveau de la mer de 60 mètres d'ici 10.000 ans. Situé au pôle Sud, sur environ 14 millions de km², l'Antarctique est composé d'environ 98 % de glace comme ici, au lac Fryxell. © Joe Mastroianni, Wikimedia Commons, DP
D'ici 10.000 ans, New York, Londres, Rome et Tokyo pourraient être submergées, prédit une étude parue dans Science Advances. La raison ? Une élévation de 60 mètres du niveau de la mer qui immergerait durablement ces grandes villes côtières.
Si ce scénario semble issu d'un blockbuster, il est très sérieux selon les auteurs de ce rapport scientifique. De précédentes études sur les modifications de l'Antarctique ont déjà été réalisées mais elles portaient sur des périodes de temps nettement plus courtes. « Dans les années 1980, on pensait que les émissions de dioxyde de carbone ne persistaient pas dans l'air et que la glace mettait du temps à fondre », rappelle Ken Caldeira, chercheur à l'université de Stanford, aux États-Unis, et coauteur de l'étude. Il est à présent admis que ces gaz à effet de serre perdurent des millénaires dans l'atmosphère.
Son équipe scientifique a donc modélisé sur le très long terme la façon dont la glace du pôle Sud pourrait répondre à un large éventail de scénarios d'émissions futures de dioxyde de carbone. À l'aide de logiciels de simulation, ils montrent que la combustion des ressources fossiles, comme le charbon et le pétrole, est suffisante pour éliminer un jour la calotte glaciaire de l'Antarctique.
Géographie du réchauffement de l'Antarctique, de 1957 à 2006. En rouge, la plus forte hausse de changement de température par décennie, soit 0,25 °C. © Eric J. Steig et al., Wikimedia Commons, DP

Une hausse du niveau de la mer de 3 m par siècle

Dans le pire des schémas, les gaz à effet de serre, autrement dit qui réchauffent l'atmosphère en renvoyant des infrarouges vers la Terre, pourraient atteindre en cumulatif 10.000 gigatonnes de carbone relarguées dans l'air ambiant. La hausse de la température dont ils seraient responsables accélérerait la fonte glaciaire. Durant le premier millénaire, cette chaleur engendrerait une hausse du niveau de la mer de 3 mètres par siècle pour atteindre 60 mètres d'ici 10.000 ans.
« Ce que nous faisons aujourd'hui en quelques décennies à peine déclenche des changements - comme la perte de glace de l'Antarctique et l'élévation du niveau global de la mer - qui dureront des milliers d'années », déclare Ricarda Winkelmann, chercheuse à l'institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, en Allemagne, et auteur principal de l'étude.


S'il reste possible de construire une digue de protection face à une hausse du niveau de la mer de 60 à 90 centimètres « cela sera une tout autre histoire quand nous serons forcés d'abandonner New York, Londres, Paris, Rome ou Washington », ajoute Ken Caldeira.


Pour les auteurs de l'analyse scientifique, d'autres études sont requises pour appuyer ces prédictions mais elles montrent dès à présent que le changement climatique n'est pas un phénomène anodin auquel l'Homme pourrait facilement s'adapter. Bien au contraire, selon eux, s'il se pérennise, l'actuel système énergétique pourrait changer le visage de la planète et impacter durablement les générations à venir.

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