YOM KIPPOUR LA JOURNEE DU GRAND PARDON





      YOM KIPPOUR LA JOURNEE DU GRAND PARDON

                                       Wikipédia     proposé par Ali GADARI


Yom Kippour (hébreu : יום הכיפורים Yom Hakippourim « le jour des propitiations »), également appelé le Jour du Grand Pardon, est une fête juive considérée comme la plus sainte de l’année juive.
Observé le dixième jour du mois de tishri, en terre d’Israël comme en diaspora, le jour représente la culmination d’une période pénitentielle de dix ou quarante jours selon qu’elle est inaugurée à Roch Hachana ou au mois d’eloul. Il a lieu, selon les années, en septembre ou en octobre dans le calendrier grégorien.
Outre un chômage et un jeûne complets, Yom Kippour est marqué par d’autres rites de mortification. Cinq offices de prière, de nombreuses compositions liturgiques, et autres coutumes dont le jeûne de la parole viennent renforcer l’atmosphère austère et solennelle du jour.

    Yom Hakippourim dans les sources juives

    Dans la Bible hébraïque

    L’envoi du bouc à Azazel (gravure de W.J. Webb).
    Lorsque Moïse reçoit sur le mont Sinaï les tables de la loi, un jour par an, « éminemment saint devant Dieu » est prévu pour la purification de l’autel de l’encens, situé derrière le voile dans le saint des saintsAaron doit recouvrir les cornes de cet autel avec le sang des offrandes expiatoires de propitiation (Exode 30:1-10). Cependant Moïse doit redescendre en hâte car son peuple a, en son absence, érigé un veau d’or (Exode 32:7-15).
    Lors de l’inauguration du Tabernacle, les deux fils aînés d’Aaron meurent, faute d’avoir respecté les instructions concernant l’encens (Lévitique 10:1-3). Après leur mort, Dieu prescrit un nouveau rituel de propitiation des fautes dans le sanctuaire, chargé de purifier non seulement le sanctuaire mais aussi le peuple. Il comporte, outre les offrandes, l’envoi dans le désert d’un bouc chargé de toutes les fautes d’Israël (Lévitique 16:1-28). Ce rituel est fixé au « dixième jour du septième mois » et défini comme un shabbat shabbaton (« sabbat solennel »), jour annuel de chômage généralisé et de mortification des âmes pour toutes les générations (Lévitique 16:29-34).
    Ces prescriptions, à observer du soir du neuvième jour au soir du dixième jour du mois, sont rappelées plus loin ; il est ajouté que quiconque n’observerait pas le chômage ou la mortification, s’expose à être retranché du peuple (Lévitique 23:26-32).
    C’est aussi à la fin de ce jour qu’il est prescrit de faire retentir dans tout le pays le son du chofar au terme de sept cycles de sept ans afin de marquer la cinquantième année du jubilé, où les habitants du pays recouvrent leur liberté et leurs biens (Lévitique 25:9-10).
    Peut-être est-ce ce jour, avec ses pratiques et ses offrandes (Nombres 29:7-11), qu’évoque Isaïe pour proclamer que Dieu demande avant tout des dispositions éthiques saines et traduites en actes (Isaïe 58:1-8). Le prophète ne mentionne cependant pas Yom Kippour nommément et il n’apparaît plus dans la Bible de façon explicite. Ézéchiel indique bien recevoir des visions au commencement de l’année, le dix du mois (soit le dixième jour du septième mois selon l’exégèse rabbinique1) mais il ne mentionne ni le jeûne ni le rite (Ézéchiel 40:1) ; il prophétise d’autre part qu’après la reconstruction du Temple, deux jours seront consacrés à la purification du sanctuaire et à la propitiation des fautes au moyen du sang d’un taureau expiatoire mais ils ont lieu au premier et au septième jour du premier mois (Ézéchiel 45:18-20). Yom Kippour ne coïncide pas non plus avec les jeûnes de Zacharie (Zacharie 7:1-5) ni avec celui d’Ezra et Néhémie (Néhémie 9:1), bien que Roch Hachana et Souccot qui ont respectivement lieu avant et après Yom Kippour soient mentionnés (Néhémie chap. 8 & 9).
    Ce silence prophétique a conduit à des spéculations diverses : l’une d’elles, basée sur la version grecque d’Ézéchiel (qui ne lit pas le « septième jour du premier mois » mais le « premier jour du septième mois »2) et de l’apparente tendance de ce prophète à faire commencer le mois au dixième jour (Ezéchiel 40:1), déduit que ces versets d’Ézéchiel constitueraient la première trace du jour des propitiations et que les versets apparaissant comme antérieurs dans la Bible auraient été ultérieurement rédigés La tradition rabbinique laisse entendre quant à elle, fût-ce allusivement, que ce culte aurait bien eu lieu à l’époque de l’arche de l’alliance.
    Tous s’accordent cependant pour reconnaître à ce jour une importance centrale à l’époque du second Temple
    Moïse rassembla le peuple le lendemain de Yom Kippour À Yom Kippour, Moïse avait obtenu le pardon des péchés des Juifs. Il l'a fait en priant pour que Dieu leur pardonne pour l'amour de son nom, qui inclut le nom d'Israel. Si Dieu avait puni les Juifs, il aurait lui-même souffert, car Dieu et les Juifs ne font qu'un : ensuite, parce que Dieu a pardonné au peuple juif, ils ont glorifié et sanctifié son nom. C’est pourquoi le lendemain de Yom Kippour est connu sous le nom de «Nom de Dieu». Le pardon des péchés fait que le nom de Dieu soit glorifié et révélé. C’est aussi pourquoi le premier ordre que Moïse a donné aux Juifs après Yom Kippour était de construire le Tabernacle, à condition qu’ils ne fassent aucun travail pour le Tabernacle le Shabbat. Comme le Tabernacle, Shabbat révèle la piété mais Shabbat est à un niveau supérieur au Tabernacle, car Shabbat est le nom de Dieu lui-mêmeAinsi, l'observance du Shabbat prime sur la construction du Tabernacle. Moïse rassembla toute la communauté israélite: le bâtiment principal du Tabernacle est né de l'unité, lorsque le Tzaddik réunit tout le monde
    Le jeûne est le véhicule permettant d'assujettir ses désirs physiques à ses désirs spirituels pour Dieu : en jeûnant à Yom Kippour le pénitent parvient à une révélation de sainteté - car ce jour-là seulement, le Kohen Gadol pourrait entrer dans le Saint des Saints et à partir de là attirer la sainteté sur la nation juive.

    Dans les livres de la période du second Temple

    Le Djebel Montar, lieu probable d’où l’on jetait le bouc à l’époque du Second Temple.
    L’importance et la centralité de Yom Kippour dans la vie juive à l’époque du Second Temple sont attestées par divers auteurs et ouvrages juifs de l’époque dont Philon d’Alexandrie qui, décrivant le jour des propitiations à son public hellénisé, explique qu’il est suivi par tous, y compris « ceux qui ne font rien de religieux le reste du temps »
    La Mishna y consacre un traité entier, intitulé Yoma (« le jour »). Y sont décrits les préparatifs et le rite lui-même, tel qu’il avait cours avant la destruction du second Temple, près de deux siècles avant la rédaction du traité. Ce rite est, dans les grandes lignes, similaire à ce que prescrit la Bible mais le bouc émissaire est jeté d’une falaise escarpée, plutôt que livré à son sort dans le désert(Josèphe diverge sur ce point). Les formules prononcées par le Grand-prêtre lors des confessions ne se trouvent pas non plus dans la Bible, de même que sa prière pour le peuple après avoir allumé l’encens et sa lecture des passages de la Torah se rapportant au rituel (Lévitique 16 & 23:26-32, ainsi que Nombres 29:7-11, récité de mémoire)
    Les fondements de l’observance ont été précisés : le commandement de s’affliger le corps étant mentionné à cinq reprises dans la Torah (Lévitique 16:29, Lévitique 16:31, Lévitique 23:27, Lévitique 23:32, Nombres 29:7), les sages en ont tiré cinq règles de mortification — abstention de nourriture et de boisson mais aussi de baignade, d’onction et de rapports sexuels. De ces abstentions, seuls les deux premières sont explicitement mentionnées dans le corps du texte de sorte qu’elles seules sont passibles de karet en cas d’enfreinte délibérée (il en va de même pour le travail). Les docteurs de la Mishna statuent aussi de ce qui est considéré comme une enfreinte, considérant par exemple que la prise de mets ou boissons impropres à la consommation n’en remplit pas les conditions. De plus, le sabbat des sabbats étant assimilable en tout point au chabbat à l’exception du châtiment pour les transgressions volontaires (le karet divin pour Yom Kippour, la mise à mort par un tribunal rabbinique pour le chabbat), les rabbins décrètent que lorsque la préservation d’une vie est en jeu, tous les statuts de Yom Kippour sont annulés, ce qui en dispense les malades et les enfants (bien qu’il soit recommandé de les « éduquer » au jeûne avant d’avoir atteint l’âge de maturité).
    Les autres abstentions étant le fruit de déductions rabbiniques, elles sont soumises à leur discrétion ; toutefois, ceux-ci refusent l’opinion clémente de Rabbi Eliezer, qui permet au roi de se laver la figure pour des raisons de prestige, et à la jeune mariée pour qu’elle ne soit pas désenviée par son jeune mari
    En dépit de toutes ces manifestations d’affliction et de sa haute solennité, Yom Kippour semble avoir été considéré comme un jour joyeux, à l’exception notable de la secte qui prenait pour base docrinale le Livre des Jubilés : selon son calendrierYom Kippour marquait le deuil pour la faute des enfants de Jacob qui avaient vendu Joseph et menti à leur père (ce calendrier entraînait par ailleurs ses adhérents à observer Yom Kippour à une date différente du reste du monde juif. Les docteurs de la Mishna enseignaient en revanche que le péché qui avait entraîné le besoin d’expiation, était celui du veau d’or et que Yom Kippour marquait le jour où Moïse était redescendu du Sinaï avec les secondes Tables de la Loi, qui entérinaient le pardon divin. Philon écrit que le jeûne, loin d’affliger l’homme, le libère des contingences matérielles et qu’en ce niveau de spiritualité supérieur réside la joie du jour, Ben Sira décrit en termes majestueux le Grand-prêtre d’Israël accomplissant le rite du jour, et Rabban Shimon ben Gamliel rapporte avec nostalgie les fastes de ce jour et du 15 av, où les jeunes filles célibataires se rendaient dans les vignes, dansant en rondes en attendant d’être choisies par leur futur mari
    Revenant à l’ordre du jour, la tradition rabbinique enseigne que la chute du Temple et la cessation des offrandes qui en résulte, n’ont pas entraîné la fin de Yom Kippour : Rabbi Akiva s’appuie sur Ezéchiel 36:25 et Jérémie 17:13, pour affirmer que le pardon divin est, pour ainsi dire, automatiquement accordé en ce jour, et il est enseigné ailleurs que le jour peut assurer la propitiation des fautes par sa vertu propre. Cependant, le message des prophètes a reçu un fort retentissement à travers la Judée : une réflexion approfondie des Sages sur les rôles respectifs du jour, des offrandes et du bouc émissaire parvient à la conclusion — partagée par les auteurs du Livre des Jubilés et du Siracide — qu’une participation humaine est requise pour la propitiation des fautes, sous la forme d’un processus de « retour » à Dieu, la teshouva, qui constitue le but véritable des manifestations d’affliction. La Mishna enseigne de surcroît que ni la teshouva ni même le jour, ne sont pleinement efficaces face aux fautes particulièrement graves, comme la désécration du nom divin. D’autre part, Rabbi Eléazar ben Azaria tire de Lévitique 16:30 que le pardon divin n’a pas cours pour les fautes commises envers autrui si le fauteur n’a pas apaisé auparavant la ou les personnes lésées.
          

    Commentaires

    Posts les plus consultés de ce blog

    Comment Le Creusot, berceau industriel ravagé, a su rebondir,

    **Gilets Jaunes** pourquoi le **bleu**Macron entre dans la zone rouge?

    Le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, pourrait avoir été tué par l'armée russe?