LA GOMME PREND DES VACANCES Par Ali GADARI

Chers amis, chers lecteurs je vous soumets un nouveau manuscrit tiré de la saga de Zohra, La Gomme prend des vacances. Synopsis: Au cours d’une enquête difficile, Zohra est blessée et fait un séjour en clinique pour son rétablissement. Elle aura ensuite à résoudre plusieurs affaires dont une préparation d’attaque sur le minéraloduc de phosphate de Khouribga. Une autre affaire l’aménera à se jeter à l’eau dans le fleuve Bouregreg pour sauver sa vie.
Photo Pixabay 

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                                         LA GOMME PREND DES VACANCES 
                                                         Par Ali GADARI 

 Comme un chat, elle rebondit sur la terrasse trois mètres plus bas en restant un instant accroupie. Rien aux alentours, elle déroula son filin le long du mur au ras des vitrages. Avec souplesse elle se laissa glisser jusqu’au deuxième étage, un homme lui tournait le dos assis sur le fauteuil lisant le **Matin** du jour. Dans un bruit de bouchon de champagne, le projectile tiré par le Glock lui transperça la tête à la vitesse du son. L’homme s’affaissa sur le fauteuil. La voie était libre, Zohra poussa la fenêtre du pied, à l’intérieur, sur la table une sacoche noire. Ouverte, elle offrirait des renseignements que le colonel mettrait à profit ! Au moment où elle récupérait les papiers du quidam, la porte d’entrée s’ouvrit laissant apparaitre le comparse. Zohra eu le temps de se glisser derrière l’armoire, d’armer sa main du petit révolver pneumatique qui sans aucun bruit logea une aiguille d’acier dans le cœur du comparse. Il était temps de disparaitre. Elle tira du sac qu’elle portait sur son dos un nikab qu’elle enfila après avoir enlevé sa cagoule. Elle sortit comme si de rien n’était de l’appartement et disparu, elle salua le portier en sortant sur le trottoir. Ces deux hommes étaient les facteurs de l’organisation, disparus, cela obligerait l’organisation de trouver deux hommes sûrs à l’organisation salafiste. La liste était longue pour éliminer toute la vermine, recouper sans cesse les trajectoires de chacune, la patience dans ce genre d’affaire, l’analyse était primordiale. La remontée d’informations était capitale, le colonel avait un réseau d’informateurs dormants compétents dans les groupes terroristes, il les utilisait efficacement avec grande prudence. José Da Siva SANTOS s’était converti à l’islam en 2009 en prenant le nom d’Abbès MATZAM. Emprisonné à Lille pour braquage, il purgeait une peine de dix ans quand il a fait la connaissance de l’Islam avec des repris de justice marocains. Ceux-ci ont tellement fait qu’Abbès s’est converti et il s’est radicalisé. Bénéficiant d’une remise de peine, en 2013 pour bonne conduite, Abbès fréquenta une mosquée salafiste de la région parisienne connue pour son fondamentalisme. Abbès MATZAM suivi un entraînement au jihad dans une région du Puy de Dôme. Il fut ensuite envoyé en Syrie via la Turquie. Combattant dans les rangs de l’EIIL dans la région d’Idleb, région où se trouvent de nombreux étrangers venus rejoindre le jihad. Rejoignant la France en 2015, il fut une nouvelle fois recruté par des extrémistes salafistes pour commettre plusieurs attentats au Maroc, comme spécialiste en explosifs ! Zohra le rencontra dans un restaurant branché de Rabat, plutôt beau garçon, grand avec un aplomb phénoménal. Abbès avait remarqué la rayonnante beauté de Zohra. Il avait appris l’arabe en prison et lors de ses visites à la mosquée pour concrétiser son langage en Syrie. Il le parlait avec un léger accent français qui n’avait pas disparu. Il s’approcha de la table de Zohra et s’assit en face d’elle. Il fit signe au garçon pour qu’il amène un bouquet de roses blanches qu’il offrit à Zohra. Celle-ci dans son rôle le remercia avec son plus beau sourire. Vous êtes ravissante, lui dit- il. Je vous propose de nous rencontrer demain matin au marché aux fleurs, qu’en pensez-vous ? Zohra sauta sur l’occasion elle acquiesça. Cette rencontre était voulue, calculée par le colonel, il fallait qu’Abbès entre dans le jeu subtil de Zohra et que Zohra découvre ses intentions, quels étaient ses relais. Si les informations du colonel étaient crédibles, José SANTOS préparait quelque chose. Il devait être en relations journalières avec des comparses. Le lendemain matin, quand Zohra fit son apparition au marché aux fleurs, elle fit sensation parmi la gente masculine. Une chevelure de geai lui descendant jusqu’aux reins avec beaucoup de souplesse, des yeux bordés très légèrement au khol et des lèvres de reine juste soulignées au crayon. Une robe mi longue bleue laissant voir des mollets augurant un galbe de jambes magnifiques. Le haut légèrement décolleté laissait suggérer avec le haut de la vallée une poitrine généreuse qui enrichissait le tissu de deux globes majestueux. Ses chaussures bleues à hauts talons finissaient en beauté la silhouette de Zohra. A son arrivée, Abbès se leva, recula la chaise pour qu’elle puisse s’asseoir. Dangereux mais stylé pensa Zohra. Elle était venue sans arme. Elle se méfiait des réactions d’Abbès, le colonel l’avait catalogué comme tordu, vicieux, intelligent et calculateur. Il fallait qu’elle connaisse ses intentions, sans tomber dans son lit. La veille en quittant le restaurant du Cosmos elle avait attendu le départ d’Abbes, elle n’avait pas tardé à remarquer le conciliabule entre Abbès et un quidam au coin de la rue adossé à la voiture d’Abbès. La conversation ne dura guère, Abbès se méfiait. Le quidam s’éloigna et disparu au coin de la rue. Zohra avait vu juste, Abbès avait des comparses. Le José SANTOS continuait de flatter Zohra, qui faisait semblant d’aimer cela. C’était le jeu du menteur de chaque côté des intervenants. Après le thé à la menthe, ils se séparèrent en se donnant rendez- vous à nouveau au Cosmos, le restaurant branché de Rabat, le soir même. Le Cosmos était le lieu de rendez- vous de la haute société marocaine, des hommes politiques, des industriels influents et le rendez- vous des français branchés. Abbès avait dû subir une éducation accélérée pour un truand de son espèce. A l’arrivée de Zohra avec dix minutes de retard, il se leva, lui baisa la main, c’était le grand jeu. Elle choisit un plat de Saint Pierre au fenouil et à l’ail, il commanda la même chose un peu déstabilisé avec une bouteille de Champagne de marque. Elle dégustait son Saint Pierre, lorsqu’elle s’aperçu de l’arrivée du quidam d’hier soir, elle n’en laissa rien paraître. Elle comprenait maintenant toute la stratégie d’Abbès, c’était clair dans sa tête, il projetait de faire sauter le restaurant, de tuer un maximum de monde en particulier les politiques et les nombreux français, clients branchés du Cosmos. Le comparse servirait de couverture pour l’aider dans sa fuite. L’endroit était admirablement bien choisi. Le Cosmos était à deux pas de la gare de Rabat, l’explosion engendrerait la mort, la peur et la panique. Ce n’étaient pas des kamikazes, l’attentat n’aurait pas lieu ce soir ! Zohra n’était qu’un miroir où se reflétait la haute société. Elle refusa de l’accompagner le lendemain, elle voulait exercer une surveillance pour pallier à toutes éventualités. Le colonel avait mis Abdéramane en couverture. Il se chargea de localiser le logement d’Abbès. Il en instruisit Zohra. Dès le lever du jour, Zohra et Abdéramane chacun posté devant la résidence d’Abbès derrière une haie de lauriers roses, à proximité de leur véhicule, attendaient Abbès, il devait disparaître ! Il sorti de l’immeuble accompagné du quidam à neuf heures du matin. Il regarda à droite et à gauche attentif à l’environnement. Salma tira une seule balle de son Glock, touché à la tête, il s’écroula sur le trottoir, le quidam eut le même sort de la part d’Abdéramane, Hamdoulilah ! L’édition du Matin titrait sous la plume d’Ali Benzémane, son journaliste vedette : la guerre des gangs aurait -elle repris, deux malfrats connus défavorablement des services de police ont succombé sous les coups des tueurs d’une bande rivale ? La police n’avait pas fourni des renseignements majeurs concernant la sécurité du territoire. Elle avait trouvé des explosifs et des armes de poings dans leur chambre, ainsi que des cartes d’identité différentes. Aucune trace n’avait été laissée par les agresseurs. Cette information top secrète était réservée à la police anti terroristes. Zohra redoutait que les autres sbires d’Abbes, agissent sous le coup d’impulsions vengeresses. L’individu tué avec Abbès se nommait Rachid Ben Saoud, natif d’Agadir. Zohra et Abdéramane partirent en chasse pour connaître un peu mieux les relations de cet individu avec la mouvance islamique. A Agadir, Zohra et Abdéramane chacun de leur côté firent la quête aux renseignements. La maman de Rachid vivait difficilement dans le vieil Agadir, elle indiqua à Zohra que son fils vivait à inezgane mais qu’elle ne le voyait pratiquement plus. A Inezgane, c’est Abdéramane qui s’introduit dans le quartier déshérité de la cité. Il se rendit directement à la mosquée. Après avoir fait sa prière, il interrogea quelques fidèles sur Rachid Ben Saoud. Rachid était considéré comme un homme pieux, sans histoire, ayant peu d’amis. Ceux-ci avaient leurs habitudes au café à côté de la mosquée. Après quelques paroles insignifiantes, Abdéramane, inconnu à Inezgane, marchait sur des œufs. Il ouvrit le journal puis fit semblant de s’étonner à haute voix de la triste destinée de Rachid. Son voisin d’à côté se répandit en nombreux Inch’ Allah, appuyé par d’autres consommateurs attablés, avant de conclure, Rachid ira au paradis c’était un homme fidèle aux traditions de Mahomet, mais il avait disparu d’Inezgane depuis de longs mois. Retour à la case départ, le voyage à Agadir ne leur avait rien appris. Il leur fallait piocher dans la région de Rabat pour trouver rapidement les autres éléments du complot. La police avait fouillé de fond en comble l’appartement où vivaient Abbès et Rachid, ce n’était plus la peine de chercher de ce côté. Les renseignements viendraient via le colonel avec les mystérieux relais de celui- ci. Rachid avait loué un tout petit appartement dans la Médina de Rabat, minuscule mais pratique pour disparaitre dans la foule et prendre la fuite en taxis ou en tramway. Zohra enfila la longue ruelle avant de tomber sur cet immeuble ancien et sale à un étage, un balcon de fer rouillé ornait la fenêtre de l’appartement. Un marchand de chaussures lui faisait face, elle entra, s’assit et essaya plusieurs paires, lui permettant ainsi de surveiller la fenêtre de l’appartement. Elle se leva du tabouret poursuivant sa promenade apparemment tranquille. Puis changeant d’avis elle revint devant l’immeuble cherchant quelque chose dans son sac. Avec habilité, sans en avoir l’air, elle tourna la poignée, la porte était fermée. Quatre heures du matin, Abdéramane et Zohra silencieusement crochètent la serrure de l’appartement de Rachid. Bien que silencieux, l’escalier de bois gémit sous leurs poids. Sur le palier il fallut choisir entre les deux portes. D’un signe de tête, les deux portes s’ouvrirent sous les coups pieds d’Abdéramane et de Zohra qui s’étaient mis immédiatement sur le côté de la porte. Des coups de feu claquèrent de chaque côté, nos deux compères répliquèrent avec promptitude, le silence s’établit. La lumière allumée, dans chaque chambre gisait un individu sur le tapis et à travers du lit. Abdéramane était blessé au bras. Il fallait fuir, éviter d’être confrontés avec la police. Il était temps, elle arrivait du côté du boulevard du tramway. Ils n’avaient pas eu le temps de fouiller les chambres mais ils avaient éliminé les autres membres du groupe terroriste. Zohra se dépêcha de transporter Abdéramane à la clinique Alfahanamia, les bougainvilliers, après en avoir informé le colonel qui s’occupera des formalités. Rentrée à la Boutique, nom donné à l’agence par le colonel, Zohra se présenta au le colonel Abdou Mélik, spécialiste du renseignement. Celui-ci n’était pas satisfait de l’opération, Abdéramane blessé sera soigné sous le signal Top Secret dans une chambre de la clinique. Ils n’avaient pu obtenir les documents précieux sur la filière djihadiste marocaine, c’était un échec, un peu plus ils se faisaient rafler par les forces de police. La méthode Zohra avait été trop empirique, risquée. Le Colonel Abdou Malik n’était pas content du tout. Cette situation ne devait pas se renouveler ! Zohra en prenait pour son grade. Zohra et Abdéramane n’avait pas eu le temps de rechercher des éléments dans les chambres, des téléphones portables qui auraient pu donner des renseignements utiles sur leurs interlocuteurs. C’est la police des polices qui les avaient en mains. Il fallait absolument trouver le commanditaire de cette opération terroriste programmée. Le journaliste Ali Benzémane dans le Matin titrait, la guerre des gangs fait rage, deux nouveaux individus également défavorablement connus de la police assassinés dans la Médina de Rabat. La police se perd en conjonctures. Zohra retourna dans la Médina, elle s’acheta une paire de chaussures au commerçant en face des appartements qui l’a reconnu. Au moment de payer, elle lâchait, il y a eu des problèmes cette nuit dans la Médina, d’après les journaux c’étaient des voyous. Ils habitaient juste en face, lui dit- il, ils étaient plutôt du genre calme, ils recevaient des amis dans la journée, ils buvaient du thé. Ils me saluaient toujours, répondit le commerçant. Il y avait toujours un monsieur bien habillé à l’européenne. Il repartait toujours après la prière, Salat El Icha,Il fut convenu qu’Abdéramane rétablit et Zohra surveilleraient un certain temps les logements, au cas où le dandy referait surface. Zohra commença la surveillance, habillée d’un niqab la couvrant entièrement seuls ses yeux perçaient au travers du voile noir. Ses mains étaient également recouvertes de gants fins également noirs. Elle faisait plusieurs fois les étalages ouverts de la Médina. L’attente fut longue mais c’est pendant la surveillance d’Abdéramane, qu’il repéra un individu bien habillé effectuez des allers et retours devant les logements. Il s’attabla dans un minuscule café de souk. Il s’assit résolument, commanda un thé et surveilla sans en avoir l’air les cent pas du dandy. Il téléphona à Zohra qui arriva trente minutes après, habillée du niqab, elle s‘assit également sur une chaise du minuscule café. Elle enregistra le manège de l’individu chaussé de chaussures vernies noires. Habillé d’une manière chic, une chemise blanche cravatée de bleue, son costume provenait probablement d’Italie, gris, bien coupé. Le vendeur de chaussures l’aperçut et le salua, il le salua en retour. Zohra et Abdéramane savait maintenant que c’était bien l’individu recherché. Il ouvrit la porte et monta l’escalier. Zohra et Abdéramane le montèrent à leur tour en fermant la porte derrière eux. Les craquements du bois avertirent le dandy. Ils choisirent la porte de gauche, le quidam était là assis sur le lit un pistolet à la main. Zohra et Abdéramane, jetèrent leur arme sur le plancher. L’homme rassuré demanda d’un air rogue, que voulez- vous ? Zohra laissa glisser ses mains sur le niqab, en signe d’allégeance. Elle accrocha sa main gauche sur le déclencheur du pistolet pneumatique, il ne s’attendait pas à cela, sans bruit le dandy s’écroula sur le tapis, une aiguille d’acier de trois millimètres de diamètre lui avait percé le cœur. Il était clair qu’il recherchait quelque chose malgré les fouilles de la police, lié aux attentats programmés. Il fallait trouver ! Zohra pris son identité dans son portefeuille. Il s’agissait de Raymond Bastir né à Lille. Encore une étrange coïncidence. Zhora et Abdéramane se partagèrent le travail, chacun son logement, rien ne devait leur échapper. Le carrelage du sol inspecté, ne laissait aucune trace d’aspérités suspectes Les plinthes ne recélaient aucune cachette. Les meubles avaient dû être inspecté de bas en haut par les spécialistes de la police. Ils les fouillèrent quand même sans plus de résultat. Pourtant il y avait une raison de la présence de l’individu armé dans le logement. Le plafond était une dalle en béton. Il n’y avait rien. Zohra était convaincue que l’un de ces logements cachait un indice important. Elle ouvrit la fenêtre, les volets restaient clos. Sur un volet, une des lames de trois centimètres sur cinq de large semblait avoir du jeu et décollée de l’ensemble des lames. Avec un couteau, elle souleva aisément la lame et la sépara de l’ensemble. Mise sur la table, elle était creuse, son épaisseur était en trompe l’œil. Des documents soigneusement repassés pour entrer sans mal dans la lame furent retirés ainsi qu’un téléphone portable plat par Zohra. Abdéramane, fila dans le second logement voir s’il y avait également ce piège, c’était négatif. Zohra avait les seuls documents précieux qui permettront d’aller plus loin après lectures et études ! Zohra ajusta son niqab et accompagné d’Abdéramane, ils prirent le chemin du retour, en prenant soin de laisser la porte d’entrée ouverte. Le Matin du lendemain titrait en première page, que fait la police, un autre meurtre perpétré dans le logement de la Médina ? Pourquoi ces logements n’ont-t- ils pas été surveillés ? Ali Benzémane le journaliste vedette du quotidien releva que ces meurtres étaient parfaitement identiques, planification, action et disparition des assassins sans laisser de traces ! Ce sont des effaceurs au même titre qu’une gomme sur un trait de crayon. Il n’en fallut pas plus pour que tous les journaux titrent, la gomme a encore frappée. Abdéramane et Zohra rejoignirent la boutique et se présentèrent devant le colonel. Le téléphone sera ausculté par les techniciens de la boutique et les documents prendront plusieurs jours pour vérifications et recoupements indispensables à la poursuite de l’enquête, avec l’identité du suspect supprimé par Zohra. Zohra et Abdéramane étaient restés à la boutique. Abdéramane s’entraînait au tir, Zohra en profitait pour être toujours à niveau dans le close combat avec un maître marocain de la discipline, s’appuyant sur des techniques mises au point par W.E. Fairbairn durant la deuxième guerre mondiale et largement modernisées pour être beaucoup plus dangereuses pour le ou les adversaires potentiels. Au troisième jour le colonel Abdou Mélik les fit appeler. Sans préambule, il leur dit, votre Raymond Bastir est en fait un extrémiste musulman appelé Bachir Majoub, déjà interpellé pour des propos à vocation radicale. Il avait disparu de Lille depuis quatre années, il ne serait pas impossible qu’il ait aidé Abbès MATZAM à trouver des comparses au Maroc. C’était une figure radicale connue à Rabat, mais rien ne pouvait lui être reproché, aucune voie de fait, ses rencontres étaient notées mais la police n’avait pas conclu à une dangerosité immédiate. Les documents sont importants, ils permettent de corréler entre eux les actions qui étaient prévues. Le point important est le décryptage du téléphone portable. Nos techniciens ont découvert quatre appels au même numéro, ces quatre appels aboutissent tous d’après nos recherches chez des individus recherchés pour leur extrémisme et leur dangerosité. L’un de ceux-ci a participé aux attentats de Tunis. Nos techniciens ont logé ces crapules, vous trouverez dans ces dossiers leurs noms leurs adresses et leurs habitudes. Bachir El Baz l’artificier de Tunis gîtait à Kénitra boulevard Hassan II à l’hôtel Mamora. Apparemment paisible Il ne se faisait pas remarquer. Patron d’un petit garage, il avait des fonds en suffisance pour régler l’hôtel chaque mois, rubis sur l’ongle. Il utilisait une automobile C5 garée au sous- sol de l’hôtel. Plutôt jovial, il passait parmi les personnels de l’hôtel comme un client agréable, souriant et n’oubliant pas les pour boire. Ali Benkirad était un restaurateur installé à Salé depuis des années juste à côté de la mosquée. Son commerce fonctionnait bien, sa carte attirait la petite bourgeoisie de Salé. Son restaurant était niché dans un bâtiment historique tout à côté de la Grande Mosquée Masjid Al Adam dans le quartier piétonnier de Talaâ. Ali Benkirad était marié et avait deux enfants. Estimé dans le quartier, il apparaissait comme l’une des figures importantes de Salé. Créateur et sponsor d’un club de foot, il rayonnait parmi les jeunes, tous amateurs de foot ! Adam Béjued était un truand radicalisé auteur des basses œuvres de la pègre, la police n’avait jamais pu le coincer. Intelligent, rusé et retord il était dangereux. La police le surveillait pour sa radicalisation. Il habitait dans le ghetto de Tabriquet à Salé. Rachid ben Chémoud, était chimiste à l’hôpital Ayachi de Salé rue Sidi Bouhaja, il occupait un poste important dans les analyses des malades. Il avait été repéré comme radical, mais là aussi la police n’avait rien de précis, il était sous surveillance. Il habitait dans un logement de Kwass Kénitra à Salé. Les quatre avaient des logements de proximité, seul Bachir El Baz se trouvait éloigné de Salé. Il va falloir agir en commençant par Adam Béjoued, son élimination passerait pour un règlement de compte. Le bidonville de Tabriquet était le plus grand de salé, il n’était pas question de s’aventurer à l’intérieur des ruelles étroites et sécurisées par les habitants. Il n’y avait aucun renseignement sur ses habitudes dans le fichier. Il fallait trouver une solution. Abdéramane se décida à aborder une jeune prostituée du bidonville discrète qu’il avait quand même repéré lors de ses nombreux guets, posté au café en face du Ghetto. Elle l’amena sur le chantier qui jouxtait le ghetto, le gardien du chantier avait un mobil home qu’il louait à Fatima. Elle poussa Abdéramane à l’intérieur, elle se déshabilla et invita Abdéramane sur la couche du gardien. Il lui remit les cinq cent dirhams demandés. Il mit dans sa main gauche, cinq cent autres dirhams supplémentaires et lui demanda tout de go, j’ai besoin de voir Adam pour de la cocaïne, mes clients m’ont dit qu’Adam vendait de la came. C’est urgent je n’ai plus de marchandise ! Fatima se saisit de l’argent et demanda à Abdéramane de revenir le lendemain. Il lui faudra revenir dans le mobil home, avec cinq cent dirhams, elle aurait sans doute des renseignements à lui donner. C’était un jeu dangereux, Zohra servirait de couverture tout près du mobil home. Le lendemain, Fatima arriva, elle lui réclama les cinq cent dirhams avant d’entrer dans le mobil home. Attend, lui dit- elle il va arriver. Le temps passait, Abdéramane pensait qu’il s’était fait posséder, c’est alors que l’on frappa à la porte, Fatima donna l’ordre d’entrer, c’est un garçon de dix ans qui apparut dans l’encadrement de la porte. Adam te demande combien tu veux ? Effectivement, Adam était rusé, il ne se montrait pas facilement, la confiance n’était pas son fort ! J’aurai besoin de cent grammes, au coût du jour cela fait 70.000 dirhams. J’attends ici je ne veux payer qu’à lui ! Ce n’est que le soir que deux hommes entrèrent dans le mobile home. Ils étalèrent sur la table du gardien la coke toute blanche. Un homme petit et chauve avait un pistolet à la main droite, l’autre regarda Abdéramane, yubsiq, crache, lui dit- il, c’est tout ce qu’il a pu dire, Zohra l’avait définitivement couché avec une aiguille d’acier dans le dos, l’autre homme sans doute Adam eut une réaction mais une autre aiguille lui transperça sans bruit le crâne. Fatima se cacha sous la couverture de peur d’être la prochaine cible. Zohra et Abdéramane prirent la fuite en laissant la drogue sur la table. Pour une fois le colonel les félicita. Le lendemain, Le quotidien Le Matin titrait, La Gomme a encore frappé, deux malfrats ont été abattus dans le bidonville de Tabriquet, de la cocaine étalée sur la table du gardien de chantier avoisinant. La guerre des maffias de Salé est maintenant officiellement ouverte, six hommes abattus en une semaine, qu’elle est la maffia qui nettoie ainsi ses concurrents ? La police indiqua qu’une nouvelle arme était employée par la Gomme, sans doute un pistolet pneumatique qui envoyait des aiguilles d’acier, dangereuses jusqu’à cinq mètres. Zohra habillée d’une blouse blanche et d’une coiffe d’infirmière se dirigea vers le laboratoire d’analyses, elle avait un bocal à la main, elle demanda à voir Rachid Ben Chémoud pour lui remettre le flacon, quand il s’approcha à quelques mètres, il s’écroula percé par une aiguille d’acier propulsée par le pistolet de Zohra placé dans la poche de sa blouse. Le Personnel se précipita craignant une crise cardiaque. Zohra disparu tranquillement de par l’agitation du personnel. Le Matin faisait son gros titre avec Meurtre à l’hôpital Ayachi du chimiste responsable des analyses, le cœur percé d’une aiguille d’acier. La Gomme aurait- elle encore frappée ? Rachid Ben Chémoud avait- il des relations avec les trafiquants de drogues ? Lors de l’autopsie l’aiguille avait été découverte dans son cœur. La police s’inquiétait de la tournure des évènements et ne parvenait pas à trouver une piste sérieuse. Le restaurant d’Ali Benkirad était plein comme d’habitude. Zohra et Abdéramane avait trouvé une table libre. Abdéramane n’était pas un agent, c’était un commando parachutiste employé par le colonel pour son efficacité à l’intérieur de la boutique et aussi pour couvrir si besoin était un agent. Le repas était copieux, le tagine au bœuf était bien préparé. Ils finirent par une glace au café. Quand le garçon arriva avec l’addition, Abdéramane lui demanda d’appeler le patron pour le féliciter. Ali Benkirad arriva près de leur table le sourire aux lèvres, soudain, il s’écroula au pied de leur table, Abdéramane et Salma se précipitèrent pour l’aider, mais Ali Benkirad était inerte. Ils profitèrent de la panique, dans les cris pour s’évader. Zohra l’avait touché encore une fois en plein cœur avec le petit pistolet pneumatique. Bachir El Baz, avait disparu, il avait quitté l’hôtel précipitamment, sa C5, n’était plus là également. Son petit garage était fermé, Bachir s’était enfui en ayant compris que ce serait son tour. Cela posait un problème pour le retrouver. Abdéramane et Zohra firent un tour du garage. Rien de spécial à signaler, ils décidèrent d’entrer la nuit dans le garage et voir si des indices étaient encore visibles. Ali Benzémane, le journaliste vedette du Matin, comparait Salé à Chicago des années mille neuf cent vingt- cinq. Ce titre accrocheur ne laissait pas insensibles les marocains. La bande mafieuse de la Gomme était d’une efficacité remarquable. Disons- le tout de suite écrivait- il, une efficacité toute militaire. Où vont-ils s‘arrêter ? Zohra remarqua un fourgon Renault blanc rangé devant le garage, il était déjà là le matin. Sans aucun doute, la police surveillait les lieux, ayant fait le lien entre tous ces incidents violents. Ces véhicules étaient équipés d’instruments sophistiqués permettant de voir et d’enregistrer à l’extérieur du véhicule Zohra renonça, elle passa devant le garage sans s’arrêter. La police ne lâchera pas le morceau, elle surveillera le garage au moins durant un mois encore par différents moyens. Il fallait abandonner l’idée d’entrer dans cet espace. La piste s’arrêtait là ! Rendus à la boutique, Zohra et Abdéramane recherchaient les moyens de retrouver Bachir El Baz sans y parvenir. Le colonel les réunit dans son bureau, Bachir est originaire de Sidi Yaya une commune du Gharb, tout proche de la boutique nous devons pouvoir retrouver des membres de sa famille et découvrir sa retraite. La famille El Baz à Sidi Yaya occupait une position dominante dans la confrérie des commerçants. Tous ses membres possédaient un ou plusieurs commerces qu’ils mettaient en gérance auprès de leur proche famille, plus jeune, cousins et neveux. Zohra et Abdéramane eut l’idée de la provocation en se présentant au garage d’Ismael El Baz. Sous prétexte de gonfler les pneus de leur automobile, Zohra lui dit, j’ai vu que vous portez le même nom que le garagiste de Kénitra, j’habite dans l’immeuble d’à côté. Ismael fit semblant de répondre au téléphone, lui permettant de ne pas répondre à la question. Ils s’éloignèrent, rangèrent l’automobile le long du trottoir au coin de la rue. Ne pouvant plus être repérés, ils attendirent la suite. Vingt minutes plus tard, une C5 noire sortie de nulle part s’engagea sur la route, il y avait bien eu collision entre les deux garagistes. La BMW de la Boutique conduite par Abdéramane pris en chasse la C5 de façon que Bachir s’en aperçoive rapidement et commette une erreur. Celui-ci accéléra au-delà de la sécurité, la route de Dar El GUEDDARI était en mauvais état. Abdéramane accéléra encore pour se rapprocher à 100 mètres de la C5. Bachir enfonça le pied sur la pédale de l’accélérateur, la C5 bondit au maximum de sa vitesse. Arrivé sur le pont du chemin de fer qui possédait une forte convexité, la C5 décolla de la route, s’envola au- dessus de la rambarde de sécurité et explosa six mètres plus bas sur les rails d’acier et le ballast de pierres de carrières. Abdéramane avait prévu le scénario, la BMW avait ralenti bien avant le pont. La C5 était en flammes. Zohra envoya de suite un coup de téléphone anonyme pour aviser les pompiers de l’accident sur la voie ferrée de TANGER et fermer la voie. Abdéramane et Zohra retournèrent voir Ismael qui loin de se douter de l’issue dramatique de Bachir était resté tranquillement dans son garage. Abdéramane et Zohra le poussèrent à l’intérieur de son garage. Il se rendait compte qu’il se trouvait dans une situation critique, il réagit rapidement et violemment. Zohra reçut un coup de pied terrible sur la cuisse, elle chancela incapable de poursuivre le combat. Abdéramane combattit dix minutes encore, Ismael était un professionnel du close combat. Il fallait en finir, Zohra sortit son pistolet à aiguilles, l’une d’elles se ficha dans le crâne, une autre en plein cœur. Ismael s’écroula. Le lendemain, le Matin titrait, un accident spectaculaire s’est produit sur la route de Dar El GUEDDARI sans doute à cause d’un excès de vitesse, le chauffeur s’est retrouvé pris au piège dans sa voiture tombée sur la ligne de chemin de fer, Rabat – Tanger. Son véhicule a pris feu, le chauffeur est décédé. En deuxième page, Ali Benzémane relatait la nouvelle action de La Gomme à Sidi YAYA. Un paisible garagiste retrouvé criblé d’aiguilles d’acier, lapolice fait ce qu’elle peut mais La Gomme lui échappe toujours. Le colonel étant prévenu, Abdéramane conduisit Zohra qui souffrait du coup reçu à la cuisse à la clinique Aljahanamia de SALE. A peine arrivés, prise en charge par une équipe médicale spéciale sous le signe Secret Défense, Zohra fut conduite, recouverte d’un drap blanc des pieds à la tête, dans un local aménagé pour ce genre d’affaires. Le personnel était un personnel militaire tenu au secret. Les infirmières déshabillèrent Zohra sur une table amovible tournante à trois cent soixante degrés pour les examens radiologiques. Le bourdonnement discret de la machine indiquait le travail de l’équipement radiologique. Recouverte du drap jusqu’en haut du corps, elle se retrouva devant le Colonel Ahmed CHARWKI, spécialiste en traumatologie et directeur de la clinique. Il n’ignorait pas les activités du colonel, une grande et longue amitié liait les deux hommes depuis la guerre du Golf. D’une grande intelligence, la présence de Zohra le confortait dans son appréciation, il avait devant lui, La Gomme. C’était une déduction mais le message du colonel l’avait conforté dans cette analyse. Bon lui dit –il, tu vas avoir des grandes vacances mon petit lieutenant, au contraire du colonel, il tutoyait presque tout le monde du caporal aux médecins chefs. Rien de cassé mais le coup a été très dur, tu as une poche de sang qui compresse ton muscle déplacé qui te fait souffrir, nous allons te soutirer le sang, ensuite deux à trois fois cette nuit nous viendrons te mettre de la glace sur la cuisse. Tu vois les recettes de grands-mères ont encore du succès. Le kiné passera tous les jours te faire des massages pour rétablir la flexibilité du muscle, ensuite au bout d’un mois tu entameras ta rééducation. Il te faudra deux à trois mois pour retrouver ton complet équilibre. Pour l’instant, pas question de bouger, sois sage mon petit lieutenant. Le colonel Ahmed CHARWSKI disparu, une infirmière lui fit une piqure pour soulager la douleur. Zohra s’endormit pour de grandes vacances ! Toute la nuit elle rêva à ce qui lui était arrivée, sa science du close combat aurait dû éviter cette blessure, d’habitude elle était intouchable dans un combat de prêt. Ismael était un maître comme elle n’en avait jamais rencontré. La piqure réveillait en elle les souvenirs depuis son entrée à l’école militaire royale de Meknes, quatre années, sortie major de sa promotion avec un diplôme d’ingénieur en électronique et un brevet de parachutiste avec vingt et un sauts à trois mille cinq cent mètres. Au réveil, tout se mélangeait, sa tête lui faisait mal, elle n’arrêtait pas de penser à cette situation au point de se sentir coupable. Quelle avait été son erreur pour qu’il puisse la frapper si fortement à la cuisse ? Trop sûre d’elle, c’est cela, trop sûre d’elle, elle a laissé Ismail prendre le dessus alors que c’était à elle d’attaquer la première comme au KATANGA en son temps, mais elle ne s’attendait pas à ce que ce garagiste soit un pro du combat de rues ! Le colonel CHARWSKI lui avait dit qu’il lui faudrait quatre mois pour se rétablir complètement, s’était impossible il fallait que l’enquête fût close. Il fallait continuer le combat. Le capitaine Hanae BOUAB avait faite toutes les campagnes avec le colonel CHARWSKI, elle l’avait suivi à l’ouverture de la clinique ALJANAMIA comme infirmière chef pour les soins mais surtout lors des opérations de chirurgie en traumatologie. A son entrée dans la chambre, Zohra était debout à côté de son lit. Cela n’a pas tardé, le colonel CHARWSKI dès son entrée dans la chambre la regarda d’un air pas commande, il était gentil mais il savait sévir quand il le fallait. Tu commences à m’emmerder mon petit lieutenant, quand je donne un ordre on l’exécute, si non, je vais te foutre à nouveau dans le rang, compris ? Il n’y avait plus rien à dire, il fallait obéir. Le colonel doit se trouver dans une situation inédite, à moins qu’il envoie au charbon un autre agent. Deux fois par jour, un kinésithérapeute lui fabriquait une nouvelle jambe par des massages relativement douloureux. Elle demanda à Hanae de lui apporter un recueil de poésie marocaine. Hanae revint avec un recueil bilingue de Siham BENCHEKROUN romancière, poétesse **A TOI**. Zohra dévora le recueil en un après midi, elle aimait beaucoup la poésie, le MAROC possédait des écrivains de très grand talent. Les jours passèrent, Zohra s’ennuyait l’on approchait de la date à laquelle elle pourrait à nouveau s’entraîner pour faire remarcher sa jambe. Avec un maître elle reprit l’entraînement de son corps par une gymnastique appropriée, sa jambe gauche encore douloureuse ne fut pas épargnée, au contraire, il fallait qu’elle retrouve toute l’élasticité qu’elle avait perdu. Chaque jour, elle subissait une torture corporelle, mesurée par le maître d’armes du colonel. Un mois après elle ne souffrait plus, c’était le moment choisi par le maître d’armes pour qu’elle retrouve complètement l’élasticité de ses deux jambes par des assauts répétés. Zohra recommença à se tenir en équilibre à lever sans difficulté les jambes au-dessus de la tête, à bloquer les assauts du maître d’armes. Elle était redevenue Giselle au ballet de l’opéra. Le colonel Said Kmédane était anxieux des nouvelles provenant des services français corroborés par les services marocains qui mettaient en lumière un projet d’Al-Quaida de destruction du site de phosphates de Khouribga et du pipeline de transport jusqu’à Jorf Lasfar. Le phosphate étant l’atout majeur du Maroc dans son commerce extérieur, cette information était assez sérieuse pour ne pas la prendre à la légère. Le colonel réuni son équipe de choc autour de lui. La situation se présente ainsi leurs dit- il. Les phosphates marocains emploient quinze mille ouvriers, l’OCP, l’Office Chérifien des phosphates est le premier exportateur mondial de phosphate avec 45% du marché, le deuxième producteur mondial, il rapporte à l’OCP cinq milliards d’euros, c’est un monopole d’Etat, après lavage, le phosphate marocain a une très grande qualité grâce à sa haute teneur en phosphate tricalcique, 80%, employé en médecine. La plus grande mine du Maroc se trouve à Khouribga, le site de transformation du produit est à Jorf Lasfar, transporté il y a quelques années par le chemin de fer. Ors la direction de l’OCP, éclectique à fait poser sur cent quatre- vingt- sept kilomètres un **Slurry Pipeline**, minéroduc, permettant de transporter le minerai par voie humide avec quatre- vingt pour cent d’économie, sans oublier des économies importantes sur les gaz d’effet de serre de l’ordre de sept cent dix mille tonnes. Ce minéroduc transporte, jusqu’à trente- huit mille tonnes de phosphate humide. Devant les différences de hauteurs de terrains importantes sur le trajet jusqu’à Jorf Lasfar, les techniciens et ingénieurs de l’OCP ont conçu une immense station de pompage, de cette façon, cette station résout complètement les problèmes de pentes et contre pentes sur les premiers trente kilomètres. Ensuite la gravité naturelle permet au pipeline de passer de sept cent soixante- quinze à soixante- six mètres ! Des pipelines secondaires existaient également des laveries du phosphate à Khouribga. Les officiers du SIA, (Service d’Informations et d’Actions) nouveau nom donné à la FAIA par le Ministère concerné, attentifs à la carte présentée par le colonel se représentaient les difficultés de situer l’onde de choc qui serait créée par les terroristes d’Al-Quaida. Zohra, rétablie de sa blessure posa deux crayons sur la carte, l’un sur la station de pompage, l’autre sur le point de jonction entre la voie humide du minerai et gravitationnelle. Ce point ne devrait pas être très difficile à localiser avec les instruments de géolocalisations, de mesures, des lunettes spéciales permettront de localiser ce point ! Des données envoyées aux deux satellites marocains, **les Pléïades** construits par Thales, permettront à la SIA d’avoir un avantage stratégique sur Al-Quaida ! C’était encore une action en concertation avec le SIA ou Zohra ne serait pas seule à décider ! Les ouvriers de l’OCP sont mis à contribution pour signaler toutes anomalies ou intrusions suspectes dans le périmètre du pipeline. Ils ne devaient surtout pas intervenir, ce n’était pas leur rôle, juste continuer leur travail habituel de suivre le tracé du pipeline pour trouver si besoin une faille dans ce moyen de transport. Un hélicoptère de la SIA avait fait le tracé du pipeline, à l’aide d’instruments sophistiqués, sa profondeur et l’endroit exact ou la gravitation prenait le relais de la voie humide via la station de pompage. Le repérage était précis comme un point sur un bateau ou un avion, Ces points avaient été communiqués aux deux satellites. Les ouvriers de l’OCP, retrouvèrent l’un de leur collègue assassiné, le 4/4 avait disparu, c’était signé Al-Quaida ! La SIA devait se concerter pour frapper fort et vite. Il était impossible de déployer des milliers d’hommes sur les deux cent kilomètres du pipeline ? Il fut convenu d’enterrer tous les cinq cent mètres au- dessus du pipeline, des émetteurs puissants et ultra sensibles qui indiqueraient à la SIA l’approche d’individus à cinq ou six cent mètres du pipeline. En plus, une vingtaine d’hommes de la SIA monteraient la garde en permanence sur le point de jonction du pompage et gravitationnel, d’autres seront de faction sur la station de pompage. Ce système fonctionna parfaitement les terroristes furent localisés, des tirs nourris trouèrent la nuit, ils perdirent deux des leurs, heureusement les SIA étaient intacts. Les Jeeps prirent le relais, armées de mitrailleuses lourdes, à la poursuite des assaillants. Ceux-ci prirent la fuite dans la nuit et dans les dunes. Il fallait absolument les localiser. Le jour sera le bienvenue, ils ne pouvaient pas être bien loin ! Quand le jour se leva l’hélicoptère repéra les suspects, ils étaient bien là ! L’hélicoptère après avoir embarqué la troupe de la SIA les déposa près des terroristes abandonna la chasse. Les hommes de la SIA engagèrent le combat avec détermination, liquidant la moitié des moudjahidines. Les émetteurs continuaient de protéger la zone, une nouvelle tentative eu lieu sur la station de pompage sans résultat, un membre de la SIA fut blessé. Les membres de la SIA, habitués à l’attaque, se trouvaient d’un seul coup retranché, revenus au point de départ, allant à l’encontre de leurs habitudes de soldats, de mokhazni. Au bout de deux jours, ils reçurent l’ordre d’abandonner le terrain, récupéré par une brigade de chars légers, décision prise par le Ministère de l’Intérieur, Le pipeline était d’une importance vitale! Les deux satellites pléiades signalaient à l’Etat Major, des mouvements de troupes au-delà du massif du Siroua des mouvements de peu d’hommes, une centaine mais avec des 4/4 venant du Mali, suffisamment pour inquiéter les SIA, et si les supposés attentats sur le pipeline étaient là pour cacher les véritables motivations des moudjahidines ? S’attaquer à une ville comme Ouarzazate, ville touristique, ce serait une tragédie ! C’était insensé, ils ne pouvaient pas passer inaperçus, même la nuit? La décision fut prise d’aller au contact s’il le fallait. Un Hercule C130 s’envola avec quarante hommes de la SIA et de Zohra au commandement de par son grade. Au- dessus de la chaine du Siroua les indications des satellites étaient précieuses, les terroristes restaient dans les montagnes, près du col de Tizi-n-Tichla. Au- dessus du site concerné tous les membres de la SIA habillés de gris s’élancèrent dans le vide. Les parachutes de couleur sombre s’ouvrirent à trois cent mètres du sol. Regroupés, ils roulèrent les parachutes et les enterrèrent avec précaution dans le sable. Fortement armés de Bazooka et des G36 E, à la ceinture des Beretta 92 FS pour des tirs de courtes distances avec des chargeurs de 15 coups de 9 millimètres. Des grenades également accrochées à la ceinture feraient du dégât en cas d’intervention. Ils se dirigèrent de nuit vers le point indiqué par les deux pleiades, ils avaient sauté suffisamment loin pour ne pas être repérés par les terroristes. Au petit matin, ils se camouflèrent, recouverts de sable ils étaient indiscernables ! Ils reprirent leur marche, la nuit venue, la boussole dernier cri de Zohra indiquait le chemin, en plus elle enregistrait tous les sons à cinq- cent mètre à la ronde, véritable révolution technologique, création du bureau d’analyses techniques et technologiques de la Boutique. Un bruit se fit entendre sur la gauche de leur groupe, elle demanda à Amhed de voir, de se servir s’il le fallait d’une arme blanche pour éviter la détonation et leur repérage. Amhed revint, ce n’était qu’un Tays, une chèvre, Inch Allah. Encore une nuit, cachés protégés par une couverture sous le sable avec l’alarme de la montre de Zohra. Le jour venu, les deux pleïades indiquaient un changement de direction des membres d’Al Quaida, semblant s’infiltrer en Algérie, il n’en était pas question, il fallait abattre cette troupe avant qu’elle se réfugier en Algérie. Eux aussi changèrent de direction avec la volonté de les abattre rapidement. Grâce aux deux satellites Pleïades, ils pouvaient les suivre relativement facilement. Le contact était imminent Zohra disposa ses hommes munis de bazooka, les flammes sortirent des canons, les Jeeps tombèrent en lambeaux, les grenades nettoyèrent ce qui restaient comme matériels. Les terroristes répliquèrent aux fusils mitrailleurs, les hommes de la SIA anéantirent un certain nombre de ces mercenaires. Les autres prirent fuite, une longue traque commença alors ! Amhed avait été tué dès la riposte d’Al Qaida, il fut enterré dans le sable. Il restait vingt- neuf membres du groupe de la SIA ils séparèrent en deux dans le but de les prendre en tenaille, en évitant le contact tant que les deux groupes ne seraient pas présents ! Zohra prévint le colonel du premier contact et de la mort d’Amhed. Les membres d’Al-Quaida connaissait bien le terrain, ils disparurent une nouvelle fois Zohra demanda alors au colonel d’affréter un Transall c-160, équipé de drones, la frontière algérienne était trop près, L’équipe de Zohra risquait de perdre le contact. Message reçu. Quelques heures plus tard des flammes s’élevèrent dans le sable, l’équipe de Zohra intervint à son tour, elle ne trouva plus rien, Inch Allah. Un sale boulot avait été fait, mais il fallait le faire pour la sécurité du Maroc. Le Transall avait atterrit dans une zone accessible en attendant Zohra et sa troupe. Le transall au cours des années après sa mise en service, avait rendu de nombreux services depuis 1970. Le Maroc attendait son premier Air Bus A400 M pour remplacer le Transall devenu trop vieux ! Le Transall a été d’un secours particulier aux armées qui l’employaient, doté de deux turbos propulseurs relativement silencieux Rolls Royce de 5665 chevaux, pouvant atterrir sur des pistes de fortunes, surtout au Maroc, c’était un atout important en opérations. Il décollait sur mille mètres et se posait sur six cent mètres. Cet avion franco-allemand pouvait embarquer 87 parachutistes prêts aux combats, largués par deux portes latérales arrière. Le Transall se posa à Casablanca loin de la zone de transit. Un rendez -vous d’instructions attendait l’équipe de Zohra avec le colonel. En peu de mot, il résuma la situation, cela avait été un échec, dans le sens de la complexité de l’opération, l’envoi du drone, de l’artillerie légère coutaient une fortune, il faudra revoir à l’avenir le système des opérations pour te tels cas ! Poussez s’il le fallait dans les pays riverains tels que l’Algérie, la Mauritanie, plutôt que d’engager un tel matériel, les équipes du SIA avaient les capacités requises pour cela Zohra pris ces critiques pour elle, sans doute n’avait -elle pas prise toutes les mesures entourant cette opération ? Le colonel avait été clair : rester dans la clandestinité, toutes autres configurations, n’était pas du ressort du SIA et encore moins de la boutique ! Le MAROC était constamment ciblé par les terroristes après l’épisode du minéraloduc, des renseignements inquiétants provenant de la sécurité du territoire sur les zones côtières du MAROC. Les zones côtières du Maroc sont ou seront sujettes à prospections dans les mois, les années qui viennent. Devant l’avance prise par l’Espagne concernant les prospections de pétrole au large des isles Canaries, à deux pas des côtes marocaines, le Maroc se dote d’une petite flotte de bateaux océanographiques achetés à la France. Ces navires océanographiques permettront de délimiter sérieusement la frontière maritime du Maroc et des Canaries. Cette flotte océanographique relèvera directement de l’Inspection Générale de la Marine royale. Avec l’aide de la France, elle aidera à la confection d’une carte pour documents scientifiques, étoffant les demandes marocaines devant la Commission des limites du plateau continental, (CLPC), conséquences du feu vert donné par l’Espagne sur les recherches de la compagnie REPSOL pour une prospection de 60 kilomètres de la côte ! Le colonel rappela aux agents du SIA toutes les conséquences géostratégiques du problème : Les pêches-exploitation en limite des 12 miles, (22 kms), base du territoire national calculé des côtes du Maroc en mer basse, comme territoire national, il est soumis à contrôles. La ZEE, (zone Economique Exclusive) s’étend jusqu’à 200 miles des côtes, (366 kms). Cette zone est exploitable avec explorations possibles. A contrario, aucun pouvoir n’est possible sur les navires s’y trouvant ! Le capitaine français du premier navire, n’ayant pas été encore baptisé, arrivé à SAFI il y a quatre jours, Henri Breteuil, a été assassiné hier personne n’en a encore parlé ! Nous attendons les services français de la DGSE, (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), pour travailler avec eux. Nous nous reverrons demain pour cette triste affaire du bateau, en attendant je vous demande d’être attentifs à la nouvelle innovation de nos services technologiques. Ils ont créé un instrument exceptionnel concentré dans une montre de cinq centimètres sur trois. Ayoub technicien de la Boutique était chargé d’expliquer aux agents les fonctions de cette montre. D’abord elle était confectionnée en titane, résistante aux chocs, aux feux, à l’eau y compris à l’eau de mer. Une couche d’or fin recouvrait la boite de la montre. Sur le cadran, l’heure mais aussi une boussole. Le bracelet extensible était fabriqué, nous garderons le secret au Service en fibres tressées avec des fils en titane. Ce bracelet était en fait une antenne réceptrice et émettrice automatique via les deux Pleïades marocaines qui se promenaient à neuf cent kilomètres d’altitude autour de la terre. Technologie de pointe réussie par les chercheurs du SIA ! Ils ont modifié, se référant à l’I Phone IOS4 qui permet de suivre à la trace son propriétaire, celui-ci modifié et instrumentalisé par le Service permet d’exécuter systématiquement et en permanence des photos de l’agent et de son environnement, assurant ainsi sa sécurité mais aussi d’avoir des informations en temps réels ! En plus le Service a ajouté un gadget un faisceau lumineux qui provoque une perte de conscience chez celui qui le reçoit. Ce faisceau se recharge en une heure automatiquement ! Le fin du fin termine Ayoub, quand vous aurez mis la montre à votre poignet, votre code génétique sera inscrit dans le titane, personne ne pourra plus avoir vos informations. Zohra et les autres agents, enlevèrent leur montre personnelle et s’équipèrent de ce monstre technologique. Zohra lui donna un nom en l’honneur d’Ayoub, Ayo, court, facile à retenir ! Georges Banel et André Dussot, agent de la DGSE parlaient couramment l’arabe, l’espagnol et l’anglais au diapason des agents du SIA. Henri Breteuil était un marin très expérimenté, dit- il, commandant en second d’un petit sous- marin atomique d’attaques et de reconnaissances **Le Trublion**, il avait des références particulières qui auraient pu aider le Maroc dans ses recherches pétrolifères. Cet assassinat était grave pour la France, grave pour le Maroc. Durant cette conférence, le colonel s’interrompit quelques secondes comme pour avaler un verre d’eau et dit, Paul Defraie le géologue a été découvert assassiné ce matin ! L’ordre immédiat a été de cantonner avec une surveillance accrue tous les techniciens et marins à bord du bateau océanographique. Les deux techniciens les plus importants avaient disparus. Deux pistes s’offraient aux enquêteurs, l’une en France de l’autre côté de la Méditerranée et l’autre au Maroc. Les deux enquêteurs de la DGSE s’envolèrent pour La Rochelle lieu de construction du navire océanographique. Le colonel élimina la responsabilité de l’Espagne dans ces meurtres, les frictions entre les deux pays sur les frontières maritimes ne pouvaient en aucun cas laisser à penser à une action des Services spéciaux espagnols ! Le bateau fut baptisé **Ahlan**, Bienvenue. Il a été décidé par les plus hautes autorités du royaume de mettre aux commandes du navire le commandant Khalil Kabdi, commandant de corvette et ingénieur en transmissions. L’équipage sera constitué complètement de marins et officiers de la marine royale. Le capitaine Ibrahim Nacer géologue aura la lourde tâche de piéger les sites du sous- sol pouvant receler du pétrole par des vibrations acoustiques à travers le sol sous- marin. Le deuxième navire sera également commandé et doté de marins de la marine royale, à eux de délimiter exactement le territoire maritime marocain. Il arriva à la fin de la semaine commandé par Ibn Mabrouk géophysicien, cartographe, secondé par Malek Saoud également cartographe et spécialiste des fonds marins. Dès son arrivé il fut baptisé par l’Amiral Ahmed Souss, **Ibn Battouta**. Les deux navires et leurs occupants étaient sous surveillance renforcée. Les deux navires océanographiques prirent la mer sous la protection d’une corvette. Le travail du SIA commençait sans beaucoup d’éléments à priori. Comme d’habitude le Maroc exacerbait les agacements de certains de ses voisins par son dynamisme, sa volonté d’entrer dans le progrès, dans ses rapports amicaux et l’aide qu’il apporte à certains pays. Cela n’allait pas sans conséquence, des organisations criminelles, terroristes oeuvraient dans la clandestinité pour saboter des entreprises nationales ou créer des attentats sur le territoire national. Le colonel penchait pour cette version, d’autant que le gouvernement libyen avait sollicité l’aide du Roi Mohamed VI pour qu’il soutienne l’expérience libyenne. Cela faisait beaucoup et difficile à accepter pour Al-Quaida, AQMI, le Front Polisario de plus en plus isolé, faisant place à une opposition des plus vives des jeunes du Sahel regroupés en association, prisonniers avec leurs familles au camp de Tindouf. Le MUJAO, (mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest), était également un adversaire répertorié auprès des Services marocains ! Cela faisait beaucoup d’interlocuteurs possibles pour ces deux meurtres de techniciens français. Zohra, refaisait les chemins empruntés à Safi par les deux techniciens dans l’espérance d’un détail. Les deux agents français avaient fait choux blancs pour le moment à La Rochelle. Paul Defraie et Henri Breteuil avaient déjeuné et dîné au restaurant **Mabrouk**, (heureux). Leurs discussions avaient été strictement professionnelles, quelles profondeurs allait-il rencontrés sur les fonds marins à investiguer, quelles seront les roches rencontrées, quel sera le périmètre de la zone territoriale du Maroc entre les Isles Canaries et au-delà ? La France avait construit aux chantiers de La Rochelle deux beaux bateaux équipés de matériels sophistiqués et adéquates. Ils parlaient de leurs recherches tranquillement avec une joie non dissimulée. Après chaque repas Paul Defraie rentrait seul sur l’Ahlan, Henri Breteuil allumait sa grosse pipe courte en se promenant sur les quais. Leurs discussions n’étaient pas secrètes, les médias avaient parlé très largement de l’arrivée prochaine des deux navires océanographiques et de leurs travaux. A l’intérieur du Maroc, il existait des jeunes intellectuels venus du parti Bassiste Marxiste ou partisans du Polissario qui aurait pu profiter de la venue du bateau océanographique pour commettre ces meurtres au moment de la célébration du quarantième anniversaire du Front Polissario, marquant ainsi d’une façon éclatante leur opposition à la politique du Roi Mohamed VI sur les territoires du Sahel ! D’un autre côté en France la DGSE a communiqué au SIA, le nom des deux cent français revenus du jihad en Syrie, cinquante avait été arrêtés pour bandes organisées. Cela ne pouvait être que du domaine politique, en plus de l’aide apportée à la Libye, le Maroc jouait un rôle majeur et pionnier dans la coopération Sud-Sud dans les domaines de la sécurité, de l’informatique, des réseaux et des systèmes informatiques prioritaires. André Dussot agent de la DGSE envoya un message au colonel résumant les recherches effectuées. Ils avaient passé au crible avec Georges Banel tous les éléments afférents à la construction des bateaux. L’entreprise, **La Navigatrice**trois fois centenaires est une société digne de confiance, emploie deux cent ouvriers et techniciens de qualité. La Navigatrice appartient à la famille Dupat depuis le 18éme siècle, travaille pour l’Etat français dans la construction de petits ravitailleurs et de navires océanographiques. Tous les ouvriers et techniciens ont livré leurs secrets par les investigations de la DGSE, les noms, les prénoms, leurs adresses, leurs sexualités, leurs conjointes ou conjoints, leurs lieux de vacances, de voyages. Gabriel Ramot soudeur avait été détecté comme homosexuel il fréquentait les boîtes de la région. La douane française corroborée par la douane marocaine faisait état de plusieurs voyages au Maroc par an dans la région de Marrakech. La DGSE le soupçonnait de pédophilie ! Suite à ces informations, André Tussot et Georges Banel mirent les pieds une nouvelle fois au Maroc. Ils écumèrent le milieu homosexuel de la région en quête d’informations. Les agents du SIA interviendront lors de la localisation des partenaires de Ramot. Leur enquête permis de faire la découverte d’un réseau de prostitution d’enfants de dix à quatorze ans, Zohra pris le relais, munie de photos de Gabriel Ramot elle rencontra Hakim Yaya le caïd du réseau. C’était à prendre ou à laisser, c’était vingt années de prison ou une peine allégée s’il donnait des renseignements sur Ramot. Hakim Yaya vendait les enfants pour une durée bien déterminée grâce à un site international internet se cachant derrière un site d’oiseaux ! Il reconnut Ramot qui voulait absolument à chaque fois rencontrer Ahmed douze ans. Zohra en eu mal au cœur, elle dû faire face. Amhed les cheveux tous bouclés confirma les dires de Hakim, il expliqua à Zohra ce que souhaitait Ramot, Zohra avait de plus en plus envie de frapper Hakim, elle était dégoutée. Amhed lui expliqua également qu’il couchait aussi avec un marocain, Ali Kadouche professeur à l’université de lettres de Marrakech. Hakim Yaya disparu mystérieusement de la circulation, le site disparu également des écrans. Ali Kadouche était un professeur respecté, une enquête approfondie du SIA, le décrivait comme ayant été un Bassiste Marxiste du temps de sa jeunesse. Il gardait toute fois des relations avec ses anciens camarades. Via Ahmed, les deux hommes avaient eu des contacts, si Ramot ne pouvait pas lui donner des détails techniques, stratégiques sur le bâtiment océanographique, il a pu lui communiquer les matériels qui seront utilisés sur ce navire et surtout les noms des spécialistes, le commandant, le géographe, qui étaient connus à l’avance par les ouvriers du chantier naval, la date d’arrivée du premier navire ! La piste se resserrait sur le terrorisme marocain. Ainsi à l’occasion des quarante ans de la création du Front Polissario et de la rigidité géopolitique du Maroc en faveur du Sahel, de ce qu’il considérait comme territoire national inaliénable, un groupuscule terroriste a voulu saper l’amitié franco-marocaine et les intérêts économiques des deux pays au prix de deux meurtres spectaculaires. Gabriel Ramot fut arrêté sur les chantiers de la Rochelle et incarcéré pour pédophilie sur plainte du parquet de Marrakech. Zohra se pencha sur le cas du professeur Ali Kadouche, pédophile, amateur de petits garçons, client de Hakim Yaya avait des choses à dire. Zohra prit rendez- vous avec lui, il fallait se méfier de son entourage. A la terrasse du café Azar, Zohra ne prit pas de gants, elle posa directement la question à Ali, - Vous saviez que deux imminents spécialistes de la recherche des fonds marins et des frontières maritimes français ont été assassinés à l’arrivée du navire océanographique à Safi. Je l’ai appris par le journal dit- il d’un air détaché, le Service auquel je suis attaché, vous soupçonne de collision avec un groupe extrémiste marocain. Il se leva d’un bond prêt à quitter l’établissement, c’était sans compter sur Zohra. - Asseyez- vous monsieur Ali Kadouche, nous savons que vous avez rencontré Gabriel Ramot et d’anciens amis de mouvements extrémistes avec la complicité du petit Amhed que vous achetiez pour quelques heures à Hakim Yaya. -Que vient faire cet enfant que je ne connais pas dans cette histoire ? - Vous aimez les petits enfants monsieur le professeur, Amhed a confirmé que vous couchiez avec lui, que vous lui avez demandé de rencontrer Gabriel Ramot. -C’est faux, c’est faux répétait- il à l’envie ! Bien dit Zohra, je vous arrête pour acte de pédophilie et d’appartenir à une bande spécialisée de pédophilie et de pornographie. Ali Kadouche était plus blanc que la farine, il se rassit lourdement, la sueur coulait sur son front, son air professoral avait disparu ! - C’est exact j’ai rencontré d’anciens amis défenseurs du Front Polissario, je leur ai donné les noms des techniciens et le jour de leur arrivée. Vous saviez qu’eux s’en serviraient pour organiser des attentats, vous êtes responsable au même titre qu’eux ! - Vous pouvez vous en sortir lui dit- elle, fournissez- moi la liste et l’adresse de vos amis, vous échapperez à la justice et à la vindicte des parents. Ils sortirent tous les deux, du café Azar, Zohra avait des noms et des adresses. Au détour de la rue, Zohra lui décocha une flèche dans la tête, il s’écroula sans bruit sur le trottoir ! Elle avait sept noms et adresses. Il valait mieux que Zohra continue son investigation et ses liquidations systématiques, les français se tenant en réserve. Kabdi Bennani était ingénieur en informatique logeant rue Abdelouhab Derraq, en face de l’hôpital. Un bel immeuble, au premier étage siégeait le sieur Bennani, elle sonna, Kabdi ouvrit la porte sans méfiance. Zohra se présenta comme un ami d’Ali Kadouche, il la fit entrer et l’invita à s’asseoir. - Kabdi lui dit -elle, vous êtes soupçonné d’avoir trempé dans l’élimination des deux spécialistes français à Safi ? - Qu’est- ce que c’est que cette histoire ? -Ce n’est pas une histoire monsieur Bennani, Ali Kadouche a avoué vous avoir rencontré ainsi que vos six amis vous mettant au courant de l’arrivée du navire et de ses spécialistes! - C’est exact mais ce n’était que des réunions de vieux amis d’université, rien d’un réseau terroriste. Zohra employa pour la première fois Ayo, le faisceau de sa montre, Kabdi s’écroula dans son fauteuil. Elle fouilla dans les tiroirs à la recherche de documents, de lettres ? Elle ne trouva rien, avant qu’il retrouve se esprits, une flèche de Nacira l’endormi pour toujours ! Le lendemain matin elle se posta Boulevard Mansour Eddahbi devant l’immeuble surveillant l’appartement de Kadiri Mounani. Elle avait les photos de tous les suspects. Il ne sorti qu’en fin de matinée, elle en profita pour s’introduire chez lui avec un système électronique mis au point par les laboratoires de la Boutique. Comme pour Kabdi, elle ne trouva rien, Elle s’assit sur le fauteuil de coin pour lui laisser le temps d’entrer. Il entra et se trouva coincé par la surprise, Zohra lui envoya une flèche de Nacira, il s’écroula sur le tapis. Chaque jour elle rendait visite à un suspect, cette fois ci c’était Allal Ben Abderaouf avenue El Fétouaki. Elle l’attendit dehors, habillé d’une djellabah jaune coiffé d’un tarbouche noir, chaussé de babouches jaunes, sa barbe grise longue lui prenait tout le visage. Il était connu de tous, saluant à tour de bras. Avant d’entrer dans la mosquée Koutoubia il entra au cabinet des ablutions puis se prosterna sur le tapis. Zohra ne le revit pas, il s’était échappé par la porte des femmes. Elle avait commise une erreur, devant la mort de ses amis il se méfiait, signe qu’il avait des choses à se reprocher. Serait-ce lui le caïd de la cellule terroriste de Marrakech ? Elle refit le chemin inverse jusqu’à l’avenue El Fétouaki. La nuit venue, elle attendit deux heures du matin pour s’engager dans l’escalier de l’immeuble. Elle prêta son oreille pour écouter à la porte, elle n’avait pas confiance malgré le grand silence. Allal était autre que les deux autres, elle ouvrit la porte tout doucement à l’aide du système électronique élaboré par la boutique. Sans bruit elle s’avança dans la pièce, d’un seul coup la lumière jaillit, en face d’elle Allal armé d’un automatique il allait en faire usage, c’était évident, Ayo lui sauva la vie, Allal s’écroula ! Elle trouva un document dans l’armoire mettant en rapport le groupuscule de Marrakech et Aqmi. Elle le mit dans sa poche et avant qu’il se réveille, lui logea une aiguille dans la tête, Nacira était d’un aide précieuse. Il était indispensable de prendre du temps pour examiner les documents. La lettre était signée d’un cheik d’Aqmi Abdel Souissi, il restait au Service à exécuter le décodage. Les gros ordinateurs du Service mis à contribution donnèrent leurs conclusions en fin d’après- midi. Devant les menaces des forces françaises déployées au Sahel, l’assassinat du commandant des forces du MUJAO, par l’armée française, nous avons décidé de frapper tous azimuts, aucun objectif ne sera inutile, oublié. L’arrivée des navires océaniques est un objectif intéressant, ces navires seront construits à la Rochelle. Organisez- vous pour punir la France d’une manière éclatante<< ! C’était clair, il fallait faire le ménage et vite. Zohra liquida un à un les terroristes, il en restait un, Zakaria Nahlaa. Il avait fui et s’était transformé en nuage. Les renseignements de la boutique donnaient l’adresse d’un frère à Marseille au 19 rue Elzeard Rougier, à deux pas de l’hôpital gériatrique Ehpad. Son frère travaillait dans cet hôpital, marié avec deux enfants, il fallait attendre le moment propice pour agir. Sa femme sortit le dimanche avec les enfants pour faire vraisemblablement ses courses, ils restaient tous les deux à la maison. Zohra pris le temps de sortir son Beretta, frappa à la porte, le frère vint ouvrir, Ayo l’endormit, Zakaria ne s’attendait pas à une intrusion des Services marocains, il reçut une balle du Beretta en pleine tête, Zohra ferma la porte et d’un pas tranquille, pris le chemin de l’aéroport. Le colonel fut avisé du travail et de son retour, la boucle était bouclée ! Les deux spécialistes d’Alhan reçurent les honneurs nationaux à la Rochelle, les autorités marocaines étaient présentes. C’était une période troublée, une affaire en couvrait une autre Zohra se trouvait partout où le MAROC connaissait des difficultés. Avec les trois mille hommes déployés par l’armée française au Sahel pour répondre à la stratégie meurtrière d’Al-Quaida au Maghreb, les services de la FAIA marocaine ne resteront pas inactifs quant aux renseignements à obtenir et à l’élimination de terroristes aidés par les chabab de Somalie, (Harakat Al- Chabab –Al Moudjahidin). L’armée française venait de remporter une victoire en abattant un haut cadre d’Al-Quaida suite à une intervention secrète. Le Maroc en plus de son armée, aiderait les Services français dans leurs actions et vice versa. Des informations faisaient état d’un camp de djihadistes au Sahel côté algérien. Le colonel des FAIA Said Kmédane convoqua ses hommes avec Zohra. La mission était dangereuse, elle devait se faire dans le secret absolu. Les services français feront diversions, la FAIA devra frapper fort et anéantir entièrement le camp, ne rien laisser derrière soi. Il y aurait en transit dans ce camp un très haut responsable d’Al–Quaida Maghreb, Ali Ben Guéri, venu pour une nouvelle organisation d’Al-Quaida. Toujours selon les informations obtenues, ce camp se trouverait à proximité de la frontière algéro -malienne. Le colonel proposa de transporter deux équipes de quatre équipiers par avion militaire jusqu’à Agadir. Un hélicoptère les déposerait à Tan Tan. Là, ils bénéficieraient de deux 4/4 spéciaux équipés d’armements sophistiqués cachés dans un faux plancher et sous les véhicules comme une mitrailleuse Beretta en pièces détachées, des explosifs, des moyens de communications ultra secrets et des moyens de repérage avec antennes. Zohra ferait partie du groupe. Les deux véhicules devront traverser tous les pays qui bordent le Sahel jusqu’au camp des djihadistes. Il était prévu un minimum d’eau et des conserves, pas de feux pour éviter de se faire remarquer. Les 4/4 étaient recouverts d’une peinture anti lumineuses, anti reflets. L’hélicoptère de Alkowat Al Malakiya Al Jawiya Al Maghribia, l’armée de l’air marocaine était au rendez- vous sur un parc spécial, loin des avions passagers en transit. Les huit combattants de la FAP prirent place après les salam alékoum d’usage. L’hélicoptère se posa à Tan Tan quarante minutes plus tard dans les sables suffisamment loin de la ville pour procéder aux vérifications des véhicules, des armements, des moyens de communications, reliés aux deux satellites marocains Pleiades fournis par Thales. Les combattants de la FAIA enfilèrent leurs uniformes gris sable, leurs têtes coiffées d’une cagoule de soie grise pour les vents de sables. Les équipages prirent la route du Sahel Ouest la nuit, guidés par leurs routeurs derniers cris. Ils avaient environ deux mille kilomètres à parcourir de nuit, pas question de se déplacer de jour, de l’Ouest Sahel devenu une entité reconnue, il faudra passer par la Mauritanie, l’Algérie et le Mali, là où normalement le camp des djihadistes devraient se trouver. Ces combattants changent souvent de positions ! Dès leur arrivée dans l’Ouest Sahel, ils furent pris sous un feu nourri d’armes automatiques, près d’un douar, un avertissement, mais l’un des hommes avait été blessé, il fallait maintenant s’attendre aux embuscades, ils avaient été dénichés ! Leur service de renseignements avait bien fonctionné. Ils décidèrent de monter les mitrailleuses lourdes sur l’arrière des 4/4 et de sortir les lance - roquettes derniers cris de l’armée américaine bloqués sous les jeeps. Cet avertissement changeait les choses, il fallait maintenant, opérer également le jour, un véhicule sera chargé de la surveillance de l’environnement. L’homme blessé souffrait beaucoup, Zohra lui administra des calmants et lui fit une injection de pénicilline. Ils avancèrent beaucoup plus vite du fait de leur opération de jour. Ils arrivèrent en Mauritanie par une filière montée à l’avance par les services du FAIA et des services français. L’homme blessé succomba au bout de deux jours, il fut enterré dans le sable Inch allah. La Jeep revint avec des informations importantes, un camp de rebelles s’était établi à plusieurs heures de là, à la frontière de l’Algérie mais toujours sur le territoire de la Mauritanie. Le camp fut localisé par les Pleïades. Les 4/4 furent abandonnés à plusieurs kilomètres du campement. Deux groupes distincts furent formés pour les prendre en tenaille. La marche était difficile dans le sable avec le bazooka en bandoulière et le G36 en mains, accompagnés d’un lot de grenades offensives dans les grandes poches de leur uniforme. Aucun risque ne devait être pris, l’anéantissement de ces rebelles conditionnait la prochaine opération. Il fallut près d’une heure de temps en silence pour arriver aux abords du campement et se répartir le territoire d’opération. Il était trois heures moins le quart du matin, à moins cinq on agissait ! Le bruit et les flammes se répercutaient dans le désert, la FAIA avait frappé fort, les grenades offensives avaient liquidé le camp, les survivants étaient abattus au G36. Les lance-roquettes détruisirent en un tour de main les véhicules et leurs armements. Les chauffeurs restés à l’arrière vinrent récupérer en quelques instants les agents de la FAIP. Zohra se félicitait de la tournure des évènements. Ce groupe de terroristes ne serait plus un handicap pour la paix régionale. Les FAIA étaient à deux jours du campement des djihadistes recherché, Ali Ben Guéri était toujours avec eux. Ils avaient traversé une petite partie de l’Algérie ils s’étaient arrêtés au Mali tout près de la frontière algérienne. Les satellites Pleïades signalaient le déplacement des terroristes au Mali, ils semblaient se diriger vers la Libye ? Il fallait vite intervenir, ils n’avaient pas la logistique de ces hommes. Un premier groupe attaquerait frontalement avec les armes lourdes, le deuxième groupe resterait en retrait pour supprimer toute tentative de fuite. Les ordres étaient clairs, anéantissement absolu ! Zohra faisait partie du premier groupe, juchée sur le 4/4, sa mitrailleuse Beretta coucha une vingtaine de rebelles, descendue de la Jeep, le bazooka à la main elle s’avança, la flamme du canon jaillit, le camp explosa, elle lâcha le bazooka pour prendre sa G36 attachée en bandoulière, elle tira en rafales sur les djihadistes qui couraient pour se mettre à l’abri, pris à contre feu par le deuxième groupe des FAIA ! Zohra chercha Ali Ben Guéri, il surgit brutalement devant elle un automatique dans les mains, il buta sur une épave, Zohra lui envoya à la volée une rafale de son G36, il s’écroula ! Les phares des jepps éclairaient ce qui restait du camp, quelques blessés furent achevés. Des photos furent prises pour le service. Il ne restait plus rien, quelques grenades achevèrent le travail en nettoyant le territoire. Il était temps de rebrousser chemin, un appel codifié au colonel l’informa de la réussite de l’opération. Le retour fut difficile de nombreuses embuscades montées par les Touaregs envieux du matériel, en guerre contre les tribus du Mali les retardèrent. Les FAIA perdirent encore deux hommes. Arrivés au Sahel Ouest, ils s’embarquèrent sur un rafiot, **Le Sable** prévu par le service devant les ramener à Tan Tan ? Une mer agitée les attendait ainsi qu’un bateau pirate du golf de Guinée, cette expédition n’aura pas été de tous repos. Les armements lourds et les moyens de communications sophistiqués avaient été détruits en arrivant au Sahel. Les pirates montèrent à bord, trop nombreux pour résister. L’un deux voulu s’en prendre à Zohra, il se retrouva à terre la tête de l’autre côté du corps, exercice classique des FAIA, self défense efficace ! Zohra avait déclenché un signal d’alarme et sa position au service lors de l’attaque des pirates, à l’aide de sa montre. Deux hélicoptères de la Marine Royale retrouvèrent rapidement le rafiot pris en otage par les guinéens. Ils leur demandèrent de se rendre, au lieu de cela les pirates prirent les agents de la FAIA en otage bien visibles sur le pont du rafiot. Position difficile à défendre, le capitaine commandant les deux hélicoptères pris la décision de couler le rafiot, obligeant ainsi les pirates à sauver leur peau. Un tir de gros calibre, ajusté sur l’arrière du rafiot au- dessous de la ligne de flottaison occasionna un trou suffisant pour faire couler le bateau. Les pirates affolés essayèrent de colmater la brèche. Zohra entreprit un exercice de sauvetage autre, elle s’en prit un à un aux pirates peu habitués à ce genre de défense de la part d’une femme, le karaté rendait des services, les autres agents prirent le relais en liquidant les pirates. Des filins permirent à l’équipage et aux FAP de monter dans les hélicoptères. Le colonel Said Kmédane félicita son équipe et demanda à l’imam de la Boutique d’intervenir auprès d’Allah pour les âmes de ceux qui sont tombés pour le royaume ! L’équipage du rafiot fut passé au crible, bien en a pris au colonel, après plusieurs heures d’interrogatoires, il apparut que le capitaine du **Sable**, le rafiot du sahel avait vendu la mèche aux trafiquants du golf de Guinée, contre monnaies trébuchantes. Zohra s’occupa de lui. Le problème des agents de renseignements est qu’ils sont toujours en activités, une action après une action. Après le Sahel elle était déjà sur une autre affaire. Elle laissa le zodiac dériver doucement en s’aidant de sa pagaie, elle n’avait que trois cent ou quatre cent mètres jusqu’à la cabane en torchis qu’elle apercevait au milieu du champ. Arrivée à proximité de l’objectif, elle s’approcha du bord, attacha le zodiac aux roseaux et s’allongea à même le sol détrempé par la pluie. Elle prit tout son temps pour observer la maison de berger à travers les roseaux. Tout était tranquille, trois heures du matin, elle prit le lance grenade dans le zodiac, s’allongea à nouveau le M79 entre les mains, elle le posa sur son épaule gauche, visa, enfonça la gâchette, la grenade de trente millimètres fila comme une fusée, atteignit son objectif en pulvérisant murs et locataires. C’était fait ! Elle monta dans le zodiac avec son arme et remonta le SEBOU en amont aidée de la pagaie. Sous le pont elle l’attacha à une branche monta le talus à plat ventre et observa soigneusement les alentours de sa voiture. Elle resta dix minutes ainsi, rien, les agriculteurs dorment la nuit. Elle ouvrit la portière de la petite KIA, jeta le lance grenade sur la banquette arrière et fila à la boutique. Il n’était pas besoin d’avertir le colonel il était déjà au courant, elle prit une douche fit sa prière et se coula entre les draps avant de s’endormir profondément. Le lendemain matin elle alla saluer le Colonel. Pas un mot sur l’opération de la nuit. -Notre italien a déménagé lui dit- il, il a quitté SIDI SLIMANE hier après- midi pour se rendre à MARRACKECH, suivi comme son ombre par les hommes du DGSN, (direction Générale des services Nationaux Marocains). Il a pris confiance, il a été réceptionné par un individu qui l’a conduit au grand hôtel du Marabout. Les photos prises par les hommes du DGSN montrent qu’il s’agit de About GHELLATTI, sarhaoui radicalisé oeuvrant clandestinement pour une république saharaouite, de concert avec le POLISARIO, libéré la veille de la prison de SALE. Ils préparaient déjà un coup contre le royaume chérifien. C’est à vous de jouer lieutenant lui dit simplement le colonel. Nous jouerons cette fois ci avec le DGST, (Direction Générale des Services Territoriaux du MAROC. Elle salua, tourna les talons et pris la route de MARRAKECH. Le DGST avait pris des dispositions efficaces qui permettaient en continu d’entendre à travers les murs toutes les conversations de l’intérieur, relayées au Colonel. De tous petits enregistreurs gros comme des boutons avaient été posés sur les murs extérieurs de la chambre. Ahmed SOULI était un agent du POLISARIO infiltré au MAROC via la TURQUIE et l’Italie avec un passeport italien fabriqué par l’ALGERIE au nom de Fabio RISI. Les services marocains avaient été informés par les services Turques que Fabio RISI était décédé depuis sept ans tué dans une affaire de drogue. Le but de la rencontre et des conciliabules entre l’italien et About GHELATTI était d’organiser un attentat spectaculaire. Le site de GUEMASSO tout près de MARRAKECH produisait du cobalt pur à 99,3% et de s’attaquer prochainement au site de phosphate proche de LAYOUNE qui produit également 6,9 millions de tonnes d’uranium. Ces salopards avaient bien choisi leurs cibles. Il leur fallait des mercenaires, About GHELATTI était chargé du recrutement, le POLISARIO avait les moyens de payer ces hommes de mains. S’ils réussissaient l’économie du MAROC serait grandement handicapée. Via le DGST, Zohra avait eu connaissance de la disponibilité de quatre hommes chargés du recrutement des mercenaires et de leur trouver une planque. Ils logeaient à l’hôtel d’ASNI gros village berbère à proximité de MARRAKECH. Elle s’invita à l’hôtel comme marchande de colifichets au souk du samedi, un gros baluchon dans les bras. Les marchands de souk venaient souvent de très loin. Elle les repéra assis à boire du thé à une table sous la toile et imaginant l’on ne sait quoi. L’un deux se leva et passa près de Zohra, le pistolet pneumatique caché dans son sac lui logea une aiguille d’acier en plein cœur. Il s’effondra, elle se leva comme pour l’aider, ses complices l’ont repoussé se penchèrent sur lui en lui administrant des massages cardiaques sans succès. Transporté dans la chambre, ils demandèrent un médecin. Il ne sut quoi dire devant la toute petite blessure au cœur. Les trois sbires sortirent en courant, Zohra avait disparue. Maintenant c’était un jeu de cache- cache, Zohra avait son idée. C’était la fuite en avant pour les trois assassins qui se ruèrent dans leur voiture, démarrèrent en trombe juqu’au carrefour, là, Zohra les attendait. Le Gloch 18 en main, passé en automatique, elle aspergea la voiture en rafales, plus de mille coups à la minute, ils n’avaient aucune chance, les trois hommes touchés gravement sombrèrent dans les flammes de la voiture folle ! Elle sauta sur sa BMW et disparue comme une ombre. La situation se compliquait pour l’italien et About GHELLATI, leurs relais avaient disparu, ils sentaient qu’ils étaient suivis pas à pas. Ils n’avaient plus qu’une solution avancer l’opération GUEMASSO. Zohra les pistait en moto, elle reconnaissait qu’ils avaient des idées, le regroupement avait lieu dans les vieux wagons de voyageurs désaffectés sur des voies abandonnées à cinq cent mètres de la gare de MARRAKECH, elle estimait à une vingtaine de mercenaires regroupés là. La kalachnikov serrée entre ses mains, elle avançait prudemment près des wagons, repérée par un guetteur elle reçut un jet de mitraille à quelques mètres d’elle, elle répliqua et mis à terre deux hommes, cachée derrière un tas de traverses en bois, les tirs n’arrêtaient pas. Elle reçut un appel du Colonel, elle mit sa montre à l’oreille pour écouter le message ; reculez lieutenant, c’est au tour de la DGST d’intervenir, arrière toute, vite>>, elle se coula à plat ventre hors de la pile de traverses, remplacée par un agent de la DGST armé d’un lance grenades. Elle se plaça près de sa BM et attendit le déroulement de l’opération, ce ne fut pas long, aucune sommation, le DGST envoya de part et d’autre des wagons un tonnerre de feu allumé par les lances grenades, les wagons déchiquetés se consumaient lentement. Un policier au carrefour de la gare de RABAT a été blessé au bras par un extrémiste armé d’un couteau. Une policière à son poste au carrefour de KWASS K ENITRA fut également blessée par un coup de couteau ses jours ne sont heureusement pas en danger. A SALE TABRIQUET, une voiture fonça sur des passants, un policier anticipa en tirant sur le véhicule, tuant les deux kamikazes ! -Nous avons commis une erreur lieutenant en croyant avoir anéanti toute l’organisation, il n’en est rien, il reste une poignée d’irréductibles qui seront difficiles à repérer. Elle se fit remettre la liste de tous les fichiers des musulmans radicaux fichés par la police dans la région SALE, RABAT. Des mois d’enquêtes, de filatures discrètes, rien de concret ! Les attaques avaient cessé, mais il suffisait de peu de choses avec un renforcement du groupuscule pour que cela devienne endémique. Elle avait eu des soupçons un moment sur un élément qui fréquentait assidument la mosquée de SIDI BOUKNADEL, cité proche de SALE. L’homme, Adam AKRAM habitait une toute maison en face le souk permanent de SIDI TAÏBI, entre une épicerie miniature et un réparateur de bicyclettes. Après une longue filature, elle n’avait rien remarqué de suspect. Elle décida de revenir s’occuper d’Adam, quelque chose, sans savoir quoi au juste l’interrogeait ! Devant la maison d’Adam un large trottoir en terre servait de garage aux nombreux chariots tirés par les ânes et les chevaux et d’arrêts obligés des cars pour KENITRA. En fait la maison d’Adam chaque jour durant la durée du souk était entièrement cachée. Derrière la maison, un jardin minuscule non entretenu était colonisé par les chardons, un chemin de terre montait et s’évacuait vers les champs des collines alentours. A une centaine de mètres une grande ferme à poulets était abandonnée. Elle était intriguée par ce grand bâtiment en béton abandonné si près de la maison d’Adam. Elle décida de visiter les lieux. A vingt mètres du bâtiment trois hommes en sortirent en la menaçant, elle s’expliqua en disant qu’elle avait une envie pressante les hommes éclatèrent de rire. Elle entra, s’isola et ressortit tranquillement sous les rires des bonshommes. Il y avait quelque chose de louche serait-elle tombé sur ce qu’elle recherchait ? Deux heures du matin, armée du fusil lance grenades elle s’approcha furtivement du bâtiment. Un groupe tenait un conciliabule, ses jumelles infra rouges lui permettaient de voir comme en plein jour, Adam était-là ! Elle s’approcha d’avantage, son pied s’accrocha à une branche alertant les malfrats. Armés, ils sortirent en groupe ne voyant rien ils entrèrent à nouveau dans le bâtiment Zohra s’approchait encore à plat ventre sur la terre cachée par un eucalyptus. Les techniciens de la boutique avaient mis au point un instrument d’écoutes jusqu’à dix mètres. La discussion portait sur un projet d’attentat à la gare ONCF de SALE avec tous les détails, les approches, la pose d’explosifs, la fuite. C’était d’un grand intérêt pour eux, la gare était au-dessus d’un grand magasin et jouxtait un bâtiment sportif, ils auraient fait un massacre. Trop près, elle se recula jusqu’au chemin, ajusta la mire du fusil, appuya sur la détente, une colonne de feu monta vers le ciel, le bâtiment explosa, envoyant les terroristes en enfer ! Sur le chemin elle enfourcha sa moto qu’elle avait poussée là en arrivant silencieusement, remonta ses cheveux sur la tête, vissa son casque sur la tête et se dirigea vers la nationale, là elle prit la direction de RABAT. Quelques kilomètres plus loin sa caméra, chaque véhicule de la boutique était équipé d’une caméra à l’arrière du véhicule et un écran sur le tableau de bord, lui indiquait qu’un véhicule arrivait à toute vitesse derrière elle, prudente elle tourna la poignée des gaz de sa BMW qui prit rapidement de la distance. Sa caméra lui indiqua que la voiture avait également accélérée, elle était suivie, le chauffeur tentait de l’écraser cela passerait pour un banal accident de la route. Elle changea de vitesse, tourna la poignée des gaz, la BM bondit à 160 kilomètres /heure, Elle entendit le crépitement des balles tirées par la fenêtre du passager avant, elle slaloma sur l’asphalte pour éviter les projectiles. Dans un réflexe, elle passa sur le côté opposé de la chaussée roula une centaine de mètres en sens contraire de la circulation puis vira brusquement sur la roue arrière dans un crissement de pneu quand la roue avant retomba sur la chaussée, la BM fit un bond et se rua sur la voiture poursuivante, elle arma son fusil enfilé dans un fourreau sanglé sur le guidon, arrivée côte à côte de son poursuivant, elle lâcha une salve qui tua le chauffeur et le passager derrière la voiture devenue folle s’écrasa contre un poteau en béton, se disloqua en flammes. Elle continua sa route, car une deuxième voiture la poursuivait elle la dépassa et revint dans sa ligne, arrivée à cinquante mètres elle s’écarta légèrement sur la droite et envoya une nouvelle fois une salve meurtrière tuant le tireur à côté du chauffeur et le passager à l’arrière, elle doubla la voiture à toute vitesse et reprit de la distance. Sa caméra lui indiqua que la voiture s’était arrêtée, elle fit de même pour observer la situation, en fait les survivants jetaient les morts sur le bas- côté de la chaussée. Le chauffeur accéléra à fond les pneus crissèrent, la voiture fit du sur place quelques secondes et bondit en avant, Zohra avait anticipé, elle gardait une distance convenable avec ses poursuivants. Elle connaissait leur intention, attendre qu’elle atteigne son but pour s’occuper d’elle. Arrivée au pont HASSAN II elle s’engagea à droite dans le boulevard de la marina et du petit port de pêches, elle dépassa la marina arrivée au port de pêche elle arrêta la BMW et la déposa contre une coque en réfection. Elle courut en slalomant entre les barques posées sur le quai, elle entendait l’impact des projectiles sur les coques en bois. Elle avisa un vieux bateau pourri, jeta son sac sous la coque et plongea dans l’eau froide du BOUREGREG, elle se laissa couler au fond du fleuve sept mètres d’eau empêcherait les projectiles de la toucher et nagea rapidement vers l’autre bord. C’était un exercice habituel dans les commandos de nombreux entraînements l’avaient aguerri à la nage en apnée à des profondeurs allant jusqu’à quinze mètres. Elle pouvait tenir huit minutes en apnée sous l’eau ce qui déconcertait l’adversaire mais c’était encore bien loin du record du monde homologué de l’espagnol Aleix SEGUA VEWRELL avec vingt- quatre minutes ! Elle toucha le quai de l’autre côté du fleuve à RABAT, elle laissa juste sa tête dépasser de l’eau et observa la rive d’en face brillamment éclairée. Les trois assassins semblaient déconcertés, ils scrutaient avec attention les eaux du fleuve. Ils étaient sûrs de l’avoir touché, ils guettaient sa réapparition au bout d’une quinzaine de minutes ils tournèrent les talons persuadés qu’elle s’était noyée emportée par le courant du BOUREGREG et de la marée de l’Atlantique Zohra resta encore par prudence une dizaine de minutes au cas où ils reviendraient sur leurs pas. Ne voyant pas le retour des malfrats, elle replongea dans l’eau et nagea jusqu’à la quille d’un grand bateau en bois reconstitution du 17eme siècle situé juste en face de la planque à YOUSSEF. Immergée elle s’aida de la chaîne d’ancre pour refaire surface, elle regarda soigneusement son environnement, elle traversa en courant le boulevard des OUDAYIAS, sonna à la porte suivant un code convenu, la porte s’ouvrit automatiquement. YOUSSEF la regarda et tourna les talons sans mot dire. Quelques instants plus tard, une femme entra avec des vêtements secs, elle entraîna Zohra dans la salle de bains, l’aida à se déshabiller et se déshabilla également. Elle fit couler abondamment l’eau chaude sur tout le corps de Zohra, la savonna avec du savon parfumé au gingembre et la frotta avec une pierre ponce sur toutes les parties du corps, Zohra sentait la chaleur l’envahir. Après un rinçage long et bienfaisant, toujours sans un mot, la femme l’aida à se sécher Zohra s’allongea sur le lit la femme entreprit de la masser avec de l’huile d’argan jusqu’au moment où la peau l’aurait absorbé ! La femme se rhabilla et disparue. Zohra en profita pour appeler le Colonel et le mettre au courant des derniers évènements. Quelques instants plus tard, la femme revint avec une théière remplie de thé brûlant à la menthe, un verre d’eau et un cachet d’aspirine effervescent. Elle se réveilla de bonne humeur le traitement subi la veille avait été bénéfique, elle reprit une douche et s’habilla des vêtements secs déposés par la femme. Elle s’avisa que son sac était déposé au pied de son lit, ils l’avaient retrouvé suivant les indications données la veille par Zohra, plus tard elle eut la surprise de revoir sa BMW elle aussi récupérée vraisemblablement durant le temps où la femme s’occupait d’elle démontée entièrement repeinte et les plaques d’immatriculations remplacées. La femme revint avec un grand plateau garni pour le petit déjeuner, thé, petits pains au chocolat, croissants, crêpes marocaines, olives noires et huile d’argan. Elle était traitée comme une reine. Elle plongea son croissant dans l’huile d’argan qu’elle avala avec des olives, le thé servait à faire couler tout cela. Elle était contente d’avoir retrouvé son sac, c’était son outil de travail. Le sac était en fibres de jute réversible, un côté vert avec un lion de l’ATLAS, l’autre rouge avec la tour HASSAN, avec un cordon passé sur l’épaule, le sac descendait sur la hanche, pratique pour mettre la main dans le sac et se saisir de l’arme de son choix ! Elle avait toujours une burka à l’intérieur au cas où elle devrait changer de physionomie et des deux joujoux, un Glock 18 petit pistolet mitrailleur de 9 millimètres automatique et semi- automatique, avec une cadence de tir incroyable, 1100 coups par minute et une petite merveille, le pistolet pneumatique modifié par les armuriers de la boutique pour envoyer des aguilles d’acier jusqu’à dix mètres avec une cadence de tir de 457 mètres par seconde 27.420 mètres minute. A quatre mètres la cible est réduite au silence, l’aiguille perce les os du crâne et se loge dans le cerveau sans coup férir ! Elle resta deux jours dans la planque de YOUSSEF, elle en profita pour démonter entièrement ses joujoux, les nettoyer et les remonter soigneusement. Elle réfléchissait également à ses poursuivants du deuxième cercle, elle n’aurait jamais dû passer avec la moto sur le chemin, le deuxième cercle de gardes avaient dû se loger à une centaine de mètres du local anéanti, si non comment expliquer le succès de son entreprise ? Il y avait eu une faille dans leur système de sécurité! Le groupe de SALE avait été anéanti ! L’agresseur au couteau n’avait pas été retrouvé, celui-ci pouvait être n’importe qui et pas forcément l’un des membres surveillés par la police. C’était comme rechercher une aiguille dans une botte de pailles ! L’un des témoins de l’attaque au couteau de KWASS KENITRA décrivait l’agresseur comme plutôt maigre pas très grand, les cheveux coupés courts mais pas rasés sur les côtés à la mode marocaine avec un visage jeune, pantalon jean troué à la mode et pull de couleur verte. C’était peu ! Les dessinateurs de la boutique avaient fait plusieurs portraits robots, aucun ne correspondait à ce qu’avait vu le témoin. Retour à la case départ, plutôt maigre, visage jeune, cheveux coupés courts non rasés sur le côté, habillé d’un jean troué et d’un pull vert. Quelque chose titillait l’esprit de Salma, les cheveux courts non rasés sur les côtés de la tête, plutôt maigre. -Colonel, si cette description donnée par le témoin de l’attaque de KWASS KENITRA était celle d’une jeune femme, nous chercherions alors que dans une seule direction ? Elle doit être très jeune Colonel, elle portait des jeans troués, à la mode, sa coiffure courte est le signe d’une fille dans le vent ! Son pull vert fait référence au drapeau du HAMAS, c’est aussi la bande verte de la République Arabe Saharouie démocratique. Colonel, je pense que nous avons à faire à un cas isolé qui peut répéter son geste, mais ne serait pas coordonné avec un groupe d’individus. Il faisait très beau, Zohra juchée sur la BMW de la boutique se laissait aller à son inspiration sans but particulier, elle était arrivée sur la Plage des Nations à Sidi Bouknadel une superbe plage entourée d’immeubles de luxes. Elle continua tranquillement jusqu’au mausolée Sidi Bou El Quenadel, lieu sacré, sanctuaire vénéré. Sidi Bouknadel appelé aussi Sidi Abi Al Kanadil avait de nombreux antécédents historiques. Elle posa sa moto sur son trépied et s’engagea dans le chemin rocailleux amenant à la basilique, elle ressentit le besoin de faire sa prière devant le mausolée. Relevée, elle se dirigea vers l’entrée du mausolée, elle croisa, elle en était sûre la jeune femme en pull vert qui avait attaqué les policiers. Elle se retourna et la suivit du regard. Elle se dirigeait vers un groupe de masures en pierres un peu plus bas. Zohra décida malgré les risques de la suivre. L’escalier de pierres était des plus rustiques, à un moment une dalle en pierres plates stoppait l’escalier provisoirement. Elle s’apprêtait à descendre la deuxième partie de l’escalier quand la garde rapprochée de la fille en pull vert intervint menaçants, Zohra avait été repérée. Les trois hommes étaient menaçants, la fille en vert avait disparu. L’un des hommes s’approcha un pistolet à la main avec l’insulte facile, alkhuruj min hunak 'aw tafjir famakin, tires toi de là ou j’te fais sauter la tête. Devant cette tirade pour le moins inamicale, Zohra leva sa jambe droite, le talon de sa chaussure perça l’œil de l’immonde crapule, il s’écroula dans des cris. Un autre de ces assassins sûrs de son fait courut vers elle un couteau à la main, c’est toujours le même scénario, Zohra leva avec dextérité comme un élastique la jambe gauche, le talon aiguille de sa chaussure perça le tympan de l’individu. Le troisième croyant maîtriser les évènements se courba pour abattre Zohra, celle-ci le cueillit dans la gorge d’un formidable coup de pied il s’écroula. C’était fait, la placette était vide mais où était passée la fille au pull vert ? Zohra avait fait le nettoyage du premier cercle de l’entourage du pull vert, il devait en rester encore planqué autour du mausolée protégeant miss pull vert, personne autres que les assassins n’étaient intervenus ! Elle remonta l’escalier et s’assit au petit café fleuri devant un thé brûlant à la menthe. Là elle regarda l’environnement avec attention, une multitude de petites maisons de pierres mitoyennes jouxtaient le mausolée coincé dans des ruelles tortueuses à niveaux différents. Elle n’était pas dans son assiette, parfaite inconnue, elle ne pouvait agir comme elle le souhaiterait. L’effet de surprise avait été des deux côtés, pour elle avec l’attaque surprise des assassins de la demoiselle au pull vert et effet de surprise pour les assassins qui ne s’attendaient pas à cette défense impitoyable déployée par Zhora. Des chaussures de femmes en armes fatales ! Il y avait une planque chez Amine à KENITRA, elle pensait se servir d’un drone piloté depuis le souk de Bouknadel. Deux jours plus tard, Amine et Zohra s’étaient réfugiés dans le champ après le souk avec un drone militaire de quatre- vingt centimètres de long pouvant se déplacer avec un propulseur électrique silencieux jusqu’à quarante kilomètres. Le drone s’envola et survola en silence le quartier du mausolée Sidi Bou El Quenadel. Pendant des heures il survola les ruelles par des allées et venues à quatre- vingt mètres de hauteur sans rien de notable piloté par Amine et surveillé sur un écran. Ils stoppèrent le survol pour recommencer durant la nuit. Il faudra s’armer de patience, si ce n’était aujourd’hui, la surveillance devrait continuer durant plusieurs jours si ce n’est plusieurs semaines. En général, ces gens là n’aimaient pas changer de place. La môme en vert s’était éclipsée, volatilisée, mais Zohra était persuadée de sa présence dans le quartier du mausolée. Le drone d’Amine était sans doute trop imposant pour rester invisible tout ce temps. La situation était provisoirement bloquée. Le Hay, le quartier du mausolée était habité depuis longtemps par les mêmes personnages même avec une burqua Zohra ne serait pas invisible. La solution serait de se servir d’un habitant du quartier contre un pourboire conséquent pour amener des renseignements à Zohra. Amine avisa un vieillard qui marchait difficilement avec une canne. Le vieillard s’appelait Abad, il habitait depuis toujours le Hay du mausolée il connaissait tout le monde sans exception. Amine lui remit pour preuve de sa bonne foi, cinq cent dirhams, Abade devra aviser Amine des allers et venues de la fille en vert. Ils se rencontreraient chaque soir au petit café fleuri. Zohra était obligée de travailler avec Amine car aucune personne du Hay ne lui donnerait de renseignements son statut de femme jouait contre elle ! Abad était un homme affable, souriant connaissant toutes les histoires du quartier et son rôle d’espion l’amusait beaucoup. La fille en vert s’appelait Aafrae, c’était la fille du gardien du mausolée, elle avait faite de hautes études tout le quartier en était fier. Elle était partie deux années en SYRIE pour s’initier au djihad, revenue à Sidi BOULKNADEL elle semblait s’être rangée et suivre une vie de prières, fréquentant assidument la mosquée de la ville. Abad disait que le diable dormait avec elle. Elle était toujours entourée de quatre ou cinq hommes à l’air mauvais. Tout cela était en contradiction avec sa vie de prières ? Zohra avait un peu plus d’éléments sur la demoiselle au pull vert, Anissa Aafrae mais comment l’atteindre, ni Zohra ni Amine ne pourraient intervenir directement dans le quartier ! Vu l’aura qu’elle avait dans le quartier il était impensable de lever trois ou quatre hommes pour en finir avec elle. Le seul avantage dans l’état était qu’elle se sentait traquée, elle restait prudemment dans son Hay, retraite. Le vendredi, jour de la grande prière, Abad était retrouvé égorgé derrière le mausolée, Amine et Zohra était en danger, la population serait certaine que c’était eux les responsables. Il fallait qu’ils quittent le quartier, c’était bien joué au prix d’un crime elle avait desserrée l’étau autour d’elle. Intelligente, futée elle avait éloigné le danger, elle pourrait désormais aller et venir dans le quartier à sa convenance.

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