L’usine Renault de Choisy-le-Roi bloquée par ses salariés en grève
L’usine Renault de Choisy-le-Roi bloquée par ses salariés en grève
Depuis ce mardi matin, plus aucun camion n’y entre. Les salariés protestent contre la fermeture de ce site dont l’activité doit être transférée à Flins, dans les Yvelines.
« Est-ce qu'on veut aller à Flins? Non! ». Microphone à la main, perché sur un pot de fleurs face au poste de sécurité, Brahim Hachouche fait face à plusieurs dizaines de salariés de l'usine Renault de Choisy rassemblés à nouveau. Quatre jours plus tôt, le délégué central adjoint FO chez Renault et salarié de l'usine a appris comme ses collègues réunis sur site que celui-ci allait fermer, avec transfert programmé de son activité à Flins (Yvelines).
Une nouvelle qui a poussé mardi les salariés à bloquer l'accès au site aux aurores et à se mettre en grève dans la foulée à l'appel de l'intersyndicale locale (FO, CFDT, CGT, CFE-CGC).
« Plus aucun camion ne rentre », confirme vers 7 heures ce salarié, l'un des quelque 260 qui travaillent sur ce site particulier car spécialisé dans l'« échange standard », la remise à neuf des pièces pour la direction après-vente de Renault, de Nissan Europe, et de Daimler, vendues ensuite au moindre coût. Un site dont la direction du groupe compte « valoriser les compétences en région parisienne », comme l'a précisé vendredi le président du constructeur automobile, Jean-Dominique Senard.
« Depuis l'annonce de vendredi, nous n'en savons pas plus »
Son arrêt programmé est l'une des mesures du plan d'économies de 2 milliards d'euros sur trois ans dévoilé par le groupe automobile qui va supprimer 4 600 emplois en France. Il est question du transfert de cette activité à Flins (2 600 salariés), où l'arrêt de la production automobile serait, elle, programmée vers 2024. « Depuis l'annonce de vendredi, nous n'en savons pas plus », déplore cet autre salarié, si ce n'est la date à laquelle interviendrait la fermeture : 2022.
Tour à tour, les camions qui se présentent à l'entrée du site se font refouler. Comme ce patron d'une entreprise spécialisée dans la collecte de pièces détachées qui a fini par boire un café avec les grévistes. « On leur a dit : mais nous aussi on est avec nous, on va perdre notre travail ! ». Son entreprise, dont le siège se trouve à Beauvais (Oise), travaille exclusivement avec l'usine Renault de Choisy.
« Ce sont 60 personnes en plus qui vont perdre leur travail », estime le maire PCF Didier Guillaume qui prévoyait de recevoir une délégation de représentants syndicaux mardi après-midi. « Nous allons voir comment nous pourrions mobiliser la population », explique l'élu. Plusieurs se trouvaient à nouveau sur place mardi matin comme la députée LFI Mathilde Panot ou le responsable du PCF 94 Fabien Guillaud Bataille.
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