Réforme du bac : Des policiers cagoulés ont-ils contraint des lycéens parisiens à passer les épreuves de contrôle continu ?
Ah monsieur Macron si ce n'est pas la dictature qu'est-ce que c'est? AG
Réforme du bac : Des policiers cagoulés ont-ils contraint des lycéens parisiens à passer les épreuves de contrôle continu ?
FAKE OFF De nombreuses personnes ont dénoncé sur Twitter, photos et vidéos à l’appui, l’intervention des forces de l’ordre ce jeudi au lycée Hélène Boucher, dans le 20e arrondissement de la capitale
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- La vidéo d’un policier interventant dans un lycée, bombe lacrymogène à la main, a suscité beaucoup d’indignation sur Twitter, laissant entendre que les forces de l’ordre encadraient la tenue des épreuves du bac.
- La police est bien intervenue dans le lycée Hélène Boucher, à Paris, après des débordements, mais n’a pas contraint les élèves à composer les épreuves.
- L’agent présent sur la vidéo, qui semble cagoulé, n’est pas reconnaissable.
Que fait ce policier cagoulé, bombe lacrymogène à la main, dans l’enceinte du lycée Hélène Boucher à Paris ? C’est la question posée par de nombreux internautes ce jeudi après la publication sur Twitter d'une vidéo tournée dans cet établissement du 20e arrondissement. Sur les images, le fonctionnaire, dont on aperçoit que les yeux, fait le pied de grue dans le hall, devant une poignée d’élèves.
Que fait ce policier cagoulé, gazeuse lacrymogène en main, dans l’enceinte du lycée Hélène Boucher à Paris ?
@T_Bouhafs @davduf
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D’autres photos montrent la présence de policiers dans le hall ou aux portes du lycée. Dans des publications, plusieurs personnes affirment par ailleurs que les forces de l’ordre ont contraint les élèves à passer leurs épreuves d’E3C.
Mess d'une pote sur FB :
Si jamais vous ne savez pas quoi faire la tout de suite, il y a des CRS dans le lycée Hélène Boucher pour contraindre les élèves à composer! Parents, Profs venez, c'est Le moment de dire NON à ces pratiques répressives indignes.
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FAKE OFF
Ce jeudi matin, plusieurs lycéens ont protesté contre la tenue de ces nouvelles E3C, alors que celle de LV2 était en train de se dérouler. « Nous avons tout d’abord fait un sit-in devant le lycée, nous étions approximativement une cinquantaine d’élèves de première, cela s’est fait dans un calme absolu », assure un lycéen contacté par 20 Minutes.
Action des lycéen-ne-s d'Helène Boucher contre les E3C#E3C #Bac2020 #BacBlanquer #StopE3C #greve6fevrier
19 personnes parlent à ce sujet
« Sur le coup des 9 heures, mes camarades et moi sommes rentrés dans le lycée et avons décidé de faire un sit-in dans l’escalier principal », poursuit l’adolescent. Vers 9 heures 30, le calme est rompu et les élèves décident de se rendre dans les classes et les couloirs. Des fumigènes et des pétards sont lancés, une vitre est cassée, admet le lycéen.
De son côté, le rectorat de Paris, contacté par 20 Minutes, évoque un « risque de mouvements de foule et d’accidents ». Il affirme que le groupe d’élèves a mis un véritable « chaos dans les couloirs et les cages d’escalier » et que l’élève auteur du bris de vitre a été blessé. « Certains professeurs qui surveillaient dans les salles où tentaient de se dérouler les épreuves ont eu si peur qu’ils se sont mis en position de "défense intrusion". C’est pour faire face à ce danger non maîtrisable par le personnel que la proviseure a fait appel à la police », nous assure la communication de l’académie de Paris, ajoutant qu’une plainte a été déposée.
Evacuation dans le calme et épreuves annulées
Une fois sur place, une dizaine de policiers ont alors fait sortir les élèves des parties communes du lycée. « Nous avons bien évidemment évacué l’établissement dans le calme, rapporte le lycéen. Il n’y a pas eu de débordement. » Les forces de l’ordre ne les ont donc pas contraints à passer les E3C. D’ailleurs les contrôles de LV2 ont bien eu lieu, avec seulement « la moitié des élèves », indique le rectorat. Les épreuves d’histoire-géographie prévues l’après-midi ont été annulées.
Des policiers ont donc bien pénétré à l’intérieur de l’établissement, notamment dans le hall et la cour. Ils se sont également postés à l’entrée, comme le montrent diverses photographies.
Des #crs devant le lycée Hélène Boucher ce jeudi matin 6 février. Ce n'est certes pas la #dictature, mais cela est bien un peu autoritaire l'education par des CRS, non ? Et la liberte d''expression est quelque peu contrainte, non ? #lyceens #E3C #violencepolicieres
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Parmi ces policiers, certains avaient dissimulé leur visage. Celui dont la vidéo a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux apparaît également sur une photographie prise à l’extérieur. L’image, plus nette, montre qu’il ne porte pas une cagoule, mais un bonnet vissé très bas sur le front et un cache-col remonté jusqu’aux paupières, d’où la confusion. Un camouflage qui ne le rend pas reconnaissable, d’autant qu’il ne semble pas non plus porter son numéro d’identification Rio.
Blocage du lycée Bergson 19e, #E3C reportées à la rentrée. Idem à Racine 8e. #StopE3C #greve6fevrier
L’élève interrogé nous rapporte qu’il n’y a eu aucun acte violent, mais déplore cette situation. « La présence de ces policiers armés dans l’établissement était assez oppressante, il n’est pas normal que les forces de l’ordre viennent à se retrouver dans un établissement scolaire et leur présence est quasiment systématique lors des blocus », lance-t-il.
Une autre lycéenne nous indique, photo à l’appui, que des médiateurs « qui ressemblaient à des vigiles » se trouvaient dès le matin dans les couloirs pour les « surveiller ». Les élèves avaient été prévenus de leur présence par la directrice de l’établissement la veille. Le message que 20 Minutes a pu consulter indique qu’une « équipe mobile de médiateurs a été mise à la disposition de l’établissement par la région Ile-de-France […] propriétaire des bâtiments et à ce titre concernée par la sécurité des locaux et de celle des élèves et personnels qui y travaillent ».
Contactée, la Préfecture de police de Paris n’avait pas donné suite à 20 Minutes au moment de la publication de notre article.
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