Coronavirus : Renault ne versera pas de dividendes à ses actionnaires







      Coronavirus : Renault ne versera           pas de dividendes à ses actionnaires

Les syndicats, l’Etat actionnaire… La décision était attendue de toutes parts, elle a fini par tomber, jeudi 9 avril : le conseil d’administration du Groupe Renault a annoncé la suppression du dividende qui devait être versé aux actionnaires en 2020 au titre des résultats de 2019, en raison du « contexte actuel lié à la pandémie due au coronavirus dans le monde, et dans un souci de responsabilité vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes du groupe qui consentent des efforts ou subissent les effets d’une crise sans précédent », a précisé la firme au losange.
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Les actionnaires devront donc se serrer la ceinture cette année, ce qui préservera 330 millions d’euros de trésorerie. Une bouffée d’oxygène dont l’entreprise a bien besoin, alors que l’essentiel de ses rentrées de liquidités est au point mort depuis la mi-mars. Initialement, le groupe avait prévu de verser aux actionnaires 1,10 euro par action, ce qui constituait déjà une considérable diminution si on compare aux 3,55 euros versés au titre de 2018. Renault avait, il est vrai, enregistré en 2019 ses premières pertes en dix ans.
A cette décision majeure, le groupe a ajouté le geste symbolique d’une réduction temporaire de 25 % de la rémunération fixe de ses deux dirigeants mandataires sociaux, le président Jean-Dominique Senard et la directrice générale par intérim (et directrice financière) Clotilde Delbos. La mesure s’applique pour le deuxième trimestre 2020, « au minimum ». Ainsi M. Senard – qui n’a pas de rémunération variable – touchera, en avril, mai et juin, 28 000 euros par mois au lieu de 37 500 et Mme Delbos 56 000 euros mensuels au lieu de 75 000. L’ensemble des administrateurs ont également renoncé à 25 % de leurs jetons de présence dus en 2020. Toutes ces décisions seront avalisées lors de l’assemblée générale fixée au 19 juin.

Dégradé par Standard & Poor’s

La double annonce n’est pas une surprise. Elle arrive dans le contexte de crise majeure due au coronavirus, satisfaisant au passage une demande syndicale. La CFDT et FO ont d’ailleurs salué la décision, la CGT en a pris acte, considérant toutefois qu’elle « ne règle pas le déséquilibre » entre salariés actionnaires et dirigeants.
Surtout, cette décision permet d’aller frapper à la porte de Bercy. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait déclaré, mercredi 8 avril, que l’Etat était prêt à soutenir Renault dont il détient 15 % du capital. Mais il avait également demandé aux entreprises bénéficiant d’aides publiques de renoncer aux dividendes. Jean-Dominique Senard avait déclaré il y a une dizaine de jours que Renault pourrait « solliciter des garanties auprès de l’Etat » sur des crédits, qui pourraient atteindre 4 à 5 milliards d’euros.
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Un soutien dont le constructeur français pourrait avoir fort besoin. Quelques heures avant l’annonce du conseil, l’agence de notation financière Standard & Poor’s avait rangé Renault dans la catégorie investissement spéculatif (BB +), en raison des conséquences de la pandémie sur les résultats financiers attendus.
En revanche pas de renationalisation de la marque au losange en vue dans un horizon immédiat. « Le conseil d’administration n’a pas du tout évoqué cette perspective, affirme un bon connaisseur du dossier. Nous n’en sommes pas au point d’avoir besoin d’une recapitalisation pour payer les salariés et les fournisseurs. »

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