Didier Raoult, défenseur de l'hydroxychloroquine, s'élève contre "les médecins de bureau"
Didier Raoult, défenseur de l'hydroxychloroquine, s'élève contre "les médecins de bureau"
Le débat autour de l’utilisation de l'hydroxychloroquine pour soigner les personnes atteintes du Covid-19 se poursuit. Mais Didier Raoult, le promoteur de ce traitement, continue de le défendre bec et ongle contre l’avis de ceux qu’il appelle, dans une vidéo postée sur YouTube, "les médecins de bureau".
"Ce sont des gens qui ne font pas de médecine qui parlent de médecine." Déterminé et imperturbable, le professeur Didier Raoult contre-attaque dans une nouvelle vidéo postée mercredi sur YouTube. Malgré la controverse, le directeur de l’IHU de Marseille continue de défendre et promouvoir l’usage de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints du nouveau coronavirus.
"On a détecté et traité énormément de cas, et on voit qu’on est sur une courbe très très décroissante", insiste celui qui a conduit deux études à la méthodologie contestée sur ce dérivé de l’antipaludéen chloroquine.
Les résultats "très rassurants" du Pr Raoult
"On est en train de finir l’analyse de 1000 cas que l’on a traités, les choses sont très rassurantes sur ce traitement sur lequel on n’a pas eu d’ennui", assure Didier Raoult contrairement à l’avis de nombreux scientifiques.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ainsi que l’Agence régionale de santé (ARS) ont notamment mis en garde fin mars contre la prise de ce médicament, connu en France sous le nom de Plaquénil, qui "augmente le risque de troubles cardiaques appelés torsades de pointe, une variété de tachycardie ventriculaire qui peut être fatale". En attendant d’en savoir plus sur ce traitement, la France autorise sa prescription contre le Covid-19 à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.
"Médecins de bureau"
Une décision largement critiquée par Didier Raoult, d’autant qu’elle émane, selon lui, de "médecins de bureau", ceux qui siègent notamment au comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement depuis le début de la crise.
"Il y a des gens qui sont devenus fous avec la méthode qui est de la recherche et qui est déconnectée du fait de savoir si les gens sont porteurs ou non. Quand les gens sont malades on doit les traiter avec les médicaments qu’on a et qui ne sont pas toxiques. L’hydroxychloroquine c’est un truc qu’on distribuait sans même une ordonnance il y a deux mois. Le problème c’est que ce sont des gens qui ne font pas de médecine qui parlent de médecine", tance le Pr Raoult.
Dans une tribune signée dans les colonnes des Echos, le microbiologiste reproche aux institutions de "s'être tournées, pour trouver une solution (au Covid-19), vers l'industrie pharmaceutique qui seule décide des essais, plutôt que de commencer par réfléchir par elles-mêmes".
"Atteinte à la base de notre métier"
Face à tant d’incertitudes, l'ANSM a averti que l’hydroxychloroquine ne devait "en aucun cas être utilisée ni en automédication, ni sur prescription d'un médecin de ville". Ce à quoi Didier Raoult rétorque dans sa vidéo:
"C’est une atteinte très profonde à la base de notre métier qui est de prescrire en fonction de notre niveau de connaissance le meilleur traitement possible aux malades que nous avons en face de nous. C’est la base même de la pratique médicale."
L’essai clinique européen Discovery - qui teste notamment l’hydroxychloroquine - permettra aux gouvernements d’en savoir plus sur la fiabilité de ce médicament dans le cadre du traitement du Covid-19. Mais les premiers résultats ne seront pas disponibles avant au moins la fin du mois, a prévenu mercredi l’infectiologue Florence Ader qui pilote cet essai destiné à trouver un antiviral efficace contre le Covid-19.
Didier Raoult lui est convaincu de l’efficacité de ce traitement, il en veut pour preuve l’exemple chinois: "Ils disent que ça marche (...) ils contrôlent la maladie." Une nouvelle étude chinoise, menée dans un hôpital de Wuhan, évoque en effet le "potentiel" de l'hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus.
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