En plein coronavirus, l’ARS confirme 600 suppressions de postes à l’hôpital de Nancy





En plein coronavirus, l’ARS confirme 600 suppressions de postes à l’hôpital de Nancy

L'Agence régionale de santé a confirmé la suppression de près de 600 postes au CHRU de Nancy en pleine épidémie de coronavirus. Et cela ne passe pas du tout.

Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois.
Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois. (©Nicolas Zaugra/ Lorraine Actu)
En pleine épidémie de coronavirusChristophe Lannelongue, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est assure que le plan de suppression de 174 lits et de 598 postes va poursuivre sa « trajectoire » au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Des propos qui ont déclenché une vague d’indignation durant tout le week-end. 
Lors d’une audioconférence de presse vendredi 3 avril 2020, le dirigeant de l’ARS a confirmé le plan de réorganisation du grand hôpital public de la cité ducale qui prévoit le regroupement de la plupart des activités sur le site de Brabois mais aussi des postes et des lits en moins. L’Etat doit aussi injecter 500 millions d’euros pour remettre à niveau les infrastructures.
Mais ce sont les propos sur le « plan social » qui ne sont pas passés, alors que la crise fait rage à l’hôpital et que le CHRU de Nancy n’est pas épargné par les tensions dans son service de réanimation. 

La « trajectoire reste la même »

Il n’y a « pas de raison de remettre en cause le Copermo pour le CHRU de Nancy », a estimé Christophe Lannelongue. « Le dossier devait être examiné début juin », a martelé le responsable de l’agence sanitaire. 
Nous aurons quelques semaines de retard mais la trajectoire restera la même en faisant le pari du développement de la chirurgie ambulatoire et de la rationalisation des installations en passant de 7 sites à un seul. C’est une vision très exigeante.

Le CHRU de Nancy se fâche

Le soir même, le CHRU de Nancy a partagé sur les réseaux sociaux une lettre envoyée au Premier ministre Edouard Philippe et au ministre de la Santé Olivier Véran, en réponse aux propos de Christophe Lannelongue. 
”Évoquer de tels chiffres à l’heure où les équipes vont au bout du bout de leur investissement personnel est à la fois déconcertant et indécent. Cela témoigne d’une absence de compréhension des réalités de terrain et d’empathie par rapport aux soignants, ce qui ne manquera pas de les blesser en plein combat”, écrivent le président de la commission médicale d’établissement du CHRU Christian Rabot et le président du conseil de surveillance et maire de Nancy Laurent Hénart.
Le maire de Nancy a d’ailleurs changé d’avis face à la crise. Interrogé en janvier dernier par Lorraine Actu, il défendait le plan de réorganisation du CHRU. Le président du conseil de surveillance estimait que ce plan validé par l’Etat était « un juste retour des choses pour le personnel ». Il rappelait les « réorganisations mises en place et les mobilités », liées à la situation financière dégradée de l’hôpital nancéien qui s’était « d’ailleurs améliorée ». 
Avec la crise du coronavirus, “le CHRU s’est transformé totalement”, “passant de 70 à 160 lits de réanimation ouverts au service direct de malades”, décrit le courrier.
Cette crise planétaire (…) nous imposera collectivement une révision complète de la politique de santé conduite dans ce pays depuis le début du siècle, pour l’adapter aux enseignements que nous devons en tirer.
Une station de VeloStan'lib devant l'hôpital central de Nancy, en Meurthe-et-Moselle.
Une station de VeloStan’lib devant l’hôpital central de Nancy, en Meurthe-et-Moselle. (©Nicolas Zaugra/ Lorraine Actu)

Le ministre de la Santé recadre l’ARS

Le ministre de la Santé Olivier Véran a répondu ce dimanche sur Twitter, semblant contredire le directeur de l’ARS. “L’heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra”, a-t-il assuré.

La gauche réclame l’annulation du plan

A gauche, on a réagit rapidement aux propos du directeur de l’ARS. Samedi, Mathieu Klein, le président socialiste du département de Meurthe-et-Moselle et candidat arrivé en tête aux municipales de mars à Nancy, a écrit à Emmanuel Macron pour réclamer l’annulation de ce plan de suppressions de postes et de lits.
Même réaction du côté du PS et du Parti communiste français de Nancy.
Déclaration commune du PCF et du PS de Nancy : la casse de l'hôpital public de Nancy doit prendre fin. Quoi que raconte le directeur de l'Agence Régionale de Santé du Grand Est. ⬇️⬇️⬇️
Publiée par Pcf Nancy sur Dimanche 5 avril 2020
Le sénateur socialiste de Meurthe-et-Moselle, Olivier Jacquin, dénonce lui de son côté des propos “irresponsables et indécents” du directeur de l’Agence régionale de santé. 

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