Nouar la liquidatrice
Nouar la liquidatrice
D'après la série NOUAR la liquidatrice de Paul Edouard GOETTMANN
Elle poussa la porte à coups de
pieds et tira sur les deux malfrats de la pièce, son Beretta les avait liquidé
avant qu’ils aient la possibilité de réagir. Nour s’approcha pour être sûre
qu’il n’y avait pas de survivants. Elle photographia chaque cadavre avec son
portable leur carte d’identité sur le thorax, l’identité judiciaire appréciera.
Nour était appréciée comme mokhazni du service auquel elle appartenait, les
forces Auxiliaires d’informations et
d’actions Paramilitaires du Ministère de l’Intérieur, (FAIAPMI), surnommé par
leurs membres FAIA. Appréciée de ses collègues masculins, elle travaillait
souvent seule dans la clandestinité.
Ce dernier épisode était le résultat
d’une longue filature commencée depuis près d’une année sur des individus
recrutant pour le compte d’Al Quaïda, au Maghreb, les FAIA frappaient fort dans
ces cas là, il ne fallait pas se laisser développer au Maroc des réseaux
terroristes !
Agadir deux mois après, Iznegane sa
banlieue proche s’était endormie. Un immeuble de six étages isolé à la
périphérie de la ville semblait tranquille sous la surveillance d’un gardien,
installé sous une guérite à l’entrée de l’immeuble pour la nuit. Nour fit le
tour du quartier avec sa fiat 500,
discrète. Elle revint se garer dans un endroit non éclairé à trois cent mètres
de l’immeuble. En silence elle se munit d’un petit sac à dos puis s’approcha
par l’arrière de l’immeuble. Le balcon du premier étage était inaccessible, de
son sac à dos elle sorti un grappin aux extrémités plastiques, silencieuses,
s’accrocha au balcon puis gravi promptement les cinq balcons restants, jusqu’à
la terrasse. De son petit sac elle sorti un pistolet mitrailleur allemand G36 F,
utilisé par les FAIA, qu’elle remonta en quelques minutes, sa longueur initiale
d’un mètre était trop visible, démonté dans son sac, c’était l’idéal. Cette arme
avait été adoptée par les FAIA pour sa commodité et ses performances de tirs,
neuf cent vingt mètres à la
seconde !
Elle descendit l’escalier de
l’immeuble jusqu’au quatrième, le G36 sous le bras La deuxième porte à gauche, Nour l’éclairait d’une lampe de poche conçue
par les FAIA avec une clef électronique également conçue par les spécialistes
de la FAIA. Aucun bruit à l’intérieur, elle approcha la clef à quelques
centimètres de la serrure, le penne lâcha. Elle entrebailla la porte tout
doucement, se glissant à l’intérieur de l’appartement elle se dirigea
directement vers la chambre Un homme se réveilla et sauta sur son arme, Nour
l’abattit sans coup férir. Venant d’une autre chambre, un deuxième homme armé
se présenta, Nour fut plus rapide et l’exécuta froidement. Ouvrant la fenêtre
sur le balcon, elle descendit rapidement, s’engouffrant dans la Fiat 500, elle
démarra doucement. Elle se gara des kilomètres plus loin dans le bled, démonta
le G36, le rangea dans son sac. Elle reprit sa route en direction de l’oued
Sous et le Dyar Nzaha. Au bord de l’oued, elle aspergea la Fiat 500 d’essence,
elle mit le feu pour ne laisser aucune trace. A pieds, son sac sur le dos elle
alla directement à l’hôtel qu’elle avait reconnu et retenu quelques jours
auparavant au Dyar Nzaha, l’Oued Sous ! Elle loua une voiture le lendemain
matin, par l’autoroute, elle se rendit rapidement au service à Casablanca. Elle
rendit compte de l’opération au colonel. Ces deux hommes étaient soupçonnés
d’avoir participés à des combats en Syrie, leurs informateurs avaient été
précis, avec des photographies, les lieux d’opérations. L’élimination était
programmée systématiquement, clandestinement, sans laisser de trace. Le royaume
se devait être en paix !
Le colonel Said Kmédane informa Nour
de l’arrivée à Rabat de deux activistes irlandais qu’il fallait surveiller. Des
photos prises par les douanes à leur arrivée furent remises à Nour. Descendus à
**l’hôtel de la Jetée** face à la Médina de Salé, il sera relativement facile
de les surveiller. Ces deux irlandais ava ient
participé aux évènements sanglants de l’IRA en 1987, Remenbrance Day Bombing, (massacre
de 11 personnes).
Nour était splendide, une robe juste
en dessous des genoux moulante, sa chevelure flamboyante comme la crinière d’un
cheval, Ayoub lui avait plusieurs fois qu’elle ressemblait à Edwidge Fennec
l’actrice franco-italienne, elle s’assit à une table, superbe, désirable, commanda
un wisky, bien que prohibé en Islam, son travail autorisait les exceptions. Le
gérant de la Jetée avait été informé par la direction de la police de l’arrivée
de Nour, sans la nommer, sans dire ce qu’elle faisait exactement en lui
demandant de garder le silence sous peine de sanctions. Jonhn et Kerry rentrèrent à l’hôtel vers onze
heures. La beauté de Nour les confondirent, Kerry s’approcha, lui fit un
compliment, lui demanda s’il pouvait s’asseoir ? Jonhn les rejoignirent.
Le sourire de Nour éclatant, parlant l’anglais sans accent c’était un puissant excitant. Après un
deuxième verre de wisky Kerry lui demanda ce qu’elle faisait dans la vie. Je
travaille pour un groupe anglais d’exportations, hum, hum dit Kerry, Jonhn
hochait de la tête. Voulez vous venir boire un verre dans notre appartement,
pourquoi pas répondit Nour !
Le portier les accompagna jusqu’à
l’appartement, se conformant aux ordres du gérant. (Ce n’était pas le genre de
l’hôtel). L’appartement était vaste, les deux hommes devaient avoir des
ressources suffisantes pour payer cet hôtel de luxe. Kerry se fit pressant,
Nour ne résista pas sauf lorsque Jonhn voulu participer à la fête ! Elle
leur proposa de changer de partenaire chaque jour. La porte fermée Kerry
profita de sa bonne fortune. Kerry groggy par l’amour s’endormi profondément.
Nour ouvrit les tiroirs de la commode, scruta les poches de Kerry sans trouver
le moindre indice. A genoux elle chercha sous l’armoire, quand elle senti la
main de Kerry autour de son cou, lui coupant le souffle. Il l’a renversa sur le
tapis, toujours étranglée, l’autre main sur la poitrine. Nour se libéra par un
saut appris à la FAIA, d’un coup de pied bien ajusté entre les cuisses elle
l’anéanti, Jonhn réveillé par le bruit fit irruption dans la pièce avec un
pistolet automatique. Il s’approcha trop près de Nour, le pistolet vola en
l’air, le pied de Nour termina le travail. Elle se rhabilla, pris l’ascenseur salua
le portier de l’hôtel et s’isola dans l’appartement de secours qu’elle avait prise
à la Médina de Salé. Elle téléphona aussitôt au colonel pour lui rendre compte
de la situation, il fallait envoyer d’urgence un agent de la FAIA avant leur
disparition. Incontestablement ils n’étaient pas là en vacances. Le Maroc est
idéal pour les futurs djihadistes, ils poussaient jusqu’au Sael, s’enrôlaient
dans le Polisario et de là passaient en Mauritanie, en Lybie pour rejoindre la
Syrie. Ces deux irlandais étaient armés, activistes, ils avaient été arrêtés en
Irlande du nord par la police britannique pour tentative d’attentat à la bombe
à Inniskillen au sud de Belfast, laissant onze morts. Jugés, condamnés, ils
avaient purgés vingt années de captivité dans deux prisons différentes. Ils
s’étaient retrouvés à leur sortie. Pistés par la police spéciale anglaise la
Ministry Of Défense Police, tout comme la FAIA est une police efficace qui
frappe partout. Ce sont ces services qui ont avisé le Service marocain de la
FAIA. A en juger par leur comportement, Kerry et John n’avaient pas retenu la
leçon. Toujours plus déterminés que jamais à en découdre.
Mouloud arriva en trombe de
Casablanca durant la nuit, à moto avec un autre agent kacem, postés contre le mur du boulevard en
face l’hôtel de la Jetée, ils attendaient patiemment la sortie des deux lascars
en lisant le journal. Ceux-ci visiblement se méfiaient, un taxi les attendait à
leur sortie de l’hôtel, Kacem et Mouloud eurent juste le temps d’enfourcher
leur moto. Ils jouèrent longtemps les touristes allant de ci delà. Le taxi
s’arrêta enfin au mur de Gwoiss Kénitra, ils s’engouffrèrent doucement dans le
bidonville, Mouloud et Kacem, rangèrent la moto le long du mur, ils
s’engagèrent à leur tour dans la petite rue aux taudis, ils s’écroulèrent sous
les rafales des pistolets automatiques des deux irlandais qui prirent la fuite
paisiblement ! Kacem survécu à ses blessures, Mouloud touché à la poitrine
a été tué sur le coup. Kacem ne put que relater leur filature sans résultat.
Un conseil de guerre réunit les
principaux agents pour établir un plan d’action. Il n’était pas question qu’ils
s’en tirent ainsi. Il y avait peu de solutions pour qu’ils disparaissent de la
circulation, par mer avec un yacht privé ou d’arriver jusqu’aux limites de
l’Afrique noire, au Sahel. Il était plus facile de surveiller les voies
maritimes que de surveiller cet immense territoire qu’était le Sahel et son
accès. Nour était convaincue qu’ils prendraient la route du Sahel, trop de
contrôle par les voies maritimes. Ils leur suffiraient de louer un 4/4 pour
aboutir aux confins du Sahara. Le train, les cars allaient être surveillés, les
autoroutes de même, une photo des deux compères dans les cabines de péage
suffiraient à les repérer. Ils devront prendre les routes nationales et mêmes
les petites routes de campagnes avec un GPS à bord ils arriveront à bon
port ! Nour suggéra même que les irlandais passeraient par l’Algérie en
direction de Tindouf. Elle préconisa de renforcer la surveillance sur Meknès,
Errachida, Arfoud, l’Oued Zem sera sans doute sur leur route. Sa proposition
semblait de bon sens, sans oublier la surveillance des aéroports, des ports,
des autoroutes des trains, la statégie de Nour fut adoptée !
Toutes les polices reçurent leur
feuille de route et les photographies des irlandais avec les précautions
d’usage, c’étaient des tueurs. L’Oued Zem était la barrière qu’ils ne devaient
pas franchir, l’Algérie était trop proche, chaque route, chaque chemin était
sous surveillance, rien ne devait passer ! Un hélicoptère de la FAIA était
en attente. Chaque épicerie sur les chemins étaient prévenus, téléphoner
d’urgence à la FAIA en cas de reconnaissance des deux individus. A Arfoud, ils
s’arrêtèrent pour faire de l’essence, la consigne aux commerçants était de ne
pas bouger simplement d’aviser la FAIA, mais les irlandais méfiants,
embarquèrent l’employé de la station avec eux. Le gérant voulant noter le
numéro du 4/4 et signaler leur présence reçu la quantité du chargeur du pistolet automatique dans le
corps, se tassant dans une mare de sang. Une femme fut blessée par la même
occasion. Néanmoins elle donna des indications précieuses, ils roulaient en
Duster blanc avec une roue de secours sur la galerie. L’analyse de Nour était
la bonne, ils cherchaient à rejoindre l’Algérie.
Nour et deux autres agents se
postèrent sur le pont de l’Oued Zem. Les irlandais apercevant Nour firent demi
- tour dans un bruit de pneus hachés par le bitume, ils arrivèrent à s’enfuir.
Nour appela l’hélicoptère de la FAIA en renfort pendant leur course poursuite ne
perdant pas de vue les irlandais, ils craignaient qu’ils fassent encore des
morts et des blessés ?
L’hélicoptère arriva se retourna pour être de face avec le 4/4. Les
irlandais stoppèrent et se mettent à courir à travers les champs. Nour, les
poursuivi, elle cria, ils se retournèrent, Nour à la volée leur envoya tout le
chargeur de son G36 E, ils s’écroulèrent,
Jonhn se redressa, une balle du Beretta toujours à la taille de Nour, en pleine
tête. L’odyssée des deux irlandais était terminée. L’employé de la station
service était sain et sauf mais avait eu la peur de sa vie il en était encore
tremblant, le visage blème.
Nour, rendit compte au colonel Said
Kmédane du résultat des opérations, qui ne répondit que Bien, comme si cela
allait de soit ! Il n’était pas bavard Said Kmédane, mail il avait une
amitié profonde pour tous ces agents qui défendaient le royaume au péril de
leur vie.
Nour avait envie de retrouver Ayoub,
elle avait besoin de lui pour effacer la tâche de l’irlandais. Leurs baisers,
leurs caresses suffisaient à effacer les tares de son métier par moment
monstrueux, contraire aux lois d’Allah, contraire à ses propres principes,
pourtant le Maroc avait besoin d’individus comme Nour, Mouloud Kacem et tous
les agents de la FAIA pour la défense des citoyens et de l’intégrité du
territoire chérifien.
Nour resta une semaine dans les bras
d’Ayoub s’abreuvant de tendresse, ne voyant que lui, comme une fleur au milieu
de taudis. Puis, Le colonel Said Kmédane lui demanda de passer au service à
Casablanca. Les vacances étaient terminées, sur quelle affaire allait –t- elle
travailler ?
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