MON RUISSEAU, MA RIVIERE, par Ali GADARI, extrait

. Publié le 19 mars 2021 Modifier l’article Voir les stats Jean Jacques Paul CoudiereLe statut est en ligne Jean Jacques Paul Coudiere Le trublion de l'écriture 224 articles Aucun texte alternatif pour cette image Ma montagne s’affichait dans les décors, souvent bleue sous le soleil ou rougeoyante au crépuscule, la cime disparaissait souvent dans le coton des nuages. Les pentes étaient drues et les sentiers caillouteux fournissait des douleurs aux jambes fatiguées. Domaine des haies et des sapins, ma montagne produisait aussi des hêtres en quantité non négligeable. A l’abri de ceux-ci se cachent les sorbiers, le cytise, le fusain, la myrtille, la coronille et aussi le daphné lauréolé. La petite oseille, le tout petit muguet la prénanthe pourpre, la verge d’or et l’herbe de la trinité. Toutes ces plantes que je connaissais de visu, mais n’en connaissant pas un seul de leur nom m’ont obligé à rechercher dans de savants ouvrages. Vous voyez, là entre ces deux gros rochers, perle une eau pure venant du fond de la terre, formant une flaque d’eau profonde d’une dizaine de centimètres qui avide de voyager se rue sur la pente de ma montagne en formant un ruisseau encore enfantin. Vous pourriez voir dès l’aube venue s’abreuver les bouquetins, les grives, le merle et le niverolle classé par les ornithologues, ancêtre de l’époque glaciaire, (comment font-ils pour annoncer cela, je suis toujours étonné de leurs connaissances) ? L’eau traçait sa route à travers les rochers, les éboulements, disparaissant parfois pour ressurgir là où nous ne l’attendions pas au pied d’un hêtre presque en s’excusant. Ma montagne, d’une manière désordonnée favorise la rencontre de plusieurs ruisseaux qui mêlant leurs eaux grossissent mon ruisseau qui descend ainsi plus vite la pente de ma montagne entraînant avec elles des feuilles jaunies par l’automne. C’est curieux comme les paysages sont changeant, ici mon ruisseau borde une forêt de sapins et quelques peupliers d’Italie. Les lézards verts courent le long de la berge et se cachent très vite entre deux cailloux. Un merle sautille curieusement pour s’abreuver dans l’eau claire où son image se reflète. Oh, regardez la buse qui guette le mulot ou l’orvet du haut de sa branche avec ses yeux d’expert. Un coude et mon ruisseau se cogne à une roche en l’éclaboussant et file furieusement en créant son chemin à travers la bruyère, inondant la terre brune et sa végétation, créant une colonie d’herbes grasses et d’arbustes bizarres avec un branchage tarabiscoté. Il descend toujours mon ruisseau, fougueux, ruisselant de lumière et d’éclat sous le soleil, là il passe sous la frondaison d’un saule qui borde sa berge, il change ainsi de couleur ravissant le coucou curieux. Attention, regardez bien, la rivière l’accueille dans son lit pour des noces sulfureuses, les eaux se mélangeant avec de nombreux tourbillons et d’éclats. Elle est colonisée par différents poissons blancs ma rivière, le blageon, petit poisson blagueur qui disparait plusieurs années et réapparait subitement, la truite fario, la vairon, le goujon, la loche, ces différentes espèces font bon ménage dans les eaux vives de ma rivière. Elle est belle ma rivière, se coulant entre les pierres et les rochers, se transformant parfois en torrent impétueux pour vite se calmer. Elle est encore agitée avant de rejoindre la plaine. Les paysages changent ou se répètent tout en harmonie avec le ciel. Là un vieux pont de pierres ne laissant passer qu’un véhicule. Ce pont faisait la fierté des habitants, il fut construit au quinzième siècle au temps des ducs de BOURGOGNE. Le pont au temps jadis a vu passer les chevaliers et leurs lourdes armures et les contrebandiers sur une arche en pierres. Ce petit village est resté dans la tradition, le maire de la commune des années mille neuf cent soixante a rédigé avec son conseil municipal un arrêté interdisant toute nouvelle construction ne satisfaisant pas aux normes du village lorsque des gens des villes ont voulu construire des habitations secondaires. Le béton était interdit ainsi que le parpaing, seule la pierre et le bois étaient autorisés. La petite église était d’une splendeur sans pareille, son clocher en chêne sculpté comme l’intérieur avec le retable derrière l’autel et les statues des saints sculptées dans du chêne reflétaient tout l’art du quinzième siècle et les fastes des ducs de BOURGOGNE. Ce petit village encore un peu isolé embellissait ma rivière par son reflet dans ses eaux tumultueuses. Les terres de cette moyenne montagne est riche en arbres à feuilles caduques, le hêtre, le chêne roi de la montagne, l’érable, l’alisier employé dans les placages de certains meubles, il produit des baies comestibles utilisées par certains spécialistes pour produire un alcool de grande qualité. Pardon, J’ai oublié la vesse de loup produisant un fruit pouvant être de la grosseur d’une grosse balle de hand-ball. Signaler ceci Publié par Jean Jacques Paul CoudiereLe statut est en ligne Jean Jacques Paul Coudiere Le trublion de l'écriture Publié • 1 min

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Comment Le Creusot, berceau industriel ravagé, a su rebondir,

**Gilets Jaunes** pourquoi le **bleu**Macron entre dans la zone rouge?

Le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, pourrait avoir été tué par l'armée russe?