LA GUERRE DE TROIE




               LA GUERRE DE TROIE
                                                     Proposé par Ali GADARI





La guerre de Troie est un conflit légendaire de la mythologie grecque, dont l'historicité est controversée. Elle est parfois appelée Deuxième guerre de Troieen référence à l'expédition menée contre la cité par Héraclès après la quête de la Toison d'or que certains nomment Première guerre de Troie.
C'est le prince troyen Pâris qui la déclenche en enlevant Hélène, épouse du roi de SparteMénélas. En rétorsion, Ménélas, l'époux bafoué, lève avec son frère Agamemnon une expédition rassemblant la plupart des rois grecs, qui assiège Troie et remporte finalement la victoire. La guerre de Troie et ses conséquences formaient le sujet d'un vaste cycle épique, le « Cycle troyen », dont les œuvres sont aujourd'hui perdues à l'exception de l’Iliade et l’Odyssée d'Homère. Elle représente une pierre fondatrice de la culture grecque puis de la culture romaine et constitue encore une source d'inspiration pour les artistes et écrivains.

Déroulement de la guerre

Déclenchement

Causes

Hélène et Pâris, cratère
Hélène et Pâriscratère en cloche à figures rouges apulien-380--370musée du Louvre (K 6).
La guerre de Troie est entreprise à la suite de l'enlèvement d'Hélène, épouse du roi de SparteMénélas, par le Troyen Pâris, fils de Priam, roi de Troie, et de son épouse Hécube. En effet, Hélène avait été promise à Pâris par Aphrodite, en remerciement pour le jugement du mont Ida, lui attribuant la pomme d'or. Pâris dut alors choisir entre HéraAthéna et Aphrodite, lui promettant respectivement la royauté, la puissance militaire et l'amour de la plus belle femme du monde : Hélène.
On peut aussi considérer l'enlèvement d'Hélène, et donc l'incitation à la guerre, comme une vengeance de la part de Priam de la précédente guerre de Troie entre Héraclès et son père Laomédon qui est mort par ses mains. En effet, si Pâris est autorisé à se rendre à Sparte, c'est pour demander le retour d'Hésione, emmenée par Télamon après la guerre.

Coalition achéenne

Les rois grecs, descendants de Pélops, sont contraints par le serment de Tyndare à se joindre à la cause de Ménélas, l'époux d'Hélène. Celui-ci, accompagné de Nestor, parcourt la Grèce pour les rappeler à leur promesse.
Étant accompagné de son frère Agamemnon et de Palamède, Ménélas va trouver à Ithaque Ulysse, réticent à cause d'un oracle qu'il a entendu. Pour éviter d'avoir à partir, il simule la folie : vêtu en paysan, il laboure un champ avec un âne et un bœuf attelés à la même charrue, et lance du sel par-dessus son épaule. Palamède place alors le jeune Télémaque, fils d'Ulysse, devant l'attelage en marche. Ulysse tire vivement sur les rênes, montrant ainsi qu'il est sain d'esprit. On peut accorder une signification métaphorique à cet épisode : le bœuf et l'âne représentent Zeus et Chronos, chaque sillon ensemencé de sel signifie une année perdue, et Télémaque marque la « victoire décisive ».
Selon les auteurs tardifs, le devin Calchas avait prédit que Troie ne pourrait être prise sans Achille, fils de Thétis. Sa mère, pour le protéger de la guerre, le cacha, déguisé en fille, chez Lycomède, roi de Skyros. Mais il fut confondu par une ruse d'Ulysse, qui excita son instinct de guerrier et le poussa à se révéler en faisant sonner la trompette aux portes de la cité6. Cependant Homère raconte simplement que Nestor et Ulysse, étant venus à Phthie pour recruter des troupes, se virent confier Achille par son père Pélée.
D'autres rois et héros, tels que les deux AjaxDiomède et Tlépolémos les rejoignirent encoreC 2Idoménée, roi de Crète, lui aussi ancien prétendant d'Hélène, qui avait amené un nombre considérable de navires, obtint le commandement des gardes. Toutes les troupes se rassemblèrent à Aulis. Cependant, elles ne pouvaient partir sans provisions ; c'est Anios qui les fournit, grâce à ses filles, les Vigneronnes. Mais Ménélas envoya Agamemnon — accompagné d'Ulysse — pour emporter avec eux les Vigneronnes ; comme Anios refusait, ils les enlevèrent de force mais elles s'enfuirent.

Première expédition

Cette flotte accoste, dans la deuxième année après l'enlèvement d'Hélène, en Mysie, non loin d'Élée. Ils affrontent d'abord Télèphe, roi de Mysie et fils d'Héraclès qui, alarmé par le débarquement d'une armée si imposante, a dépêché contre elle ses propres troupes. Après des combats acharnés, Télèphe apprend qui sont les chefs de l'armée ennemie et le combat cesse alors. La flotte grecque repart chez elle après cette première expédition, et se repose pendant huit ans. Cette première expédition était relatée dans les Chants cypriens, première épopée du Cycle troyen, attribués à Stasinos et composés au vie siècle av. J.-C. ; cette épopée est presque entièrement perdue, mais on en connaît un résumé transmis beaucoup plus tard dans la Chrestomathie de Proclos au ve siècle.

Seconde expédition

Mise en place du siège

Alors que l'armée grecque s'apprête, la colère d'Artémis contre Agamemnon bloque la flotte à Aulis. Le devin Calchas impose le sacrifice d'Iphigénie, fille de ce dernier ; c'est par la promesse d'un mariage avec Achille que les chefs achéens attirent alors la jeune fille à Aulis.
Quand la flotte grecque arrive devant Troie, le premier grec à perdre la vie est Protésilas sous le coup d'Hector. Alors que les grecs organisent la cérémonie funèbre en l'honneur de celui-ci, sans avertissement, Cycnos, fils de Poséidon et roi de Colone, mène un second assaut mettant en fuite les grecs et aucune arme ne peut le blesser. Achille, menant la contre-attaque, parvient à le tuer en l'étranglant avec la jugulaire de son casque ou d'un jet de pierre.
Les Grecs installent leur camp sur la plage qui s'étend devant Troie ; une ambassade achéenne pour réclamer Hélène échoue. Une fois les Troyens retranchés derrière leurs murailles, Achille s'emploie à leur couper les vivres. Il attaque et réduit ainsi onze cités d'Anatolie, tributaires de Troie. C'est dans Lyrnessos, l'une de ces villes, lors de la dixième année de siège, qu'il reçoit pour part d'honneur Briséis, tandis qu'Agamemnon reçoit Chryséis lors du sac de Thèbe sous le Placos.

Colère d'Achille

C'est à ce moment que commence le récit de l’Iliade. Une peste frappe le camp grec et le devin Calchas, encouragé par Achille, révèle qu'Apollon a puni Agamemnon car celui-ci avait refusé de rendre la captive Chryséis à son père Chrysès, prêtre d'Apollon dans une ville de Troadeil 7. Contraint de céder, Agamemnon furieux réclame une autre part d'honneur. Achille se récrie et Agamemnon, pour l'humilier, décide de prendre Briséis, sa captive. En colère, ce dernier décide de se retirer sous sa tente et jure sur le sceptre d'Agamemnon, don de Zeus, de ne pas retourner au combat. Zeus, sur sa demande, donne l'avantage aux Troyens, tant qu'il sera absent du champ de bataille.
Privés de son appui, les Grecs essuient défaites sur défaites, et alors que les Grecs sont acculés et que les Troyens menacent de brûler leurs nefs, le vieux sage Nestor, Phénix et Ulysse viennent en ambassade plaider la cause achéenne. Achille reste ferme mais Patrocle, ému par les malheurs de ses compatriotes, obtient l'autorisation d'Achille de sauver les Grecs en portant ses armes. La manœuvre réussit mais Patrocle, malgré sa promesse à Achille, engage la poursuite. Il est tué par Hector, frère de Pâris, qui prend les armes d'Achille comme butin. Furieux contre lui-même et humilié — trompé par Patrocle qui ne l'a pas eu auprès de lui pour le protéger du malheur et symboliquement vaincu par Hector —, Achille décide de se venger, malgré les avertissements de sa mère : s'il affronte Hector, il mourra peu de temps après. Héphaïstos lui forge de nouvelles armes, avec lesquelles il sort à la recherche d'Hector.
Combat d'Achille et de Penthésilée, cratère en cloche lucanien de la fin du Ve siècle av. J.-C., Musée national archéologique de Madrid
Combat d'Achille et de Penthésilée, cratère en cloche lucanien de la fin du ve siècle av. J.-C., Musée national archéologique de Madrid.
Revêtu de son armure divine, il s'engage à nouveau dans le combat et abat un grand nombre de Troyens sur son passage, tellement que les eaux du Scamandre sont souillées de cadavres. Offensé, le Scamandre manque de noyer Achille. Sauvé par l'intervention d'Héphaïstos, celui-ci rencontre enfin Hector, le défie et le tue avec l'aide d'Athéna. Il traîne sa dépouille autour de la ville avec son char avant de la ramener dans le camp achéen.
Achille fait pourtant preuve d'humanité en laissant le roi Priam, venu dans sa tente en suppliant, emporter le corps de son fils pour lui accorder des dignes funérailles. Il obéit ainsi à sa mère, envoyée par les dieux mécontents du traitement infligé à la dépouille du héros.
Certains racontent ensuite l'arrivée de Penthésilée, reine des Amazones, et de Memnon, qui est selon certains roi d'Éthiopie. Penthésilée est défaite par Achille. Mais il tombe amoureux du cadavre ; et Thersite s'étant moqué de lui, il tue ce dernier. Antiloque, pour sauver son père, s'affronta à Memnon qui le tua. Achille le vengea en tuant Memnon.

Cheval de Troie


Représentation du cheval de Troie sur le col d'un pithos à reliefs, vers 670 av. n. ère, musée de Mykonos.
Sur une idée d'Épéios ou d'Ulysse — à moins que ce ne soit sous l'inspiration d'Athéna— les Grecs construisent un énorme cheval en bois, dans lequel ils cachent des guerriers, au nombre desquels se trouvent notamment UlysseMénélas et Néoptolème. Puis les Achéens brûlent leur camp, embarquent sur leurs navires et dissimulent leur flotte plus loin, derrière l'île de Ténédos.
En présence du cheval les Troyens sont d'abord désemparés, les avis divergeant sur le sort qu'on doit lui réserver Avertis qu'il s'agit d'un présent pour la déesse Athéna, les uns veulent le faire entrer dans la ville, les autres, menés d'abord par Thymétès, prônent la méfiance. Survient alors Laocoon qui exhorte ses compatriotes à se débarrasser du cheval, prononçant la formule célèbre :
« Quidquid id est, timeo danaos et dona ferentes. »
— Virgile, Énéide
(« Quoi qu'il en soit, je redoute les Grecs, même porteurs de présents »). Et, joignant le geste à la parole, il jette un javelot dans le flanc du cheval; on entend alors des gémissements, qui sont sans aucun doute ceux des Grecs. Un Grec, Sinon, resté sur la côte apparaît alors et faisant croire qu'il a été condamné par les Grecs et qu'il est donc prêt à les trahir, tient le discours suivant :
« Calchas a voulu qu'ils fissent [du cheval] une énorme masse et que cette charpente s'élevât jusqu'au ciel, et qu'ainsi elle ne pût entrer par vos portes ni être introduite dans vos murs ni replacer le peuple de Troie sous la protection de son ancien culte. Si vos mains profanaient cette offrande à Minerve, [...] alors ce serait une immense ruine pour l'empire de Priam et pour les Phrygiens. Mais si, de vos propres mains, vous la faisiez monter dans votre ville, l'offensive d'une grande guerre conduirait l'Asie jusque sous les murs de Pélops. »
— Virgile, Énéide

Laocoon, par El Greco (1604-1614).
Comme pour confirmer ses dires, deux serpents surgissent de la mer et se jettent sur Laocoon et sur ses enfants, puis ils se réfugient dans le temple d'Athéna. Le message semble clair aux Troyens : Athéna leur est farouche, il faut donc l'apaiser. Ils n'ont pas pensé que peut-être c'était en raison d'offenses personnelles que Laocoon a pu faire à la déesse qu'il était puni. Ils décident alors d'ouvrir une brèche dans les murs de la cité pour faire entrer l'offrande. À plusieurs reprises, lorsqu'ils déplacent l'engin, ils perçoivent des bruits à l'intérieur, qui sont ceux des armes grecques qui s'entrechoquent. Si on ajoute à ce signe les prédictions que Cassandreavait déjà faites auparavant et le bruit du javelot de Laocoon, on voit que c'est malgré des indices nombreux que les Troyens ont accepté l'offrande. Notons que selon certains, Priam aurait agi de sa propre initiative, et sans l'intervention de Sinon.
Une fois la nuit venue, un complice des Grecs fait des signaux lumineux depuis la cité pour les engager à attaquer. Pour les uns, c'est Hélène qui feint de mener une procession nocturne, accompagnée de flambeaux ; pour les autres, c'est Sinon qui allume un feu40. D'autres encore racontent qu'Hélène s'étant placée sous un cheval et imitant la voix des femmes des guerriers, les appelle. Ceux-ci sont tentés de répondre à cette voix familière, mais Ulysse réfrène leurs désirs.

Équipements

Il existe deux types de combats, rapproché et à distance. En combat rapproché, il y avait des haches doubles, des glaives et des dagues utilisées lors du corps à corps. Les lances sont en bronze et peuvent aussi bien être employées en combat rapproché qu’à distance. Les javelots sont très utilisés lors du combat à distance, ils comportent un propulseur qui est un lacet de cuir s’enroulant autour de la tige, ce qui renforce la puissance du jet. Les archers portent un carquois avec des flèches de fer sur le dos et utilisent un arc à double courbure. L’épée de bronze est droite et à double tranchant.
Concernant les protections, les soldats portent des jambières (cnémide), des boucliers ronds, des cuirasses, des plastrons ainsi que des casques. Les chefs sont privilégiés et portent des armures constituées de plaques de bronze qui pèsent l’équivalent de 20 kg. La cuirasse peut être ornée de traits qui soulignent les muscles. Portée sur une tunique courte, la cuirasse est formée de 2 plaques de métal réunies avec des crochets. Elle s’arrête sous la ceinture. Des bandes de cuirs prolongent la cuirasse. Le bouclier est toujours décoré de motifs divers. Les jambières sont en étain.
Les matériaux utilisés pour les armes sont principalement le bronze, l’argent, le fer, l’or et le cuivre. Les mines de fer se trouvent en Chypre, à Rhodes et en Eubée. Les mines d’argent sont au Sud d’Athènes. Et sur le Mont Pangée on trouve de l’or. Les mines de cuivre sont en Eubée.

Interprétation mythologique

Pour l'auteur comique latin PlauteTroie est tombée en raison :
  • du vol par les Grecs de la statue sacrée Palladion abritée dans un temple dans la ville,
  • la mort du prince troyen Troïlos, fils d'Apollon (ou de Priam selon les versions) et d'Hécube,
  • la démolition de la muraille au-dessus des Portes Scées que les Troyens ont eux-mêmes conduite pour faire entrer le cheval de troie dans la ville.
Selon le devin grec Calchas, Troie ne peut être prise sans le concours de l'arc et les flèches d'Héraclès, c'est pourquoi les Grecs, après l'avoir lâchement laissé blessé à Lemnos, sollicitent le soutien de Philoctète qui en est le dépositaire.
Selon le troyen Hélénos, qui selon Calchas connaît les oracles qui protègent la cité, et après avoir été capturé par Ulysse et contraint de les révéler aux Grecs, trois causes sont donc nécessaires à la prise de la ville :
  • les os de Pélops doivent être ramenés dans le camp des Grecs ;
  • Néoptolème, le fils d'Achille, doit prendre part à la guerre ;
  • la Palladion se doit d'être dérobé.

Récits et représentations

Épopées

L’Iliade et l’Odyssée sont les plus anciens récits qui nous soient parvenus au sujet de la guerre de Troie — le récit de Darès de Phrygieétait censé être plus ancien, mais la version qui nous est parvenue est sans aucun doute beaucoup plus récente. Néanmoins, à l'époque archaïque, ce sujet était l'un des préférés des aèdes et des poètes. Les œuvres épiques qui y étaient consacrées étaient donc nombreuses. L'ensemble de ces œuvres est nommé le « Cycle troyen ».
Illustration d'un manuscrit médiéval, Recueil des Histoires de Troie
Illustration d'un manuscrit médiéval, Recueil des Histoires de Troie - Bibliothèque de Blois.
Pendant la période classique et surtout alexandrine, le sujet resta à la mode. De nombreux mythographes comme Proclos dans sa Chrestomathie, le pseudo-Apollodore dans sa Bibliothèque, ou Hygin dans ses Fables rédigèrent des résumés ou des analyses des événements décrits dans l’Iliade. À l'époque tardive fleurirent aussi des suites et des contre-récits. Ces derniers avaient pour but de présenter les événements sous un angle différent de celui adopté par Homère. En fait, nombre des détails ou des traditions associés pour nous à tel ou tel héros ne sont pas présentes dans l'œuvre homérique, mais proviennent de versions alternatives.
Virgile conta également dans son Énéide le récit d'un des héros troyens, Énée, fils d'Aphrodite, qui suivit sans le savoir les traces d'Ulysse, pour aller fonder une nouvelle Troie, Rome. C'est notamment par cette épopée qu'on connaît en détail l'épisode de la prise de Troie.
Enfin, au Moyen Âge, des auteurs s'efforcèrent de mettre à la portée du public cultivé le contenu des œuvres grecques.

Théâtre

Dans l'Antiquité, la guerre de Troie a inspiré aux tragédiens de nombreuses pièces. Ainsi Sophocle aurait écrit entre autres Le Rapt d’Hélène, Laocoon, Polyxène et Priam, mais ces pièces sont perdues. Deux tragédies conservées de Sophocle empruntent leur sujet à la guerre de Troie : Ajax (qui évoque la querelle entre Ulysse et Ajax fils de Télamon pour la possession des armes d'Achille après sa mort, puis le suicide d'Ajax) et Philoctète (relatant le conflit entre Philoctète, héros de l'armée achéenne abandonné sur une île après avoir été atteint d'une blessure à l'odeur nauséabonde, et Ulysse et Néoptolème qui tentent de s'approprier son arc, car un oracle a annoncé que les Achéens ne pourront pas prendre Troie sans cette arme). D'Euripide, on a la chance d'avoir conservé, à propos de la guerre de Troie, plusieurs œuvres. Iphigénie à Aulis raconte le sacrifice d'IphigénieHélène s'écarte de la version homérique en racontant comment Hélène s'est exilée en Égypte durant la guerre. Les Troyennes montre le devenir des femmes troyennes après la prise de leur cité, troisième volet d'une trilogie dont les deux autres ont été perdus. On peut voir dans sa forme linéaire, sans intrigue, un glissement du tragique théâtral à la réalité de la guerre.
L'influence de l’Iliade perdure pendant la Renaissance. En 1579, Robert Garnier compose la tragédie La Troade, qui évoque le sort des Troyennes après la prise de la ville, en rassemblant les sujets de plusieurs pièces d'Euripide et de Sénèque.
À l'époque classique, le thème est repris par Jean Racine, dans ses tragédies profanes Andromaque (1667) puis Iphigénie (1674). Les contraintes qu'il s'impose sont les mêmes que celles des tragiques grecs, mais les thèmes mythologiques sont surtout pour lui l'occasion d'évoquer les passions des héros.
À partir du xixe siècle, le thème de la guerre de Troie, thème de violence, devient une voie pour évoquer des sentiments profonds ou des sujets polémiques. Ainsi, dans sa PenthésiléeC 8Heinrich von Kleist donne un récit du rôle de la reine des Amazones dans la guerre de Troie. C'est pour lui l'occasion d'évoquer les sentiments violents qui s'opposent chez la protagoniste à un ordre social contraignant et qui ne reconnaît pas l'amour. De même, dans sa célèbre pièce La guerre de Troie n'aura pas lieuC 9Jean Giraudoux raconte la guerre mais surtout évoque le cynisme du monde politique et défend le pacifisme.

Céramique?

La guerre de Troie était un sujet classique de la Céramique grecque antique. Par exemple, le potier Exékias a effectué des représentations du récit. Certaines scènes du vase François montrent aussi des illustrations pertinentes.

Peinture

Le sujet inspire au grec Polygnote du ve siècle av. J.-C. des peintures disposées dans la Lesché des Cnidiens, un bâtiment à Delphes. Celles-ci sont disparues, mais le géographe Pausanias nous en livre une description des différents tableaux nous permettant aujourd'hui d'en avoir une assez bonne vue d'ensemble. Carl Robert (en) proposa une reconstruction en 1893.
Le peintre italien rococo Giambattista Tiepolo, parmi les fresques de la mythologie romaine qu'il peint en 1757 à la villa Valmarana, en a consacré plusieurs à des épisodes célèbres de l'Iliade et de l'Énéide. Son fils Giovanni Domenico Tiepolo reprendra ce thème vers 1760avec deux tableaux consacrés au cheval de Troie, aujourd'hui exposés à la National GalleryC 10.
Par ailleurs la guerre de Troie a bien sûr été abordée par le courant néoclassique dans la seconde moitié du xviiie siècle. Par exemple, Les Funérailles de Patrocle sont en 1779 pour Jacques-Louis David l'occasion de rendre hommage aux bas-reliefs antiques et aux maîtres de la RenaissanceC. De même, Giuseppe Cades, s'inspirant du groupe du Laocoon, fait ressortir la grandeur tragique d'Achille dans son dessin Achille et Briséis.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Sculpture

Le célèbre groupe du Laocoon représente l'attaque du prêtre et de ses enfants par les serpents. Elle est célèbre pour son expressivité et sa beauté, au point que Pline l'Ancien écrit : « il faut préférer [cette sculpture] à toute la peinture et toute la sculpture ».

Musique

La Belle Hélèneopéra-bouffe d'Offenbach de 1864, a pour thème la rencontre d'Hélène et de Pâris. En mars 1954, la comédie musicale américaine The Golden Apple s'inspire librement de l'intrigue des épopées d'Homère, transposées dans une semi-parodie qui se déroule dans l'État de Washington au début du xxe siècle

Wiklipédia



Source: médium.com


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