LA DUNE DU PILAT






                      LA DUNE DU PILAT
                                                        Proposé par Ali GADARI





La dune du Pilat située en bordure du massif forestier des Landes de Gascogne sur la côte d'Argent à l'entrée du bassin d'Arcachon, en France, est la plus haute dune d’Europe (hauteur en 2016 : 110,9 m2).

    Géographie

    Localisation

    Position de la dune dans l'entrée du bassin d'Arcachon.
    Située à l'entrée sud du bassin d'Arcachon, elle s'étend sur 616 m d'ouest en est et sur 2,9 km du nord au sud et contient environ 550 millions de mètres cubes de sable, dans la localité de Pyla-sur-Mer qui dépend administrativement de la commune de La Teste-de-Buch, à proximité d'Arcachon, au cœur des Landes de Gascogne.

    Topographie

    La dune côté forêt vue de son sommet (pente : entre 30 et 40°)
    Les déplacements de la dune sont constants et étudiés par les scientifiques. Côté est, la dune gagne sur le massif forestier, ensevelissant les arbres à une vitesse d'un à cinq mètres par an. Côté ouest, l'évolution du trait de côte (limite des plus hautes mers) est variable. Le littoral nord de la dune est soumis à une forte érosion, notamment lors des tempêtes hivernales. À l'inverse, l'érosion est faible ou quasi nulle ces dernières années le long du littoral sud. La dune du Pilat est dissymétrique, avec une pente inclinée différemment selon sa position par rapport au vent. Ainsi, la face de la dune la plus exposée au vent (face ouest, côté océan) est douce, de l'ordre de 5 à 20°, car les sables s'étalent lors de leur remontée vers le sommet. En revanche, la face côté forêt, à l'abri du vent (face est), est plus raide, entre 30 et 40°.

    Géologie

    Formations sableuses visibles sur le flanc intérieur de la dune.
    Sur la carte géologique de la partie occidentale du Bassin aquitain et celle de La Teste-de-Buch, en particulier, on peut voir une formation géologique de la fin du Quaternaire qui porte le nom de « Sable des Landes » : il recouvre toute la région située autour du bassin d'Arcachon et s'étale au nord vers l'estuaire de la Gironde, à l'est vers la vallée de la Garonne et au sud vers l'Armagnac et l'Adour. À l'ouest, il est surmonté par une bande de dunes côtières plus récentes dont la dune du Pilat fait partie.

    Sédimentologie des sables des Landes et dunaires

    Fouille de sauvetage sur un site protohistorique (octobre 2014) par Philippe Jacques avec prélèvements dans une épaisse strate de tourbes compactées.
    La couverture de sable des Landes est composée :
    • à sa partie inférieure, d'une couche de sables, de graviers voire de galets, d'argiles parfois sableuses et plus ou moins graveleuses dont l'épaisseur atteint 100 mètres près du littoral et qui va en s'amenuisant vers les reliefs continentaux qu'elle recouvre plus ou moins ; ces sédiments ont été épandus par des fleuves et des rivières ; ils ont donc une origine fluviatile ;
    • à sa partie supérieure, de quelques mètres d'un sable fin composé de grains émoussés et dépolis, car éolisés, qui constitue le véritable « Sable des Landes » et qui provient du remaniement des sédiments fluviatiles qu'il surmonte.
    Tout le relief de la zone côtière a été recouvert par ce sable qui s'est mis en place dans des conditions très arides, poussé par des vents d'ouest dominants de 20000 jusqu'à 10000 av. J.-C. environ. La fraction la plus lourde, les graviers, est restée près du rivage au large de la côte actuelle, tandis que les fractions les plus fines ont été entraînées très loin vers Blaye, l'Entre-deux-Mers et la Chalosse. C'est un sable très homogène (90 % des grains ont une taille comprise entre 0,1 et 0,5 mm ; le diamètre moyen des grains est de 0,3 mm). Cette homogénéité résulte du tri effectué par les eaux et les vents.
    À côté des grains de quartz, on retrouve toujours dans ces sables, des minéraux dont la densité est supérieure à celle du quartz et qui portent le nom de minéraux lourds ; ils représentent 0,2 à 1,5 % du sable et se composent de minéraux ferrifères (75 %) mais aussi de tourmaline et de grenats. Ils existent dans tous les sables de la région aussi bien ceux du sol des Landes, que des dunes du littoral.
    La région du bassin d'Arcachon et des étangs qui se trouvent au sud, CazauxParentis, a retenu l'attention des géologues qui recherchaient du pétrole dans cette zone autrefois si longtemps recouverte par les mers de l'ère secondaire. Ces travaux ont permis de parvenir ainsi à une meilleure connaissance de la géologie de ces terrains profondément enfouis sous les sédiments du Tertiaire et l'épaisse couche de sable qui s'est mise en place au Quaternaire récent donnant à ce pays son aspect géologiquement monotone. Par ailleurs, il est avéré que les côtes sableuses basses de la Gironde et des Landes où l'érosion, le transport et l'accumulation des sédiments forment les trois étapes indissociables de l'évolution du littoral et des systèmes dunaires, constituaient un modèle de choix auquel de nombreux géologues régionaux s'intéressent aujourd'hui. L'histoire des dunes de cette région, et du Pilat en particulier, s'inscrit naturellement dans le cadre de ces études.

    Histoire

    Carte topographique du bassin d'Arcachon au xvie siècle
    L'entrée du Havre d'Arcasson en 1731
    L'emplacement actuel de la Dune du Pilat abritait des campements protohistoriques provisoires, pour des activités liées à l'exploitation du sel de mer. Les premières découvertes archéologiques commencent en 1982. Le 31 décembre 2013, un touriste trouve dans le sable, au pied de la dune, une urne funéraire et un vase accessoire datant de l'âge du fer, 800 ans av. J.-C.
    Un chantier de fouilles a mobilisé une dizaine d'archéologues amateurs pendant deux semaines, en octobre 2014, pour préciser le contexte stratigraphique et environnemental des découvertes signalées. Un reportage photo est disponible sur le site de la Société Historique et Archéologique du Bassin d'Arcachon.
    Le nom Pilat, déjà présent sur les cartes de Masse (1708) et de Cassini (1786) avec le « petit bassin du Pilat », les « balises du Pilat », des « cabanes du Pilat » et la « grande passe du Pilat ou passe du sud », correspondait à un lieu situé plus au sud de celui de la dune que nous connaissons sous ce nom et vraisemblablement au large de la côte actuelle. Nous sommes ici dans un pays de dunes mobiles et au fil du temps, le littoral et son relief ne cessent de se modifier, avançant vers l'est, vers l'intérieur des terres. Jusqu'au début du xxe siècle, le secteur du Pilat s'appelle « les Sabloneys » (littéralement « sables nouveaux » en gascon) et aucune route carrossable n'y mène.
    Ce changement d'appellation a pour origine une opération immobilière. Lorsque vers 1910, le développement de l'habitat opéré sur la partie côtière de la commune d'Arcachon atteint le sud du Moulleau, les promoteurs immobiliers qui convoitent des terrains sur la partie testerine qui prolonge la côte vers le sud, sont confrontés à un problème de taille : le territoire appartient à l'État qui ne veut pas vendre. En 1913, un de ces promoteurs, Daniel Meller, propose alors et obtient de l'administration une transaction : en échange de 463 hectares de terrain qu'il achète sur la commune de La Teste (sur les bords du lac de Cazaux), il obtient 143 hectares entre Le Moulleau et la dune du Pilat. En référence à la grande dune voisine qui forme un monticule de sable, il choisit de baptiser l'endroit « Pyla-sur-Mer ». Il crée la « Société Civile Immobilière de Pyla-sur-Mer » dans le but d'ériger « une ville dans la forêt ».
    En 1928, un autre promoteur, Louis Gaume, crée « La société du Pilat-Plage » avec la Corniche, un ancien relais de chasse devenu lieu de villégiature privilégié des aristocrates et de la bourgeoisie où il construit de nombreuses maisons de style néo-basque. C'est à peu près vers les années 1930 que le vieux nom « Sabloney » est remplacé par « dune du Pilat ». Aujourd'hui, « les Sabloneys » désigne une petite plage au sud de la grande dune.
    Le nom officiel de la dune est « Dune du Pilat ». Cette dénomination vient d'un dérivé gascon du latin pīlasignifiant tas, monticule. En revanche, la station balnéaire de Pyla-sur-Mer, à proximité de la dune, a été fondée dans les années 1920 par un promoteur immobilier qui a voulu lui conférer le prestige d'une consonance grecque (très en vogue à cette époque), en employant un "y" (sur le modèle des Thermopyles).

    Formation

    Schéma en coupe de la dune du Pilat
    La formation de la dune est entièrement liée à celle du banc d'Arguin. Au fil des siècles, les courants marins ont charrié du sable (en provenance du large, de la côte, et du bassin lorsque la marée descend) pour former le banc d'Arguin (lequel est, à l'instar de la dune, en constante évolution). Ensuite, les vents violents d'ouest en provenance du large arrachent à sa surface, avec l'aide de micro gouttelettes d'eau, des grains de sable au banc d'Arguin au moment de la marée basse, quand celui-ci est totalement découvert, et qui en s'envolant viennent se poser sur la dune pour former cette gigantesque masse de sable fin.
    Sur le versant ouest de la dune, on trouve quatre paléosols majeurs (anciens sols fossilisés) : à la base de la dune, un ancien podzol (3500 ans av. J.-C.), puis trois paléosols dunaires principaux (datés entre 3000 ans av. J.-C. et nos jours). On trouve aussi des paléosols mineurs, des niveaux lacustres et plusieurs milliers de niveaux à minéraux lourds
    Il y eut d'abord, après la dernière période glaciaire, une forêt de pins sylvestres, noisetiers, bouleaux, aulnes et saules, caractéristiques d’un climat froid et continental. Au boréal atlantique et sous-boréal, une dune de trois à quatre mètres de haut, retenait des marais et un étang ; tout au long de la transgression flandrienne, les sables s'accumulèrent et les marais disparurent sous les dunes paraboliques de vingt à quarante mètres de haut, pendant que la forêt usagère de la Teste se développait sous un climat plus humide.
    Aux xviie et xviiie siècles, avec l’arrivée massive de sable sur le littoral, les dunes modernes ont enseveli, sous cinquante à soixante mètres de sable, les anciennes dunes paraboliques, pour devenir la grande « dune de la Grave ». Le sable continua d’arriver et de converger vers la dune de la Grave. À la fin du xixe siècle, la dune de la Grave enfouie par 20 à 30 m de sable, atteint 115 m vers 1910 et prend le nom de dune du Pilat. L’édification de la Grande dune du Pilat s’est faite entre 1826 et 1922 alors que le trait de côte a reculé de plus de 500 m. La végétation qui recouvrait le versant au vent de la dune de la Grave a été détruite, permettant le vannage et le transport des sables vers le sommet de la dune.

    Tourisme et préservation

    Vue panoramique de l'accès principal de la dune.
    La notoriété de la plus haute dune d'Europe n'a fait que croître au cours des dernières décennies. Près de deux millions de visiteurs se hissent chaque année à son sommet, ce qui en fait l'un des sites naturels les plus visités de France avec la baie du Mont-Saint-Michel. Quel paradoxe quand on sait que les dunes ont été, jusqu'au xixe siècle, des lieux n'offrant qu'un « effrayant désert », comme le décrivait Nicolas Brémontier en 1806.
    Le grand site n'en demeure pas moins un espace naturel fragile. Il fait l'objet d'un programme de préservation et de mise en valeur porté par des acteurs publics, dont le gestionnaire du site, le Syndicat mixte de la Grande Dune du Pilat
    Plus de 6 800 hectares intégrant la dune et la forêt attenante sont classés au titre de la loi de mai 1930 sur les monuments naturels et les sites. Le classement est une protection forte au niveau national, ce qui n'exclut ni sa gestion ni sa valorisation. Le Syndicat mixte est membre du Réseau des Grands Sites de France. Ce réseau accompagne ses membres vers le label Grand Site de France.
    Parapentes au-dessus la dune.
    Des sports de pleine nature sont présents sur le site notamment le parapente. Un parking payant, contribuant à la préservation du site classé, est situé au pied de la dune, côté forêt. L'accès à la dune du Pilat reste gratuit pour les piétons, les vélos et les transports en commun comme le bus Baïa.
    Selon une étude menée par les cabinets NXA, Deloitte et l’Agence Scarabée, parue fin 2014, la plus haute dune d’Europe dégagerait entre 11 et 13 millions d’euros de retombées directes, et jusqu’à 168 millions d’euros de recettes indirectes

    Transports en commun

    Réseau exploité par Baïa, les transports en commun de l'agglomération d'Arcachon.
    •   1   Gare d’Arcachon ↔ Dune du Pilat ↔ Plage de la Salie
      • Arrêt : Dune du Pilat
    •   2   Gare de la Teste ↔ Dune du Pilat ↔ Plage de la Salie
      • Arrêt : Dune du Pilat
    •   6   Port du Teich ↔ Plage de la Salie (fonctionne entre juin et septembre)
      • Arrêt : Dune du Pilat
    Réseau exploité par la RDTL, transports en commun du département des Landes.
    •  46  Parentis ↔ Biscarrosse ↔ Arcachon (fonctionne entre juin et septembre)
      • Arrêt : Dune du Pilat

    wikipédia

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