PROTECTORAT FRANCAIS AU MAROC
PROTECTORAT FRANCAIS AU MAROC
Proposé par Ali GADARI
Protectorat français dans l'Empire chérifien
« حماية فرنسا في المغرب »
(Ḥimāyat Faransā fi-l-Maḡrib) (ar)
(Ḥimāyat Faransā fi-l-Maḡrib) (ar)
Drapeau (à partir de 1915)1 | Blason |
Carte de 1912 ; le protectorat français au Maroc est indiqué en vert clair et les colonies françaises en vert foncé.
Statut | Monarchie et protectoratfrançais |
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Langue | Français, arabe, berbère |
Religion | Islam, judaïsme, catholicisme |
Traité de Fès | |
1934 | Achèvement de la « pacification » |
Présentation du Manifeste de l'indépendance | |
Discours du trône du sultan Sidi Mohammed (futur roi Mohammed V) annonçant l'arrivée de l'indépendance | |
Abrogation du protectorat entre le Maroc et la France |
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Entités suivantes :
Le protectorat français au Maroc (en arabe : حماية فرنسا في المغرب, Ḥimāyat Faransā fi-l-Maḡrib) est le régime de tutelle qui fut exercé par la Francedans l'Empire chérifien.
Mis en place par le traité franco-marocain conclu à Fès, le , entre la Troisième République française et Moulay Abd El Hafid, éphémère sultan marocain, il était officiellement nommé Protectorat français dans l'Empire chérifien dans le traité de Fès, publié quelques mois après dans le premier bulletin officiel du pays, qui avait pour en-tête : « Empire chérifien : Protectorat de la République française au Maroc ». La fin de ce protectorat, dont l'arrivée fut annoncée au Maroc par le sultan Sidi Mohammed ben Youssef — futur roi Mohammed V — lors de son discours du trône du (date retenue pour la Fête nationale de l'indépendance), fut actée avec la Quatrième République française le .
Parallèlement, fut instauré un protectorat espagnol au Maroc à compter du 27 novembre 1912, sur la base d'une convention franco-espagnole, et le retour à la souveraineté du Maroc fut officiellement reconnu par l'Espagne près d'un mois après la France, le 7 avril 1956.
Histoire
Avant le protectorat (1844-1912)
À partir de 1844, plusieurs épisodes se succèdent impliquant le Maroc, la France et les puissances européennes. Ils se soldent par la tenue de la conférence d'Algésiras en 1906 qui place le Maroc sous observation internationale, qui a eu lieu à la suite de la première crise marocaine qui a commencé en 1905. La conférence a commencé le 16 janvier en 1906 et toutes les grandes puissances européennes y étaient représentées. Cette conférence avait pour seul but de décider ce qui devait être fait en ce qui concerne le Maroc, l'un des rares pays africains n'ayant pas été pris en charge par une puissance européenne.
Conflit franco-marocain de 1844
Les premières tensions entre la France et le Maroc remontent à 1840, à la suite du soutien que les Marocains accordaient à Abd el-Kader dans sa lutte contre l'avancée française en Algérie. Ces tensions sont au sommet en 1843, quand les forces françaises poursuivent une colonne de combattants d'Abd el-Kader à l'intérieur du territoire marocain. La construction d'un fort français à Maghnia, une localité considérée par les Marocains comme faisant partie de leur territoire, attise les tensions et une première escarmouche a lieu en mai 1844, quand le fort est attaqué par des guerriers tribaux qui sont finalement repoussés.
Face aux tensions, le gouverneur-général Thomas Robert Bugeaud insiste face aux Marocains sur la nécessité de la démarcation de la frontière entre le Maroc et les possessions françaises d'Algérie et de l'arrêt de leur soutien à Abd el-Kader. Les Marocains ne donnant suite aux requêtes françaises, le gouvernement du roi Louis-Philippe décide de procéder à une démonstration de force en envoyant une flotte de guerre, commandée par le prince de Joinville, bombarder Tanger le 6 août 1844, avant de mettre le cap sur Mogador.
La flotte du prince de Joinville arrive en vue de Mogador le 10 août mais ne peut reprendre les opérations que cinq jours plus tard en raison d'une forte tempête. Le 15 août au matin, les défenses de la ville et de l'île de Mogador sont neutralisées et la cité est occupée. Entretemps sur terre, les Marocains subissent une défaite cinglante à Isly.
À la suite de la défaite marocaine, le traité de Tanger est signé un mois plus tard, le 10 septembre 1844. Le Maroc reconnaît la présence française en Algérie et cesse tout soutien officiel à Abd el-Kader — déclaré hors-la-loi au Maroc et en Algérie — et entérine le tracé de sa frontière avec l'Algérie. Mogador est évacuée le 16 septembre et les frontières entre le Maroc et les possessions françaises d'Algérie sont définitivement fixées par le traité de Lalla Maghnia, signé entre les représentants des deux parties le 18 mars 1845.
Conférence de Madrid (1880)
Conférence demandée par le sultan Hassan Ier afin de redonner un point de vue sur les pays qui ont des particularités dans le Maroc mais qui a fini par donner encore plus de caractéristiques pour la France et l'Espagne.
Conquête des confins algéro-marocains (1890-1901)
Entente cordiale (1904)
Crise de Tanger (1905-1906)
Conférence d'Algésiras (1906)
Pacte de Carthagène (1907)
Le 16 mai 1907, l'Espagne s'aligne à l'Entente cordiale par le biais du pacte de Carthagène (es). L'Espagne rejoint ainsi le camp anglo-français contre les ambitions allemandes au Maroc, tandis que les trois pays reconnaissent leurs intérêts respectifs et leurs sphères d'influence5
Campagne du Maroc (1907-1911)
Coup d'Agadir (1911)
Période du protectorat (1912-1956)
Traité de Fès (1912)
Traité franco-espagnol (27 novembre 1912)
Pacification du Maroc (1912-1934)
Protocole de Tanger (1923
Promulgation du Dahir berbère (1930)
Naissance du Mouvement national marocain (1930)
Manifeste de l'indépendance (1944)
Révolution du Roi et du peuple (1953-1955)
Déclaration de La Celle-Saint-Cloud (6 novembre 1955
Abrogation du protectorat (2 mars 1956
Institutions
Régime politique
Selon The American Journal of International Law, « le traité ne remet pas en cause l'existence indépendante du Maroc, au sens où il n'est pas annexé en tant que province ou que département. Son existence territoriale doit être maintenue, la souveraineté du sultan doit être protégée et ses droits reconnus, mais d'un point de vue international, le Maroc perd son indépendance et son égalité avec d'autres nations ». Selon la Cour internationale de justice, il s'agit d'un « accord de nature contractuelle » entre les deux pays, qui ne remet pas en question la souveraineté du Maroc.
Dans les faits, le pouvoir exécutif est incarné par le résident général, représentant de la France, qui dispose d'une assez large liberté de manœuvre. Le sultan et le Makhzen sont maintenus comme éléments symboliques de l'Empire chérifien, l'autorité réelle étant exercée par le résident et ses fonctionnaires et officiers (contrôleurs civils et militaires). À la suite du départ de Lyautey en 1925, la résidence devient néanmoins sensible aux pressions exercées par les puissants groupes d'influence coloniaux, représentés par les patrons de la grande industrie et par les Chambres françaises d'agriculture du Maroc.
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