6 ingrédients surprenant de nos cauchemars







          6 ingrédients  surprenant de                                        nos cauchemars


 Huffpost/Emily BLAKWOOD Traduit par Mathilde MONTIER pour FOSTFORWORD
                                                 Proposé par Ali GADARI


En bonus, des conseils de spécialistes pour dire adieu aux mauvais rêves.




C'EST LA VIE- Tout le monde sait ce que c'est de se réveiller en sursaut après un rêve particulièrement effrayant. Même si on pointe du doigt le dernier visionnage en date de Shining ou d'un quelconque film d'horreur, ce sont pourtant nos activités quotidiennes, d'apparence anodine, qui sont en réalité à la source de nos cauchemars.
Bien différents des simples rêves désagréables, ils nous tirent brutalement du sommeil, d'ordinaire durant les premières heures de sommeil paradoxal. Il ne faut d'ailleurs pas confondre cauchemars et terreurs nocturnes qui, elles, se produisent le plus souvent juste après l'endormissement et ont l'air beaucoup plus réelles (le réveil n'en est que plus terrifiant).
Si les enfants font en général plus de cauchemars que les adultes, ces derniers n'en sont pas exempts. Les psychologues estiment qu'environ un adulte sur deux en fait occasionnellement l'expérience, et les femmes y seraient plus sujettes que les hommes.
"Le plus souvent, les cauchemars ne compromettent pas la qualité du sommeil ou la santé", explique Ginger Houghton, assistante sociale en milieu hospitalier et fondatrice de Bright Spot Counseling dans le Michigan. "Néanmoins, si le phénomène s'aggrave au point de perturber votre vie professionnelle, familiale ou étudiante ou si vous redoutez le moment de vous mettre au lit, mieux vaut consulter un spécialiste du sommeil."
Vous ne vous reconnaîtrez sans doute pas dans cette description, car seul 1% de la population adulte a besoin d'une aide médicale pour traiter le problème. Mais il ne faut pas pour autant prendre les cauchemars à la légère. Dina Merhbi, diététicienne exerçant à Montréal et fondatrice de la méthode The Body Balance, estime qu'un cauchemar accroît la fatigue, ce qui nous pousse à prendre de mauvaises habitudes alimentaires durant la journée.
"C'est pendant le sommeil que le corps se détend et récupère son énergie pour affronter la journée du lendemain", explique la diététicienne. "Or, les cauchemars nous plongent dans un état de profonde anxiété qui empêche l'organisme de libérer les tensions, générant fatigue accrue, hypersensibilité sensorielle et une plus grande consommation de sucre et de caféine. Sur le long terme, les cauchemars récurrents ont un impact sur l'énergie et la santé mentale et risquent de vous entraîner dans une spirale de dépression, d'angoisse et de problèmes de santé, tels que l'intolérance au glucose ou l'hypertension."
Si les spécialistes n'ont pas encore identifié le lien de causalité, ils ont en revanche prouvé que les cauchemars fréquents influent sur la santé mentale. Des études ont démontré que ceux qui en souffraient souvent présentaient davantage de risques de porter atteinte à leur intégrité ou de se suicider.
Alors comment reprend-on le contrôle de ses cauchemars? En commençant par déterminer ce qui y contribue. Voici, selon les spécialistes, quelques éléments susceptibles d'encourager le phénomène.

                       Une santé mentale fragile




LUIS ALVAREZ VIA GETTY IMAGES

John Mayer, psychologue clinicien à Chicago, pense que les pensées négatives et autres problèmes non résolus permettent très souvent de déterminer la nature des cauchemars, ainsi que leur fréquence.
"Notre cerveau fonctionne comme un ordinateur. Il y a un lien entre ce qui y entre et ce qui en sort", explique-t-il. "Par conséquent, si on se couche l'esprit parasité de pensées négatives ou si l'on rejoue les moments désagréables de la journée, le cerveau se charge de cette énergie négative, qu'il va passer la nuit à traiter."
Selon une étude finnoise, les personnes atteintes de graves dépressions ou qui nourrissent simplement une mauvaise image d'eux-mêmes ont davantage tendance à faire des cauchemars. D'ailleurs, 28% des patients dépressifs qui ont participé à cette étude se plaignaient de cauchemars récurrents.
Si la dépression entre de toute évidence parmi les facteurs aggravants, il en va de même avec le stress quotidien, qui a un impact non négligeable sur la qualité du sommeil. Les aléas de la vie, comme un déménagement, un examen à venir ou une mutation professionnelle, peuvent générer des cauchemars. Le deuil et les soucis graves en accentuent également la fréquence.
"Le stress, les conflits non résolus et les drames personnels contribuent à ce phénomène", ajoute Damian Sendler, clinicien new-yorkais spécialisé dans les psychopathologies. "D'une certaine façon, les cauchemars sont les comédons de notre imagination. De la même manière que les boutons apparaissent sur une peau où s'accumulent saleté et bactéries, les cauchemars sont le produit d'un esprit rongé par l'inquiétude."

                Des traits de personnalité propices

Des chercheurs ont découvert que certains tempéraments facilitaient les mauvais rêves. Une étude réalisée en 2001 s'est intéressée à des patients qui souffraient de cauchemars deux fois par mois. Les résultats ont montré que les plus sensibles d'entre eux étaient les plus atteints. Selon une autre étude, les personnes créatives y seraient également plus sujettes de façon régulière.
Le psychanalyste austro-américain Ernest Hartmann, spécialiste du sommeil, a remarqué que les personnes dotées de "frontières personnelles" plus minces, c'est-à-dire celles qui font preuve d'ouverture d'esprit, de sensibilité, de créativité, ont davantage tendance à vivre des rêves plus longs, plus détaillés et plus intenses. Le contenu du rêve montre d'ordinaire "une tendance associative entre interaction agressive et cauchemars".

                       Un traumatisme à surmonter

D'après une étude menée en 2015, le cauchemar est l'un des symptômes principaux du trouble de stress post-traumatique. On entre alors dans un cercle vicieux, où la fatigue causée par l'endormissement difficile ne fait qu'aggraver la situation.
"Certains se réveillent en proie à la tristesse ou la peur après un cauchemar, ce qui n'augure par une bonne journée", déclare Alex Dimitriu, médecin et fondateur de Menlo Park Psychiatry & Sleep Medicine. "Tant que le phénomène reste ponctuel, il n'y a rien de grave. Cependant, des cauchemars fréquents peuvent être le signe d'un souvenir refoulé, d'un traumatisme enfoui ou même de troubles, comme l'apnée du sommeil."
"Il est assez courant que des patients atteints de trouble de stress post-traumatique souffrent de cauchemars fréquents, souvent en lien avec le traumatisme. Dans ce cas-là, nous recommandons toujours de solliciter l'aide d'un professionnel de santé."

                     Manger avant le coucher



AJ_WATT VIA GETTY IMAGES

S'il est communément admis que manger tard le soir ne relève pas d'un mode de vie sain, on n'imagine sans doute pas que cela peut générer des cauchemars. Que l'on consomme un repas riche ou un simple en-cas, notre métabolisme s'active, augmentant ainsi la température corporelle. Le cerveau, lancé à plein régime, fabrique donc plus de cauchemars.
Une étude menée en 2015 par l'Université de Montréal a démontré que 9,5% de la population avait déjà fait des mauvais rêves après un repas tardif. Une autre étude, réalisée la même année, a rassemblé près de 400 étudiants à qui l'on a demandé de noter leurs rêves et de reporter leurs habitudes alimentaires pendant deux semaines. Environ 44% des sujets ont déclaré avoir fait des rêves dérangeants après avoir consommé des crèmes glacées et des produits laitiers. Certains éléments de cette étude tendraient également à confirmer que la nourriture épicée est aussi un facteur aggravant.

Un dernier verre avant de dormir

Si l'alcool peut aider à trouver le sommeil, le reste de la nuit ne sera pas aussi reposant. Passé un certain stade, le métabolisme absorbe l'alcool, dont l'effet sédatif disparaît, créant ainsi des phases de sommeil fragmentés et des cauchemars, comme le rapportent les professionnels de la clinique de Cleveland. Sans parler du fait que, grâce à ce dernier verre de vodka tonic, vos cauchemars n'en seront que plus réalistes, au point que vous pourriez les "mettre en scène" lors de crises de somnambulisme.

        Les médicaments qui perturbent le sommeil

Certaines substances peuvent aussi avoir des effets indésirables. Selon la clinique Mayo, les médicaments contre l'hypertension, les antidépresseurs, les antihistaminiques (que l'on trouve dans certains somnifères et traitements antiallergiques) et les stéroïdes sont sur le banc des accusés. Les traitements contre Alzheimer, Parkinson et les problèmes de cholestérol peuvent aussi affecter la qualité du sommeil.
Si vous faites partie des 1 à 5% de personnes concernées par ces médicaments – au point que cela altère de manière dramatique la qualité de votre sommeil –, consultez un médecin.

                  Comment éviter les cauchemars ?



ADENE SANCHEZ VIA GETTY IMAGES

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Outre le fait de traiter les problèmes de santé mentale, de surveiller ses habitudes alimentaires avant le coucher et de consulter un médecin en cas de prise de médicaments, un certain nombre d'astuces permettent de s'assurer une bonne nuit de sommeil. Un mode de vie sain, la méditation, la thérapie, le sport ou la tenue d'un journal intime sont autant de facteurs à même d'améliorer la qualité de votre sommeil et, par voie de conséquence, de vous aider à éliminer les cauchemars.
Alex Tran, expert en développement personnel et professeur de yoga en Californie, déclare que la méditation l'a aidée à sortir de schémas de pensée négatifs hérités de son enfance difficile qui, selon elle, contribuaient à ses cauchemars récurrents.
"Autrefois, je faisais deux à trois cauchemars par semaine", raconte-t-elle. "J'ai commencé le yoga à la vingtaine et c'est à travers cette pratique physique que j'ai découvert la méditation. Grâce à elle, je suis parvenue à chasser les pensées parasites au moment de l'endormissement, à me débarrasser de mes cauchemars et à profiter pleinement d'un sommeil paisible."
Puisque les cauchemars sont parfois le signe de dilemmes ou de conflits non résolus dans votre vie, Dara Bushman, psychologue clinicienne en Floride du sud, conseille de reconnaître l'existence du problème avant le moment du coucher.
"Les cauchemars fréquents sont souvent le produit de ruminations sur un événement antérieur", explique-t-elle. "Il est impossible de s'empêcher de penser. J'en veux pour preuve les accidents de voiture que l'on ne peut s'empêcher de regarder même si on s'interdit de le faire. Pour se prémunir des cauchemars, mieux vaut traiter le stimulus désagréable en amont."
Lauri Loewenberg, auteure et spécialiste des rêves, estime qu'il ne faut pas avoir peur de ses cauchemars. Au contraire, ce sont des outils qui permettent de gérer et d'évaluer notre bien-être général.
"Un cauchemar occasionnel vous empêchera peut-être de vous rendormir et vous perturbera sans doute un peu le lendemain, mais il n'y a pas matière à s'inquiéter. Voyez-y plutôt une chance pour votre subconscient de vous signaler un élément perturbateur dans votre vie. Il vous avertit qu'un problème ignoré ou mal géré exige votre attention."
Alors, la prochaine fois que vous vous réveillerez en sursaut, poursuivi par un monstre dans votre sommeil, demandez-vous ce que ce monstre représente. C'est peut-être l'occasion de vous en débarrasser une fois pour toutes, avec le reste de vos cauchemars.
Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Mathilde Montier pour Fast ForWord.

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