POEMES SANS QUEUE NI TETE, DE Ali GADARI, auteur
POEMES SANS QUEUE NI
TETE
DE Ali GADARI
TU JOUES AVEC MON CŒUR
Je t’ai avoué mon amour
Tu l’as refusé
Je t’ai offert le jour
Tu l’as récusé
Je t’ai offert la nuit
Tu t’en es amusé
Je t’ai offert de fleurs
Tu m’as laissé en pleurs
Qu’ai-je fait
Pour ne mériter que mépris ?
Aurait-il mieux fallu
Que je ne dénonce pas
Mon amour
Que j’étais épris ?
Les femmes
Sont-elles toutes ainsi
A jouer au chat et à la souris ?
Ah quelle infortune
Que cet amour
Qui m’importune
Qui m’emplit le cœur
Me fait mal à l’âme
Je t’aime, je te le dis
Je l’affirme, tant pis !
ELLE N’ATTENDRA PAS LE
MATIN
Il cherche, il cherche
Mais elle n’est pas là
Il y met de la bonne volonté
De bonne heure
Le matin
Si tôt levé
Il lève les yeux
Subtile
Elle a déjà quitté son lit
Ne reste qu’une aube pâle
Désuète
Le jour s’inquiète
Ou est-elle passée ?
La verra-t-il un jour ?
La nuit subtile
Se dilue avec les étoiles
Elle fait la belle
Elle se fait attendre
Le jour s’impatiente
Il lui envoie des éclairs dorés
Des arcs en ciel
Lui offre des oasis
Perles rares
Au milieu des déserts.
La nuit parfumée
De jasmin et de roses
N’attendra pas le matin !
LE ROSEAU ET L’OISEAU
Tu me fais mal
Dis le roseau
A l’oiseau posé
Sur sa branche
Tais- toi dit il
Je ne pèse que quelques grammes
Ma présence t’embellit
Ta branche
Plie et s’assouplie
Tu me fais mal t’ai-je dit !
Envole- toi,
Le chêne serait heureux
De t’héberger
Qu’ais-je à faire du chêne
Quand je me balance
Au gré du vent
Sur ton dos
Ta grâce
Ton élégance
Rehausse ma présence !
Le roseau de douleurs
Se tordit, se rompit
Le moineau tomba à l’eau !
J’AIME L’ORAGE
De grondements sourds en grondements
sourds
Voici venir l’orage
Ses nuages semblent menaçants
Il n’en est rien !
Ses éclairs
Nous indiquent
Les chemins du ciel
De grondements sourds en grondements
sourds
L’orage est au-dessus de nos têtes
Délayant
Des pluies avec ses vibrassions
Qui soudain se déchainent.
Les arbres
Ont-ils une âme ?
Ils sont frissonnants
Leurs branches s’agitent
Leurs feuilles
Ressemblent
A des mains tremblantes
J’aime l’orage
J’aime son visage
J’aime son image
Indigo et jaune glacé.
Le silence est revenu
L’orage a disparu !
DORS MON AMOUR
Laisse- moi te regarder
Dors mon amour
Tes yeux clos
Renferment tes secrets.
Quels sont ils
A quoi penses-tu ?
Es-tu heureuse
Dans tes rêves
Suis-je avec toi ?
Je voudrai
Déposer un baiser
Sur tes lèvres ouvertes
Dors mon amour
Où es-tu ?
Dans quelles profondeurs
De l’esprit es-tu
Je ne peux t’accompagner
Jouir avec toi
De tes rêveries
Planer en toutes libertés
Dans un monde libéré
Conduit par les anges
Dans le pays doré
Des fruits d’or et d’argent.
Dors mon amour
Tu ne sauras jamais
Que je t’ai regardé
Caressée du regard
Aimée de mon âme tourmentée.
Dors mon amour
Mon aimée
Ma désirée !
SUIS-JE NORMAL ?
Le soleil est chaud
Je tire les rideaux
La pluie tombe
Je mets mon chapeau
Le vent se lève
Je mets mon paletot
Suis-je normal ?
Tu passes dans la rue
Je ne me sens pas beau
Tu passes dans la rue
Derrière mes carreaux
J’admire ton fichu
Suis-je normal ?
Le soleil est chaud
Je tire les rideaux
La pluie tombe
Je mets mon chapeau
Le vent se lève
Je mets mon paletot
Suis-je normal ?
MON CŒUR EST UN
INSTRUMENT DE MUSIQUE
Je suis amoureux
Mon cœur
Mon ami
Joue pour moi
Les plus belles mélodies.
Mon ami, mon cœur
A raisonné de mille sonorités
Dès qu’il t’a vue
Il a joué dans l’aigu
Il est mort d’allégresse
Sur un contre ut
Discontinu !
L’OCEAN
L’océan joue avec la terre
L’avale chaque jour
Ne laissant que les rochers
Nus !
L’océan déroule
Ses rouleaux,
Ses vagues
Déferlantes, tourmentées
Comme les orages de montagnes
Se projettent
Sur les chaussées,
Sur les chemins des rivages
Hurlantes,
Avons-nous peur ?
Craignons-nous
Quelques tourments
Présents et à venir ?
L’océan relie plusieurs continents
Nous procurant les mêmes tourments
Présents et à venir ?
L’océan joue avec la terre
L’avale
Chaque jour
Ne laissant que les rochers
Nus !
ELLE A TOUCHE MON CŒUR
Flasch, comme l’éclair
De l’appareil photo
Elle a touché mon cœur
Juste en passant devant moi.
Elle ne m’a pas regardé
Pourquoi faire,
Elle a touché mon cœur.
Celui-ci solitaire
S’est révélé conquis
Il bat, il bat
Comme le tambour des réjouissances.
A présent, j’attends
Qu’elle soit passée
Pour la regarder au passé.
Je n’ai même pas vu ses yeux
Mais je suis heureux
Flasch !
Elle a touché mon cœur
Serait-ce cela le bonheur ?
Elle a traversé l’avenue
Flasch,
Elle a touché mon cœur !
L’ABEILLE, LE BOURDON
ET LA ROSE
L’abeille et le bourdon font l’amour
Sur la rose aux couleurs ardentes
Pudique, elle protège leurs ébats
En fermant ses pétales
Au regard des autres.
Enivrés par l’odeur de la rose,
Les amoureux se délivrent
Des mots tendres et doucereux.
Tu es si belle lui dit le bourdon
Ton corps si mince
Tes ailes légères
Si joliment colorées
Font de toi
La princesse du temps.
Oh mon aimé répondit l’abeille
Ton corps si fort
Tes ailes puissantes
Peuvent m’amener
Au bout des saisons.
Quant à la rose
Refuge de nos amours
L’odeur de ses pétales
Valent tous les trésors du
monde !
QU’EN PENSES TU ?
Tu as vu l’aube naissante
Qu’en penses- tu ?
Tu as vu
Naitre le soleil du jour
Qu’en penses- tu ?
Et le jour et le crépuscule
Qu’en penses-tu ?
La nuit venue
Tu as vu
La lune
Blanche et brillante
Qu’en penses-tu ?
Tu as vu ce ciel
Eclairé
De millions d’étoiles
Qu’en penses-tu ?
Tu l’as reconnue
Belle comme l’aube
Le soleil
La nuit
La lune
Les étoiles
Qu’en penses-tu ?
Comme le monde qui nous entoure
Crée à chaque seconde un nouveau
monde
Elle te fera des enfants
Ce grand mystère de la vie
Alors, qu’en penses-tu ?
CHERIE
Chérie,
Ce mot béni
Rassemble en lui-même
Tous les mots d’amour
Inventés par les poètes
L’amour n’a pas de mots assez forts
Pour s’exprimer
Chérie les rassemble tous !
Ce petit mot
De rien du tout
Mais tellement fort
Qu’il lie
Nos âmes
Nos corps
Nos esprits,
Chérie !
LE PETIT RUISSEAU DE
CAMPAGNE
Il vagabonde
Dans la campagne
Le petit ruisseau chanteur.
A travers près
Il vagabonde le petit ruisseau
Aux mille accents.
Pour ne pas qu’il n’ait trop chaud
Des bouleaux complaisants
L’ombragent délicatement,
S’abreuvent à son courant
Les animaux de la ferme
Toute proche.
A son eau claire, les oiseaux,
Les libellules, les papillons, les
gros bourdons
Viennent lui conter
Leurs histoires d’alentour.
Il vagabonde à travers les près
Notre ruisseau de campagne.
Il lui arrive mille choses imprévues
Une feuille prenant sa liberté
A choisi son courant.
Le vairon orgueilleux
Fait le beau et se mire
Aux reflets du soleil
Si beau dans l’eau.
Le ruisseau de campagne
Un beau jour a disparu.
Sa course vagabonde
S’est terminée mystérieusement
En se liant d’amitié
Avec la rivière
Possessive.
C’était un ruisseau de
campagne !
LA BERGERE ET SON AMANT
Il pleut,
Il pleut bergère
Rentre dans ta maison
Le feu brûle
De joie
Les craquements
Des bûches
A ton approche
Sont des applaudissements.
Il pleut,
Il pleut bergère
Rentre dans ta maison
Là au coin
De l’âtre
Point de tourment
Juste la passion envers ton amant.
Il pleut,
Il pleut bergère
Rentre dans ta maison.
Celui-ci
Plein d’amour
A fait tomber la pluie
Pour que vos lèvres
Brûlent de fièvre.
Il pleut,
Il pleut bergère
Rentre dans ta maison
La passion n’a pas de raison
Juste
Des corps avides
Désireux
De mille amours
De mille caresses.
Il pleut,
Il pleut bergère
Rentre dans ta maison !
L’OMBRE
L’ombre s’étend
Sur le toit des maisons
Des grands arbres des jardins
L’avenue d’habitude
Si riante, si bruyante
Reste triste, presque silencieuse.
Un voile mystérieux
Couvre le ciel
De gros nuages noirs.
Mais nous
Dans l’ombre de la chambre
Nous rions
Nous nous complaisons
De nous couvrir de baisers
A nous caresser
Dans l’ombre de la chambre !
SUR TON CROISSANT DE
LUNE
Sur ton croissant de lune
Tu regardes mon image
Pas sage.
Dans la brume du matin
Tu sembles prendre ma main
Pour d’autres lendemains.
Sous le soleil brûlant
Tu me susurres
En souriant
Des mots doux.
De ton croissant de lune
Tu regardes mon image
Pas sage !
NOUS SOMMES FÂCHES
La mine défaite
Les yeux en biais
Les lèvres closes
Les bras croisés
A chaque bout du canapé
Campés sur nos positions
Nous sommes fâches !
Puis un sourire
Les yeux doux
De l’un à l’autre
Nous sommes réconciliés
Serrés l’un contre l’autre
Sur le canapé
Nos lèvres délivrent
A nos baisers
L’amour jaillissant de nos âmes !
JE N’AI RIEN FAIT
C’est elle qui est venue
Je n’ai rien fait pour cela.
Elle a traversé la rue
Comme pour une conversation
Banale.
Elle s’est approchée
Quelle émotion
Les mille cloches de mon cœur
Ont sonné du grave à l’aigue.
C’était elle que j’attendais
Je n’ai rien fait pour cela !
L’amour est bizarre
Pourquoi venir à moi ?
Elle-même n’a pas su l’expliquer
Quelque chose l’a poussé vers moi,
Le souffle de la vie
L’amour est venu
Simplement parce qu’elle
A changé de trottoir
Je n’ai pourtant rien fait
Pour cela !
LES FLAMBOYANTS
Soudain l’isle s’enflamme
Leurs feux projettent
Leurs mèches rouges
Et jaunes.
Les flamboyants
Illuminent les paysages
Leur beauté n’a point d’égal
Pourtant
Elle est annonciatrice
De la saison folle.
Les flamboyants
Sont comme des
Balises du temps.
Durant des mois
Les vents venus d’Afrique
Balayeront
Les paysages
Les cyclones sauvages
Détruiront
La paix de l’isle.
Comme des fétus de paille
Les cases seront défaites
Et transportées
Sur des territoires inconnus
Oh beautés subtiles
Laisser- moi encore
M’extasier sur la cruauté
De vos incendies
Avant que tout soit balayé !
Commentaires