La légende de la licorne, , texte de Fouad Rguibi, professeur, proposé par Ali GADARI, auteur

 

 La légende de la licorne,  texte de Fouad  Rguibi, professeur

La licorne est évoquée pour la première fois en Occident dans les textes de l'historien grec Ctesias, vers 389 avant J-C, sur la base de récits de voyageurs en Perse et en Inde qui appelaient l’animal monocéros. L’auteur décrit la bête comme un âne sauvage aussi gros qu’un cheval, voire plus, au pelage blanc, à la tête rouge foncé et aux yeux d'un bleu profond. Sur la tête de la créature se dresse une longue corne d'environ 50 cm de long, généralement blanche à la base, noire au milieu et rouge sur le bout. À en croire Ctesias, la licorne est un mélange de rhinocéros indien, d'antilope de l'Himalaya et d'hémione (âne sauvage). À la fin du Moyen Âge en Occident, la représentation physique de la licorne oscille entre le cheval et la chèvre blanche . De multiples espèces dans le mythe. C’est le cas de l’Elasmotherium, un genre éteint de rhinocérotidés ayant vécu en Asie et en Europe de la fin du Pliocène jusque vers la fin du Pléistocène (entre −2,6 millions d'années environ et −26 000 ans). Surnommée licorne géante, cette famille d'animal arborait une très grande corne unique au milieu de la tête, généralement entre les yeux, dont la description pourrait s'être transmise oralement dans certaines légendes. L’antilope blanche africaine de type oryx, portant deux longues cornes fines pointées vers l'arrière, pourrait également avoir contribué au fantasme. Le rhinocéros indien, plus petit que l'africain et muni d’une seule corne, a également été présenté comme une inspiration possible. Aux eaux froides du Grand Nord et au XVIIe siècle les explorations audacieuses se multiplient et en 1704, l'énigme trouve sa solution biologique. Le lien entre ces cornes de légende et la licorne des mers , en d’autres termes le narval, est établi. Le narval, Monodon monoceros, est un cétacé de l’océan glacial arctique. Les mâles sont munis d’une dent horizontale unique, d’une longueur de plus de deux mètres. Anatomiquement, cette dent est une incisive supérieure gauche. Détail crucial, la surface de la dent est torsadée, comme celles que l'on voit sur les dessins médiévaux de licorne.