350 universitaires se déclarent "complices" des "gilets jaunes"




350 universitaires se déclarent "complices" des                                 "gilets jaunes"


350 universitaires se déclarent "complices" des "gilets jaunes"
Des CRS place Denfert-Rochereau à Paris le 23 mars 2019, jour de manifestation des "gilets jaunes". (VAN DER HASSELT / AFP)

Sociologues, politistes, historiens, ils dénoncent les "tendances autoritaires du pouvoir" et demandent l'arrêt de l'utilisation des "armes de guerre" dans le maintien de l'ordre.

                               Par L'Obs/AR   -   Proposé par Ali GADARI
                 
Alors que les "gilets jaunes" manifestent une 19e fois dans les rues de plusieurs villes de France, 350 universitaires signent dans "Lundi Matin", revue de la gauche radicale, un appel à "ne pas céder un pouce de terrain face à la répression".
Se présentant comme des "universitaires pour beaucoup spécialistes des questions de mouvements sociaux, de maintien de l’ordre et de violence politique", ils et elles se déclarent, dans ce texte publié le 22 mars, "complices" des "gilets jaunes" – une référence à Emmanuel Macron, qui avait déclaré, devant des élus du Grand Est le 26 février, que les personnes se rendant dans "des manifestations violentes" étaient "complices du pire".

"Tendances autoritaires"

"Non content d’interdire administrativement de manifestation des individus supposés dangereux, le gouvernement entend maintenant empêcher les rassemblements dans des zones entières, créer des unités anticasseurs aux pouvoirs renforcés et utiliser des drones et des moyens de marquage chimique des manifestants", écrivent les signataires
Parmi eux, Eric FassinGeoffroy De LagasnerieVanessa CodacionniGérard NoirielLudivine BantignyChristine DelphyLaurence De Cock ou encore Sophie Wahnich.
Demandant "l'arrêt de l'utilisation des armes de guerre (LBD et grenade) pour le maintien de l'ordre, ils dénoncent les "tendances autoritaires du pouvoir" et écrivent :
"(Nous) alertons solennellement la population des graves dangers que la nouvelle politique du gouvernement, de la majorité parlementaire, de la police et de la justice, font peser sur les libertés publiques et les droits humains."

"Péril autoritaire"

"350 universitaires s’inventent un péril autoritaire et policier", a réagil'auteur Bernard Henry-Lévy dans un tweet ce samedi, qui voit dans cet appel une "martyrologie adolescente" et en profite pour tacler les "gilets jaunes" et ce qu'il perçoit comme un "nihilisme mortifère".
Après les violences de la semaine précédente, des périmètres de plusieurs villes en France sont ce samedi interdits d'accès aux "gilets jaunes". Ils ne sont ainsi pas autorisés à défiler sur et autour l'avenue des Champs-Elysées à Paris, ainsi que sur un périmètre incluant le palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale.
Appuyé par l'usage de drones et d'une nouvelle unité anti-casseurs, le nouveau dispositif sécuritaire doit permettre, selon le nouveau préfet de police de Paris Didier Lallement, de "faire cesser immédiatement les violences, voire des destructions".
Pour cet acte 19, les autorités ont également innové en annonçant le "renfort" controversé de militaires de la force antiterroriste Sentinelle. Face à la polémique, Emmanuel Macron a assuré que l'armée ne serait "en aucun cas en charge du maintien de l'ordre"

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