Pourquoi EDF s’arc-boute sur le nucléaire Le 22.05.2017 à 16h08 Selon BFMTV, EDF a repoussé l’objectif d’abaisser à 50% la production électrique à 2050 alors que le gouvernement souhaite atteindre ce seuil dès 2025. L’électricien a aussitôt démenti.




    Pourquoi EDF s’arc-boute 

           sur le nucléaire?

Selon BFMTV, EDF a repoussé l’objectif d’abaisser à 50% la production électrique à 2050 alors que le gouvernement souhaite atteindre ce seuil dès 2025. L’électricien a aussitôt démenti.



Première grosse polémique en vue pour le nouveau ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Nicolas HulotSelon des informations de BFMTV publiées parues lundi 22 mai, EDF a repoussé l'objectif d'abaisser à 50% la production électrique à 2050 alors que le gouvernement souhaite atteindre ce seuil dès 2025. L'électricien a aussitôt démenti " formellement les rumeurs malveillantes sur l'existence d'un plan secret fixant à 2050 l'objectif de 50% ", écrit l'électricien sur son compte Twitter. EDF n'a peut-être pas établi de plan secret. Reste que la question de l'objectif des 50% de nucléaire dans le mix électrique est plus que jamais d'actualité. A quelle date, ce seuil sera-t-il atteint?  Selon la loi de transition énergétique, les 50% sont prévus à horizon 2025. Une formule très vague. " L'horizon, au fur et à mesure qu'on s'en approche, on s'en éloigne... ", disait l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault à un dirigeant du secteur énergétique: Ces 50% sont en réalité l'objet d'une vaste hypocrisie. Et cela depuis cinq ans. L'objectif pour 2025 est inatteignable mais personne n'ose le dire. Né d'une promesse de campagne de François Hollande en 2011, les 50% ont justifié toutes les contorsions. L'ancien PDG d'EDF Henri Proglio soutenait qu'on pouvait y parvenir sans fermer de centrales, avec les nouveaux besoins électriques (smartphones, voitures électriques) et l'augmentation de la population. Un scénario rocambolesque auquel même RTE, filiale d'EDF, n'a pas souscrit. Car depuis la crise de 2009, la consommation d'électricité n'augmente plus en France. Il y a quatre ans, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, un homme avait osé dire ce qu'il faudrait faire pour atteindre les 50%. C'est Laurent Michel, alors directeur général de l'énergie et du climat. Il avait indiqué qu'il faudrait "fermer une vingtaine de réacteurs" sur les 58 du parc existant. Ses propos étaient alors inaperçus. Personne n'a voulu les entendre. Fermer une vingtaine de réacteurs, on en est pour le moment très loin. Même la fermeture de la centrale de Fessenheim prévue pour 2019, concomitamment au lancement de l'EPR de Flamanville, n'est pas totalement actée.

Une vache à lait


« Le nucléaire est une énergie d'avenir qui produit une électricité abondante et pas chère et qui permet le développement des énergies renouvelables », ne cesse de répéter Jean-Bernard Lévy. Le PDG d’EDF investit dans les renouvelables mais n’a pas du tout l’intention de rompre avec le nucléaire. Au contraire, il veut même prolonger la vie de ses centrales à 50, voire 60 ans afin d’allonger leur durée d’amortissement. L’an dernier, il avait indiqué qu’il souhaitait remplacer l’actuel parc français par des EPR « nouveau modèles », avec l'objectif d'en disposer «30, 35 ou 40 » en 2050. EDF s’arc-boute au nucléaire car ses 58 réacteurs, amortis depuis longtemps, constituent une vache à lait. « Le prolongement d'une centrale nucléaire coûte environ 500 millions d'euros, indique un expert du secteur. Mais son exploitation rapporte plus de 200 millions par an. » Reste que le nouveau nucléaire avec ses normes post Fukushima coûte cher: environ 110 euros le mégawattheure pour les futurs EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne, un prix supérieur à celui de l’éolien terrestre et du photovoltaïque. Mais là encore, EDF reste droit dans ses bottes. Hinkley Point est une tête de série, note l’électricien. Le groupe assure qu’avec la standardisation des équipements et l’accélération des travaux de génie civil, les futurs EPR nouveaux modèles vaudront beaucoup moins cher. Le patron du nouveau nucléaire à EDF Xavier Ursat a d’ailleurs assigné un objectif  à ses troupes. « «Que le nouveau nucléaire coûte moins cher en euros par kilowattheure que la moins chère des énergies renouvelables installée au même endroit à cette époque-là. » On le voit EDF a du mal à se désintoxiquer de son précieux atome. Les 50% de nucléaire dans le mix électrique ne sont pas pour tout de suite.


Centrale nucléaire de FESSEHEIM DPA/AFP




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