UNE ASSEMBLEE NATIONALE ATYPIQUE







          UNE ASSEMBLEE NATIONALE ATYPIQUE
                                                            (Proposé par ALI)




La prochaine Assemblée nationale sera méconnaissable. Qu’Emmanuel Macron remporte ou non une majorité absolue. Que la droite impose ou non une cohabitation. Que La République en marche doive ou non composer avec des Républicains et des socialistes pour trouver des majorités au coup par coup.
La prochaine Assemblée nationale sera donc méconnaissable, pour trois raisons.

1. L’élan de la victoire
A l’exception de la majorité relative de François Mitterrand en 1988 - mais c’était pour un second mandat - une présidentielle a toujours été suivie d’une victoire aux législatives. En 2012, François Hollande obtint une majorité avec 34 % des voix, à peine plus que ce dont est crédité Emmanuel Macron.
Si les Français sont cohérents, il devrait en être de même dans trois semaines, à ceci près que les candidats LREM sont moins identifiés et sans doute moins rompus aux techniques de campagne. Et à condition que des couacs ou des révélations, attisées par les oppositions de tous bords, ne viennent pas ternir la fragile envie de lui donner sa chance.
Ce « troisième tour » est primordial : sans majorité, Emmanuel Macron ne pourrait pas appliquer son projet. À commencer par la réforme du Travail. Les ordonnances, que l’on confond trop avec le 49-3, supposent le vote d’une loi d’habilitation, qui porte la réforme, et, depuis la réforme constitutionnelle de 2008, un vote de ratification.
2. Le renouvellement
Il va être considérable. D’abord, parce que la loi anti-cumul explique pour l’essentiel que 215 d’entre eux ne se représentent pas.
Ensuite, parce que LREM, sur des critères stricts, ne présente pratiquement que des visages nationalement inconnus. Espérons seulement que ce renouvellement ne sera pas synonyme d’amateurisme parlementaire.
Enfin, la parité participe à ce renouvellement. Elle est insuffisante - 42 % des candidats sont des candidates - mais elle progresse, surtout grâce à La République en Marche. Les Républicains, eux, partent de loin : en cinq ans, leurs mâles tendances leur ont coûté 18 millions d’euros de pénalités !
3. Le mode de scrutin
Ce dernier a pour effet d’accorder une prime au vainqueur. Avec un tiers des voix, on peut obtenir la moitié des 577 sièges. Ce qui offre une chance aux candidats Macron.
L’explication tient en deux mots : la loi prévoit qu’il faut franchir le seuil des 12,5 % des voix pour accéder au second tour. Soit, compte tenu de l’abstention, entre 20 et 22 % des suffrages exprimés. Exercice que complique le nombre de candidats - 14 en moyenne par circonscription- toujours prompts à profiter du financement public des partis- 1,42 € par an et par voix - pour se refaire un trésor de guerre.
Peu de formations franchiront ce seuil, et le nombre de triangulaires, de nature à offrir une chance aux candidats PS, FN ou Insoumis, sera assez réduit.
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon remporteront quelques dizaines de sièges, ce qui est bien le moins quand on pèse 20 % de l’opinion. Le PS, allégé des réformistes partis chez Macron, risque de voir sa présence divisée par dix. De toute façon, Emmanuel Macron ne pourra compter sur aucun de ceux-là.
LREM ne peut disposer de majorité que seul ou avec une partie de la droite. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre à voir Macron dévier de son projet.
OUEST FRANCE  Michel URVOY.




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