LA GOMME PREND DES VACANCES
LA GOMME PREND DES
VACANCES
Par Paul Edouard
Goettmann
Extraits du roman de l'auteur proposés par ALI
Comme un chat, elle rebondit sur la
terrasse trois mètres plus bas en restant un instant accroupie. Rien aux
alentours, elle déroula son filin le long du mur au raz des vitrages. Avec
souplesse elle se laissa glisser jusqu’au deuxième étage, un homme lui tournait
le dos assis sur le fauteuil lisant le **Matin** du jour. Dans un bruit de
bouchon de champagne, le projectile tiré par le Glock lui transperça la tête à la vitesse du son.
L’homme s’affaissa sur le fauteuil. La voie était libre, Salma poussa la
fenêtre du pied, à l’intérieur, sur la table une sacoche noire. Ouverte, elle
offrait des renseignements que N°1 mettrait à profit ! Au moment où elle
récupérait les papiers du quidam, la porte d’entrée s’ouvrit laissant
apparaitre le comparse. Salma eu le temps de se glisser derrière l’armoire,
d’armer sa main du petit révolver pneumatique qui sans aucun bruit logea une
aiguille d’acier dans le cœur du comparse. Il était temps de disparaitre. Elle
tira du sac qu’elle portait sur son dos un nikab qu’elle enfila après avoir
enlevé sa cagoule. Elle sortit comme si de rien n’était de l’appartement et
disparue.
La liste était longue pour éliminer
toute la vermine, recouper sans cesse les trajectoires de chacune, la patience
dans ce genre d’affaire, l’analyse étaient primordiales. La remontée
d’informations était capitale, Numéro 1 avait un réseau d’informateurs dormant compétents dans les groupes
terroristes, il les utilisait efficacement avec grande prudence. José Da Siva
Santos s’était converti à l’islam en 2009 en prenant le nom d’Abbès Matzam.
Emprisonné à Lille pour braquage, il purgeait une peine de dix ans quand il a
fait la connaissance de l’Islam avec des repris de justice marocains. Ceux-ci
ont tellement fait qu’Abbès s’est converti et il s’est radicalisé. Bénéficiant
d’une remise de peine, en 2013, pour
bonne conduite, Abbès fréquenta une mosquée salafiste de la région parisienne
connue pour son fondamentalisme larvé. Abbès Matzam suivi un entraînement au
jihad dans une région du Puy de Dôme. Il fut ensuite envoyé en Syrie via la
Turquie. Combattant dans les rangs de l’EIIL dans la région d’Idleb, région où
se trouvent de nombreux étrangers venus rejoindre le jihad. Rejoignant la France en 2015, il
fut une nouvelle fois recruté par des extrémistes salafistes pour commettre
plusieurs attentats au Maroc, comme spécialiste en explosifs ! Salma le rencontra
dans un restaurant branché de Rabat, plutôt beau garçon, grand avec un aplomb
phénoménal. Abbès avait remarqué la
rayonnante beauté de Salma. Il avait apprit l’arabe en prison et lors de ses
visites à la mosquée pour concrétiser son langage en Syrie. Il le parlait avec
un léger accent français qui n’avait pas disparu. Il s’approcha de la table de
Salma et s’assit en face d’elle. Il fit signe au garçon pour qu’il amène un
bouquet de roses qu’il offrit à Salma. Celle-ci dans son rôle le remercia avec
son plus beau sourire. vous êtes ravissante, lui dit il. Je vous propose de nous rencontrer demain
matin au marché aux fleurs, qu’en pensez vous ? Salma sauta sur
l’occasion, acquiesça. Cette rencontre
était voulu, calculée par le numéro 1, il fallait qu’Abbès entre dans le jeu
subtile de Salma. Il fallait que Salma découvre ses intentions, quels étaient
ses relais. Si les informations du numéro 1 étaient crédibles, José Santos préparait
quelque chose. Il devait être en relations journalières avec des comparses.
Le lendemain matin, quand Salma fit
son apparition au marché aux fleurs, elle fit sensation parmi la gente masculine. Une chevelure de geai lui
descendant jusqu’aux reins, des yeux bordés au khol et des lèvres de reine
juste soulignées au crayon. Une robe mi longue bleue laissant voir des mollets
augurant un galbe de jambes magnifiques. Le haut légèrement décolleté laissait
entrevoir le haut de la vallée de sa poitrine généreuse qui enrichissait le
tissus de deux globes majestueux. Ses chaussures bleues à hauts talons
finissaient en beauté la silhouette de Salma. A son arrivée, Abbès se leva,
recula la chaise pour qu’elle puisse s’asseoir. Dangereux mais stylé pensa
Salma. Elle était venue sans arme. Elle se méfiait des réactions d’Abbès,
Numéro 1, l’avait catalogué comme tordu, vicieux, intelligent et calculateur. Il fallait qu’elle connaisse ses
intentions, sans tomber dans son lit. La veille en quittant le restaurant du Cosmos elle avait attendu le départ
d’Abbes, elle n’avait pas tardé à remarquer le conciliabule entre Abbès et un quidam
au coin de la rue adossé à la voiture d’Abbès. La conversation ne dura guère,
Abbès se méfiait. Le quidam s’éloigna et disparu au coin de la rue. Salma avait
vu juste, Abbès avait des comparses. Le José Santos continuait de flatter Salma, qui faisait
semblant d’aimer cela. C’était le jeu du menteur de chaque côté des
intervenants. Après le thé à la menthe, ils se séparèrent en se donnant rendez
vous à nouveau au Cosmos, le restaurant branché de Rabat, le soir même. Le
Cosmos était le lieux de rendez vous de la jet set marocaine, des hommes politiques,
des industriels influents et le rendez vous des français branchés. Abbès avait
du subir une éducation accélérée pour un truand de son espèce. A l’arrivée de
Salma avec dix minutes de retard, il se leva, lui baisa la main, c’était le
grand jeu. Elle choisi un plat de Saint Pierre au fenouil et à l’ail, il
commanda la même chose un peu déstabilisé avec une bouteille de Champagne de
marque.
Elle dégustait son Saint Pierre,
lorsqu’elle s’aperçu de l’arrivée du quidam d’hier soir, elle n’en laissa rien
paraître. Elle comprenait maintenant toute la stratégie d’Abbès, c’était clair
dans sa tête, il projetait de faire sauter le restaurant, de tuer un maximum de
monde en particulier les politiques et les nombreux français, clients branchés
du Cosmos. Le comparse servirait de couverture pour l’aider dans sa fuite.
L’endroit était admirablement bien choisi. Le Cosmos était à deux pas de la
gare de Rabat, l’explosion engendrerait la mort, la peur et la panique. Ce
n’étaient pas des kamikazes, l’attentat n’aurait pas lieu ce soir ! Salma
n’était qu’un miroir où se reflétait la jet set. Elle refusa de l’accompagner
le lendemain, elle voulait exercer une surveillance pour pallier à toutes
éventualités. Numéro 1 avait mit Abdéramane en couverture. Il se chargea de
localiser le logement d’Abbès. Il en instruisit Salma. Dès le lever du jour,
Salma et Abdéramane chacun posté devant la résidence d’Abbès derrière une haie
de lauriers roses, à proximité de leur véhicule, attendaient Abbès, il devait
disparaître ! Il sorti de l’immeuble accompagné du quidam à neuf heures du
matin. Il regarda à droite et à gauche attentif à l’environnement. Salma tira
une seule balle de son Glock, touché à la tête, il s’écroula sur le trottoir,
le quidam eut le même sort de la part d’Abdéramane, Habdoulilah !
L’édition du Matin titrait sous la plume d’Ali Benzémane :
la guerre des gangs a repris, deux malfrats connus défavorablement des services
de police ont succombés sous les coups des tueurs d’une bande rivale. La police
n’avait pas fourni des renseignements majeurs concernant la sécurité du
territoire. Elle avait trouvé des explosifs et des armes de poings dans leur
chambre, ainsi que des cartes d’identité différentes. Cette information top
secrète était réservée à la police anti terroristes.
Extraits du roman de Paul Edouard GOETTMANN, LA GOMME PREND DES VACANCES
PHOTO FR.PINT.....
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