Sans l’ombre d’un doute





Sans l’ombre d’un doute

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Tiré de la série NAOUAR la liquidatrice de Paul Edouard GOETTMANN
              Naouar élimina Michel Desvarieux, dit Nadir Mitir avec le pistolet à compression que chacun au service appelait **Nacira** Elle venait de liquider un extrémiste belge qui avait terrorisé une école à Rabat en assassinant un professeur et deux élèves de douze ans au nom du djihad, détruit une usine à Sidi Yaya en faisant un mort et plusieurs blessés. Michel Desvarieux, converti à l’islam avait de suite rejoint les légions islamiques en Syrie. De retour en Belgique, recherché pour meurtres d’une quarantaine de fidèles dans une église de Liège à la mitraillette, il avait réussi à s’échapper, à gagner la France. A Paris, il assassina le recteur de la grande mosquée au nom du véritable islam ? Traqué, il bénéficiait de la protection de groupes musulmans extrémistes. Ceux-ci lui assuraient la protection indispensable. A Marseille, il trouva aide et complicité avec des groupuscules venus des quartiers difficiles. Il abattit quatre marins sur le port, la police française pourtant sophistiquée ne parvenait pas à le situer. Il disparu durant plus d’un mois, le temps de se faire oublier, de rejoindre l’Espagne et d’attendre un moment propice pour se rendre au Maroc. Le Maroc, qu’il haïssait particulièrement pour son Islam humaniste qui faisait référence dans le monde islamiste, pour un Islam de paix, de justice. A Rabat en plein après midi scolaire, il abattit le gardien à la porte de l’école, les rafales avaient alertées les enseignants qui essayaient de regrouper les élèves Nadir assassina un professeur qui conduisait un groupe d’enfants et deux élèves. Il eu le temps de sortir du bâtiment scolaire, de se fondre dans la masse des passants et des commerçants du souk, le long des remparts.  Il rejoignit un gîte dans le bidonville de Sahb El Caïd de Salé, son arme sous sa veste. Le bidonville avait mauvaise réputation,  les habitants demandaient leurs relogements avec insistance souvent avec confrontation de la police. Là il devenait anonyme, aidé, admiré par des jeunes prêts à en découdre, n’ayant plus rien à espérer. Pourtant des avancées significatives ont lieu chaque année dans le cadre de relogements des habitants des quartiers insalubres. Il n’y avait pas d’eau, il allait se baigner à la plage malgré la température de l’eau voisinant les dix degrés. Il avait constitué un groupe armé de jeunes de Sahb El Caïd, jeunes prêts à mourir pour la cause, entraîné par Nadir qui avait appris l’arabe en Syrie, sa phraséologie avait plus d’impact sur ces jeunes esprits. Son but était d’attaquer le palais du Roi Mohamed VI à Rabat, de faire un exemple contre la dynastie Alaouite, montrez au monde la puissance d’Allah !
              Il amena avec lui trois jeunes volontaires pour se rendre dans le Sahara, pour rencontrer des extrémistes du Front Polisario, acheter des armes, entraîner les jeunes au maniement de ces armes. Ils rencontrèrent Kader Allaoui, l’un des leaders dissidents du Front Polisario. Leurs objectifs étaient les mêmes, semer la terreur sur le territoire marocain. Ils achetèrent deux kalachnikovs pour Kaled et Samir, les jeunes venus avec lui, des explosifs à commandes télécommandées, des grenades, des chargeurs pour les kalachnikovs ! Deux mois ayant suffis pour entraîner les jeunes aux maniements des armes. Kader avait organisé leur retour, lui restait au Sahel. Tout était bien organisé, ils traversèrent le Maroc sans problème jusqu’à Sahb El Caïd de Salé. Ils cachèrent les armes, le temps était venu d’effectuer les repérages tout autour du palais royal, les différentes entrées, le nombre de militaires de faction, la protection rapprochée du Roi et de sa famille restait une énigme !
              Naouar passa des semaines à surveiller les taudis du bidonville du haut d’un immeuble proche à tour de rôle avec Ali, les lunettes spéciales du service technique du SIA lui donnaient d’énormes renseignements, tout était enregistré et envoyé instantanément au SIA. Elle n’entrait pas dans le bidonville, elle serait mal reçue, n’étant pas du lieu ! La surveillance de Nadir, Kaled et Samir, prenait une phase décisive. Kader Allaoui était en fait l’un des agents du SIA infiltrés dans les mouvances révolutionnaires du Front Polisario., ses renseignements étaient précieux, il avait pris clandestinement grâce à des objectifs conçus par les services du SIA, des photos des trois terroristes. Avec ces photos le SIA pouvait travailler et avait permis à ces trois hommes d’arriver sans encombre à Salé.
              La tache ne serait pas facile, des caméras fonctionnaient nuit et jour juchées sur le mur entourant le palais, Nadir avait compris qu’ils ne pourraient pas se rendre au palais, par contre, assassiner les gardes de l’enceinte, faire sauter le mur serait suffisant comme image publicitaire pour la cause. Deux fois par jour les trois extrémistes faisaient le tour des enceintes du Palais en taxi en questionnant judicieusement les chauffeurs, répondant ainsi au nombre de fois et aux heures de remplacements des gardes. Personne ne connaissait le nombre de soldats désignés à la sécurité du roi et sa famille à l’intérieur du Palais, ceci recoupait leurs informations. Pour abattre un maximum de militaires autour du Palais dû à un renforcement de la sécurité, ils décidèrent d’attaquer le même jour l’école de Police de Salé ! En attendant ce jour, les agents du SIA ne purent éviter le meurtre d’un agent de police de la circulation au carrefour de la gare ONCF de Salé ville, commis pour voir la réactivité des services de police ! Les contrôles dans les stations de l’ONCF étaient nulles, l’occasion était trop belle, ils embarquèrent pour Kénitra, descendirent tranquillement du train, prirent un grand taxi, ils se firent conduire à Sidi Yaya, petite ville du bled à une cinquantaine de kilomètres de Kénitra. Ils louèrent un Duster avec la volonté de faire un carnage pour obéir à Allah.
 Les deux satellites marocains **Pléïades** balayaient le Maroc avec une capacité de reproduction extraordinaires, ces petits satellites construits par le CNES étaient des merveilles technologiques, capables de repérer des objets, mêmes insignifiants de moins de un mètre en haute résolution pour six cent images/jour ! Leurs actionneurs gyroscopiques avaient positionnés les deux Pleïades, ayant ainsi suivi de bout en bout les trois individus de la gare ONCF à Kénitra, puis leur démarche en Duster, à six cent quatre vingt quatorze kilomètres d’altitude, une souris n’échapperait pas aux deux Pleïades ! Un hélicoptère du SIA les surveillait également pour intervention rapide. Le pilote bien qu’à l’arrière du Duster fit une erreur en se mettant trop en avant sous le soleil, l’ombre de l’hélicoptère se réfléchissait sur la route. Nadir compris la surveillance exercée, mais pas comment les services de sécurités l’avaient ils repéré? L’hélicoptère fit demi- tour, Nadir continua son chemin dans Sidi Yaya, là une grosse entreprise de farine jouxtait la route nationale, aucune protection particulière n’entourait l’entreprise. Il arrêta le Duster tout près d’une grosse tubulure en acier inoxydable, protégée par un gros grillage. Samir, lança l’engin qui vint se coller automatiquement par magnétisme sur la tubulure. Le Duster redémarra tout doucement, à trois cent mètres de l’usine Nadir actionna l’électronique de l’engin, une explosion ravagea l’usine avec un nuage de poussières blanches qui montait à deux cent mètres de hauteur, noyant l’entourage d’une nappe d’invisibilité !
              Un mort, quatre blessés dans l’usine, Nadir malgré la surveillance dont il était l’objet, continuait ses méfaits. Il envoya un communiqué par téléphone au journal **Le Matin**, le Groupe pour un Islam Libéré, (GIL), revendique l’attentat de l’usine de Sidi Yaya et de l’école de Rabat, qu’’Allah les guide ? II raccrocha, prit la précaution de détruire son portable en enlevant toutes traces. Il jeta le portable dans une décharge. Ayant compris qu’il avait été repéré il risquait de devenir encore plus dangereux. Comme à Marseille, il devait se faire oublier, il monta par le train d’Oujda. Naouar ne l’abandonnait pas, discrète elle le filait pas à pas avec des matériels miniatures de repérages sophistiqués mis au point par les laboratoires du SIA ! Ali prenait le relais. Quand ils comprirent qu’il descendrait à Oujda, ils avertirent le service. Sur un signe de Naouar, dès la descente du train, Majeyla prendrait la relève, jeune femme élégante mais traditionnelle, coiffée d’un foulard noir, d’un sac en bandoulière transportant un petit arsenal conçu par les services du SIA. Oujda était considéré comme l’un des fiefs salafistes du Maroc avec Tétouan, Nador, il y avait de fortes chances qu’il rencontre l’un deux ? Ors, Nadir avait profité du fort ralentissement du train avant Oujda pour sauter et disparaître !  Les matériels embarqués par Nour, n’étaient pas efficaces à plus de cinq cent mètres, elle l’avait perdu ! Les quatre chioukh, (2)  graciés par sa Majesté avaient repris leurs interventions religieuses, qui pouvaient à la longue relancer l’extrémisme religieux. Nadir pensait trouver là une aide précieuse ? Nadir parti se mettre au vert, le SIA décida d’éliminer ses deux compères, Khaled et Samir, ils ne feront pas d’émules.  Le colonel envoya Mohamed pour cette mission. Quand Khaled et Samir sortirent de Sahbel El Caïd, Mohamed les exécuta sans l’ombre d’un doute, silencieusement avec Nacira, les flèches leurs traversèrent le crâne il eu le temps de prendre des photos, de s’éloigner du bidonville et de se fondre dans la foule. Le lendemain, **Le Matin ** titrait en première page :<<nouvelle exécution liée au trafic de drogues à Sahbel El Caïd Que fait la police ? >>
              Nadir à la lecture du journal comprit qu’il avait eu le nez fin de disparaître. Il se rendit à la grande mosquée de Oujda après ses ablutions il fit sa Salat, (1), écouta avec attention, l’imam qui recommandait un retour à l’islam  des origines. Nadir fut conforté dans ses convictions, Inch Allah ! L’église d’Oujda l’intéressait par le symbole de la présence française qu’elle représentait et une religion qui niait Dieu ? Entré en contact avec des trafiquants algériens, il avait récupéré des explosifs télécommandés comme à Sidi Yaya.  Vingt trois heures appuyé sur un recoin de l’église comme pour uriner il posa ses explosifs au bas du mur et s’éloigna. A trois cent mètres de l’église il s’assit sur un banc, commanda la télécommande du détonateur, le mur s’effondra dans un bruit infernal Le clocher dans sa chute faisait sonner sa cloche, la poussière du béton volait autour de lui, il s’éloigna comme si il avait échappé à l’attentat ? Il téléphona au **Matin** avec un nouvel appareil portable: <<le GIL revendique l’attentat de Oujda>>, c’était tout, comme pour Sidi Yaya, après avoir effacé toutes les traces, il détruisit le téléphone et le jeta dans une grosse poubelle publique. Il émigra le jour même à Nador, ville connue pour son islamisme originel, via l’auto stop.  Nador était en plein essor, un aéroport international important, un réseau bancaire soulignant l’essor de Nador. Nouvelle cible de Nadir, la banque Attijariwafa bank. Juste avant la fermeture, une dizaine de clients attendaient les services des employés il laissa discrètement sous son fauteuil un petit paquet, dit au gardien qu’il reviendrait le lendemain ! Eloigné d’à peine vingt mètres, il déclencha le détonateur, une gerbe de feu parcouru le trottoir. **Le Matin** titrait :<<attentat à la Attijariwafa Bank à Nador, qui se trouve derrière ces exactions sanglantes>> ? Nadir muni de son nouveau portable rappela le journal :<<Nador, c’est encore le GIL>> ! Avec le même processus, il détruisit l’appareil.  Heureusement il n’y eu que des blessés, la charge était très petite. Il était temps pour Nadir de rejoindre Rabat Salé pour concrétiser ses projets. Il prit un car jusqu’à Tanger, puis un autre jusqu’à Ksar El Kébir, là dans une station service, un gros camion de transports de matériaux le pris en charge jusqu’à Salé. Il fut repéré à nouveau dans le bidonville de Sahb El Caïd par les agents du SIA, restés sur place, Naouar se décida d’agir, ce malade était très dangereux, qui sait ce qu’il avait encore en tête ? Elle était décidée à ne plus le perdre ! Il y avait des passagers en attente à la station du tramway, Nadir attendait pour se rendre à Rabat, Naouar s’avança derrière lui, montant avec son sac près de ses oreilles, comme pour le pousser à entrer ans le wagon, Nacira dans sa main à l’intérieur du sac, elle lui tira une flèche en plein crane il s’écroula le corps à même le quai de Bab Lamrissa , personne ne s’était aperçu de rien, sa chute laissait à penser à une crise cardiaque.
              Le lendemain, **Le Matin** titrait : accident spectaculaire à Bab Lamrissa, crise cardiaque à l’arrivée du tram !
1/ salat - prière
2/ chioukh – chef de tribu ou religieux

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