Le gouvernement a fait l’unanimité des syndicats contre son projet de réforme de la fonction publique.





Le gouvernement a fait l’unanimité des syndicats contre son projet de réforme de la fonction publique.

L'Obs/AFP   -  Proposé par Ali GADARI


Les 5,5 millions d’agents publics sont appelés à une journée d’actions et de grève, ce jeudi 9 mai, pour s’opposer au projet de loi de réforme de la fonction publique, que les syndicats qualifient de « très grave », tant pour les agents et les citoyens que pour l’avenir des services publics.
Plus d’une centaine de manifestations sont prévues dans toute la France. A Paris, le cortège s’élancera à 14 heures de la place Denfert-Rochereau, à destination des Invalides.

Unité syndicale

Les neuf syndicats (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) sont sur la même longueur d’onde. Ils ont d’ores et déjà prévenu que cette journée n’était « qu’une étape » d’une mobilisation « dans la durée » pour « dire non » à ce projet de loi et demander au gouvernement qu’il « ouvre enfin des négociations sur de nouvelles bases ».
Lors d’une conférence de presse lundi, Mireille Stivala (CGT) a parlé d’une « situation inédite »« C’est la première fois que le gouvernement se retrouve confronté à toutes les organisations syndicales qui rejettent un projet de loi », a-t-elle dit.
« Les citoyens dans le grand débat ont dit des choses et plébiscité les services publics. Et on se retrouve avec un gouvernement qui continue, à marche forcée, à présenter son projet de loi alors que tous les indicateurs lui disent que ce n’est pas dans ce sens qu’il faut aller », a-t-elle déploré.
Les syndicats dénoncent « un passage en force » et accusent le gouvernement de vouloir une fonction publique alignée sur les règles du secteur privé, au détriment du statut de fonctionnaire et de l’indépendance des agents à l’égard du pouvoir.

Objectif : 120 000 suppressions de postes

Le texte sera au menu de l’Assemblée nationale à compter du lundi 13 mai en première lecture. Le gouvernement souhaite le faire adopter avant l’été pour une application au 1er janvier 2020.
Il s’inscrit dans un objectif de suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d’ici à 2022, sur 5,5 millions d’agents dans les trois versants (Etat, hospitalière, territoriale).
Le ministre des comptes publics Gérald Darmanin a qualifié d’« atteignable » cet objectif le 26 avril alors qu’Emmanuel Macron s’était dit la veille prêt à « l’abandonner », demandant son analyse au gouvernement d’ici à l’été.

Sens du service public

« On est en désaccord profond avec l’orientation choisie par le gouvernement sur l’avenir de la fonction publique », a appuyé Bernadette Groison (FSU). « Le ’en même temps’ en permanence, à part rendre fou tout le monde et créer beaucoup d’ambiguïtés, a ses limites », a-t-elle ajouté, tandis que Gaëlle Martinez (Solidaires) évoquait un texte « qui fait l’unanimité contre lui ».
« Quand on prend la décision d’appeler les gens à se mobiliser (...) c’est qu’il y a une demande », a ajouté Mylène Jacquot (CFDT), pour laquelle « l’élargissement du recours au contrat » prévu par le texte « fait l’objet d’un vrai désaccord ».
Côté FO, Christian Grollier a dénoncé la surdité d’un « gouvernement anti-fonctionnaires », en assurant qu’il s’agit d’un « sentiment qui remonte des agents quand on fait le tour des services ».
Pour Luc Farré (Unsa) :
« Les amendements retenus par la majorité vont dans le sens du projet du gouvernement et ne remettent pas en cause sa boîte à outils pour privatiser à terme la fonction publique ».

Le gouvernement veut plus de contractuels

Défendu par le gouvernement comme une nécessité pour rendre la fonction publique « plus attractive et plus réactive » face aux « nouvelles attentes » des citoyens, le projet de loi prévoit une refonte, comme dans le privé, des instances de dialogue social, « le pendant des ordonnances travail pour le public », selon Gérald Darmanin.
Il permet également un recours accru aux contractuels et aux contrats, la possibilité de ruptures conventionnelles ainsi que des mesures pour « favoriser la mobilité » des agents qui instaurent « un détachement d’office » en cas d’externalisation de service. Il pourrait donner lieu à une dizaine d’ordonnances.

Quelles perturbations ?

Dans l’éducation, le ministre Jean-Michel Blanquer a dit mercredi qu’il tablait sur un taux de grévistes « d’environ 15% » dans le primaire et « moins » dans le secondaire.
Interrogé, sur Europe 1, sur le relèvement du salaire des enseignants, Jean-Michel Blanquer a relié la question à la réforme des retraites car « si voulons qu’il y ait de l’équité au moment de cette future retraite, il faut que dans l’intervalle on ait réussi à monter le pouvoir d’achat des professeurs ».
L'Obs

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