EXCLUSIF. Enquête sur la face cachée du cardinal Barbarin
EXCLUSIF. Enquête sur la face cachée du cardinal Barbarin
Pendant six mois, Frédéric Martel a enquêté sur le cardinal, dont le procès en appel dans l’affaire Preynat est prévu le 28 novembre. Il dévoile ici ses liens avec l’extrême droite, le grand patronat et la Manif pour tous… Et révèle que le primat des Gaules est aujourd’hui accusé de harcèlement par un ancien séminariste.
Lorsqu’il rencontre le cardinal Barbarin, le 29 août dernier au siège du diocèse de Lyon, Romain, un étudiant, est surpris de se faire inviter par le primat des Gaules dans ses appartements privés. Le doctorant avait adressé sans y croire un e-mail à l’archevêque, connu pour sa passion de Tintin, en espérant l’interroger pour sa recherche sur la BD. Le cardinal lui fait visiter son « musée Tintin », au premier étage, et, bientôt, pris d’une affection soudaine, l’invite chez lui.
C’est un secret : Barbarin a deux « musées Tintin », l’un à l’étage « professionnel », rempli de figurines et d’éditions rares ; l’autre, accessible par un ascenseur, réservé aux proches. Dans cette pièce tapissée de posters et de bilboquets, il y a un lit à une place et des vêtements accrochés à un portant. Romain raconte :
« Le cardinal m’a tutoyé tout de suite ; moi je n’ai pas cessé de le vouvoyer. Sa chambre Tintin est un peu comme une chambre d’enfant. Il s’est arrêté sur presque tous les objets. Il m’a posé des tonnes de questions très personnelles. »
Et quel baratineur ! Tel livre lui a été offert « par un procureur de la République » ; tel objet par un ami ministre ; voici une lettre du pape ; et là une photo de lui avec un autre pape ! « Il était vraiment crâneur, mais en même temps très sympathique », résume Romain.
Dans cette chambre, Barbarin possède une immense peluche à taille humaine. Il est « dans la séduction », un vrai moulin à paroles. Romain est particulièrement déstabilisé par l’observateur.
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