Salon de Dubaï : Airbus, Boeing et De Havilland bien servis





Salon de Dubaï : Airbus, Boeing et De Havilland bien servis





©Airbus
La compagnie aérienne Air Sénégal a signé le 19 novembre 2019 un protocole d’accord pour la commande de huit Airbus A220-300, qui lui permettront selon Airbus de « réduire ses coûts d’exploitation tout en offrant aux passagers un confort inégalé dans l’ensemble de sa flotte ». La compagnie basée à l’aéroport de Dakar opère à ce jour deux A319, que les nouveaux monocouloirs (ex C-Series) remplaceront. Ibrahima Kane, directeur général d’Air Sénégal, a déclaré dans un communiqué : « Ces nouveaux A220 vont contribuer à développer notre réseau long courrier en Europe et vers nos routes régionales. L’ambition d’Air Sénégal est d’offrir la meilleure expérience en vol pour nos passagers avec une flotte moderne ». Le nombre d’A220 en opération sur le continent africain « est en constante croissance et nous sommes fiers d’ajouter la nouvelle compagnie nationale du Sénégal dans notre liste de client A220. Cet avion offre le cout d’exploitation le plus faible de sa catégorie et reste le plus compétitif pour des compagnies aériennes qui lancent de nouvelles routes régionales et internationales », a ajouté Christian Scherer, Directeur commercial d’Airbus.
Air Sénégal était en mars dernier compagnie de lancement en Afrique de l’A330neo ; elle attend dans les prochains jours son deuxième A330-900, configuré pour accueillir 32 passagers en classe Affaires, 21 en premium et 237 en Economie. Les options sur deux appareils supplémentaires ont été remplacées par la commande d’A220, d’une valeur de 732 millions de dollars au prix catalogue.
Toujours chez Airbus, on ne reviendra pas sur la conversion en commande ferme de 12 A320neo par easyJet ; une autre low cost, Flynas basée en Arabie Saoudite, a finalisé la commande ferme de dix A321XLR annoncée lors du Salon du Bourget en juin dernier, lors du lancement de la version à très long rayon d’action de l’A321neo. Elle attend désormais 90 monocouloirs remotorisés, dont 80 A320neo (quatre déjà livrés, sa flotte incluant également deux A319 et 25 A320). En 2018, la compagnie saoudienne a transporté plus de 6,6 millions de passagers sur 60.000 vols nationaux et internationaux ; elle opère actuellement plus de 1200 vols par semaine vers 17 destinations nationales et 53 destinations internationales.

©Airbus
Mais le plus gros contrat signé hier par Airbus revient à la société de leasing GECAS, qui s’est engagée pour douze A330neo et vingt A321XLR (dont sept des conversions d’A321neo déjà commandés). La filiale de General Electric a désormais acquis chez Airbus 588 monocouloirs et 45 appareils de la famille A330. Selon Christian Scherer, « l’investissement de l’un des bailleurs les plus respectés et les plus influents au monde dans l’A321XLR et l’A330neo témoigne de leur attrait mondial, de leur polyvalence et de leur valeur ».

©Airbus
Boeing a de son côté enregistré hier un deuxième vote de confidence pour son 737 MAX après celui de SunExpress : Air Astana a signé pour sa nouvelle filiale low cost FlyArystan une lettre d’intention portant sur trente 737 MAX 8, d’une valeur de 3,6 milliards de dollars au prix catalogue. Lancée en mai dernier, FlyArystan opère à ce jour trois A320 ; elle doit inaugurer le 13 décembre ses premiers vols internationaux, entre la capitale du Kazakhstan et Moscou. Sa maison-mère n’opère que des Airbus et Embraer en monocouloir, y compris des A320neo, A321neo et A321LR, et des Boeing 757 et 767 ; elle attend à partir de 2023 trois 787-8. 
« Depuis son lancement en mai dernier, FlyArystan a dépassé toutes les attentes et il est clair que le transport aérien à bas coût a un avenir prometteur au Kazakhstan et en Asie centrale », a déclaré dans un communiqué Peter Foster, PDG d’Air Astana. La compagnie nationale kazakhe a « une relation étroite avec Boeing depuis qu’elle a commencé à voler en 2002 avec une paire de 737NG. Aujourd’hui, nous exploitons des 757 et des 767 et nous pensons que le MAX constituera une plate-forme solide pour la croissance de FlyArystan dans notre région, une fois que l’aéronef aura été remis en service ».

©Boeing
La République du Ghana a de son côté annoncé un protocole d’accord portant sur trois Boeing 787-9 Dreamliner (et six Dash 8-400, voir plus bas), destiné à la future compagnie nationale basée à l’aéroport d’Accra ; le contrat a une valeur de 877,5 millions de dollars au prix catalogue. « Il existe une demande croissante de vols à destination et en provenance du Ghana et nous sommes convaincus que le 787-9 Dreamliner, un appareil avancé, nous offre une machine efficace et flexible pour lancer un réseau régional et, à terme, desservir des destinations internationales », a déclaré Joseph Kofi Adda, le Ministre ghanéen de l’aviation. Il ajoute vouloir faire d’Accra un hub stratégique desservant les villes de l’Afrique de l’Ouest, le réseau de la future compagnie incluant « des destinations en Europe, en Amérique du Nord et en Asie » ; le plan à long terme consiste à ouvrir la compagnie aérienne à l’investissement privé. L’Afrique « dispose d’une main-d’œuvre jeune et en croissance, ainsi que de vastes ressources naturelles. Nous constatons que la demande de transport aérien continue de croître sur tout le continent », a ajouté Ihssane. Mounir, vice-président directeur des ventes et du marketing de Boeing.

©Boeing

De Havilland Canada a continué mardi sur sa lancée au Salon de Dubaï, avec l’annonce par la République du Ghana d’une lettre d’intention portant sur jusqu’à six Dash 8-400 destinés donc à la future compagnie nationale. Le Dash 8 « offre la fiabilité et les performances éprouvées que nous recherchons et constituera un atout majeur pour notre compagnie aérienne », a souligné le ministre ; « Nous sommes déterminés à offrir à nos communautés un transport aérien à la pointe de la technologie. L’appareil Dash 8-400 offre une combinaison parfaite de commodités pour les passagers, de capacité de chargement, d’économie opérationnelle et de compétences environnementales pour répondre à nos exigences ». La sélection du Dash 8-400 par un nouvel opérateur « est toujours une source de fierté, et nous nous réjouissons de cette occasion de travailler avec le peuple du Ghana lorsqu’ils établiront leur transporteur local », a déclaré Todd Young, directeur de l’exploitation, De Havilland Canada.


En Russie, Aeroflot a signé une lettre d’intention portant sur cinq Dash 8-400 pour sa filiale basée à Sakhalin Aurora, qui opère déjà deux 8-200 de 37 sièges, trois 8-300 de 50 sièges et deux 8-400 de 70 sièges (plus dix Airbus A319). « Nous sommes très excités par l’expansion de notre flotte via de nouveaux avions Dash 8-400 », a déclaré Konstantin Sukhorebrik, directeur général d’Aurora. « Nous visons à augmenter le trafic et à étendre notre empreinte locale, régionale et internationale avec ces avions supplémentaires. À l’avenir, nous prévoyons de commander davantage d’avions Dash 8-400 afin de rationaliser notre flotte avec une configuration harmonisée. L’opportunité d’augmenter la capacité en sièges avec les nouvelles configurations offertes par De Havilland Canada nous permet de puiser dans la croissance et de nouveaux marchés ».

©Vera.vvo
La société de leasing ACIA Aero Capital a de son côté un accord d’achat conditionnel de trois Dash 8-400, qui devrait être finalisé ces prochains mois. L’appareil « est un élément essentiel de la stratégie à long terme d’ACIA, qui cherche à développer et à diversifier sa flotte de 50 avions à réaction à turbopropulseurs et à réaction régionales », a déclaré son directeur général Brett Hurst. Le Dash 8-400 « est un type d’avion sur lequel nous souhaitons investir depuis longtemps, et qui représente une opportunité importante pour ACIA. En particulier, la polyvalence de l’appareil – avec une capacité en passagers jusqu’à 90 places – offre de réelles opportunités pour répondre aux environnements et aux exigences des différents locataires. De plus, les valeurs résiduelles de la famille d’avions Dash 8 se sont révélées très solides et fiables, ce qui en fait un investissement idéal pour notre portefeuille ».

©De Havilland Canada
Enfin côté rumeurs, on retiendra l’éventuel futur contrat d’Emirates Airlines avec Boeing, après son acquisition de 50 Airbus A350 : elle pourrait finaliser une commande de quarante 787-10 Dreamliner passée il y a deux ans, mais cet accord dépendrait du nombre de 777X finalement achetés (115 777-9 et 35 777-8 initialement annoncés). Ce total de 150 appareils pourrait en effet être augmenté selon le président Tim Clark, qui rappelle que le contrat avait été signé en 2013 pour le remplacement des 777-300ER – avant la décision d’Airbus d’arrêter le programme A380. Le dirigeant insistait mardi sur la nécessité pour Boeing de faire subir au nouvel avion « l’enfer sur terre » lors des essais, afin de s’assurer de sa sûreté et de ses performances. Emirates Airlines aurait déjà demandé au constructeur d’étaler la campagne de certification sur 16 mois ; l’entré e en service du 777-9 a été reportée à 2021.

©Boeing

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