Tom Enders le patron d'Airbus prévoit des «décisions douloureuses» à défaut d'accord sur le Brexit





  Tom Enders le patron d'Airbus prévoit        des «décisions douloureuses» à défaut                     d'accord sur le Brexit

  • Tom Enders, PDG d'Airbus.
Tom Enders, PDG d'Airbus.Capture d'écran Airbus

Le PDG d’Airbus, Tom Enders, a prévenu, ce jeudi, que l’avionneur européen installé à Toulouse devrait prendre des "décisions très douloureuses" pour le Royaume-Uni si le pays quittait l’Union européenne sans accord avec ses partenaires.
Le patron d'Airbus, Tom Enders, a prévenu jeudi que l'avionneur devrait prendre des décisions "très douloureuses" si le Royaume-Uni quittait l'Union européenne sans accord avec ses partenaires, un nouveau coup dur pour l'économie britannique après le départ annoncé de Sony et Dyson. 
"C'est une honte que, plus de deux ans après le résultat du référendum de 2016, les entreprises ne puissent toujours pas planifier correctement l'avenir", a déploré M. Enders dans un message vidéo au ton glacial publié sur le site internet du groupe européen.
Airbus emploie plus de 14.000 personnes au Royaume-Uni où il fait fabriquer les ailes de ses avions.  
"S'il y a un Brexit sans accord, chez Airbus nous devrons prendre des décisions potentiellement très douloureuses pour le Royaume-Uni", a averti M. Enders, dans ce message de trois minutes où il s'exprime face à la caméra, revêtu d'un polo noir à col roulé et d'une veste bleue.
Cette sévère mise en garde intervient au moment où les préparatifs des entreprises en vue du Brexit s'accélèrent, poussant le gouvernement britannique à réagir pour tenter de rassurer les investisseurs. 
Mercredi, le ministre du Commerce Liam Fox a ainsi assuré que son pays restait "ouvert aux affaires" et une "destination attractive" pour les investisseurs, en réaction à la décision du géant japonais de l'électronique Sony de transférer aux Pays-Bas son siège européen en Grande-Bretagne afin d'éviter les complications douanières engendrées par le Brexit. 
Mardi, c'est le groupe de technologie Dyson qui a provoqué un électrochoc en dévoilant son intention de transférer vers Singapour son siège social actuellement situé en Angleterre. Le fabricant, célèbre pour ses aspirateurs sans fil et ses purificateurs d'air, a assuré que ce déplacement n'avait rien à voir avec le Brexit.  
Mais son fondateur, l'inventeur britannique James Dyson, a été épinglé par la presse pour avoir pris cette décision en pleine tourmente autour du Brexit et alors qu'il s'est lui même prononcé publiquement en faveur du départ de l'Union européenne.

Les Brexiters "ont tort"

Les députés britanniques ont largement rejeté la semaine dernière l'accord négocié entre leur Première ministre Theresa May et les dirigeants des 27 autres pays de l'UE pour organiser les modalités du départ du Royaume-Uni du bloc continental, prévu le 29 mars. Le risque d'un départ abrupt et sans accord n'a pas été écarté par Mme May et le blocage politique demeure jusqu'à présent à Londres.  
"Bien sûr, ce n'est pas possible de déplacer dans l'immédiat notre vaste entreprise britannique dans d'autres parties du monde. Mais le secteur aéronautique est un secteur de long terme, et nous pourrions être contraint de re-diriger des investissements futurs dans l'hypothèse d'un Brexit sans accord", a expliqué le président exécutif d'Airbus.  
"N'écoutez pas les folies des Brexiters qui assurent que, du fait que nous avons d'énormes usines ici, nous ne partirons pas et nous resterons toujours. Ils ont tort", a martelé M. Enders, ajoutant que "de nombreux pays seraient ravis de construire les ailes des avions Airbus".
Le constructeur aéronautique européen s'est déjà plusieurs fois montré alarmiste quant aux conséquences d'une sortie désordonnée du bloc continental. Mais à quelques semaines de la date prévue du départ, l'avertissement sévère lancé par M. Enders prend une résonance particulière.  
"Dans une économie mondialisée, le Royaume-Uni n'a plus la capacité de faire cavalier seul", a encore estimé le dirigeant jeudi, "les grands projets aéronautiques sont des dossiers multi-nationaux". "Si vous êtes vraiment sûrs que le Brexit est la meilleure chose qui soit pour le Royaume-Uni, réunissez-vous et accordez-vous pour un accord de retrait négocié qui permettrait un Brexit ordonné".

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