Le Sud-Coréen Kim Jong-yang a été élu président d’Interpol,







Le Sud-Coréen Kim Jong-yang a été élu                   président d’Interpol,
                                                    Proposé par Ali GADARI


Le Sud-Coréen Kim Jong-yang a été élu président d’Interpol, le 21 novembre, à Dubaï, lors de la 87e assemblée générale de l’organisation internationale de police criminelle. La course à la présidence s’était durcie ces deux derniers jours après que les Etats-Unis et les pays occidentaux – dont la France, représentée par la directrice centrale de la police judiciaire, Mireille Ballestrazzi – ont apporté un soutien appuyé au candidat de Séoul. Il s’agissait de faire barrage à Alexandre Prokoptchouk, donné favori ; un général de police russe travaillant depuis douze ans dans cette organisation dont il était devenu le vice-président en 2016.
« Nous encourageons toutes les nations et organisations faisant partie d’Interpol et respectant l’Etat de droit à choisir un chef intègre ,
 avait déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, se déclarant en faveur de Kim Jong-yang. Bien que le poste soit plus honorifique qu’opérationnel – le vrai pouvoir est entre les mains du secrétaire général, l’Allemand Jürgen Stock, qui valide ou non la diffusion des demandes et des mandats d’arrêt –, l’élection du général russe inquiétait aussi bien les Occidentaux que les opposants de Vladimir Poutine.
« C’est dommage, bien sûr, que notre candidat ne l’ait pas emporté. Mais d’un autre côté, si on regarde de manière impartiale les déclarations d’une série de pays la veille du vote, il est évident qu’il y a eu de fortes pressions », a déclaré à Moscou le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Alors que M. Prokoptchouk était donné favori, Mikhaïl Khodorkovski s’était indigné mardi : « Il suivra n’importe quel ordre du Kremlin ! » De Londres, l’ex-oligarque russe en exil avait tenu une conférence de presse en compagnie de l’homme d’affaires britannique William Browder pour protester contre l’éventuelle désignation du Russe à la tête d’Interpol. M. Browder, tout comme M. Khodorkovski, a fait l’objet d’une « notice rouge » – sorte de mandat d’arrêt international transmis aux 194 Etats membres d’Interpol – pour des motivations jugées politiques.

     Elu pour deux ans seulement

Côté français, on reconnaissait que l’élection du candidat russe, surtout après l’affaire Skripal, serait un mauvais signal pour l’institution établie à Lyon. Devant la montée des crispations, Moscou avait réagi. Dans un communiqué publié mardi, le ministère de l’intérieur russe a dénoncé une « campagne dans les médias occidentaux pour décrédibiliser le candidat russe ».
Le nouveau patron d’Interpol est élu pour deux années seulement, contre quatre d’habitude, ce qui correspond à la fin du mandat du précédent président, le Chinois Meng Hongwei, arrêté par Pékin. M. Meng a « disparu » alors qu’il effectuait un déplacement dans son pays – il n’est pas réapparu en public depuis, mais les autorités de Pékin ont confirmé qu’il faisait l’objet d’une enquête pour corruption, et Interpol a accepté une lettre de démission sans signature manuscrite
L’organisation fait déjà l’objet de beaucoup de critiques, et son utilisation par les forces de police françaises est en réalité assez limitée. « Il y a tellement de pays qui y participent, dont certains qui ne sont pas franchement amicaux, qu’on hésite avant de diffuser des informations », confie une source policière.
« Interpol a le mérite d’exister, mais c’est surtout une immense boîte aux lettres internationale, qui sert à diffuser des mandats d’arrêt par exemple », abonde Frédéric Péchenard, l’ancien patron de la police nationale, relevant que cette organisation n’a rien à voir avec Europol, « qui est un outil très efficace de collaboration entre pays démocratiques européens ». Et auquel ne participe pas la Russie de Vladimir Poutine.
A quoi sert Interpol ?
Interpol est une organisation internationale visant à prévenir et à combattre la criminalité et le terrorisme. Elle permet à ses cent quatre-vingt-douze pays membres de transmettre, d’échanger et de consulter des informations policières, même s’il n’existe aucune relation diplomatique entre eux. Son président est élu par l’assemblée générale, composée de délégués désignés par chaque pays membre, pour un mandat de quatre ans.
Créée en 1923 à Vienne sous le nom de « Commission internationale de police criminelle«  (CIPC), elle passe sous le contrôle de l’Allemagne nazie en 1938 à la suite de l’annexion de l’Autriche. La plupart des pays mettent alors fin à leur participation, et la CIPC cesse d’exister en tant qu’organisation internationale. Elle ne renaît qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale, en 1946, sous le nom d’« Interpol », dont le siège est en France.
Politiquement neutre, elle n’a pas le droit d’intervenir dans les affaires ne concernant qu’un pays membre. Ses activités concernent le trafic et la production de drogue, le terrorisme, le blanchiment d’argent, le crime organisé et la criminalité transnationale.
Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) et Nicolas Chapuis


Source:KANG KYUNG-KOOK/AP



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