Face au déclin des pollinisateurs, en particulier des insectes, il n'y a pas de recette miracle, nous explique Colin Fontaine, du Muséum national d'histoire naturelle.
Face au déclin des pollinisateurs, en particulier des insectes, il n'y a pas de recette miracle, nous explique Colin Fontaine, du Muséum national d'histoire naturelle.
Chronique de Futura Planète/La Rédaction - Proposé par Ali GADARI
Toutefois, les pratiques plus respectueuses de la biodiversité qui ont vu le jour dans les années 1990 semblent bien avoir freiné cette régression des populations. Attention, cependant, explique-t-il, car on observe une baisse de la biodiversité des pollinisateurs, avec quelques espèces généralistes qui sont en expansion au détriment de beaucoup d'autres. Une situation risquée.
Toutes les raisons du déclin des pollinisateurs ne sont pas connues mais deux d'entre elles ne font pas de doute : l'artificialisation des surfaces et l'usage de pesticides. Même s'il n'y a pas de recette miracle, une diminution de l'un ou de l'autre aura donc des effets positifs.
Mais cette réorientation, de produits phytosanitaires ou d'expansion urbaine, aura aussi d'autres impacts sur l'industrie agroalimentaire et sur l'industrie des produits phytosanitaires. Il y a donc un arbitrage à faire. Souhaitons-nous avoir une agriculture moins dépendante des intrants ? C'est une question politique.
Le déclin des pollinisateurs est moins rapide
On remarque cependant que c'est une vraie tendance. Une étude britannique sur les abeilles à l'échelle du siècle précédent a montré que la plus forte baisse des populations de pollinisateurs s'est produite avant les années 1990. Or, c'est là, après le sommet de Rio, qu'on a commencé à développer des techniques plus respectueuses de la biodiversité. Depuis ces années 1990, il y a toujours un déclin mais il est plus faible, ce qui prouve que ces pratiques ont un effet positif.
Toutes les espèces de pollinisateurs ne déclinent pas. Certaines, même, se développent. Cependant, avoir beaucoup d'espèces qui régressent et quelques-unes qui se multiplient conduit à une homogénéisation biotique, avec au final quelques espèces généralistes. C'est un risque car cette faible biodiversité est propice à des accidents, en particulier des épidémies.
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