Les gilets jaunes font front commun contre "la justice corrompue" pour leurs trois mois






   Les gilets jaunes font       front commun contre   "la  justice corrompue"     pour leurs trois mois

                    Huffpost/Anthony BERTHELIER  -  Proposé par Ali GADARI



Après le passage de Christophe Dettinger devant les tribunaux, les gilets jaunes s'indignent plus que jamais d'une justice à deux vitesses.




POLITIQUE - Trois mois après le début de la fronde sociale, les gilets jaunescontinuent à battre le pavé. Plusieurs milliers de personnes ont encore manifesté ce samedi 16 février pour le premier volet de l'acte XIV de la contestation. Un premier volet car les plus déterminés entendent bien redescendre dans la rue ce dimanche pour dire leur désespoir face à la baisse du pouvoir d'achat et crier leur colère contre les responsables politiques, à l'occasion de l'anniversaire de la contestation.
Comme depuis le début de la mobilisation, les revendications sociales et fiscales des gilets jaunes devraient être en bonne place dans les cortèges, au premier rang desquelles le retour de l'ISF et la création d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) "en toute matière".
Mais depuis plusieurs jours et le procès de l'ancien boxeur Christophe Dettinger, c'est surtout la colère contre une justice à deux vitesses qui semble unir les gilets jaunes. Et derrière les comparaisons des cas d'Alexandre Benallaet Éric Drouet, se cache la volonté perpétuelle de mettre à bas les avantages des privilégiés qui échapperaient plus facilement à la justice, selon ces Français en colère.

       Benalla, Cahuzac... stars des pages Facebook                                      gilets jaunes

La condamnation du "gitan de Massy" à de la prison ferme a visiblement ulcéré certains gilets jaunes. Pas forcément pour la dureté de la peine en tant que telle, mais surtout pour la différence de traitement présumée entre l'ancien champion de France et les élites, autrement dit les personnes proches du pouvoir politique ou économique. Sur les pages Facebook consacrées à la mobilisation, véritable agora du mouvement, les comparaisons sont nombreuses. Et ce sont ces publications-là qui trouvent le plus de succès.
"Christophe Dettinger en taule pour 2 ou 3 coups de poings sans doute justifiés, Benalla usurpation de fonction de policiers, coups sur des manifestants, sans en avoir le droit, mensonges à la commission d'enquête, mensonges au Sénat, etc... etc... il se la coule douce à Marrakech au Lotus club..... qu'arrive-t-il à la France, aurait-elle perdu la boule avec LREM ???? (sic)", s'indigne par exemple un internaute dont la publication est reprise à l'envi au sein de ces communautés virtuelles. Relayée sur la page fondée par Éric Drouet, "la France en colère!!!", une des plus populaires du mouvement, la publication a suscité plus de 1000 commentaires et 2500 réactions.
CAPTURES D'ÉCRAN
Les gilets jaunes font front commun contre "la justice corrompue"
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Les gilets jaunes font front commun contre "la justice corrompue"
Outre Alexandre Benalla, personnage récurrent de ces pages Facebook, de nombreux responsables politiques ayant eu des ennuis avec la justice sont ciblés. On retrouve notamment Alain Juppé -l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris- qui vient d'être nommé au Conseil constitutionnel, Jérôme Cahuzac ou encore Patrick Balkany. "Condamné à 18 mois de prison avec sursis, 10 ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts et le voilà propulsé au Conseil constitutionnel. Après ils disent qu'on est un pays démocratique et nous donnons des leçons de démocratie partout et à travers le monde!", s'indigne un internaute à propos de la nomination du maire de Bordeaux parmi les Sages.
CAPTURES D'ÉCRAN
Les gilets jaunes ciblent les responsables politiques condamnés
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Les gilets jaunes ciblent les responsables politiques condamnés

            Des gilets jaunes persécutés?

Une colère contre ce "système" qui a largement dépassé les frontières des réseaux sociaux. À Bordeaux, ce samedi 16 février, ils étaient nombreux à porter des masques d'Alexandre Benalla pour dénoncer ce qu'ils voient comme une justice "corrompue" par les puissants et particulièrement intransigeante avec les faibles.
Mais les gilets jaunes ne s'arrêtent pas aux comparaisons avec les responsables politiques. Ils citent tous azimuts des décisions de justice qui leur semblent bien faibles à l'égard de la peine infligée à Christophe Dettinger et à d'autres manifestants. Derrière ces dénonciations on retrouve ainsi un sentiment de persécution à l'égard du mouvement.
Les gilets jaunes se sentent
"Voilà la justice française corrompue dans une dictature menée par Macron et Castaner", s'indigne un internaute en citant pêle-mêle une affaire de viol sur mineur ou le cas du policier Didier Andrieux filmé en train de frapper un manifestant.
CAPTURE D'ÉCRAN
Les gilets jaunes se sentent persécutés
Depuis le début du mouvement, les accusations d'un pouvoir qui verse vers l'autoritarisme sont légion. Selon les gilets jaunes, le gouvernement utilise la justice et ses quelque 1800 condamnations depuis le début de la fronde pour faire taire le mouvement. Dernier exemple en date, selon eux, l'arrestation d'un jeune homme à Tarbes pour avoir diffusé sur Facebook des manifestations non-déclarées. L'article de La Dépêche qui traite du sujet trouve un écho particulier sur ces réseaux sociaux.
"À présent la publication d'une manifestation serait un délit? Dans ce cas, ne faut-il pas également inculper BFM, LCI, CNews... et tout autre média ayant relayé les manifs de gilets jaunes? Que se passe-t-il dans notre pays?? (sic)", s'indigne une internaute sur la page Facebook "La France En Colère".
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