On ne combattra pas la judéophobie en désignant comme boucs émissaires les musulmans des quartiers populaires.
On ne combattra pas la judéophobie en désignant comme boucs émissaires les musulmans des quartiers populaires.
L'OBS/ Alexandre Le DROLLEC/Maêl THIERRY - Proposé par Ali GADARI
Pour le député LREM du Val-d’Oise, issu des rangs du Parti socialiste et aujourd’hui en charge des idées à La République en Marche, on ne combattra pas la judéophobie en désignant comme boucs émissaires les musulmans des quartiers populaires.
Plusieurs actes antijuifs ont été commis récemment à Paris et dans l'Essonne. Pour le député du Val-d'Oise Aurélien Taché, "ce retour glaçant de l'antisémitisme est le thermomètre de la haine dans une société". Mais sur un même constat, le modèle d'intégration que défend cet ex-membre du PS, désormais en charge des idées à La République en Marche, n'est pas partagé par tous à LREM. Entretien.
Les actes antisémites en hausse de 74% en 2018, Alain Finkielkraut insulté... comment expliquez-vous ce climat de haine ?
Les mêmes qui disaient que les "gilets jaunes", c'était la France périphérique, disent soudain "ah, ce sont les banlieues et les musulmans" qui sont responsables de l'antisémitisme au sein de ce mouvement. Ça m'a frappé en entendant Eric Ciotti, Michel Onfray ou Eric Zemmour. Il y a un retour glaçant de l'antisémitisme. C'est le thermomètre de la haine dans une société. Mais on ne combat pas cette haine en faisant des musulmans des quartiers populaires un autre bouc émissaire. C'est trop commode, cela permet aux élites de ne pas trop s'interroger sur leur part de responsabilité…
Il n'existe pas, selon vous, cet antisémitisme des quartiers ?
Il y a un antisémitisme en banlieue. Mais il ne prend pas sa source dans l'immigration ou dans les versets du Coran, comme j'entends Manuel Valls le dire. Il la prend dans l'ignorance et le sentiment anti-élites.
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