La police a réprimé le rassemblement d'une centaine de journalistes visant à dénoncer les pressions subies par leur profession dans la couverture du mouvement de contestation.






   La police a réprimé le rassemblement           d'une centaine de journalistes visant à          dénoncer les pressions subies par leur              profession dans la couverture du                     mouvement de contestation.

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Une dizaine de journalistes ont été arrêtés à Alger par la police lors d'un sit-in contre la censure, jeudi 28 février, a constaté une journaliste de l'AFP. Une centaine de journalistes des médias algériens, écrits et audiovisuels, publics et privés, étaient rassemblés en fin de matinée sur la "Place de la liberté de la presse" pour dénoncer les pressions subies par leur profession, à la suite des restrictions, "imposées par [leur] hiérarchie" selon eux, dans la couverture du mouvement de contestation actuel en Algérie.


Depuis une semaine, des milliers de personnes manifestentdans plusieurs villes du pays pour que le président sortant Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, dont vingt passés à la tête du pays, ne se représente pas pour un cinquième mandat lors de l'élection présidentielle du 18 avril.
Sur place, le reporter freelance Khaled Drareni rapporte des images de l'interpellation sur Twitter :
"Libérez nos collègues", ont scandé les manifestants tandis que les journalistes interpellés tambourinaient contre les parois des fourgons de police dans lesquels ils ont été enfermés et qui ont ensuite quitté la place.
"Non à la censure!", "4e pouvoir, pas une presse aux ordres", ont encore clamé les manifestants, aussi nombreux que les policiers qui les encerclaient.

Absence de neutralité à l'antenne

Plus tôt, le journaliste publiait des photos du rassemblement réprimé par la police :
D'après Khaled Drareni, une quinzaine de journalistes ont été arrêtés. Il cite également les noms de certains confrères embarqués par les forces de l'ordre.
Les médias audiovisuels publics algériens et les télévisions privées, propriétés d'hommes d'affaires proches du pouvoir, ont durant plusieurs jours passé sous silence le mouvement de contestation.
Des journalistes de la radio nationale algérienne ont affirmé que ce silence avait été imposé par leur hiérarchie. Ils en ont profité pour dénoncer l'absence de neutralité à l'antenne, le "traitement exceptionnel" réservé au camp du président Bouteflika et celui "restrictif de l'opposition".
Une journaliste de la radio, qui a publiquement démissionné de ses fonctions d'encadrement pour dénoncer cet état de fait, a indiqué que son émission avait ensuite été supprimée.

Les médias "muselés"

L'organisation Reporters sans Frontières (RSF) a affirmé mercredi que les autorités algériennes mettaient "tout en œuvre pour museler les médias" voulant couvrir le mouvement de contestation actuel et a dénoncé des "interpellations, agressions, interdiction de couvrir, confiscation de matériel, pressions sur les médias publics et ralentissement du réseau internet...".
Les journalistes de l'audiovisuel public – radio nationale mardi, puis télévision nationale mercredi – ont tour à tour organisé des rassemblements.
Des pancartes hostiles à un cinquième mandat étaient également brandies jeudi, ce qui a suscité un débat au sein des protestataires, certains estimant qu'en tant que journalistes ils n'avaient pas à prendre position sur le mouvement actuel de contestation en lui-même.
L'Obs avec AFP

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