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Coronavirus : le gouvernement au chevet de la start-up nation





Coronavirus : le gouvernement au chevet de la start-up nation

Par Lucie Ronfaut 

Pourquoi cet angliscisme Lucie Start Up, ne pensez vous pas que nous avons beaucoup de mots en français pour s'exprimer. Vous êtes journaliste j'aimevos rubriques mais j'aimerai que vous montriez l'exemple. AGadari
Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Cédric O, à Washington D.C., le 3 décembre.
Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Cédric O, à Washington D.C., le 3 décembre. Photo Eric Baradat. AFP

Le secrétaire d’Etat au Numérique a annoncé une série de mesures pour venir en aide aux jeunes entreprises en forte croissance dans le contexte du Covid-19.

Même en temps de grave épidémie, la France veut rester une «start-up nation». Mercredi matin, Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du numérique, a annoncé un plan de soutien financier pour aider les jeunes entreprises «à forte croissance» à faire face au méchant trou d’air déclenché par l’épidémie de coronavirus. «Les start-up ont un poids croissant dans l’économie, en particulier dans les emplois. Elles développent également des produits et services innovants dont l’utilité est d’autant plus reconnue par les Français dans le contexte du confinement», a expliqué Cédric O dans un communiqué. Et d’annoncer que «du fait de la spécificité de leur modèle de développement, il convenait de prendre des mesures d’urgence dédiées afin de soutenir, aux côtés de leurs actionnaires, celles dont l’activité est fortement affectée par le Covid-19.»
Le plan imaginé par Cédric O se décompose en plusieurs dispositifs. Certains sont nouveaux, d’autres existaient déjà mais vont être avancés dans le temps. Le premier, probablement le plus important pour les start-up, est un remboursement anticipé de différents crédits d’impôts, notamment le crédit impôt recherche, dont bénéficient de très nombreuses jeunes entreprises en France. Ce processus devrait être géré «dans les prochains jours», et équivaut à une avance de trésorerie d’1,5 milliard d’euros, d’après le gouvernement. Des prêts de trésorerie, d’un montant total de 2 milliards d’euros, seront en outre proposés par l’Etat, distribués par les banques privées et Bpifrance.

Aveu de faiblesse

La Banque publique d’investissement est aussi mise à contribution pour distribuer d’autres subsides d’urgence : soutien aux start-up qui étaient en cours de levée de fonds ou qui devaient en réaliser une avant la crise (total : 80 millions d’euros, au travers d’obligations, mais à condition de la participation des investisseurs privés qui devront verser au moins la même somme), et versement accéléré de plusieurs aides déjà prévues dans le cadre du Plan d’investissement d’avenir du gouvernement, en collaboration avec l’Ademe (montant estimé : 250 millions d’euros).
Cette sollicitude rapide du gouvernement traduit en fait un rare aveu de la fragilité de l’écosystème des start-up françaises, chouchoutes de la communication officielle depuis plusieurs années. C’est François Hollande qui, le premier, a misé sur le sujet, en lançant la «French Tech», l’initiative gouvernementale de promotion des start-up du numérique, en 2014. Mais c’est Emmanuel Macron qui a le mieux surfé sur la vague, déclarant quelques mois avant son élection que la France avait les moyens d’être une «start-up nation» où «chacun pourra se dire qu’il peut créer une start-up».
Derrière cet enthousiasme se cache une réalité contrastée. Déjà, le terme «start-up» est un peu galvaudé. Une entreprise comme Doctolib (spécialiste français de la réservation de rendez-vous médicaux par Internet, valorisée à plus d’un milliard d’euros) n’a pas les mêmes enjeux, ou les mêmes difficultés, qu’une entreprise à trois salariés tout juste incubée dans une structure d’accompagnement. Au-delà des success stories, la start-up typique est généralement très jeune (une grande majorité des start-up meurent dans les deux premières années de leur activité), dispose de peu de trésorerie et n’est pas rentable. Elle dépend surtout de ses levées de cash, de l’apport de fonds d’investissement spécialisés ou de business angels individuels. Or ces derniers sont évidemment beaucoup moins enclins, voire pas du tout, à mettre la main au portefeuille dans ce contexte de ralentissement brutal de l’économie.

Appel à la «responsabilité» des investisseurs

Cédric O a ainsi annoncé qu’il comptait recevoir plusieurs grands investisseurs privés pour leur demander de «prendre leurs responsabilités». Mais les financiers sont généralement peu sensibles aux injonctions gouvernementales quand le risque est grand de perdre leur mise. De fait, si certaines start-up pourraient profiter de l’épidémie et du confinement (celles qui développent des services de télétravail, de télémédecine ou de livraison de repas, par exemple), la plupart risquent la noyade. Réduisant à néant, au passage, tous les efforts et la com du gouvernement autour de la fameuse «start-up nation». 
Lucie Ronfaut

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