Coronavirus : tout savoir sur la chloroquine, ce traitement controversé mis à l'essai





        Coronavirus : tout savoir sur la chloroquine, ce traitement controversé                             mis à l'essai

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  • L'essai clinique concernant la chloroquine à Marseille est prometteur. Il rejoint une étude européenne.
    L'essai clinique concernant la chloroquine à Marseille est prometteur. Il rejoint une étude européenne. Illustration DDM
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l'essentielElle représente un espoir important dans la lutte contre le Covid-19. Bien que controversée, la chloroquine, un antipaludique, rejoint un essai clinique de grande ampleur. C’est le "seul traitement efficace et disponible", argue le professeur Didier Raoult, qui a testé la molécule dans son institut de Marseille. Mais la chloroquine, c’est quoi ? Pourquoi est-elle si controversée ? Éléments de réponse.
Peut-être le traitement du siècle ! La chloroquine devrait rejoindre l’essai clinique européen Discovery pour tenter de confirmer des résultats déjà prometteurs.
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La molécule a été administrée à des patients infectés par le Covid-19 et testée par le professeur Didier Raoult, à l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille. Elle aurait montré des résultats encourageants, mais reste très controversée dans le milieu médico-scientifique.

La chloroquine, c’est quoi ?

La chloroquine est un antipaludique commercialisé en France depuis 1949 sous le nom de Nivaquine. La chloroquine (ou chloroquinine) est obtenue d’un arbuste d’Amérique du Sud connu pour faire baisser la fièvre.
Le traitement est souvent recommandé lors de voyages dans les zones infestées par le parasite du paludisme, transmis par les moustiques. La chloroquine est également utilisée pour certaines maladies auto-immunes comme le lupus ou encore la polyarthrite rhumatoïde.

Quels effets sur le Covid-19 ?

La chloroquine a été administrée comme traitement à plusieurs malades du coronavirus. Et les premiers résultats sont encourageants. Le Professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille a obtenu l’autorisation d’effectuer un essai clinique restreint. Il a ainsi traité 24 patients avec de la chloroquine.
Résultat : après six jours, le virus avait disparu chez les trois quarts des patients recevant de la chloroquine alors que 90% des patients non traités à la chloroquine étaient encore positifs.
Des effets spectaculaires qui ont encouragé le Professeur Raoult, qui fait partie du comité scientifique sur le coronavirus, à demander l’extension de son essai. Il a été entendu : il devrait rejoindre l’essai européen Discovery, selon les informations des Echos.
L’essai est prévu pour inclure 3 200 patients européens et 800 français. La partie française sera conduite par l’Inserm. L’étude Discovery devrait débuter dès ce dimanche dans quelques CHU français, avant d’être étendue à une dizaine d’établissements.

La chloroquine peut-elle être dangereuse ?

Face à l’engouement autour de la molécule antipaludique, beaucoup de scientifiques et médecins appellent à la prudence. Notamment parce que les essais ne portent que sur quelques patients et rien ne confirme qu’elle serait efficace sur n’importe qui et à n’importe quel stade de l’infection.
D’autant plus que la chloroquine est reconnue toxique à forte dose et aurait des effets nocifs sur les gènes. En 2018 également, le RCP (résumé des caractéristiques d’un produit) a été modifié et stipule désormais que les femmes et les hommes qui reçoivent ce traitement doivent prendre une contraception efficace et ce jusqu’à huit mois après l’arrêt.
La chloroquine ne doit pas non plus être administrée aux femmes enceintes. Une prudence qui n’est toutefois que française rappelle la Docteure Elisabeth Elefant, responsable du CRAT (centre de référence sur les agents tératogènes) dans les colonnes du Monde.

Et ailleurs ?

L’efficacité de la chloroquine sur le Covid-19 n’est pas une découverte française puisqu’elle a également été utilisée dans le traitement des malades en Chine. Dans le premier pays touché par le coronavirus, une vingtaine d’essais cliniques sont en cours. Là aussi, ils présentent des résultats très positifs sur, cette fois-ci, une centaine de patients testés.
Des recherches encourageantes qui ont poussé Sanofi (qui commercialise la chloroquine) à faire un geste. Le laboratoire français se dit prêt à offrir les millions de doses qui soigneraient quelque 300 000 patients.
Les premières conclusions - qui confirmeraient ou infirmeraient l’efficacité du traitement - sont attendues d’ici six semaines.

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