Feux nourris
Feux nourris
nouvelle de Paul Edouard GOETTMANN
Source:lemonde.fr
Avec
les trois mille hommes déployés par l’armée française au Sahel pour répondre à
la stratégie meurtrière d’Al-Quaida au Maghreb, les services de la FAIA
marocaine ne resteront pas inactifs quand aux renseignements à obtenir et à
l’élimination de terroristes aidés par les chabab de Somalie. L’armée française
venait de remporter une victoire en abattant un haut cadre d’Al-Quaida suite à
une intervention secrète. Le Maroc en plus de son armée, aiderait les Services
français dans leurs actions et vice versa.
Des
informations faisaient état d’un camp de djihadistes au Sahel côté algérien. Le colonel des FAIA Said
Kmédane convoqua ses hommes avec Naouar. La mission était dangereuse, elle
devait se faire dans le secret absolu. Les services français feront diversions,
la FAIA devra frapper fort et anéantir entièrement le camp, ne rien laisser
derrière soit. Il y aurait en transit dans ce camp un très haut responsable
d’Al–Quaida Maghreb, Ali Ben Guéri, venu
pour une nouvelle organisation d’Al-Quaida. Toujours selon les informations
obtenues, ce camp se trouverait à proximité de la frontière algéro -malienne.
Le colonel proposa de transporter deux équipes de quatre équipiers par avion
militaire jusqu’à Agadir. Un hélicoptère les déposerait à Tan Tan. Là, ils
bénéficieraient de deux 4/4 spéciaux équipés d’armements sophistiqués cachés
dans un faux plancher et sous les véhicules comme une mitrailleuse Beretta en
pièces détachées, des explosifs, des moyens de communications ultra secrets et
des moyens de repérage avec antennes. Naouar ferait partie du groupe. Les deux
véhicules devront traverser tous les pays qui bordent le Sahel jusqu’au camp
des djihadistes. Il était prévu un minimum d’eau et des conserves, pas de feux
pour éviter de se faire remarquer. Les
4/4 étaient recouverts d’une peinture anti lumineuses, anti reflets.
L’hélicoptère
de Alkowat Al Malakiya Al Jawiya Al Maghribia, l’armée de l’air marocaine était
au rendez vous sur un parc spécial, loin des avions passagers en transit. Les
huit combattants de la FAP prirent place après les salam alékoum d’usage.
L’hélicoptère se posa à Tan Tan quarante minutes plus tard dans les sables
suffisamment loin de la ville pour procéder aux vérifications des véhicules,
des armements, des moyens de communications, reliés aux deux satellites
marocains Pleiades fournis par Thales. Les combattants de la FAIA enfilèrent
leurs uniformes gris sable, leurs têtes coiffées d’une cagoule de soie grise
pour les vents de sables.
Les
équipages prirent la route du Sahel Ouest la nuit, guidés par leurs routeurs
derniers cris. Ils avaient environ deux mille kilomètres à parcourir de nuit,
pas question de se déplacer de jour, de l’Ouest Sahel devenu une entité
reconnue, il faudra passer par la Mauritanie, l’Algérie et le Mali, là où
normalement le camp des djihadistes devraient se trouver. Ces combattants
changent souvent de positions ! Dès leur arrivée dans l’Ouest Sahel, ils
furent pris sous un feu nourri d’armes automatiques, près d’un douar un avertissement, mais l’un des hommes avait
été blessé, il fallait maintenant s’attendre aux embuscades, ils avaient été
dénichés ! Leur service de renseignements avait bien fonctionné. Ils
décidèrent de monter les mitrailleuses lourdes sur l’arrière des 4/4 et de
sortir les lance - roquettes derniers cris de l’armée américaine bloqués sous
les jeeps. Cet avertissement changeait les choses, il fallait maintenant,
opérer également le jour, un véhicule sera chargé de la surveillance de
l’environnement. L’homme blessé souffrait beaucoup, Naouar lui administra des
calmants et lui fit une injection de pénicilline. Ils avancèrent beaucoup plus
vite du fait de leur opération de jour. Ils arrivèrent en Mauritanie par une
filière montée à l’avance par les services du FAIA et des services français.
L’homme blessé succomba au bout de deux jours, il fut enterré dans le sable
Inch allah.
La
Jeep revint avec des informations importantes, un camp de rebelles s’était
établi à plusieurs heures de là, à la frontière de l’Algérie mais toujours sur
le territoire de la Mauritanie. Le camp
fut localisé par les Pleïades. Les 4/4 furent abandonnés à plusieurs kilomètres
du campement. Deux groupes distincts furent formés pour les prendre en
tenaille. La marche était difficile dans le sable avec le bazooka en
bandoulière et le G36 en mains, accompagnés d’un lot de grenades offensives
dans les grandes poches de leur uniforme. Aucun risque ne devait être pris,
l’anéantissement de ces rebelles conditionnait la prochaine opération. Il fallu
près d’une heure de temps en silence pour arriver aux abords du campement et se
répartir le territoire d’opération. Il était trois heures moins le quart du
matin, à moins cinq on agissait ! Le bruit et les flammes se répercutaient
dans le désert, la FAIA avait frappé fort, les grenades offensives avaient
liquidées le camp, les survivants étaient abattus au G36. Les lance-roquettes
détruisirent en un tour de main les véhicules et leurs armements. Les
chauffeurs restés à l’arrière vinrent récupérer en quelques instants les agents
de la FAIP. Nour se félicitait de la tournure des évènements. Ce groupe de
terroristes ne serait plus un handicap pour la paix régionale.
Les
FAIA étaient à deux jours du campement des djihadistes recherché, Ali Ben Guéri
était toujours avec eux. Ils avaient traversé une petite partie de l’Algérie
ils s’étaient arrêtés au Mali tout près de la frontière algérienne. Les
satellites Pleïades signalaient le déplacement des terroristes au Mali, ils
semblaient se diriger vers la Libye ? Il fallait vite intervenir, ils
n’avaient pas la logistique de ces hommes.
Un
premier groupe attaquerait frontalement avec les armes lourdes, le deuxième
groupe resterait en retrait pour supprimer toute tentative de fuite. Les ordres
étaient clairs, anéantissement absolu !
Naouar
faisait partie du premier groupe, juchée sur le 4/4, sa mitrailleuse Beretta
coucha une vingtaine de rebelles, descendue de la Jeep, le bazooka à la main
elle s’avança La flamme du canon jaillit le camp explosa, elle lâcha le bazooka
pour prendre sa G36 attachée en bandoulière, elle tira en rafales sur les
djihadistes qui couraient pour se mettre à l’abri, pris à contre feu par le
deuxième groupe des FAIA ! Naouar chercha Ali Ben Guéri, il surgit
brutalement devant elle un automatique dans les mains, il buta sur une épave, Naouar
lui envoya à la volée une rafale de son G36, il s’écroula ! Les phares des
Jepps éclairaient ce qui restait du camp, quelques blessés furent achevés. Des
photos furent prises pour le service. Il ne restait plus rien, quelques grenades
achevèrent le travail en nettoyant le territoire. Il était temps de rebrousser
chemin, un appel codifié au colonel l’informa de la réussite de l’opération.
Le
retour fut difficile de nombreuses embuscades montées par les Touaregs envieux
du matériel, en guerre contre les tribus du Mali les retardèrent. Les FAIA
perdirent encore deux hommes. Arrivés au Sahel Ouest, ils s’embarquèrent sur un
rafiot, n**Le Sable** prévu par le service devant les ramener à Tan Tan ?
Une mer agitée les attendait ainsi qu’un bateau pirate du golf de Guinée, cette
expédition n’aura pas été de tous repos. Les armements lourds et les moyens de
communications sophistiqués avaient été détruits en arrivant au Sahel. Les
pirates montèrent à bord, trop nombreux pour résister. L’un deux voulu s’en
prendre à Naouar, il se retrouva à terre la tête de l’autre côté du corps,
exercice classique des FAIA, self défense efficace ! Naouar avait
déclenché un signal d’alarme et sa position au service lors de l’attaque des
pirates, à l’aide de sa montre. Deux hélicoptères de la Marine Royale
retrouvèrent rapidement le rafiot pris en otage par les guinéens. Ils leur
demandèrent de se rendre, au lieu de cela les pirates prirent les agents de la
FAIA en otage bien visibles sur le pont du rafiot. Position difficile à
défendre, le capitaine commandant les deux hélicoptères pris la décision de
couler le rafiot, obligeant ainsi les pirates à sauver leur peau. Un tir de
gros calibre, ajusté sur l’arrière du rafiot au dessous de la ligne de
flottaison occasionna un trou suffisant pour faire couler le bateau. Les
pirates affolés essayèrent de colmater la brèche. Naouar entreprit un exercice
de sauvetage autre, elle s’en prit un à un aux pirates peu habitués à ce genre
de défense de la part d’une femme, le karaté rendait des services, les autres
agents prirent le relais en liquidant les pirates. Des filins permirent à l’équipage et aux FAP de monter
dans les hélicoptères.
Le
colonel Said Kmédane félicita son équipe et demanda à l’imam d’intervenir
auprès d’Allah pour les âmes de ceux qui sont tombés pour le royaume !
L’équipage du rafiot fut passé au crible, bien en a pris au colonel, après
plusieurs heures d’interrogatoires, il apparut que le capitaine du **Sable**,
le rafiot du sahel avait vendu la mèche aux trafiquants du golf de Guinée,
contre monnaies trébuchantes. Naouar s’occupa de lui en lui ajustant un pied
bien placé en guise de remerciements. Personne n’entendit plus parler de
Mansour le capitaine du Sable !
La
guerre des sables n’était pas terminée, les terroristes étaient aidés par des
Etats, il faudra l’aide de plusieurs Etats pour anéantir ces terroristes
extrémistes. Naouar s’éclipsa comme toujours après une opération, elle demanda
à Ayoub de la rejoindre, les plaisirs de l’amour, effaceront la violence
qu’elle avait vécue !
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