Interdiction des cotons-tiges en plastique en 2020 : par quoi les remplacer? ParLéa Guyot
Interdiction des cotons-tiges en plastique en 2020 : par quoi les remplacer?
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gereux pour l'environne
ment comme pour nos oreilles, les bâtonnets ouatés en plastique disparaîtront de notre quotidien d'ici quelques jours. Plusieurs alternatives existent, mais ne se valent pas.
Dans une dizaine de jours, il faudra tirer une croix sur ce petit rituel de la salle-de-bain. Le 1er janvier 2020, les cotons-tiges en plastique seront interdits en France, comme le prévoit une disposition de la loi de 2016 sur la biodiversité, destinée à réduire les déchets plastiques marins. Les bâtonnets ouatés, nocifs pour l'environnement, peuvent aussi l'être pour la santé de nos oreilles. Mais comment s'en passer? Les solutions de remplacement plus écolos ne manquent pas, mais ne sont pas toutes recommandées par les spécialistes.
La légende dit que le bâtonnet ouaté – plus communément appelé coton-tige – a été inventé au début du XXe siècle par Leo Gerstenzang après qu'il a vu sa femme coller du coton sur un cure-dent pour nettoyer les oreilles de leur enfant. Près d'un siècle plus tard, son invention, au demeurant très pratique, cause pourtant de sévères dégâts sur l'environnement.
Un danger pour la santé humaine
Les cotons-tiges sont aujourd'hui l'un des dix déchets les plus retrouvés sur les plages, derrière notamment les mégots, les sacs et bouteilles plastiques. "Une grosse partie des cotons-tiges sont encore jetés dans les toilettes. Certains passent à travers les grilles dans les stations d'épuration et sont ingérés par des animaux", indique au JDD Diane Beaumeney-Joannet de Surfrider, une ONG qui lutte contre la pollution marine. Selon la chargée de mission, les bâtonnets en plastique sont non seulement dangereux pour la biodiversité, mais aussi pour la santé humaine : "Les tiges en plastiques se dégradent en nanoparticules et intègrent la chaîne alimentaire".
En 2016, le législateur, dans le cadre de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, a donc décidé d'interdire les bâtonnets ouatés en plastique à usage domestique à partir de 2020. Mais que les mordus d'hygiène auriculaire se rassurent : c'est aussi une bonne nouvelle pour leurs oreilles.
Car nettoyer ses esgourdes avec un coton-tige, du moins en profondeur, est fortement déconseillé par les spécialistes. Contrairement à une idée reçue, le cérumen produit par nos oreilles n'est pas sale. C'est en réalité un lubrifiant naturel qui protège l'organe et aide à son nettoyage. "Une utilisation trop fréquente du coton-tige repousse le cérumen au fond de l'oreille, ce qui peut entraîner des bouchons causant des douleurs ou une baisse de l'audition", alerte le Dr. Bouccara, ORL à l'hôpital Georges Pompidou. Sans parler des irritations et otites externes, provoquées par une mauvaise utilisation du bâtonnet.
Oriculi, bougies, tiges en bois : que choisir?
Depuis quelques années, les alternatives au coton-tige plastique se sont développées en France. A l'image des bâtonnets en silicone lavables. Diane Beaumeney-Joannet, elle, conseille d'utiliser des oriculis (des cure-oreilles japonais réutilisables) et, dans une moindre mesure, des cotons-tiges biodégradables en papier ou en bambou issu de commerce équitable.
Mais en ce qui concerne nos oreilles, pour Didier Bouccara, "il faut éviter ce qui est traumatisant, comme les curettes". Le médecin, secrétaire général de l'association JNA, qui œuvre pour une meilleure prévention dans le domaine de l'audition, ne recommande pas non plus les sprays et chandelles auriculaires. Il préconise simplement de se laver la partie externe des oreilles à l'eau tiède, puis de l'essuyer avec un tissu. Et ce "environ une fois par semaine, en fonction de sa production de cérumen". La meilleure chose à faire reste donc de laisser ses oreilles tranquilles et, en cas d'excès de cérumen, de consulter un médecin.
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