Paris a rejoint le club restreint des pays utilisant des drones armés.








       Paris a rejoint le club restreint           des pays utilisant des drones                                  armés.


Ces appareils ont servi depuis 2014 à observer les groupes armés au Sahel et à collecter du renseignement. La ministre des armées nie tout « changement de doctrine ».
Le Monde avec AFP et Reuters    Proposé par Ali GADARI
Après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël, Paris a rejoint le club restreint des pays utilisant des drones armés. La France a déployé ses premiers drones armés au Sahel pour traquer les djihadistes, a annoncé jeudi 19 décembre la ministre des armées, Florence Parly, après une série de tirs d’expérimentation menés depuis la base aérienne de Niamey.
« Désormais opérationnels, les drones armés sont déployés au sein de l’opération Barkhane », a affirmé dans un communiqué Mme Parly, qui avait pris la décision en 2017 d’armer dans les deux années suivantes les drones Reaper français en opérations extérieures.
Depuis 2016, la France dispose en permanence au Sahel d’un système de trois drones MQ-9 Reaper, fabriqués par l’entreprise américaine General Atomics. Six autres de ces appareils pouvant voler à 12 000 mètres d’altitude pendant une douzaine d’heures y seront déployés à partir du début de l’année prochaine, précise-t-on au ministère des armées. Ils seront équipés dans un premier temps de quatre bombes à guidage laser GBU-12 de 250 kg chacune, qui équipent déjà les Mirage 2000 déployés au Sahel, puis, vers la fin de 2020, de missiles sol-air Hellfire.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi  La France entre dans l’ère des drones armés

Doctrine inchangée

Niant tout « changement de doctrine », la ministre des armées estime que ces appareils vont permettre aux forces françaises de gagner en efficacité dans leur lutte contre les groupes djihadistes du Sahel, une zone grande comme l’Europe que les 4 500 soldats de Barkhane peinent à sécuriser, comme l’a illustré la mort de treize d’entre eux dans un accident d’hélicoptères le mois dernier au Mali.
« Les drones armés amélioreront considérablement la sécurité de nos militaires sur place et renforceront nos moyens face à un ennemi toujours plus fugace (…). La pression sur les groupes terroristes armés n’en sera que plus grande », souligne Florence Parly dans son communiqué. « Leurs principales missions restent la surveillance et le renseignement, vocation première des drones, mais elles pourront aussi être étendues aux frappes ».
Cette annonce intervient quelques jours avant une visite au Niger du président Emmanuel Macron, dans un contexte de forte dégradation sécuritaire au Sahel, un terrain vaste comme l’Europe où les djihadistes multiplient les actions meurtrières.

Filière de formation spécialisée

Le parc de drones français doit monter à douze en 2025, puis à vingt-quatre en 2030. Leur usage sera strictement encadré par la France, réaffirme le ministère. Pour ouvrir le feu, les équipages – un pilote, un opérateur capteur, un interprète d’images et un officier de renseignement – appliqueront les mêmes règles que des pilotes d’avion ou d’hélicoptère. Les tirs seront réalisés par des militaires en opérations extérieures, et non depuis la métropole.
Le sujet est sensible, au vu des polémiques répétées entourant les campagnes de frappes menées par les Etats-Unis en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen, à l’aide de drones pilotés depuis le territoire américain.
Jusqu’à présent, l’armée française confiait essentiellement les manettes de ses drones à d’anciens pilotes de chasse. Mais avec la multiplication des missions et du nombre de drones, l’armée de l’air a créé une filière de formation spécialisée, à l’image des filières chasse, transport et hélicoptère.

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