« The Voice » : On vous raconte ce que vous ne voyez pas à la télé
The Voice » : On vous raconte
ce que vous ne voyez pas à la télé
COULISSES Avant d'arriver sur le plateau de TF1, candidates et candidats
doivent en passer par de nombreuses étapes méconnues du public
- La neuvième saison de The Voice débute samedi soir sur TF1.
- Pour les candidats, l’aventure a débuté dès fin août 2019.
- 20 Minutes a suivi Toni, 23 ans, au cours de toutes les étapes qui précèdent l’enregistrement des auditions à l’aveugle, et que vous en verrez pas à l’antenne.
The Voice lance sa neuvième saison ce samedi soir sur TF1 avec une première session d’auditions à l’aveugle. Pour le public, il s’agit du coup d’envoi de l’aventure musicale. Mais pour les talents, les choses sérieuses ont commencé plusieurs mois avant d’arriver sur le plateau du télé-crochet, au fil d’étapes qui ne sont jamais montrées à la télévision. Ce sont ces coulisses que 20 Minutes vous propose de découvrir à travers le parcours de Toni, 23 ans, l’une des 4.000 voix que la production a rencontré pour passer le casting.
- Jeudi 29 août - « Ça gonfle l’ego de savoir qu’on est sur la bonne voie »
Au Studio Luna Rossa (Paris 13e), à deux pas de la Bibliothèque François-Mitterrand, les équipes de The Voice n’ont pas attendu septembre pour faire leur rentrée. On pousse une porte au bout d’un couloir et l’on arrive dans une salle où une dizaine de personne est réunie. Parmi elles, Bruno Berberes et Pascal Guix, respectivement directeur de casting et directeur artistique de The Voice, assis côte à côte sur un canapé. C’est dans ce petit espace que 200 candidates et candidats doivent se succéder pour espérer passer à l’étape suivante. Au final, seul 110 décrocheront leur ticket pour les auditions à l’aveugle. Si le niveau global est très bon, les pros du casting sont très pointilleux. « Tu chantes bien, mais tu ne te mets pas en danger, je veux que tu prennes des risques », explique Bruno Berberes à une jeune femme qui a repris proprement le Coup de soleil de Richard Cocciante. Il met en garde un autre : « Attention, avec ta voix de cartoon, tu risques de ne pas être pris au sérieux, voire même d’être pris pour un ringard. »
C’est peu après que surgit Toni. Originaire de Saint-Cyr-L’Ecole (Yvelines), elle chante professionnellement depuis cinq ans. « Je donne des concerts par-ci, par-là, je suis choriste pour d’autres artistes, j’enregistre des chœurs sur les albums », énumérera-t-elle quelques instants plus tard devant le dictaphone de 20 Minutes. Pour le moment, elle se lance dans une reprise de No Scrubs des TLC. « C’est un bonheur, on n’a jamais entendu cette chanson en casting ! », s’enthousiasme Pascal Guix. L’emballement se confirme lorsque Toni se lâche au micro, se mettant le petit auditoire du jour dans la poche. Sans surprise, elle est appelée à poursuivre l’aventure. Elle surprend aussi par son charisme et son assurance. « Même si je suis forte et souvent sûre de moi, il y a toujours cette part de trac contre laquelle je ne peux rien, parce que j’ai envie de bien chanter, de faire bonne impression », confie-t-elle une fois sortie de la salle. Elle dit participer à The Voice parce que ça lui a toujours « fait peur ». « On ne veut pas, en cas de rejet, entendre que l’on n’est peut-être pas fait pour ce métier. Et c’est pour ça que je me suis dit que j’allais foncer. Sans mentir, ça gonfle un peu l’ego de savoir qu’on est sur la bonne voie et que ce que l’on fait artistiquement vaut quelque chose. »
- Jeudi 5 septembre – « Un état d’esprit où l’on n’a rien à prouver »
C’est l’heure de la prise de tonalité. Les talents encore en course ont rendez-vous avec un coach vocal. Pascal Guix assiste à ces répétitions, livre ses remarques, confirme un choix de chanson ou oriente vers un autre titre. Toni, elle, a tenté plusieurs morceaux, dont Pookie d’Aya Nakamura, Say My Name des Destiny’s Child ou Soleil de Roméo Elvis. « J’ai pu interpréter chaque chanson plusieurs fois, tester les tonalités qui m’allaient le mieux. La production est là pour nous écouter, on est là pour l’écouter. On y va dans un état d’esprit où l’on n’a rien à prouver. Une fois que l’audition est passée, la production et nous-mêmes [les candidats] ne faisons plus qu’un, on doit avancer dans l’aventure. » Toni est d’autant plus satisfaite que c’est son choix de coeur, Doo Wop de Lauryn Hill, qui a été validé. C’est donc ce titre qu’elle défendra aux auditions à l’aveugle. Le directeur musical Olivier Schulteis lui livrera, comme aux autres talents, l’orchestration finale afin qu’elle puisse répéter chez elle. « Prendre le temps de répéter à la maison, ça joue beaucoup. Lors de l’étape suivante, on ne sera pas là pour découvrir la chanson, on sera censé l’avoir bien dans les pattes pour régler ce qui ne va pas », résume-t-elle.
- Mercredi 9 octobre - « C’est 1 min 45 d’apnée »
On retrouve Toni à l’Hocco, un studio de répétition à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). C’est là qu’à chaque saison, depuis la création de The Voice, les talents effectuent leur première répétition avec l’orchestre de l’émission. « Ça reste impressionnant, même si j’ai quelques années d’expérience, parce qu’on ne veut pas se décevoir ni décevoir les autres », confie-t-elle. « Hier, on a enchaîné les exercices vocaux afin de bien chauffer la voix, de travailler les articulations pour délivrer la chanson au mieux. Avec les autres candidats, on a chanté nos chansons respectives à tour de rôle, histoire de sentir l’état d’esprit de tout le monde. C’était le moment des derniers conseils avant d’être livrés à nous-mêmes avec l’orchestre » explique-t-elle. « Il y a eu beaucoup d’émotions hier », confirme Pierre-Yves Duchesne, le coach vocal de Toni.
Cette dernière se montre perfectionniste, alors que deux répétitions semblaient suffire, elle demande à rechanter Doo Wop une troisième fois. « Tu es sûre que tu veux la refaire ? Pour nous, c’est bon », assure Olivier Schulteis. « Je veux juste régler un dernier truc », glisse-t-elle. « Je voulais caler la respiration révèle-t-elle à sa sortie de la salle à 20 Minutes. J’avais tendance à ajouter des mots qui ne servaient à rien et m’empêchaient de respirer. Je finissais la chanson à bout de souffle. C’est 1 min 45 d’apnée, je dois savoir comment distribuer l’énergie. C’est compliqué, ces choses-là, c’est du travail et je suis en train de l’apprendre là », débriefe-t-elle, « contente » de sa prestation. « Avec ce que je chante là et ce que je peux donner, s’ils ne me prennent pas lors des auditions à l’aveugle c’est qu’ils ont un problème ! », conclut-elle en éclatant de rire. Mais on pense sérieusement la même chose.
Avant de partir, on fait un détour par une petite salle où Bruno Berberes continue de faire passer des castings de dernière minute. « Des talents peuvent arriver dans la course jusqu’au dernier moment, précise Pascal Guix. Claudio Capéo [éliminé lors des battles en saison 5], par exemple, est arrivé seulement trois jours avant le tournage des auditions à l’aveugle. Il avait déjà l’expérience et un morceau bien travaillé. »
- Jeudi 21 novembre – L'heure de vérité
C’est le Jour-J. Le tournage de la saison 9 de The Voice commence au studio du Lendit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les auditions à l’aveugle seront réparties sur plusieurs journées. Toni fait partie de la première salve et est la quatrième à passer sur la scène. Pour l’occasion, elle est accompagnée, entre autres, de sa mère, qui stresse pour elle en coulisses. Silence sur le plateau. Les premières notes de Doo Wop retentissent. Ce qu’il se passe ensuite sera à découvrir ce samedi sur TF1.
Commentaires