L'institut Pasteur séquence entièrement le génome du coronavirus, une première en Europe
L'institut Pasteur séquence entièrement le génome du coronavirus, une première en Europe
En analysant les résultats français et en les comparant aux autres séquençages faits dans le monde, les scientifiques estiment que le coronavirus n'a pas eu besoin de muter pour se propager.
C'est une première en Europe. Des scientifiques de l'Institut Pasteur ont annoncé ce jeudi dans un communiqué qu'ils étaient parvenus à séquencer le génome du Coronavirus en entier. Le séquençage permet d'analyser l'ADN des cellules. Dans le cas d'un virus, ce processus permet de diagnostiquer plus rapidement l'infection. C'est également l'une des premières étapes vers le développement d'un vaccin.
"La séquence du génome des pathogènes est cruciale pour développer des tests de diagnostic spécifiques et identifier les options d’intervention potentielles", détaille Sylvie van der Werf, responsable du Centre national de référence (CNR) virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur.
Un séquençage obtenu en trois jours
C'est d'abord la Chine qui a diffusé le 11 janvier le séquençage du Coronavirus grâce aux prélèvements effectués sur les premiers patients. Lorsque les premiers cas se déclarent en France, l'Institut Pasteur a débuté le séquençage à partir d'échantillons prélevés sur les trois patients, à l'aide d'une plateforme de microbiologie mutualisée, la P2M.
"Le séquençage complet a pu être réalisé en trois jours", souligne Vincent Enouf, responsable adjoint du CNR à l’Institut Pasteur.
Sur une plateforme dédiée au partage de séquences et à l'évolution des virus grippaux, qui permet à la communauté scientifique d'échanger plus facilement, l'équipe de scientifiques français dépose ses résultats et en analyse d'autres.
Le virus "n'a pas eu besoin de muter"
"Une vingtaine d’autres séquences du génome du nouveau coronavirus ont été établies dans le monde et, en les comparant avec les nôtres, nous nous apercevons qu’elles sont toutes très proches, il n’y a pas beaucoup de diversité dans les virus analysés ce qui va dans le sens que le coronavirus 2019-nCoV n’a pas eu besoin de muter pour s’adapter et se propager", selon Vincent Enouf.
Un sixième cas de coronavirus a été confirmé en France ce jeudi, jour où l'OMS a déclaré une urgence de "portée internationale" face à l'épidémie.
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