ALI vous propose deux courtes nouvelles de Paul Edouard GOETTMANN




ALI vous propose deux courtes nouvelles de Paul Edouard GOETTMANN


Tu es si belle, dors mon amour !


Toute contre moi, j’ai la sensation du toucher au plus profond de mon corps, au plus profond de mon cœur. Ma main glisse sur ta joue en prenant soin à ne pas te réveiller et je ne peux résister à l’envie de t’embrasser doucement le long de ton cou. Ton odeur de femme m’enivre comme un verre de vin… Tu es belle mon amour dans ton sommeil, ignorante de mes sentiments du moment, la bouche légèrement ouverte, respirant doucement, exhalant rien que pour moi une odeur de rose. Je voudrais tant que tu saches la passion qui m’anime, les désirs qui me hantent. Je voudrais que tu saches n’osant te le dire quand le jour se lève que je t’aime. Je voudrais entrer en toi comme un conte des mille et une nuits et ne plus en sortir, ne faire qu’un, ne faire qu’une ! Je voudrais que jamais le jour ne se lève tant la nuit tu es à moi lovée contre mon corps partageant la chaleur qui t’habite, cette chaleur que je vole et que je m’approprie.
Dors mon amour, rêve aux jardins extraordinaires où je t’amènerai sentir les mille roses d’Agadir, les orchidées de Bagdad, explorer le lac miraculeux là bas au-delà du Siroua 7 caché dans la montagne. Le vieux derviche nous montrera le chemin par le son de son tambourin qui effacera la montagne pour nous ouvrir le chemin, alors mon amour tu verras un lac, immense domaine d’oiseaux merveilleux de toutes les couleurs. Une barque magnifiquement décorée viendra nous chercher sur la rive pour nous transporter sur une Isle couverte d’arbres atteignant le haut du ciel, là une hutte de roseaux fera office de palais, une couche de feuilles aux odeurs délicates nous servira somptueusement de lit de noces.
Dors mon amour tu es si belle, rêve, nous ferons l’amour comme personne, protégés par l’oiseau bleu, dors mon amour, rêve !
 






Dormir avec toi, c’est mourir ensemble !


Tes jambes repliées sur mon ventre, tes pieds jouant avec lui agaçaient mon esprit. Mes mains avaient pris possession de tes seins, les caressant avec soin en partant de la pointe qui durcissait lentement. Je ne pouvais faire d’autres mouvements vu ta position embarrassante en travers de mon corps. C’était comme une frustration. Comme un chaton tu changeais de position, allongeant tes jambes le long des miennes. Ta bouche s’amusa un temps avec le lobe de mon oreille, je me souviens encore que tu guidas ma main avec douceur sur le parvis de ton église, trouvant là l’humidité de ta fontaine au milieu d’une forêt fertile. Tu me guidas encore vers la grotte profonde où résonnait le chant de nos amours.
Dormir avec toi c’est mourir ensemble ! Tes yeux agrandis par l’extase, la bouche ouverte prononçant des mots incompréhensibles, nos mains qui caressent, nos doigts s’enlacent, nos envies inlassables de nous… c’est mourir ensemble ! Cette musique des mots prononcés à voix basses, nos langues pourtant habituées qui s’entrelacent perpétuant le désir au fond de nos âmes, nous mourrons ensemble dans un spasme merveilleux.
Ne m’oublie pas, aime moi, aimons nous par nos seuls regards, par nos gestes répétés, par les jouissances successives et voulues. Dormir avec toi c’est mourir ensemble ! Une nuit viendra, ivres de bonheur, étendus tous les deux sur les draps mouillés de sueur, nous nous endormirons pour un long voyage. Dormir avec toi, c’est mourir ensemble ! 





Les deux photographies sont tirées de:
http/www.lebabi.net/actualité/lesommeil-signe-de-satisfaction-dans-lecouple-28493.html

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