Doux. La filiale poulet export perd 800 000 € par semaine
Doux. La filiale poulet export perd 800 000 € par semaine, (proposé par ALI)
La société Doux, filiale poulet export du groupe Terrena, convoquera, le 11 juillet, un comité central d’entreprise, à Châteaulin (Finistère). Selon des sources concordantes, l’entreprise perd 800 000 € par semaine.
La société Doux, filiale spécialisée dans le poulet export au sein de Galliance, le pôle avicole du groupe coopératif Terrena, réunira un comité central d’entreprise, le 11 juillet, à Châteaulin (Finistère).
Plan stratégique
Même si l’ordre du jour de ce CCE, prévu de longue date, n’est pas encore arrêté, il est plus que probable que la direction évoque les pistes de son plan stratégique de redressement. La direction a confié une mission d’audit au cabinet AlixPartners « qui travaille de façon approfondie sur des scénarios pour sortir par le haut l’entreprise de ses difficultés ».
L’impact de la grippe aviaire
De sources concordantes, le volailler breton accumule les pertes, en 2017, au rythme de 800 000 € par semaine. En 2016, ses pertes ont pesé très lourd dans les 22,5 millions de déficit du groupe coopératif Terrena.
Doux souffre de la concurrence féroce des géants brésiliens de la viande, dopés par des dévaluations monétaires et de la fermeture de certains marchés (Chine, Japon, Qatar, Congo, Irak, Afrique du Sud), à cause de l’épizootie de grippe aviaire qui a sévi dans le Sud-Ouest.
1 293 salariés inquiets
Contactée, la direction ne veut pas citer de chiffre. « La situation est évolutive, fait-elle savoir. Le Brésil a baissé ses volumes. Le prix du poulet devrait remonter mécaniquement à partir du quatrième trimestre. »
Les 1 293 salariés sont inquiets. Doux a réduit sa production de poulets entiers de 14 % en 2016. L’industriel n’a pas reconduit les contrats de travail de 150 intérimaires et salariés CDD. L’abattoir de Châteaulin tourne au rythme de 350 000 poulets par jour et celui de Chantonnay se stabilise à 185 000 poulets par jour.
Pour un plan avicole national
Ce jeudi, à Ancenis, lors d’un comité de groupe de Terrena, Nadine Hourmant, déléguée syndicale centrale Doux-FO, a réclamé au gouvernement « un plan pour la filière avicole française, avec bien sûr des contreparties pour l’industriel : formation du personnel, investissements dans les outils industriels, maintien des usines et du plein-emploi. »
Les éleveurs, eux aussi, sont inquiets. « Il y a de l’avenir pour le poulet export. La consommation mondiale de viande de volaille augmente de 4 millions de tonnes par an. Mais je ne sens pas chez Terrena une politique volontariste pour défendre le poulet export », confie Didier Goubil, président de la commission avicole de la chambre d’agriculture de Bretagne.
Poulet haut de gamme
Dans son plan de bataille, Doux entrevoit des raisons d’espérer. Ses rivaux brésiliens sortent exsangues de leur politique de dumping (vente à perte). JBS, impliqué dans un scandale politico-financier au Brésil, vient d’écoper d’une amende record de trois milliards d’euros. Brasil Foods a trempé dans le scandale de la viande avariée brésilienne.
Doux mise sur la montée en qualité de sa gamme. Il lancera en septembre, en Arabie Saoudite, un poulet sous la marque Nouvelle agriculture. Un poulet « premium » avec une alimentation aux graines de lin et des normes de bien-être animal sur lesquelles « les concurrents brésiliens ne sont pas en mesure de s’aligner ».
Ouest France
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