O' FADO nouvelle de P.E. GOETTMANN LITTERATURE DONNEZ VOS OPINIONS




             LITTERATURE DONNEZ VOS OPINIONS

Je vous livre le quatrième volet de littérature après le poème de Sonia DAMBURY **un être cher, shaiitane al ahmar, roman d'aventures maritimes des pirates du Bouregreg, les voleurs de lune, nouvelle réaliste** de Paul Edouard GOETTMANN, je vous propose un extrait du recueil de nouvelles érotiques de Paul Edouard GOETTMANN, démontrant ainsi sa facilité à changer de style.
Les auteurs attendent vos opinions, c'est important pour eux de connaitre si leurs écrits correspondent à vos goûts!

ALI



                         O' FADO

                                 Nouvelle de Paul Edouard GOETTMANN

Le Portugal était en pleine mutation. La révolution avait eu lieu quelques mois auparavant. La région de Porto était très pauvre mais magnifique avec des monuments splendides et ses villages pittoresques où les charrettes tractées par des chevaux servaient de mode de transport. Les hommes n'avaient pas encore changé leurs habitudes vestimentaires et portaient toujours un pantalon, une veste noire, la tête couverte d'un chapeau également noir tandis que les femmes, elles, étaient vêtues de longues robes noires, la tête coiffée d'un foulard. Réunis au café, les hommes buvaient l'aguardiente et du vinho verde. Ils parlaient fort une langue que je trouvais rugueuse et complètement incompréhensible à cette époque. J'étais venu avec Ernesto, un ami colombophile portugais. Nous avions parcouru les trois quart de la France en voiture pour parvenir jusqu'ici. Peu de portugais possédaient alors un véhicule en dehors de quelques émigrants.

Je logeais chez la famille d'Ernesto dans une toute petite chambre qu'elle m'avait généreusement allouée. La maison était toute petite, accolée à la maison d'à côté comme une dizaine d'autres formant un grand carré où une petite entrée donnait sur la rue. Au milieu se trouvait une belle cour pavée. Tout du long des bancs de pierres redessinaient le carré de la cour et au centre une fontaine munie d'un grand bras en acier livrait une eau divine. Le soir, les hommes se réunissaient dans cette cour, assis sur les bancs pour raconter leur journée, leurs derniers ragots. Les femmes de leur côté écossaient les haricots et triaient les grains de riz en posant des regards de biais rigolards à leurs hommes. Les enfants pompaient à tour de bras pour remplir les seaux d'eau en se chamaillant la priorité.

Il y avait aussi des colombiers au dessus des maisons basses, trois ou quatre, je crois. Le soir, les pigeons sortaient durant une heure en meublant l'air du bruissement de leurs ailes sur un vol fascinant.

Ernesto était content de retrouver sa famille et me remerciait d'avoir fait le voyage jusqu'au Portugal. Il s'excusait sans cesse des mauvaises conditions de logement, m'obligeant à réfuter sans arrêt ses allégations. Il se faisait un devoir de me faire visiter les monuments, les églises, les vieux villages… Et de me faire connaître plein de gens, des amis qui à leur tour m'invitaient. C'est là où j'ai bu pour la première fois de ma vie un vrai porto d'une splendeur et d'un goût incomparable !
Le fait d'être français me donnait accès à tout, malheureusement à cette époque, je ne comprenais pas la langue et de ce fait Ernesto passait des heures à me traduire les multiples discussions.

Une belle ballade était la traversée de VILA NOVA de GAIA, puis la traversée sur ce grand pont en acier bleu supporté par une masse de béton sur le fleuve Douro, le fleuve du nord qui se jetait ensuite dans l'océan Atlantique et qui délimitait la grande ville de Porto.

Un soir sur ma demande alors qu'il n'avait jamais mis les pieds dans un établissement de Fado , m’emmena dans l'un d'eux ; c'était dans le vieux Porto. « O PORTO », était le nom de l'établissement. Devant une bouteille de vinho verde, tellement heureux d'écouter la voix des fadistes , des violes et des guitares qu'il en était devenu muet de bonheur. Le silence était de rigueur, chacun écoutait religieusement l'harmonie de la musique et des instruments ainsi que les voix qui exprimaient la douleur et l’amour !

Il devait être une heure du matin lorsque l'une des chanteuses s'approcha et demanda en français l'autorisation de s'asseoir à notre table. Ernesto et moi, flattés, debout, lui avons tous deux présentés une chaise. Candida, tel était son nom, avait travaillé un moment en France. Le mal du pays l'avait fait rebrousser chemin, malgré la misère qui régnait ici.

C'est en entendant le français qu'elle s'était autorisée à prendre place auprès de nous. Son français était de qualité avec un accent caractéristique aux portugais. Je l'ai félicité sur la qualité de sa voix. Son châle noir bordé de franges de couleurs rehaussait la beauté de son visage orné de grands yeux noirs qui prenaient presque toute la place du visage. Elle termina son tour de chant avant de revenir à notre table. Normalement il lui était interdit de s'asseoir à la table des clients, mais le patron considérait notre présence comme un honneur. J'étais le tout premier étranger à avoir poussé la porte de son établissement. Ernesto et moi avons eu l'extrême honneur de déguster une bouteille de vin mousseux offerte par le patron et avec lequel nous avons partagé cet instant. Nous sommes restés bien après la fermeture de l'établissement à deviser sur la situation du Portugal. Candida, laissait le soin à Ernesto de me traduire le discours du patron.

Le lendemain, Ernesto devait se rendre dans sa famille à Espino pour la journée, un grand port au nord de Porto. Je refusai de l'accompagner songeant qu'il avait besoin d'un peu de liberté tant il était à mes petits soins. Après avoir arpenté le village de Canélas, lieu de ma résidence, salué par la population, je pris au hasard la direction de Guimares, une magnifique ville au nord du pays. La route était tellement étroite qu'il fallait faire attention, non pas aux véhicules encore trop rares à cette époque, mais aux chariots tirés par des mules ou des chevaux sur les pierres glissantes. Toutes les routes de l'époque étaient empierrées, c'était presque des œuvres d’art ! Les maisons, les églises, la cathédrale, tout donnait l’impression de sortir directement d'un livre d'histoire où surgissait Vasco de Gama. Dans un dédale de toutes petites rues pavées, empierrées, tortueuses, je baignais dans un sentiment de plénitude et de découverte d'un autre monde, croisant et recroisant ces femmes toujours habillées de noir, la tête coiffée de leur châle et modestement parées de bijoux ; pourtant la rumeur indiquait que les bijoutiers du Portugal étaient parmi les meilleurs.

À cet instant la faim commença à se faire sentir. Je me trouvais à proximité de la cathédrale où pignon sur rue un petit restaurant typique en pierres de granit gris et au porche arrondi se tenait là, une croix trônant en haut de l'arche. « Restaurante Sardinha », pourquoi pas me dis-je ? Plein de confiance et d'appétit j’entrai à l'intérieur de l'établissement. La patronne s’aperçut tout de suite que j'étais étranger, d'abord à cause de mes vêtements, puis de ma complexité à lire et comprendre le menu. Elle avait un magnifique tablier plein de couleurs noué à la taille, des cheveux gris bien peignés tenus par un chignon noué à l'aide d'un ruban blanc à l'arrière de la tête. Je ne compris pas un mot de ce qu'elle me dit excepté « bacalhau » ; c'était le seul mot de cuisine portugais que j'avais retenu. Fier de moi, je lui dis, sim, elle me sourit, tourna les talons et entra en cuisine !

Dix minutes plus tard, elle mit sur la table un plat pour quatre, au moins. Je tentai de lui expliquer que c'était trop mais sans succès. Elle me répétait sans cesse, comida bom, comida bom...alors j'acquiesçai de la tête. Déséjo Vinho ? Cela, je l'avais compris, un bon français comprend tout de suite quand il s'agit de vin. Vinho verde branca, por favor, je faisais des progrès chaque jour ! La morue était excellente, accompagnée de choux vert et de riz, bien entendu, je n'ai pas pu tout manger et le regard désapprobateur de la patronne en disait long sur l'appétit des étrangers.

Je suis rentré tout doucement sur Porto. J'en profitais pour acheter quelques bouteilles de Porto blanc et rouge, ainsi que du vinho verde blanc. J'ai traîné dans les rues de Porto plusieurs longues heures en m'arrêtant un moment pour avaler une fillette de vinho verde.

J'étais bien, le vinho verde avait produit son effet, je me sentais en pleine forme. Passant devant l'établissement « O Fado », j'y entrai pour écouter une nouvelle fois, l'harmonie de cette musique et de ses voix. Le patron, étonné de me revoir me fit asseoir à une petite table juste devant la petite estrade des artistes. Sans prendre ma commande, il mit sur la table un verre et une bouteille de vinho verde, puis par convenance, il me laissa seul à la table.

C'était une magnifique soirée, je me régalais de tous ces chants qui reflétaient une certaine nostalgie. Candida, passa trois fois sur l'estrade, elle ne me jeta pas un regard, ne me gratifia d'aucun sourire, elle était redevenue la fadiste, l’artiste !

Il était plus d'une heure du matin quand je me résolu à rentrer, en espérant qu'Ernesto ne se soit pas inquiété. O Fado faisait l'angle de rues. Ma Renault était garée deux cent mètres plus loin. J'étais à dix mètres à peine de ma voiture quand une femme s'approcha de moi. Dans la pénombre je ne la reconnue pas de suite. Candida me pris le bras tout simplement.
— Viens prendre un verre d'aguardiente me dit elle.
Étonné, je me laissai guider. Elle habitait à une centaine de mètres de là. À cette heure tardive il n'y avait pas âme qui vive dehors. L'escalier en bois était raide, au premier étage elle ouvrit sa porte, entra puis alluma la lumière sur le petit appartement bien décoré. Elle me désigna un siège comme un ordre. J’obéis. Elle s'absenta peu de temps puis elle revint tête nue. La petite lumière mettait en valeur sa grande chevelure noire, longue qui lui tombait sur les épaules. Ses grands yeux sombres que j'avais aperçu la veille sous le châle étaient encore plus impressionnants tant ils mangeaient pratiquement toute sa figure. Elle était belle ainsi, d'autant que sa grande robe noire cachait tout son corps. Je ne pouvais qu'imaginer, deviner ce qu'il y avait en dessous.

Le vieil « aguardiente » terminé, après quelques banalités en français, Candida enleva sa grande robe noire. Je suis resté sur ma chaise totalement tétanisé. Aucun sous-vêtement sous la robe, elle m'apparut toute nue, la poitrine haute, ferme, la taille plus fine que ce que j'avais imaginé, des jambes longues aux mollets bien faits. Le ventre plat sans artifice se terminait sur une proéminence garnie de longs poils noirs. Je la suivis dans la chambre... Couchée de tout son long sur le lit elle me laissa entrevoir son intimité. Ses yeux me regardaient en signe d'invitation. Je la pénétrais sans autre caresse, sans perte de temps… Pas un mot, pas un cri, juste une crispation au moment du plaisir. Elle en avait eu envie, c'était fini.
Tiré du recueil de nouvelles érotiques de Paul Edouard GOETTMANN Erotissime
 

O' Fado


Le Portugal était en pleine mutation. La révolution avait eu lieu quelques mois auparavant. La région de Porto était très pauvre mais magnifique avec des monuments splendides et ses villages pittoresques où les charrettes tractées par des chevaux servaient de mode de transport. Les hommes n'avaient pas encore changé leurs habitudes vestimentaires et portaient toujours un pantalon, une veste noire, la tête couverte d'un chapeau également noir tandis que les femmes, elles, étaient vêtues de longues robes noires, la tête coiffée d'un foulard. Réunis au café, les hommes buvaient l'aguardiente et du vinho verde. Ils parlaient fort une langue que je trouvais rugueuse et complètement incompréhensible à cette époque. J'étais venu avec Ernesto, un ami colombophile portugais. Nous avions parcouru les trois quart de la France en voiture pour parvenir jusqu'ici. Peu de portugais possédaient alors un véhicule en dehors de quelques émigrants.
Je logeais chez la famille d'Ernesto dans une toute petite chambre qu'elle m'avait généreusement allouée. La maison était toute petite, accolée à la maison d'à côté comme une dizaine d'autres formant un grand carré où une petite entrée donnait sur la rue. Au milieu se trouvait une belle cour pavée. Tout du long des bancs de pierres redessinaient le carré de la cour et au centre une fontaine munie d'un grand bras en acier livrait une eau divine. Le soir, les hommes se réunissaient dans cette cour, assis sur les bancs pour raconter leur journée, leurs derniers ragots. Les femmes de leur côté écossaient les haricots et triaient les grains de riz en posant des regards de biais rigolards à leurs hommes. Les enfants pompaient à tour de bras pour remplir les seaux d'eau en se chamaillant la priorité.
Il y avait aussi des colombiers au dessus des maisons basses, trois ou quatre, je crois. Le soir, les pigeons sortaient durant une heure en meublant l'air du bruissement de leurs ailes sur un vol fascinant.
Ernesto était content de retrouver sa famille et me remerciait d'avoir fait le voyage jusqu'au Portugal. Il s'excusait sans cesse des mauvaises conditions de logement, m'obligeant à réfuter sans arrêt ses allégations. Il se faisait un devoir de me faire visiter les monuments, les églises, les vieux villages… Et de me faire connaître plein de gens, des amis qui à leur tour m'invitaient. C'est là où j'ai bu pour la première fois de ma vie un vrai porto d'une splendeur et d'un goût incomparable !
Le fait d'être français me donnait accès à tout, malheureusement à cette époque, je ne comprenais pas la langue et de ce fait Ernesto passait des heures à me traduire les multiples discussions.
Une belle ballade était la traversée de VILA NOVA de GAIA, puis la traversée sur ce grand pont en acier bleu supporté par une masse de béton sur le fleuve Douro, le fleuve du nord qui se jetait ensuite dans l'océan Atlantique et qui délimitait la grande ville de Porto.
Un soir sur ma demande alors qu'il n'avait jamais mis les pieds dans un établissement de Fado 5, m’emmena dans l'un d'eux ; c'était dans le vieux Porto. « O PORTO », était le nom de l'établissement. Devant une bouteille de vinho verde, tellement heureux d'écouter la voix des fadistes 6, des violes et des guitares qu'il en était devenu muet de bonheur. Le silence était de rigueur, chacun écoutait religieusement l'harmonie de la musique et des instruments ainsi que les voix qui exprimaient la douleur et l’amour !
Il devait être une heure du matin lorsque l'une des chanteuses s'approcha et demanda en français l'autorisation de s'asseoir à notre table. Ernesto et moi, flattés, debout, lui avons tous deux présentés une chaise. Candida, tel était son nom, avait travaillé un moment en France. Le mal du pays l'avait fait rebrousser chemin, malgré la misère qui régnait ici.
C'est en entendant le français qu'elle s'était autorisée à prendre place auprès de nous. Son français était de qualité avec un accent caractéristique aux portugais. Je l'ai félicité sur la qualité de sa voix. Son châle noir bordé de franges de couleurs rehaussait la beauté de son visage orné de grands yeux noirs qui prenaient presque toute la place du visage. Elle termina son tour de chant avant de revenir à notre table. Normalement il lui était interdit de s'asseoir à la table des clients, mais le patron considérait notre présence comme un honneur. J'étais le tout premier étranger à avoir poussé la porte de son établissement. Ernesto et moi avons eu l'extrême honneur de déguster une bouteille de vin mousseux offerte par le patron et avec lequel nous avons partagé cet instant. Nous sommes restés bien après la fermeture de l'établissement à deviser sur la situation du Portugal. Candida, laissait le soin à Ernesto de me traduire le discours du patron.
Le lendemain, Ernesto devait se rendre dans sa famille à Espino pour la journée, un grand port au nord de Porto. Je refusai de l'accompagner songeant qu'il avait besoin d'un peu de liberté tant il était à mes petits soins. Après avoir arpenté le village de Canélas, lieu de ma résidence, salué par la population, je pris au hasard la direction de Guimares, une magnifique ville au nord du pays. La route était tellement étroite qu'il fallait faire attention, non pas aux véhicules encore trop rares à cette époque, mais aux chariots tirés par des mules ou des chevaux sur les pierres glissantes. Toutes les routes de l'époque étaient empierrées, c'était presque des œuvres d’art ! Les maisons, les églises, la cathédrale, tout donnait l’impression de sortir directement d'un livre d'histoire où surgissait Vasco de Gama. Dans un dédale de toutes petites rues pavées, empierrées, tortueuses, je baignais dans un sentiment de plénitude et de découverte d'un autre monde, croisant et recroisant ces femmes toujours habillées de noir, la tête coiffée de leur châle et modestement parées de bijoux ; pourtant la rumeur indiquait que les bijoutiers du Portugal étaient parmi les meilleurs.
À cet instant la faim commença à se faire sentir. Je me trouvais à proximité de la cathédrale où pignon sur rue un petit restaurant typique en pierres de granit gris et au porche arrondi se tenait là, une croix trônant en haut de l'arche. « Restaurante Sardinha », pourquoi pas me dis-je ? Plein de confiance et d'appétit j’entrai à l'intérieur de l'établissement. La patronne s’aperçut tout de suite que j'étais étranger, d'abord à cause de mes vêtements, puis de ma complexité à lire et comprendre le menu. Elle avait un magnifique tablier plein de couleurs noué à la taille, des cheveux gris bien peignés tenus par un chignon noué à l'aide d'un ruban blanc à l'arrière de la tête. Je ne compris pas un mot de ce qu'elle me dit excepté « bacalhau » ; c'était le seul mot de cuisine portugais que j'avais retenu. Fier de moi, je lui dis, sim, elle me sourit, tourna les talons et entra en cuisine !
Dix minutes plus tard, elle mit sur la table un plat pour quatre, au moins. Je tentai de lui expliquer que c'était trop mais sans succès. Elle me répétait sans cesse, comida bom, comida bom...alors j'acquiesçai de la tête. Déséjo Vinho ? Cela, je l'avais compris, un bon français comprend tout de suite quand il s'agit de vin. Vinho verde branca, por favor, je faisais des progrès chaque jour ! La morue était excellente, accompagnée de choux vert et de riz, bien entendu, je n'ai pas pu tout manger et le regard désapprobateur de la patronne en disait long sur l'appétit des étrangers.
Je suis rentré tout doucement sur Porto. J'en profitais pour acheter quelques bouteilles de Porto blanc et rouge, ainsi que du vinho verde blanc. J'ai traîné dans les rues de Porto plusieurs longues heures en m'arrêtant un moment pour avaler une fillette de vinho verde.
J'étais bien, le vinho verde avait produit son effet, je me sentais en pleine forme. Passant devant l'établissement « O Fado », j'y entrai pour écouter une nouvelle fois, l'harmonie de cette musique et de ses voix. Le patron, étonné de me revoir me fit asseoir à une petite table juste devant la petite estrade des artistes. Sans prendre ma commande, il mit sur la table un verre et une bouteille de vinho verde, puis par convenance, il me laissa seul à la table.
C'était une magnifique soirée, je me régalais de tous ces chants qui reflétaient une certaine nostalgie. Candida, passa trois fois sur l'estrade, elle ne me jeta pas un regard, ne me gratifia d'aucun sourire, elle était redevenue la fadiste, l’artiste !
Il était plus d'une heure du matin quand je me résolu à rentrer, en espérant qu'Ernesto ne se soit pas inquiété. O Fado faisait l'angle de rues. Ma Renault était garée deux cent mètres plus loin. J'étais à dix mètres à peine de ma voiture quand une femme s'approcha de moi. Dans la pénombre je ne la reconnue pas de suite. Candida me pris le bras tout simplement.
— Viens prendre un verre d'aguardiente me dit elle.
Étonné, je me laissai guider. Elle habitait à une centaine de mètres de là. À cette heure tardive il n'y avait pas âme qui vive dehors. L'escalier en bois était raide, au premier étage elle ouvrit sa porte, entra puis alluma la lumière sur le petit appartement bien décoré. Elle me désigna un siège comme un ordre. J’obéis. Elle s'absenta peu de temps puis elle revint tête nue. La petite lumière mettait en valeur sa grande chevelure noire, longue qui lui tombait sur les épaules. Ses grands yeux sombres que j'avais aperçu la veille sous le châle étaient encore plus impressionnants tant ils mangeaient pratiquement toute sa figure. Elle était belle ainsi, d'autant que sa grande robe noire cachait tout son corps. Je ne pouvais qu'imaginer, deviner ce qu'il y avait en dessous.
Le vieil « aguardiente » terminé, après quelques banalités en français, Candida enleva sa grande robe noire. Je suis resté sur ma chaise totalement tétanisé. Aucun sous-vêtement sous la robe, elle m'apparut toute nue, la poitrine haute, ferme, la taille plus fine que ce que j'avais imaginé, des jambes longues aux mollets bien faits. Le ventre plat sans artifice se terminait sur une proéminence garnie de longs poils noirs. Je la suivis dans la chambre... Couchée de tout son long sur le lit elle me laissa entrevoir son intimité. Ses yeux me regardaient en signe d'invitation. Je la pénétrais sans autre caresse, sans perte de temps… Pas un mot, pas un cri, juste une crispation au moment du plaisir. Elle en avait eu envie, c'était fini.
 

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