L'ampleur de la mobilisation des Gilets jaunes de ce samedi 27 avril permettra de mesurer leur réaction aux annonces d’Emmanuel Macron
L'ampleur de la mobilisation des Gilets jaunes de ce samedi 27 avril permettra de mesurer leur réaction aux annonces d’Emmanuel Macron
Ouest-France - Proposé par Ali GADARI
L'ampleur de la mobilisation des Gilets jaunes de ce samedi 27 avril permettra de mesurer leur réaction aux annonces d’Emmanuel Macron, beaucoup s'étant dit déçus. Des figures du mouvement se disent sous pression. Des messages sur les réseaux sociaux appellent à « l’acte ultime » à Paris mercredi 1er mai… Dans ce contexte singulier, quelle sera la mobilisation des Gilets Jaunes ce 24e samedi consécutif ?
Au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron, la déception domine chez les Gilets jaunes. Les appels à se mobiliser un 24e samedi, à Paris et dans les régions, alimentent les réseaux sociaux ce vendredi 26 avril, malgré un essoufflement perceptible du mouvement samedi dernier, un leader - Eric Drouet - en « pause » et de multiples interdictions de manifester imposées par les préfectures.
À quatre jours des manifestations pour la fête du Travail, mercredi 1er mai, l’ampleur de la mobilisation ce samedi 27 avril va permettre de mesurer la réaction de la rue. Samedi dernier, les Gilets jaunes étaient 27 900 dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur, 100 000 selon leur propre décompte.
Strasbourg : rassemblement international
« Appel international, l’Europe est appelée à venir manifester à Strasbourg. Faisons nombre ! Rdv à 13 h, place de l’Étoile à Strasbourg, pour le départ de la manifestation… », annonce l’affiche des Gilets jaunes Alsace.
Le préfet du Bas-Rhin a décidé jeudi 25 avril d’interdire par arrêté « toute manifestation »dans plusieurs endroits de la ville. « Compte tenu des risques de troubles à l’ordre et à la tranquillité publique, toute manifestation est interdite samedi 27 avril sur une partie de l’ellipse insulaire (l’île du centre-ville historique de Strasbourg), le parvis de la gare, ainsi que les abords des institutions européennes par arrêté préfectoral », a indiqué la préfecture dans un communiqué.
« On est sur un niveau de vigilance très importante », confie une source policière, tout en soulignant que, vendredi à la mi-journée, il n’y avait « pas de mouvement structuré de l’étranger annoncé ». Jusqu’à présent, les manifestations des Gilets jaunes sont restées d’une ampleur modérée dans la capitale alsacienne.
Paris : plusieurs appels à manifester
Le préfet de Police a pris un arrêté d’interdiction avenue des Champs-Élysées, dans un périmètre comprenant la présidence de la République et l’Assemblée Nationale, ainsi que dans le secteur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris le samedi 27 avril.
Le préfet de Police a pris un arrêté d'interdiction avenue des Champs-Élysées, dans un périmètre comprenant la présidence de la République et l’Assemblée Nationale, ainsi que dans le secteur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris le samedi 27 avril.bit.ly/2GwuIMy
Une manifestation, intitulée Urgence médiatique, appelle à marcher à partir de 13 h « pour un traitement médiatique impartial », de la Maison de la Radio à TF1, de CNEWS à LCI, de France Télévision à BFM TV. Cette marche doit s’achever devant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel afin qu’une délégation soit reçue prochainement.
Riposte générale, un autre appel émanant entre autres de plusieurs fédérations et unions départementales CGT, donne rendez-vous à 13 h à Montparnasse.
Les Femmes Gilets Jaunes de Paris, Banlieues et Île-de-France, appellent de leur côté à se rassembler devant la mairie du 11e arrondissement, « aux côtés des Femmes résidentes de l’Armée du Salut, et de toutes les autres résidences dites sociales qui sont devenues de véritables entreprises », à 11 h place Léon-Blum.
Rennes : rassemblement interrégional
Des appels à un rassemblement interrégional des Gilets jaunes, samedi 27 avril à Rennes, ont été diffusés. Ce rassemblement n’a pas été déclaré en préfecture. Un arrêté a été pris pour interdire toute manifestation dans le centre-ville de Rennes.
« Des atteintes graves à l’ordre public caractérisées par des violences et des dégradations inadmissibles ont été commises dans le centre-ville de Rennes les 5, 19 et 26 janvier et les 2, 9, 16 et 23 février à l’occasion de ces précédents rassemblements de plusieurs centaines d’individus revendiquant leur appartenance au mouvement des gilets jaunes, indique la préfecture. Dans ces conditions, la préfète d’Ille-et-Vilaine, Michèle Kirry, a décidé d’interdire toute manifestation ou tout rassemblement revendicatif dans le centre-ville de Rennes ce samedi 27 avril de 12 h à 23 h 59, afin de garantir la sécurité des personnes et des biens. »
Hasard du calendrier, cette mobilisation interrégionale se déroule le jour où le Stade Rennais FC affrontera le PSG en finale de la Coupe de France. Des milliers de spectateurs sont attendus à l’esplanade du Général de Gaulle, à partir de 17 h, pour la retransmission du match sur écran géant. La préfecture a d’ores et déjà prévu un important service d’ordre.
Toulouse, Lyon, Rouen : plusieurs défilés prévus et des interdictions
Opération escargot sur le périphérique lyonnais, marche nocturne à Cambrai. Dans toute la France, des Gilets jaunes toujours combatifs invitent à se joindre à des manifestations, pour montrer au président de la République que ses annonces de jeudi ne font pas retomber leur colère.
À Brest les Gilets jaunes et leurs sympathisants ont rendez-vous à 13 h 30, place de Strasbourg. Ils rejoindront ensuite la place de la Liberté, où se tiendra le Printemps des sonneurs. « On discutera avec les gens afin de les motiver pour rejoindre nos rangs »,explique leur porte-voix Sébastien, qui insiste sur la nécessité de « donner un nouveau sens au mouvement et remettre en avant nos revendications ».
À Toulouse, épicentre d’un « acte 23 » du mouvement émaillé d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre, il est à nouveau interdit de manifester sur la place du Capitole de 10 h à 21 h mais un appel des « Gilets jaunes au centre » a néanmoins été lancé pour le début d’après-midi.
D’autres arrêtés de préfectures interdisent également les rassemblements dans plusieurs centres-villes : Rouen, Évreux, Caen, Lyon, Lille…
La préfecture de Saône-et-Loire a par ailleurs interdit l’accès au sommet de la Roche de Solutré pour la journée de samedi afin d’y empêcher une action prévue par les Gilets jaunes. Ceux-ci envisageaient de déployer « un gilet jaune géant » sur la célèbre falaise et d’y « créer des "cordées" pour rappeler à notre gouvernement que le premier de cordée est bloqué si les derniers de cordée ne peuvent avancer », selon un communiqué des organisateurs de l’événement.
Dans toute la France : un 1er Mai sous haute surveillance
Certains groupes de Gilets jaunes se concentrent sur l’organisation de la journée du 1er-Mai. Des messages sur les réseaux sociaux appellent à « l’acte ultime » à Paris mercredi 1er Mai, journée de manifestation syndicale consacrée à la fête du Travail, pour dénoncer « un niveau de répression encore jamais vu jusqu’alors ». Près de 10 000 personnes se sont déjà déclarées intéressées par l’événement intitulé « Paris, capitale de l’émeute ».
Sur leur page Facebook, les Gilets jaunes de Toulouse appellent à venir « dans le cortège Gilets jaunes de la manifestation internationale des travailleurs-euses » dans le cadre des « Jours jaunes ».
À Nice, « le grand rendez-vous pour tout le monde, c’est au 1er mai », avance Alex, Gilet jauneet ancien chauffeur en cours de reconversion dans le BTP. « Emmanuel Macron nous a fait son grand blabla, il va avoir sa réponse », prévient-il.
Les forces de l’ordre réagiront avec la même « fermeté » que lors des samedis de manifestation de Gilets jaunes, a déclaré mardi 23 avril le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
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