Lorsque l’on évoque la disparition des insectes pollinisateurs, on pense immédiatement aux abeilles.





Lorsque l’on évoque la disparition des insectes pollinisateurs, on pense immédiatement aux abeilles. 
           Chronique de Futura Planète/Nathalie MAYER   -   Proposé par Ali GADARI

Pourtant, des chercheurs signalent aujourd’hui que les populations de bourdons sont également en grande difficulté.
Dans la presse, les abeilles et leur disparition annoncée font régulièrement le buzz. Les bourdons, eux, sont moins populaires. Des chercheurs, pourtant, se sont récemment intéressés aux populations de bourdons qui vivent dans le Michigan (États-Unis) d’une part, et au Canada d’autre part. Et leurs travaux montrent des taux de présence extrêmement bas.
L’étude dirigée par l’université de l’État du Michigan a compilé des données remontant jusqu’aux années 1880. Objectif : établir la distribution de 12 espèces de bourdons, avant et après les années 2000. Leurs résultats concluent notamment à une perte de :
  • 100 % des bourdons à tache rousse ;
  • 98 % des bourdons américains ;
  • 71 % des bourdons à bande jaune ;
  • 65 % des bourdons jaunes.
En revanche, bonne nouvelle pour les bourdons communs de l’Est et le bourdon à ceinture brune dont les populations croissent respectivement de 31 % et des 10 %.
Pour extraire le pollen nécessaire à la fécondation du bleuet, sa fleur doit être vigoureusement secouée, à tel point que presque seuls les bourdons sont capables de le faire. © Aconcagua, Wikipedia, CC by-sa 3.0

Des États-Unis au Canada, les bourdons en difficulté

Selon les chercheurs, les espèces en déclin sont celles qui collectent leur pollen sur un nombre restreint d’espèces de plantes. Plus précisément, ils observent que ces bourdons se nourrissent sur des plantes des prairies et des campagnes fleurissant l’été. Or, à cette saison, il y a moins de fleurs qu’au printemps. Et ces dernières années, de nombreuses prairies ont disparu, menant à leur perte certains bourdons dont la capacité à s’adapter aux changements est réduite.
Et même si ces résultats ne concernent que le Michigan, les scientifiques imaginent qu’ils peuvent être étendus au reste du monde. D’autant que des confrères de l’université de York à Toronto (Canada) ont, de leur côté, remarqué que la zone d’occurrence du bourdon américain a diminué d’environ 70 % et son abondance, relative par rapport aux autres abeilles, de 89 % entre 2007 et 2016, comparativement à une période comprise entre 1907 et 2006.
De quoi, estiment les chercheurs, classer le bourdon américain dans la catégorie des espèces en voie de disparition imminente au Canada. Et là encore, perte de l’habitat et réchauffement climatique sont incriminés. « Le bourdon américain est toujours présent au Canada et des mesures immédiates pourraient lui éviter le même sort que le bourdon à tache rousse que plus personne n’a aperçu dans le pays depuis 10 ans », conclut Sheila Colla, une spécialiste de la question.
  • Des chercheurs ont fait le point sur les populations de bourdons, aux États-Unis et au Canada.
  • Leurs travaux montrent que de nombreuses espèces sont en déclin.
  • Au Canada, le bourdon américain serait même à classer parmi les espèces en voie de disparition imminente.
  • Le tout, dû à la perte des habitats et au changement climatique.

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