Le président Andres Manuel Lopez Obrador incarne un renouveau de la gauche.
Le président Andres Manuel Lopez Obrador incarne un renouveau de la gauche.
L'Obs - Proposé par Ali GADARI
Sept heures, au palais national, en plein centre de Mexico. Un silence de cathédrale tombe sur l’immense salle du Trésor. Le rituel commence. Comme tous les matins, Andres Manuel Lopez Obrador, cheveux gris, costume sombre et cravate rouge, apparaît sur une longue estrade, une main dans la poche. « Buenos días », lance, enjoué, le grand prêtre de la politique mexicaine. La cinquantaine de journalistes présents lui répondent en chœur un même « buenos días » bruyant. Et la messe médiatique commence.
Le nouveau président mexicain tient sa mañanera, sa conférence de presse quotidienne. En cent jours de pouvoir, « Amlo », comme on le surnomme, en a tenu soixante-sept quand Barack Obama, pourtant très loquace avec les médias, en a fait soixante-cinq en… huit ans. Depuis qu’il a pris ses fonctions le 1er décembre dernier, ses paroles matinales sont écoutées à travers tout le pays. Diffusées en direct sur les réseaux sociaux et les sites des journaux nationaux, reprises par les radios et télévisions du matin, elles martèlent le même message radical : « Avant, lance “Amlo” aux journalistes mal réveillés, le gouvernement ne faisait qu’aider une minorité, il facilitait la corruption et le pillage. Désormais, il sert le peuple. »
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